Le Jardinier de la Pompadour

VII

Pendant l’été Buguet reçut plusieurs lettresde Martine. Elle lui annonça d’abord queMme d’Étioles avait le titre de marquise dePompadour. Puis elle fit part du retour du Roi et d’un voyage de laMarquise à Paris. Enfin elle rendit compte, le 14 septembre, del’arrivée de sa maîtresse à Versailles. « Il y avait,écrivait-elle, foule dans l’antichambre du Roi ; Madamedevait être présentée à la Reine, au Dauphin. Elle prit plusieursmédicaments pour se donner du courage. » À la fin deseptembre, Martine écrivit à Jasmin que le Roi et la Marquiseallaient à Fontainebleau et elle pria le jardinier de s’yrendre.

Buguet attela Blanchon à sa carriole et partitau matin. Les feuilles roussissaient à peine. La Seine prolongeaitle sourire de l’aurore ; sur les coteaux pétillait un jourargenté.

Jasmin suivit le fleuve jusqu’à Melun,traversa la ville qui s’éveillait, joliette, posant entre deux brasd’onde une petite île de verdure et de pignons reliée par un pont àtrois arches au quartier de Saint-Aspais : au-dessus des toitsde ce dernier filait plus haut que les alouettes l’aiguille aiguëd’un svelte clocher. Puis Jasmin prit à travers bois la route largeet ombragée qui montait lentement à la Table du Roi, une table depierre, construite l’an 1723 au milieu d’un vaste carrefour etdestinée à recevoir le gibier des traques.

Et voici la forêt ! Les allées s’ouvrentsilencieuses ; les grands arbres, qui paraissent, même enplein soleil, conserver un peu de nuit dans leurs branches, tantils sont anciens, épandent une ombre calme aux futaies. Çà et làsous les ramures, quelques rochers couverts de mousse affectent desformes de monstres lépreux. La solennité de ce décor sauvage ettaciturne met du froid à l’échine de Jasmin. Il fouetteBlanchon : le grelot le rassure dans la forêt profonde etvieille comme la mer. Tout à coup, passé la Table du Grand-Maître,qui ressemble un peu à celle du Roi, un bruit étrange retentit, unemêlée de hurlements, de cris, d’abois. Un cerf apparaît sous lesarbres. À la vue de Jasmin il s’arrête, redresse ses bois, fixe surle jardinier de grands yeux bruns qui pleurent. Puis il baisse latête, se remet en marche, traverse le chemin d’une allure lasse ettriste ; son pelage roux se glisse derrière une roche.

Aussitôt surgit la meute : les chienscherchent la trace de la bête au pied des bouleaux, parmi lafougère. Ils jappent et traînent leurs oreilles basses dans lesfeuilles mortes et les taches de soleil, tandis qu’au fond de laroute, à la clairière de Bellecroix, des piqueurs galopent en habitrouge. Jasmin reconnaît la livrée du Roi.

Pour ne pas être pris dans une chevauchée, ilgagne la croix du Grand-Veneur et par la Route Royale qui vient deParis et que distinguent des bornes marquées de fleurs de lys, ildescend vers Fontainebleau. La voie sylvestre découvre une vastepart du ciel et se borde de façades de verdures, avec les dômespuissants des chênes ; les chemins de traverse apportent letintamarre des chasseurs et laissent voir, à quelque oréelointaine, le passage de chevaux blancs et d’hommes chamarrés.

Bientôt voici les maisons de Fontainebleau.Buguet va remiser sa carriole à l’auberge de l’Âne-Vert.Puis il se dirige vers le château, comme l’a recommandéMartine ; il arrive devant la façade et entre dans la cour duCheval-Blanc. Par cette joyeuse matinée le soleilenflammait les briques et les ardoises des architecturesseigneuriales. Les toits des pavillons brillaient sous un ciel deturquoise où couraient quelques légers nuages. Un coin de l’immensecour était dans l’ombre : si quelque valet en sortait, ilbrillait comme une fleur qu’on expose à l’air. L’un d’eux seprécipita vers Jasmin en levant les bras. Costumé en jaune et vert,– la livrée de Mme de Pompadour – ils’écria :

– Buguet ! Buguet ! Par quellegrâce de Dieu vous trouvez-vous ici ?

C’était Agathon Piedfin. Il avait mis un peude poudre sur ses joues et portait un paroissien.

– Je viens voir Martine, dit Jasmin enriant. À moins que vous ne m’ayez ravi son cœur !

– Je suis chaste comme Suzanne.

– Et ce n’est pas le Saint-Esprit dressépar vos soins qui pourrait séduire Martine !

– Ah ! mon pauvre pigeon ! Ilest bien malheureux et je redoute les oiseaux de proie de laforêt ! En revanche je suis enchanté de me trouver dans cechâteau. Mme de Pompadour m’a autorisé àm’occuper de la chapelle. Je prépare l’encens et j’ai un fer àhosties avec lequel j’en fabrique d’aussi fines que des ailes demouche. Je mets le vin dans les burettes, je lave les nappesd’autel et j’ai frotté les quatre anges de bronze. Mais je vaisvous conduire auprès de Mlle Bécot.

Il mena Jasmin vers la gauche del’escalier ; ils passèrent par un corridor sans portes etarrivèrent dans une seconde cour qui dominait un grand étang :au milieu d’elle s’élevait une fontaine à dégueuleux qui portaitsur son socle un guerrier en marbre, dont le bras tendu tenait unetête coupée. Deux hussards gardaient la fontaine, car son eau étaitréservée au Roi.

Buguet et Agathon prirent un second passagesous les bâtiments, et se trouvèrent dans le jardin des pins – quiarrêta brusquement le fleuriste par l’éclat des palmettes, despanaches et des enroulements de ses parterres.

– Par ici, dit Agathon.

Ils s’engagèrent sous une voûte ronde, ornéede fresques où gesticulaient des divinités nues, et que soutenaiten clef une salamandre d’or couronnée.

– Attendez quelques instants, ditPiedfin.

Il disparut. Bientôt Martine arriva. Jasminfut étonné de lui voir de la poudre comme sa maîtresse.

La soubrette sauta au cou de Buguet quifrissonna au contact de ses bras nus.

– C’était pour me montrer que la poudrete va comme l’aubépine au buisson que tu m’as fait venir ?demanda-t-il.

– Pour cela et pour autre chose. Lamarquise de Pompadour a besoin de tes services.

– De mes services !

– Certes !

Ils montèrent l’escalier, firent quelquespetits circuits dans les corridors et arrivèrent à une vaste salledont l’aspect éblouit Jasmin. Elle était ornée de médaillons oùparadaient des femmes nues et des guerriers coiffés de casqueshéroïques. Ces fresques étaient supportées par de sveltescariatides, nymphes aux ventres triomphants et doux, aux jambeslongues et hardies, au sourire plein d’une jeunesse ardente :blanches elles levaient les peintures comme des corbeillesbrillantes. Sur le sol étaient disposés des paravents. Unebaignoire de porphyre occupait un coin. Martine y versa desbouilloires d’eau fumante qu’un valet venait d’apporter.

– Nous sommes ici provisoirement, dit lasoubrette. Madame la Marquise fera bâtir un ermitage pour elle endehors du château.

Jasmin n’écoutait pas :

– Les femmes ne sont point faites decette manière, dit-il en regardant les nymphes aux jambesfuselées.

– Tu n’as guère d’occasion d’en voird’aussi peu vêtues, répliqua Martine, c’est ce qui te fait douterde la perfection. Moi j’en connais au moins deux aussi belles.

– Vraiment !

Le malin esprit poussait Martine à saisirl’occasion de montrer à son amant la marquise toute nue.

– Oh ! pensait la soubrette, unefemme qui a eu deux enfants a le ventre moins poli, les seins moinsfermes qu’une fillette à son premier baiser.

Elle se promit, son coup fait, d’affronter lacomparaison, ne doutant pas de sa jeunesse, et, affolée par sonamour, ne craignant pas les suites d’une pareille audace.

– Retire-toi, dit-elle à Jasmin.Mme de Pompadour va entrer.

Le jardinier se réfugia dans un petit corridorsombre. Il alla se placer devant une grande fenêtre qui, au-dessusde la Porte Dorée, donnait sur le jardin.

Tout à coup Martine apparut sur la pointe despieds, un doigt à la bouche. Elle chuchota :

– Viens.

Elle prit le jardinier par la main :

– Doucement, doucement ! Qu’on net’entende pas !

Jasmin retenait son souffle. Martine leramenait vers la chambre. Elle le glissa derrière unparavent :

– Regarde par la fente, et repars.

Jasmin embusque un œil entre deux feuilles duparavent. Aussitôt il sursaute et tressaille jusqu’au fond de sonêtre.

Debout dedans la baignoire de porphyre,Mme de Pompadour toute nue se verse du parfumà l’épaule. Quelle nymphe, aussi, blanche et nacrée, au ventre delaquelle des gouttes d’eau ruissellent ! Deux globess’arrondissent à la poitrine, reliant par une double courbe décidéeles touffes de poils châtains qui s’ébouriffent sous les bras. Lalégère vapeur du bain monte autour des cuisses rondes en voiletransparent.

Mme de Pompadoursouriait ; ses cheveux encore poudrés se relevaient entorsades givrées où luisaient des rubis ; ses lèvres étaientfardées. Elle vida sur sa peau éclatante le petit flacon en argentqu’elle jeta ensuite à Martine ; puis elle prit ses seins eten regarda les bouts qui parurent à Jasmin des boutonsd’églantine.

Martine s’approcha de sa maîtresse pourl’essuyer, tandis qu’une autre soubrette entrait, apportant unechemise de batiste et une robe vert-pomme et cerise.

Jasmin s’esquiva. Sa poitrine se soulevait, lesang fouettait ses tempes. Il s’adossa au mur :

– Qu’a fait Martine ?

La camérière arriva triomphante dans sa courtejupe, le visage rosi par les soins qu’elle avait donnés au corps desa maîtresse par-dessus la tiédeur du bain. Sur ses bras nuscoulaient les gouttes claires cueillies sur la peau de laMarquise ; elle avait dégrafé deux boutons de son corsage.

– Eh bien, dit-elle avec un sourireprovocant, n’était-ce pas plus beau que des nymphes enplâtre ?

– Oh ! Martine ! murmuraJasmin.

Elle était près de lui, offrant ses lèvres. Ils’inclina vers elle. Leurs bouches se collèrent comme les deuxparts d’une fraise mûre, ils fermèrent les yeux, leurs mains secherchaient.

– Ne restons pas ici, susurra Martined’une voix soudain tremblante, on pourrait nous surprendre.

Elle entraîna Jasmin dans sa petite chambreréservée dans les anciens appartements deMme de Maintenon et elle poussa le verrou.

Aussitôt Buguet la prend dans ses bras, ladévore de baisers. Les parfums de la Marquise se réveillent dansles chairs de la jolie fille : le jardinier reconnaît l’arômedu flacon que jadis lui a donné Martine et les odeurs defraccinelle surprises à Sénart. Le charme exquis l’enivre à nouveauet attise follement sa jeunesse. Fermant les yeux, il boitavidement les perles d’eau qu’il vient de voir aux hanches de lafavorite et qui scintillent sur les bras de Martine. Il lui paraîtque c’est la nymphe tout à l’heure entrevue qu’il enlace et couvredes attouchements fiévreux de ses lèvres. Les boutons du corsage deMartine sautent, un sein s’échappe : Buguet croit voir un deceux dont la blancheur brillait au-dessus du bain. Martine estpoudrée comme sa maîtresse, elle a le même sourire, avec un rien defard aux lèvres. Ses yeux se noient en une tendre nonchalance, ilspassent des noirs de la mûre aux bleus de la pervenche etrappellent les regards de la dame d’Étioles quand elle se ranima lejour de la grande chasse.

Sur le petit lit les amoureux roulèrent. Letablier de Martine, ses jupons d’un coup furent arrachés.

– Jasmin, que fais-tu !

Jasmin voulait enlever la chemise de sonamie.

– Non, pas cela !

Elle implorait et consentait ; son bonnettomba, elle posa sur l’épaule de Jasmin sa chevelure relevée aussien torsades.

– Non, je ne veux pas, Jasmin !

Elle rabattait son linge, à travers lequelJasmin devinait des rondeurs roses, jusqu’à ses genoux oùs’attachaient des bas blancs coquettement tirés.

– Non, Jasmin !

Mais l’amant voulait revoir la nymphe :la chemise tomba. Frileuse et ardente, la soubrette plongea sonvisage dans l’oreiller, cacha d’une main son giron, de l’autre sesseins.

– Je t’aime, murmurait Jasmin dont ellesentait le souffle chaud au bas de son oreille.

Il lui prit les mains. Martine poussa un grandcri de douleur et de joie. Jasmin la possédait ; elle luidonna ses lèvres en grinçant des dents, puis, serrant son amoureux,se livra toute.

Revenue à elle, Martine s’assit au bord de sacouchette et se prit à pleurer. Le bonheur d’être femme, l’imprévude sa chute lui gonflaient le cœur. Le mal avait disparu. Elleressentait une langueur délicieuse. Des baisers de Jasmin il luirestait une fête par toute sa chair.

Buguet lui serrait la taille.

– Qu’as-tu, Martine ?

Elle poussa un sanglot, se pencha sur l’épaulede son amant :

– Tu m’aimeras toujours ?

– Toujours.

Alors elle s’aperçut de sa nudité.

– Dieu ! J’ai grand’honte !

La soubrette se rhabilla à la hâte :

– SiMme de Pompadour m’appelait !

Elle s’enfuit en disant :

– Reste, je reviendrai.

Jasmin rumina les délices des courts instantspassés. Une fierté de mâle se mêlait à sa joie.

Martine revint. Elle jeta à Buguet un regardcâlin et honteux.

– Mme de Pompadourm’a grondée. Mais j’ai prétexté que tu étais arrivé et que j’avaisdû t’aller chercher dans la cour du Cheval-Blanc. Elleattend.

Jasmin sursauta :

– Que me veut-elle ?

– Rien de mal, nigaud !

Buguet rajusta sa cravate, caressa sachevelure, dont Martine refit le nœud. Elle épousseta l’épaule deson amant :

– Te voilà beau comme un astre !

Elle le poussa par le bras. Ils entrèrent dansla pièce où se trouvait la baignoire de porphyre flanquée de sonfond mouillé en mousseline brodée ; l’atmosphère moite fitrougir Buguet. Puis Martine glissa son amant dans l’entrebâillementd’une porte. Il se trouva en présence deMme de Pompadour.

Entourée de paravents qui lui faisaient unechambre plus intime dans une grande salle au plafond noir, elleétait assise sur le fauteuil léger qu’on appelle« mirliton », tout près de la fenêtre. Sa robe vert-pommeet cerise disparaissait sous un peignoir de percale : sesfemmes la poudraient. L’une d’elles pressait le soufflet : lapoussière blanche voletait autour du visage de la Marquise quitenait un cornet devant ses yeux. À côté se dressait une table decoiffure chargée de boîtes à mouches, de peignes et d’un gracieuxmiroir au-dessus duquel une petite colombe dorée couvraitamoureusement sa compagne.

Jasmin tournait son chapeau dans ses doigts.La Marquise relevant son cornet :

– Je vous reconnais, dit-elle. Je ne vousai vu qu’à Lieusaint et à Étioles. Mais vous fûtes obligeant pourmoi. Quant à vos fleurs je les trouve ravissantes. Ne rougissezpas ! Vous avez des espèces de tulipes et de jacinthes que jene connaissais point. C’est joli comme le carnaval à Venise !Les couleurs pétillent, et pourtant se marient comme sur la palettede Boucher !

Mme de Pompadour d’ungeste de sa main blanche dissipa la poudre qui planait encore.

– Pose-moi trois mouches, dit-elle àMartine. Une galante, une enjouée et une friponne !

Puis se tournant vers Buguet elle lui désignaun rouleau d’étoffe sur un tabouret :

– Étalez cela sur le sol, vous verrez ceque j’ai commandé d’après vos fleurs.

Buguet déploya une soie où, sur un fond blancet vert d’eau, il reconnut ses tulipes et ses jacinthes peintes etordonnant des guirlandes qui s’enlaçaient.

– C’est aussi un jardin, dit laMarquise.

– Oui, Madame.

Jasmin était abasourdi.

– Vous avez travaillé au château deVaux-Pralin, au château de Fleury-en-Bière, à celui deCourances ? continuaMme de Pompadour.

– Oui, Madame !

– Vous êtes excellent jardinier.

– Je ne sais point, Madame.

– Et je vais vous attacher à mamaison.

Buguet fit un geste de surprise.

– Cela vous effraie ? demanda lamarquise en riant. N’ayez point de crainte. J’aime les jardinierset les jardins.

Buguet se jeta aux pieds de laPompadour :

– J’accepte avec bonheur, Madame !C’est la vie que j’avais rêvée.

– Puisque vous voilà à genoux, reprit lamarquise riant toujours, prenez mon miroir et présentez-le-moi.

Jasmin saisit le petit cadre aux colombesamoureuses et le tint à hauteur du visage de la noble dame qui sepencha pour voir si ses mouches étaient assez piquantes.

– Comme vous tremblez, dit-elle. Ondirait que vous êtes à genoux pour la première fois devant votrebien-aimée.

Jasmin faillit lâcher le miroir.

Mais la Marquise se leva. Elle était animée.Un peu de véritable roseur apparaissait sur son visage pâle,au-dessus du fard. Elle se parla à elle-même en une sorted’exaltation d’artiste :

– Des fleurs ! Des fleurs !Avec des fleurs je ferais des jolités plus fines qu’en Saxe, desrobes qui auraient leur éclat, leur parfum, des bijoux et desmeubles qui auraient leur grâce, et, qui sait ! des châteaux,des palais ! Et cela sortirait de mon âme !

Elle s’assit, essoufflée, murmura :

– Et le bon docteur Quesnay vient de merecommander d’être calme. Rien ne m’est permis.

Elle poussa un soupir :

– Jasmin, je fixerai le prix de vosservices. Et je vous dois déjà beaucoup ?

– Rien, Madame.

– Rien ! Ce n’est point Floreelle-même qui vous fournit la croûte et le vin ?

– Oh ! Madame !

La Pompadour regarda le jardinier quirayonnait de grâce confuse et de jeunesse aimable.

– Vous êtes généreux, dit-elle enbadinant. Je veux l’être aussi. Et comme je suis maîtresse, je puisvous obliger à accepter.

Elle saisit un papier sur une table, trempaune plume d’oie dans l’écritoire, jeta un chiffre et unparaphe.

– Allez chez mon trésorier.

Jasmin prit le billet, le serra sur son cœur,s’inclina et sortit. Il retrouva Martine dans la petitechambre.

– Jasmin, nous nous marierons ?

– Quand tu voudras, Martine !

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