La Fabrique de crimes

Chapitre 2LA MACHINE INFERNALE

 

Gringalet avait lu un grand nombre de romanscriminels. Il n’était pas sans connaître les innombrables ethorribles dangers que Paris dissimule sous le riant manteau de sesfêtes.

Mais à onze heures du soir, dans la rue deSévigné, une distribution d’élixir funeste, destiné sans nul douteà décimer les populations ! ceci dépassait toutes lesbornes !

Pour lui démontrer qu’il n’était pas le jouetd’une vaine illusion, il fallut un fait matériel.

Au moment où Lina enlevait le parchemin quifermait sa bouteille, afin de remplir les fioles de ses deuxcomplices, une odeur se répandit dans l’atmosphère, une odeurindéfinissable et si pénétrante que les trois Pieuvres mâles,malgré l’habitude invétérée qu’ils avaient de cet aromate,éternuèrent à l’unanimité.

Gringalet en eut envie, mais il se contint,craignant de dévoiler sa présence. En dépit de sa jeunesse, ilavait de la perspicacité. Loin de se laisser abattre par laposition précaire qu’il occupait entre la croupe et la queue ducheval, il se mit à fixer dans sa mémoire le nom à compartiment destrois inconnus : Messa, Sali, Lina et les divers détails decette scène inconcevable afin de les révéler au docteur Fandangoqui était son bienfaiteur et son parrain.

En effet, l’huissier de la place des Vosges,dont il avait le malheur d’être le fils illégitime, l’avaitabandonné dès sa plus tendre enfance aux soins du hasard.

Nous n’aimons pas les digressions, mais nousdéclarons qu’un homme comme il faut ne doit jamais détailler lefruit de ses débauches, surtout lorsqu’il est officierministériel.

Messa et Sali, cependant, avaient atteintchacun une fiole en métal d’Alger qu’ils portaient, attachée à leurchaîne de montre. Lina emplit les flacons et dit avec une horribleironie :

– Voilà de quoi meubler le charnier de l’archeNotre-Dame !

– Silence ! ordonna Messa qui semblaitavoir sur les deux autres une autorité morale. Nous avons uneposition agréable chez M. le duc. Ne la perdons pas par depuériles étourderies. Bien des oreilles nous guettent, bien desyeux nous observent. Nous avons contre nous, outre les agents dupouvoir, toutes les créatures du docteur Fandango : le Joueurd’orgues, le Rémouleur, et surtout Mustapha qui dissimule, sous saprofession de cocher de fiacre, une naissance féodale et uneéducation de premier ordre. Nous avons Mandina de Hachecor quis’est faite femme coupable pour nous épier. Bien plus, dans cetunique but, elle a même accueilli l’amour d’un simplegendarme ! La multiplicité de nos ennemis commande unecirconspection croissante. M. le duc n’est pas estimé dans sonquartier. Toi, Carapace, sais-tu comment on nomme la demeure, iciprès ? on l’appelle la Maison du Repris de justice ! Toi,Arbre-à-Couche, tu passes pour avoir été mal guillotiné !Moi-même, je n’ai pas conservé au nom de Boulet Rouge toute laconsidération dont l’avaient entouré mes ancêtres. Ainsi donc,soyons muets comme des soles normandes, et pour le vain plaisir defaire des mots, ne risquons pas notre aisance !

Comme tous les braves, le célèbreBoulet-Rouge, l’homme à l’emplâtre, avait de ces aphorismes etparlait avec facilité ; ses compagnons, moins lettrés,restaient sous le charme de sa faconde et oubliaient d’ouvrir l’œilde lynx.

Gringalet, au contraire, dans l’intérêt de sonbienfaiteur le docteur Fandango, était tout oreilles. Il classaitdans sa jeune mémoire, avec soin, les renseignements obtenus. Ainsidonc, le véritable nom de Messa était Boulet-Rouge ; Linas’appelait Carapace ; Sali se nommait Arbre-à-Couche et devaitavoir au cou le vestige particulier à la guillotine. Tous troispossédaient un élixir farouche et travaillaient pour un charnierinconnu du vulgaire.

Hier encore, Gringalet n’était qu’un enfantnaturel, vendant les listes des loteries autorisées, ou ouvrant laportière des fiacres, à l’entrée des lieux de réjouissance, telsque spectacles, bals et restaurants ; aujourd’hui, laconnaissance de tant de secrets le mûrissait de plusieurslustres.

Il se cramponnait à son poste bien qu’il ensentit les inconvénients.

Cette nature abrupte, mais dévouée, préféraitsa cachette incommode à un lit de roses, où il ne lui eut pas étédonné de se rendre utile, il voulait mettre un terme auxsoixante-treize meurtres quotidiens qui désolaient la France.

Ces caractères se font très rares.

Les trois Pieuvres mâles de l’impasse Guéménée(puisque nous connaissons désormais leur position sociale), avaientd’excellents motifs pour causer en toute sécurité sur le trottoirde la rue de Sévigné. Outre la voiture, déjà nommée, qui lesisolait de la chaussée, sur les toits de la Maison du Repris dejustice, une sentinelle active surveillait pour eux les alentours,prête à signaler le moindre danger à l’aide d’une fuséevolante.

C’était Tancrède, dit Chauve-Sourire, parceque les sourcils lui manquaient, ex-enfant de chœur deSaint-Eustache, congédié pour abus de burettes. Il était le neveupropre de Dinah Tête-d’Or, concubine d’Arbre-à-Couche. Il aurait pupasser pour incorruptible, sauf sa bouche, sur laquelle il étaitporté.

Nous avons besoin de poser ces détails, enapparence indifférents, pour rendre compréhensible la catastrophevraiment neuve qui va clore ce second chapitre.

 

À onze heures treize minutes, Mandina deHachecor, « l’Escarboucle de Charenton-le-Pont » commel’appelait Brissac son gendarme et son esclave, ouvrit avecprécaution la porte du réduit modeste où elle abritait son talentet sa beauté. Vous n’auriez pu la voir sans l’aimer ; elleportait son galant déshabillé de nuit et tenait à la main unecarafe de cassis et un verre à patte.

Elle monta deux étages. Tout en haut del’escalier, elle passa sa tête charmante À une lucarne qui donnaitsur le toit, et d’une voix douce elle appela Tancrède, surnomméChauve-Sourire.

Celui-ci veillait. Il avait soif, commetoujours et reconnut bien la voix douce qui l’avait appelé plusd’une fois déjà pour lui offrir du vespétro ou de l’anisette, carMandina appartenait au docteur Fandango et ne reculait devant aucunsacrifice pour servir les intérêts de cet homme remarquable.

Tancrède vint, Mandina lui offrit un verre decassis, puis, usant des innocentes séductions de son sexe, ellel’entraîna dans sa chambre où elle l’enferma à double tour, enayant soin de mettre aussi le verrou et plusieurs barres de fertrès solides.

Dès lors, Messa, Sali et Lina manquaient defactionnaire. Leur sécurité devenait chimérique.

Mandina avait ses projets. Elle se coiffa d’unchapeau de bergère, ôta sa crinoline et mit un faux nez. Ainsitravestie, elle descendit l’escalier quatre à quatre. En descendantet par surcroît de précaution, elle posa sur son faux nez, unepaire de lunettes vertes, propriété d’un jeune écrivain déjàcélèbre qui portait ombrage à Brissac. Il avait tort. On peut avoirsur soi les lunettes vertes d’un jeune homme dépourvu d’aisance,sans pour cela manquer aux lois de l’honneur.

Parvenue au rez-de-chaussée de la Maison duRepris de justice, Mandina de Hachecor enfila l’allée et se glissacomme un vent coulis derrière les trois Pieuvres mâles quicausaient toujours. Boulet-Rouge la vit, il avait un œil d’aigle,mais, trompé par son déguisement, il la prit pour un bas-bleu.

Mandina franchit la chaussée et s’élança surle trottoir opposé où se trouvaient également trois hommes, biendifférents de Messa, Sali, Lina.

Peu de personnes ont eu connaissance de cettegrande lutte entre le duc de Rudelame-Carthagène et le docteurFandango. L’autorité étendit un voile prudent sur ces horriblesmassacres, afin de ne point effrayer les touristes qui sont lafortune de Paris.

De même que les trois Pieuvres mâles del’impasse Guéménée étaient soudoyés par le duc, de même les troisbelles et robustes natures, rassemblées sur le trottoir opposétravaillaient pour Fandango.

C’était Pollux, le joueur d’orgues, Castor, lerémouleur et Mustapha, le conducteur de citadine.

Tous trois déguisés en hommes dupeuple !

Remarquez ceci : Jadis les gens du peuplese déguisaient en grands seigneurs pour faire leurs méchantstours ; aujourd’hui, ‘depuis que le roman coupable dispose desdoubles fonds de Paris, les gens de qualité se mettent en voyouspour pouvoir pénétrer dans tous ces souterrains où grouille lecrime. C’est un échange fait entre l’auvergnat à cinq centimes etl’habit noir à un sou.

Mandina ôta d’un geste rapide son faux nezavec ses lunettes ; elle arracha son chapeau de bergère. Il nelui manquait désormais que sa crinoline.

– Paris ! dit-elle, craignant de n’êtrepas reconnue.

– Palmyre ! répondirent les trois bonscœurs.

Puis, mademoiselle de Hachecor leur demandaavec énergie :

– Vous ai-je suffisamment prouvé que je suisMandina, la fille du grand chef des Ancas ! l’Escarboucle deCharenton-le-Pont ?

– Oui ! répondit Mustapha, tu as notreconfiance, parle.

Il se permit en même temps un geste régenceautant qu’indiscret, car il aimait les dames. Sans cela, il eut étéparfait. Mandina le repoussa avec décence et dit :

– J’ai examiné le ciel avec soin ; unelueur a paru du côté de Mauruse où s’est écoulée mon enfance.

Pollux, Castor et Mustapha se regardèrent sansfrémir.

– Que Dieu protège le Fils de la Condamnée,murmura le chœur des belles natures.

Et tous se serrèrent la main d’une façonparticulière.

Mandina, contenant son émotion, prit une poseplus saisissante.

– Ces voitures gigantesques, poursuivit-elleen montrant le véhicule, de MM. Lesage et Cie, sont propres àcacher tous les forfaits.

– Contient-elle des animaux dangereux ?demanda vivement Mustapha.

S’il n’avait pas d’épée, à cause de son métiercivil, néanmoins il était digne d’en porter une. Mandina eut unsourire amer.

– Je ne sais, répondit-elle, je ne fais pasallusion au dedans, mais au dehors ; sur le trottoir qui vousfait face, et à l’abri de cette volumineuse machine, j’ai vuréunis : Carapace, l’homme à l’élixir funeste ;Arbre-à-Couche, le secrétaire du duc et Boulet-Rouge, l’assassin ducent-garde !

Castor, le rémouleur, grinça aussitôt lesdents. Ce n’est pas étonnant, le cent-garde était sonpropriétaire.

Mustapha mesurait déjà de l’œil la voiture devidange. Il était dans son caractère de la franchir, au lieu d’enfaire le tour.

– Boulet-Rouge, ajouta Mandina, a sous sachemise le cercueil de l’enfant !…

Un cri d’horreur s’éleva de toutes lespoitrines.

Les vidangeurs, cependant, achevaient leurbesogne. On avait vidé et purifié la modeste fosse d’aisance de laMaison du Repris de justice, dont le rez-de-chaussée était occupépar deux industriels brevetés : un marchand de cirageinoffensif pour la chaussure et un commerçant en colle depoisson.

Pollux, Castor, Mandina et Mustapha serapprochèrent les uns des autres si étroitement que leurs haleinesse confondirent.

Elles n’étaient pas toutes agréables.

Mandina parlant d’une voix creuse et avec desinflexions étranges disait :

– L’amadou à l’usage des fumeurs est une desplus récentes inventions de ce siècle qui marche d’un pas sûr versle progrès matériel. Il a produit le télégraphe électrique et laphotographie, sans parler d’autres merveilles qu’il serait troplong d’énumérer dans des circonstances aussi graves. Plus récemmentencore, il a produit, toujours pour l’usage des fumeurs, ce petitbriquet étonnant avec lequel on parvient à enflammer les allumettesde la régie. J’en possède un. Il suffirait de se glisser jusqu’àcette voiture énorme, de présenter avec adresse à l’ouverture durobinet d’arrivée une allumette préalablement enflammée… L’esprits’étonne de ce qui arriverait !

Les compagnons de Mandina éprouvèrent unmalaise, excepté Mustapha dont l’esprit résolu et subtil était faitpour comprendre les avantages incalculables de cettecombinaison.

– Je l’oserai ! prononça-t-il avec ungeste intraduisible. Si ma mère me voit du haut des cieux, elleappréciera les motifs de cette démarche. C’est le seul moyenhonnête que nous ayons pour débarrasser l’Europe civilisée de cestrois Pieuvres mâles.

Mandina, pour cette bonne réponse, lui confiaaussitôt sa main à baiser. Castor et Pollux approuvèrent larésolution de Mustapha. Celui-ci, pâle d’émotion, mais gardant auxpommettes cette tache rouge qui indique la phtisie galopante, reçutde mademoiselle de Hachecor, le briquet récemment inventé. Muni decette arme incendiaire, il se coula comme un tigre vers la voiturede vidange.

Les employés allaient justement fermer lesrobinets. Une minute de plus et l’entreprise était manquée.

Messa, Sali et Lina avaient fini de parleraffaire ; ils se préparaient à partir en fredonnant des chantspatriotiques.

Mustapha était beau à voir au moment où pardes prodiges de patience, il réussissait à enflammer unerécalcitrante allumette de l’impôt. Aucun signe de crainte ne semanifestait en lui, sinon un tremblement général et bien naturel.Il approcha la préparation chimique du robinet enmurmurant :

– Ô ma mère !…

L’effet se fit un peu attendre ; maispour n’être pas instantané, il n’en fut pas moins remarquable. Uneexplosion majestueuse et pareille à plusieurs coups de tonnerre,fit trembler le sol, jusqu’à la rue Saint-Antoine, située non loinde là. Toutes les vitres de la rue de Sévigné, sans en excepter uneseule, furent mises en pièces. Quelques pavés même, furentdéchaussés comme des dents malades.

Une odeur nauséabonde et infectante serépandit dans l’air. Les maisons de la rue du sinistre furentmaculées du sol au faîte et les ruisseaux roulèrent des flots dedéjections putrides et asphyxiantes.

Mais là, ne se bornèrent pas les dégâts.

Soixante-treize personnes des deux sexes et detout âge, trouvèrent la mort dans cette combinaison qui leur étaitabsolument étrangère. Outre la corruption fétide, le ruisseaudéversa dans l’égout des flots de sang, tandis que la chausséeétait jonchée de lambeaux humains en différents endroits. Les amis,les parents, les domestiques vinrent pendant toute la journée dulendemain reconnaître dans ce rouge fouillis, les morceaux de ceuxqui leur étaient chers. C’était horrible, mais intéressant. Paristout entier, voulut voir cela, et il vint des gens de province enquantité. Les différentes administrations de chemins de fer avaienteu l’excellente idée d’improviser des trains de plaisir.

Anticipant sur les événements, nous dirons icique par les soins de l’autorité, ce hachis humain, ces rillettes decadavres mélangés à la vidange, ne tardèrent pas à mettre la pestenoire dans le quartier. Le nombre des victimes de cette cruellemaladie n’est pas venu à notre connaissance, la préfecture depolice en garda le secret avec un soin jaloux ; mais il futtellement considérable que 232 familles aisées émigrèrent àVersailles, ville autrefois royale, qui gagne maintenant son pain àfaire croire qu’elle a passé un traité avec les épidémies.

Telles peuvent être les suites des briquets àl’usage des fumeurs. Et chaque fois que vous détournez uneinstitution de son but, vous pouvez vous attendre à des désastressemblables.

Revenons sur nos pas : quelques détailsde la catastrophe pourront réjouir les dames.

Il ne restait plus vestige de la voiture devidange. Le conducteur, les employés avaient été réduits enpoussière impalpable ainsi que les trois chevaux percherons.

C’est ici le lieu de répondre à une lettreanonyme, fruit de la malveillance, qui nous demande comment lemalheureux produit de l’incontinence d’un huissier, Gringalet,avait pu trouver un abri commode entre la croupe et la queue d’uncheval.

À quoi servent ces plates objections ?Qu’opposer à un fait ? Nous méprisons les lettres anonymes.Tel est notre réponse.

D’ailleurs, Gringalet était de petite nature.Il avait eu occasion de rendre un service futile au percheron…Bref, le percheron s’était prêté à la chose.

De ce cheval percheron, en particulier, il neresta qu’une dent de la mâchoire inférieure. Gringalet, parvenuplus tard aux honneurs, la fit monter en épingle pour témoigner dumiracle qui préserva ses jours. Sa dame la porte.

Deux brevetés, le marchand de cirage et lecommerçant en colle furent foudroyés sur la porte de leur maison.Ils étaient ennemis, en qualité de voisins : le trépas lesréunit. Seize jeunes enfants revenant de l’école à cette heureavancée, par suite d’un gala qui avait célébré le jour de naissancede la pension Trîcot, furent massacrés péniblement. Deux amoureuxqui causaient, le mari qui les guettait, et la fille de la maisonqui profitait de la circonstance pour risquer sa première équipée,reçurent la mort également.

Enfin, ils étaient soixante-treize, pas uncentimètre humain de moins.

Un fait curieux et qui rappelle l’aventurehistorique du fameux docteur Guillotin, tué par sa propredécouverte, c’est que M. et madame Fabrice, brevetés,inventeurs du briquet, furent trouvés au nombre des victimes. Ilsétaient dans la force de l’âge, et ils s’aimaient.

Bien entendu, nous ne faisons entrer dans cefatal chiffre de 73, ni les chiens, ni les chats, ni les animauxsecondaires.

Quant aux personnages de notre histoire, uninstant avant l’explosion, Gringalet avait quitté son posted’observation. Pourquoi ? Parce que Messa, Sali et Linaavaient cessé leur conférence pour chanter. Gringalet n’aimait pasla musique.

Ne l’en blâmez pas, ce fut son salut. Aumoment même de l’explosion, on avait pu voir mademoiselle deHachecor, le Rémouleur et le Joueur d’orgues se plonger dans uneallée sombre qui faisait face à la Maison du Repris de justice,tandis que Mustapha, plus rapproché de la machine infernale,disparaissait dans un tourbillon de flamme et de fumée. Mustaphafut projeté avec une violence excessive jusqu’à la rue du ParcRoyal où se termine la rue de Sévigné. Arrivé là, il eut laprésence d’esprit de se tâter, car il croyait être mort. Rien nelui manquait, sinon une oreille emportée par la roue de la voitureà vidange. Il revint en arrière pour la chercher, mais l’obscuritél’empêcha de la rencontrer.

Pendant cela, Mandina et ses deux compagnonsmontaient un escalier étroit, situé au fond de l’allée sombre. Ilscomptèrent cent seize marches et s’arrêtèrent devant une petiteporte qui avait je ne sais quoi d’énigmatique.

Mandina mit un doigt sur sa bouche etdit :

– C’est là ! J’ai compté !

– Frappez, répliqua Pollux, vous connaissez lafaçon convenue.

La fiancée du gendarme obéit ; ellefrappa quinze coups, ainsi, espacés, 5, 4, 3, 2, 1.

Derrière la porte, on entendit un faiblebruit…

– Qui vive ? demanda une voix imposanteet cassée.

Le Rémouleur répondit :

– Les Malades du docteur Fandango !

Une clef grinça dans la serrure et la portelaissa voir en s’ouvrant une noble tête de vieillard.

C’était Silvio Pellico !

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