Le Comte de Moret – Tome I

XI

LES DEUX AIGLES.

Et, en effet, si jamais annonce produisit un effet inattendu, ce fut celle qui frappa l’oreille de Sully, se retournant pour voir quel était l’importun qui venait le déranger avant le jour.

Il était occupé à écrire les volumineux mémoires qu’il nous a laissés, et se leva de son fauteuil à l’annonce du valet.

Il était vêtu à la mode de 1610, c’est-à-dire comme on s’habillait dix-huit ou vingt ans auparavant, de velours noir, avec les chausses et le pourpoint tailladés de satin violet. Il portait la fraise empesée, les cheveux courts, la barbe longue, dans cette barbe était, comme dans celle de Coligny, fiché un cure-dent, afin qu’il n’eût point à se déranger pour l’aller chercher, s’il était trop loin. Quoique la mode en fût passée depuis longtemps et qu’une grande robe de chambre recouvrît son pourpoint et tombât jusqu’à ses souliers de feutre, il portait ses ordres en diamants et ses chaînes de col, comme s’il eût dû, à l’heure accoutumée, assister au conseil de Henri IV. Vers une heure, quand le temps était beau, on le voyait, moins sa robe de chambre, descendre de son hôtel dans cet équipage, suivi de quatre Suisses qu’il entretenait pour lui servir de gardes, et se promener sous les arcades du Palais-Royal, où chacun s’arrêtait pour le regarder se mouvant gravement et avec lenteur, pareil au fantôme du siècle passé.

Chacun des deux hommes qui se trouvaient pour la première fois en présence était singulièrement représenté par sa devise. Aquila in nubibus, l’Aigle dans les nuages, et qui, au sein des nuages, à moitié voilé par eux, dirigeait tout en France, représentait admirablement le ministre qui était tout, et par lequel Louis XIII était roi ; tandis qu’au contraire l’aigle lançant la foudre : Quo jussa Jovis, où l’envoie Jupiter, peignait d’une façon moins caractéristique Sully, bras droit de Henri IV, mais n’obéissant que quand Henri IV ordonne, et n’étant lien que par Henri IV.

Peut-être quelques lecteurs se plaindront-ils que tous ces détails sont inutiles, et diront-ils, à la seule recherche qu’ils sont du pittoresque et de l’inconnu, qu’ils savent ces détails aussi bien que moi ; aussi n’est-ce pas pour ceux qui savent ces détails aussi bien que moi que je les consigne ici, et ceux-là peuvent les passer ; mais c’est pour ceux qui les ignorent ou pour ceux, plus nombreux encore, qui, attirés par le titre ambitieux de roman historique, veulent apprendre quelque chose en le lisant, afin que ce titre soit justifié.

Richelieu, jeune relativement à Sully (il n’avait que quarante-deux ans, et Sully en avait soixante-hui), s’avança vers le vieil ami de Henri IV avec le respect qu’il devait à la fois à son âge et à sa réputation.

Sully lui désigna un fauteuil, Richelieu prit une chaise ; le vieillard, orgueilleux, familier avec l’étiquette des cours, fut sensible à ce détail.

– Monsieur le duc, lui dit le cardinal en souriant, ma visite vous étonne ?

– J’avoue, répondit Sully avec sa brusquerie ordinaire, que je ne m’y attendais pas.

– Pourquoi donc ? monsieur le duc ; tous les ministres qui ont travaillé ou qui travaillent pour la postérité, et nous sommes de ceux-là, sont solidaires du bonheur, de la gloire et de la grandeur du règne sous lequel ils sont appelés à rendre des services à la France ; pourquoi donc, moi, qui sers humblement le fils, ne viendrais-je point chercher un appui, des conseils, des renseignements mêmes, près de celui qui a si glorieusement servi le père ?

– Bon, fit Sully avec amertume, qui se souvient des services rendus, dès lors que celui qui les rendait est devenu inutile ? Vieil-arbre mort n’est pas même bon à faire du feu, aussi ne lui fait-on pas même l’honneur de l’abattre.

– Souvent le bois mort brille la nuit, monsieur le duc, quand le bois vivant se perd dans l’obscurité ; mais Dieu merci, j’accepte la comparaison ; vous êtes toujours un chêne, et j’espère que dans vos rameaux chantent harmonieusement votre gloire, ces oiseaux qu’on appelle les souvenirs.

– On m’a dit que vous faisiez des vers, monsieur le cardinal, dit dédaigneusement Sully ?

– Oui, dans mes moments perdus ; mais pour moi, monsieur le duc, j’ai appris la poésie, non pas précisément pour être poète moi-même, mais pour être bon juge en poésie et récompenser les poètes.

– Dans mon temps, fit Sully, on ne s’occupait point de ces messieurs-là.

– Votre temps, messire, répondit Richelieu, était un glorieux temps ; on y enregistrait des noms de batailles qui s’appelaient Coutras, Arques, Ivry, Fontaine-Française ; on y reprenait les projets de François 1er et de Henri II contre la maison d’Autriche ; et vous étiez un des soutiens de cette grande politique.

– Ce qui me brouilla avec la reine mère.

– On y établissait l’influence française en Italie, continua le cardinal, sans paraître faire attention à l’interruption, que cependant il enregistrait soigneusement dans sa mémoire. On y acquérait la Savoie, la Bresse, le Bugey et le Valromey ; on y soutenait les Pays-Bas insurgés contre l’Espagne ; on rapprochait en Allemagne les luthériens des catholiques ; on y formait le projet, et vous étiez l’instigateur de ce projet, d’une espèce de république chrétienne, où tous les différends eussent été jugés par une diète souveraine, où toutes les religions eussent été mises sur le pied d’égalité, où l’on armait pour rendra aux héritiers de Juliers les domaines confisqués sur eux par l’empereur Mathias…

– Oui, et ce fut au milieu de ces-beaux projets que le frappèrent les parricides.

Richelieu enregistra la seconde interruption près de la première, car, sur la seconde comme sur la première, son intention était de revenir, et continua :

– Dans de si glorieux temps, on n’a point de loisirs à donner aux lettres ; ce n’est point sous César que naissent les Horace et les Virgile ; ou s’ils naissent sous César, c’est sous Auguste seulement, qu’ils chantent. J’admire vos guerriers et vos législateurs, monsieur de Sully, ne méprisez pas trop mes poètes : c’est par les guerriers et les législateurs que les empires sont grands ; mais c’est par les poètes, qu’ils sont lumineux. L’avenir est une nuit comme le passé, les poètes sont les phares de cette nuit-là. Demandez, aujourd’hui quels sont les ministres et les généraux d’Auguste, on vous nommera Agrippa, tous les autres sont oubliés. Demandez, quels sont les protégés de Mécène, ou vous nommera Virgile, Horace, Varon, Tibulle ; Ovide proscrit, est une tache au règne du neveu de César ; je ne puis pas être Agrippa, ou Sully, laissez-moi être Mécène.

Sully regarda avec étonnement cet homme dont on lui avait dit vingt fois l’orgueilleuse tyrannie, et qui venait le trouver pour lui appeler les jours glorieux de sa puissance et mettre sa grandeur présente aux pieds de sa grandeur passée.

Il tira son cure-dent de sa barbe, et le passant entre ses dents, qui eussent fait honneur à un jeune homme :

– Bon, bon, bon, dit-il, je vous passe vos poètes, quoiqu’ils ne fassent pas des choses bien merveilleuses.

– Monsieur de Sully, dit Richelieu, combien y a-t-il de temps que vous fîtes planter les ormes qui ombragent nos routes ?

– Monsieur le cardinal, dit Sully, c’était de 1598 à 1604, donc il y a vingt-quatre ans.

– Étaient-ils aussi, beaux et aussi vigoureux, lorsque vous les plantâtes qu’aujourd’hui ?

– Avec cela qu’on les a bien arrangés, mes ormes !

– Oui, je sais que le peuple, qui se trompe aux meilleures intentions, et qui n’a pas vu l’ombre que la main prévoyante d’un grand homme semait sur les routes pour le bien-être des voyageurs fatigués, en a arraché une partie, mais ceux qui ont survécu n’ont-il point étendu leurs branches, n’ont-ils pas multiplié leurs feuilles ?

– Si fait, si fait, dit Sully tout joyeux, et quand je vois ceux qui restent, si vigoureux, si verts, si bien portants, je suis presque consolé pour ceux qui ne sont plus.

– Eh bien, moi, monsieur de Sully, dit Richelieu, il en est ainsi de mes poètes ; la critique en arrachera une partie, le bon goût une autre ; mais ceux qui resteront n’en seront que plus-forts et plus-verdissants.

– Aujourd’hui, j’ai planté un orme qu’on appelle Rotrou ; demain je planterai probablement un chêne qu’on appellera Corneille. J’arrose, en attendant, je ne dirai pas ceux qui ont poussé tout seuls sous votre règne : Desmaretz, Bois-Robert, Mayret, Voiture, Chapelain, Gombeault, Baro, Resseiguier, La Morelle, Grandchamp, que sais-je moi ? Ce n’est pas ma faute s’ils poussent mal et, au lieu de faire une forêt, ne font qu’un taillis.

– Soit, soit, soit, dit Sully ; aux grands travailleurs – et l’on dit que vous êtes un grand travailleur, monsieur le cardinal – il faut des distractions, et dans vos moments perdus autant vaut vous faire jardinier qu’autre chose.

– Que Dieu bénisse mon jardin, monsieur de Sully, et il deviendra celui du monde entier.

– Mais enfin, dit Sully, je présume que vous ne vous êtes pas levé à cinq heures du matin pour venir me faire des compliments et me parler de vos poètes ?

– D’abord, je ne me suis pas levé à cinq heures, dit tu souriant le cardinal, je ne me suis pas encore couché, voilà tout. De votre temps, monsieur de Sully, on se couchait tard ! peut-être, et l’on se levait de bonne heure, mais encore dormait-on ! De mon temps à moi, on ne dort plus ; non, je ne suis pas précisément, venu pour vous faire des compliments et vous parler de mes poètes, mais l’occasion s’en est trouvée en passant, et je n’ai eu garde de la laisser échapper ; je suis venu pour vous parler de deux choses dont vous m’avez le premier parlé vous-même.

– Moi ! je vous ai parlé de deux choses ?

– Oui.

– Je n’ai rien dit…

– Excusez-moi ; quand je vous rappelais vos grands projets contre l’Autriche et l’Espagne, vous avez dit : Projets qui m’ont brouillé avec la reine-mère.

– C’est vrai ; n’est-elle pas Autrichienne par sa mère Jeanne, et Espagnole par son oncle Charles-Quint.

– Justement, et cependant c’était à vous, monsieur de Sully, qu’elle devait d’être reine de France.

– J’ai eu tort de donner ce conseil au roi Henri IV, mon auguste maître, et depuis, bien souvent, je m’en suis repenti.

– Eh bien, la même lutte que vous eûtes à soutenir, il y a vingt ans, et dans laquelle vous avez succombé, je la soutiens, moi, aujourd’hui, et peut-être y succomberais-je à mon tour pour le malheur de la France, car aujourd’hui j’ai deux reines contre moi, la jeune et la vieille.

– Par bonheur, dit Sully en grimaçant un sourire et en mâchant son cure-dents, ce n’est pas la jeune qui a le plus d’influence ; le roi Henri IV aimait trop ; son fils n’aime pas assez.

– Avez-vous quelquefois songé, monsieur le duc, à cette différence qui existe entre le père et le fils ?

Sully regarda Richelieu d’un air railleur comme pour demander : En êtes-vous : là ? Puis :

– Entre le père et le fils, répéta-t-il, avec un accent étrange ; oui, j’y ai songé et bien souvent.

– Vous rappelez-vous le père, tout activité, faisant vingt lieues à cheval dans sa journée et jouant à la paume le soir ; toujours debout, tenant conseil en marchant, recevant les ambassadeurs en marchant, chassant du matin au soir, emporté dans tout, jouant pour gagner, trichant quand il ne gagnait pas, rendant l’argent mal gagné, c’est vrai, mais ne pouvant s’empêcher de tricher ; sensible des nerfs, souriant de physionomie, mais d’un sourire toujours près des larmes ; mobile jusqu’à la folie, mais mettant toujours le cœur de moitié dans ses moindres caprices ; trompant les femmes, mais les honorant. Il avait reçu du ciel en naissant ce grand don qui fait pleurer sainte Thérèse sur Satan, qui ne peut que haïr : il aimait.

– Avez-vous connu le roi Henri IV ? demanda Sully étonné.

– Je l’ai vu une fois ou deux dans ma jeunesse, dit Richelieu, voilà tout ; mais je l’ai fort étudié. Mais, au contraire de lui, voyez son fils, lent comme un vieillard, morne comme un trépassé, ne marchant presque jamais, se tenant debout, mais immobile, près d’une fenêtre ; regardant sans voir, chassant comme un automate, jouant sans désir de gagner, sans ennui de perdre. Dormant beaucoup, pleurant peu, n’aimant rien, et ce qui pis est, n’aimant personne.

– Sur cet homme, je comprends, dit Sully, vous n’avez pas de prise.

– Si fait ! car au milieu de tout cela, il a deux qualités ; il a l’orgueil de la monarchie ; il est jaloux de l’honneur de la France ; ce sont deux éperons dont je l’aiguillonne et je le conduirais à la grandeur sans sa mère sans cesse sur mon chemin pour défendre l’Espagne ou soutenir l’Autriche, quand, suivant la politique du grand roi Henri et de son grand ministre Sully, je veux attaquer ces deux éternelles ennemies de la France. Eh bien ; je viens à vous, mon maître, à vous que j’étudie et que j’admire, comme financier surtout, je viens vous demander votre appui contre le mauvais génie qui fut votre ennemi autrefois et qui est le mien aujourd’hui.

– En quoi puis-je-vous aider, demanda Sully, vous que l’on dit plus puissant que le roi ?

– Vous avez dit que ce fut au milieu de ses beaux projets que les parricides frappèrent Henri IV ?

– Ai-je dit les parricides, ou le parricide ?

– Vous avez dit les parricides.

Sully se tut.

– Eh bien, continua Richelieu rapprochant sa chaise du fauteuil de Sully, rappeler bien, tous vos souvenirs sur cette fatale date du 14 mai, et veuillez me dire quels sont les avis que vous avez reçus ?

– On en reçut beaucoup ; mais par malheur on y fit peu d’attention ; quand la Providence veillé, il arrive souvent que les hommes dorment ; mais avant tout le roi Henri avait commis deux imprudences.

– Lesquelles ?

– Après avoir promis au pape Paul V le rétablissement des jésuites, il lui répondit, quand il le pressa de tenir sa promesse : « Si j’avais deux vies, j’en donnerais une pour satisfaire Votre Sainteté ; mais, n’en ayant qu’une, je la garde pour votre service et l’intérêt de mes sujets. » La seconde fut de laisser insulter en plein Parlement le chevalier de la reine, l’illustrissime faquin Concino Concini ; elle se crut avilie elle-même en voyant son Sigisbée, son brillant vainqueur des joutes, celui qui avait éclipsé des princes, battu par des hommes de robe, plumé par des clercs ? elle voua le roi à une vendetta italienne, et elle ferma son cœur à tous les avis qui lui furent donnés.

– Ces avis ne lui furent-ils-point particulièrement donnés, demanda Richelieu, par une femme nommée la dame de Coëtman ?

Sully tressaillit.

– Oui, particulièrement, dit-il, mais il y en eut d’autres. Il y eut un nommé Lagarde qui se trouvait à Naples chez Hébert, qui prévint le roi et que d’Épernon fit assassiner. Il y eut un certain Labrosse que l’on n’a point retrouvé, et qui, le 14 mai au matin, prévint M. de Vendôme que le passage du 13 au 14 serait fatal au roi.

– Mais ? insista Richelieu, cette dame de Coëtman ne s’est-elle point aussi adressée à vous, monsieur le duc ?

Sully baissa la tête.

– Les meilleurs et les plus dévoués, dit-il, ont leurs aveuglements ; et cependant j’en parlai au roi ; mais le roi haussa les épaules et dit : Que veux-tu, Rosny – il avait continué de m’appeler de mon nom de naissance quoiqu’il m’eût fait duc de Sully – que veux-tu Rosny ? il en sera ce qu’il plaira à Dieu.

– Ce fut par une lettre que vous fûtes prévenu, n’est-ce pas, monsieur le duc ?

– Oui.

– Cette lettre, à qui était-elle adressée ?

– À moi, pour être remise au roi.

– Par qui vous était-elle adressée ?

– Par la dame de Coëtman.

– Une autre femme s’était chargée de vous la remettre ?

– Mlle de Gournay.

– Et puis-je vous demander, monsieur le duc – remarquez que c’est pour le bien et l’honneur de la France que j’ai l’honneur de vous questionner.

Sully fit un signe de la tête indiquant qu’il était prêt à répondre.

– Et cette lettre, pourquoi ne la remîtes-vous point au roi ?

– Parce que les noms de la reine Marie de Médicis, celui de d’Épernon et celui de Concini y étaient en toutes lettres.

– Cette lettre vous l’avez gardée, mon sieur le duc ?

– Non, je l’ai rendue.

– Puis-je vous demander à qui ?

– À celle qui l’avait apportée, à mademoiselle de Gournay.

– Avez-vous, monsieur le duc, quelque répugnance à m’écrire ces mots : « Mlle de Gournay est autorisée à remettre à Mgr le cardinal de Richelieu la lettre adressée, le 11 mai 1610, à M. le duc de Sully par la dame de Coëtman. »

– Non, si Mlle de Gournay vous refusait ; mais sans doute vous la donnera-t-elle, étant pauvre et ayant grand besoin d’être protégée par vous, sans que vous ayez besoin de mon autorisation.

– Cependant si elle refusait ?

– Envoyez-moi un messager, et il vous rapportera mon autorisation.

– Maintenant un dernier mot, monsieur de Sully, et vous aurez acquis tous droits à ma reconnaissance.

Sully s’inclina.

– Il existait chez M. Joly de Fleury, dans une cassette murée, à l’angle des rues Saint-Honoré et des Bons-Enfants, le procès de Ravaillac au Parlement.

– La cassette a été réclamée et portée au palais de justice, où elle a disparu dans un incendie : de sorte que M. Joly de Fleury ne s’est plus trouvé possesseur que du procès-verbal dicté par Ravaillac sur l’échafaud, entre les tenailles et le plomb fondu.

– Cette feuille n’est plus entre les mains de la famille ?

– Elle a été, en effet, rendue par M. Joly de Fleury avant sa mort.

– Savez-vous à qui ? demanda Richelieu.

– Oui.

– Vous le savez, s’écria-t-il, ne pouvant réprimer un sentiment de joie ; alors… alors, vous allez me le dire, n’est-ce pas ? Cette feuille, c’est mon salut, à moi, ce qui n’est rien ; mais c’est la gloire, c’est la grandeur, c’est l’honneur de la France, ce qui est tout. Au nom du ciel, dites-moi à qui cette feuille a été remise.

– Impossible.

– Et pourquoi impossible ?

– J’ai fait serment.

Le cardinal se leva.

– Du moment où le duc de Sully a fait serment, dit-il, honneur au serment de Sully ; mais, en vérité, il y a une fatalité sur la France.

Et, sans même essayer de tenter Sully par une seule parole, il s’inclina profondément devant lui, reçut de la part du vieux ministre un salut poli, mais modéré, et se retira, commençant à douter de cette providence dont le P. Joseph lui avait promis le secours.

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