Le Dernier Jour d’un condamné

XXVIII

Je l’ai cependant entrevue une fois.

Je passais sur la place de Grève, en voiture,un jour, vers onze heures du matin. Tout à coup la voitures’arrêta.

Il y avait foule sur la place. Je mis la têteà la portière. Une populace encombrait la Grève et le quai, et desfemmes, des hommes, des enfants étaient debout sur le parapet.Au-dessus des têtes, on voyait une espèce d’estrade en bois rougeque trois hommes échafaudaient.

Un condamné devait être exécuté le jour même,et l’on bâtissait la machine.

Je détournai la tête avant d’avoir vu. À côtéde la voiture, il y avait une femme qui disait à unenfant :

– Tiens, regarde ! le couteau coulemal, ils vont graisser la rainure avec un bout de chandelle.

C’est probablement là qu’ils en sontaujourd’hui. Onze heures viennent de sonner. Ils graissent sansdoute la rainure.

Ah ! cette fois, malheureux, je nedétournerai pas la tête.

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