VII
Que ce que j’écris ici puisse être un jourutile à d’autres, que cela arrête le juge prêt à juger, que celasauve des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie àlaquelle je suis condamné, pourquoi ? à quoi bon ?qu’importe ? Quand ma tête aura été coupée, qu’est-ce que celame fait qu’on en coupe d’autres ? Est-ce que vraiment j’ai pupenser ces folies ? Jeter bas l’échafaud après que j’y auraimonté ! je vous demande un peu ce qui m’en reviendra.
Quoi ! le soleil, le printemps, leschamps pleins de fleurs, les oiseaux qui s’éveillent le matin, lesnuages, les arbres, la nature, la liberté, la vie, tout cela n’estplus à moi ?
Ah ! c’est moi qu’il faudraitsauver ! – Est-il bien vrai que cela ne se peut, qu’il faudramourir demain, aujourd’hui peut-être, que cela est ainsi ? ÔDieu ! l’horrible idée à se briser la tête au mur de soncachot !