L’Homme sans bras

Chapitre 9LE CABINET DE VERDURE

 

La petite Vevette demeura un instant pensive,puis elle reprit son plateau en disant :

— Mon pauvre Joson, tu ne feras jamais qu’unfailli gars !

À l’intérieur du cabinet de verdure, MrPrivat, qui était décidément l’orateur du moment, disait :

— Il faut avouer que le décor est pourbeaucoup dans le succès de ces drames de revenants. Si vous aviezvu le pâtis de Treguern où se dresse cette grande ruine qu’on nommela Tour-de-Kervoz ; si vous aviez vu le cimetière d’Orlan, letriple cercle des Pierres-Plantées et le ravin qui surplombe lechemin des Troènes, vous comprendriez bien mieux tout cela.

« Et pourtant, reprit-il en regardantautour de lui, on n’est pas mal ici non plus. Ces bosquets sontvastes, ces ombrages impénétrables. J’ai vu quelque part, là-bas,en passant, des grottes sombres comme l’entrée de l’enfer. Et nem’a-t-on pas dit que ces ruelles qui bornent l’enclos ont servi dethéâtre à plus d’une tragique aventure ?

Il y eut un silence.

« Tout y est, reprit Mr Privatlentement ; les bâtiments grands et vieux, les longscorridors, l’isolement profond, les chambres condamnées où reste lesouvenir de ceux qui ne sont plus. Proportions gardées entre laBretagne, qui est le pays des ténèbres, et Paris, patrie deslumières, je crois qu’un amateur pourrait placer encore ici de fortbelles apparitions.

Le commandeur Malo s’agita et sembla flairerau vent, comme un limier qui tâte les lointaines fumées.

— Treguern est près d’ici !murmura-t-il.

Puis, élevant la voix pour la première fois,il dit :

— Avocat, où est le jeune homme qui était avecvous dans l’intérieur de la diligence ?

— Monsieur le commandeur, répliqua Mr Privat,la ville est grande et l’enfant paraît avoir de bonnesjambes ; s’il court encore, il doit être loin.

Malo croisa ses bras sur sa poitrine.

— L’heure approche ! gronda-t-il entreses dents serrées ; mais celui qui doit mourir n’est pas ici,car je ne vois pas le voile.

Le regard de Mr Privat, mobile et perçant,allait sans cesse de la marquise à Gabriel de Feuillans. Lamarquise avait repris une apparence de calme ; Feuillansdédaignait évidemment de se mêler à l’entretien ; le cercleétait, au contraire, dans d’excellentes dispositions pour écouterdes histoires : la parole vague et emphatique de Mr Privatavait éveillé son appétit curieux sans lui donner la moindrepâture, et la présence du commandeur mettait dans l’esprit dechacun ce bon effroi préliminaire qui double le prix des récits deveillée.

La danse était là, tout près, c’est vrai, ladanse avec son nimbe lumineux et la joie de ses bruits. Mais qui nesait le pouvoir des contrastes ? L’éclat de la salle de balajoutait vraiment au sombre aspect du cabinet de verdure.

— Ne sait-on rien de plus sur ces trois êtresurnaturels, demanda une jolie vicomtesse ; les troisFreux ?

— Belle dame, on sait d’abord qu’ilsn’existent pas ! s’écria le baron Brocard, pressé d’établir saposition d’esprit fort.

— Voici que je me souviens de l’histoire de matante ! dit Champeaux en frappant dans ses mains avectriomphe ; quand elle était jeune, elle voyait toujours unmouton blanc… non, un mouton noir… enfin, un mouton noir ou blanc.La chose certaine, c’est que c’était un mouton. Ce mouton…

— Si fait, madame, répondait cependant MrPrivat, on croit en savoir davantage : et il faut bien qu’il yait quelque chose de réel au fond de toute cette fantasmagorie, carles pauvres gens de la Grand-Lande n’auraient certes point inventécertains détails. Si je ne craignais d’abuser…

— Parlez, monsieur, parlez ! cria-t-on detoutes parts.

— Soit qu’on dise que l’apparition n’est quela forme triple du dernier Treguern, reprit le petit homme, soitqu’on admette trois spectres différents, liés entre eux par unechaîne mystique, car ils ne se séparent jamais, la croyance communeest qu’ils viennent sur la terre pour venger le sang répandu… unmeurtre ou trois meurtres. Valérie-la-Morte, suivant la mêmecroyance, est leur servante, leur sentinelle ou leur courrier. Lecommandeur Malo pourrait vous dire comme moi qu’ils ont eu plusd’une fois en leur pouvoir l’objet de leur vengeance…

— Ils l’ont eu, prononça Malo froidement, ilsl’auront.

— Et ils ne l’ont point frappé, continua lepetit homme ; loin de là, ils l’ont protégé ; si bien quecelui-là, regardant derrière lui avec orgueil, car il est parti debien bas, et mesurant la route parcourue, s’est dit parfois enlui-même : Où est l’obstacle qui pourraitm’arrêter ?

Feuillans changea de posture et fixa sonregard sévère sur Mr Privat qui ne parut point s’en apercevoir.

— Celui-là, poursuivit-il, trouve chaque matinsa besogne faite et sa route aplanie. Il ne voit même pas la mainqui l’aide, et s’il a senti parfois le pouvoir occulte qui lepresse et qui l’entoure, c’est lorsqu’il a voulu s’arrêter sur lapente terrible. En ces moments de remords et de doute, il a dûdeviner sa damnation aux voix qui lui disaient :Marche ! marche !

Mr Privat s’interrompit, et l’on put entendreChampeaux qui continuait :

— Maintenant que ça me revient, ce moutonétait une chèvre qui marchait debout sur ses pattes de derrière. Matante eut envie d’entrer au couvent.

— On connaît donc celui qu’ils poursuivent surla terre ? demanda encore la jolie vicomtesse.

— Moi, je le connais, répondit Mr Privat.

Il y eut, comme on disait aux tempsparlementaires, sensation prolongée dans le cercle. Feuillans seprit à sourire avec dédain.

— Et ne nous direz-vous point comment ils sontfaits, vos trois revenants ?

— Deux vieillards et un homme jeune encore quia les cheveux et la barbe plus blancs que la neige.

Il fut interrompu par un cri faible, et chacunput voir la marquise, blême de terreur, se rejeter en arrière.

— Les voilà ! les voilà ! balbutiaiten même temps la vicomtesse qui cachait son joli visage derrièreson éventail frémissant.

La marquise avait la bouche grande ouverte etses deux mains tremblaient en désignant, comme malgré elle, un videde la muraille de verdure qui se trouvait derrière Gabriel deFeuillans. Tous les regards avides suivirent l’indication de cegeste. Les uns ne virent rien qu’un trou sombre dans lafeuillée ; quelques autres crurent distinguer un mouvementconfus dans le noir ; d’autres enfin, et Noisy le Sec était àla tête de ceux-là, jurèrent qu’ils avaient aperçu trois visagessans corps : deux têtes de vieillards et une figure quigardait les apparences de la jeunesse, bien qu’elle fût encadréedans une chevelure blanche.

Gabriel de Feuillans s’était retourné commetout le monde ; il fut de ceux qui ne virent rien.

— Ma parole ! murmura le gros baronBrocard, je crois que la marquise finira par faire machiner sonjardin comme le théâtre de l’Opéra, pour donner à ses invités desémotions agréables !

Olympe de Treguern quitta la place qu’elleoccupait vis-à-vis de Feuillans, traversa le salon de verdure ensilence et sortit par la trouée même où les trois prétendusspectres s’étaient montrés. Il y eut un murmure d’étonnement.Pendant quelques secondes, on put suivre la robe blanche d’Olympesous les arbres, puis la vicomtesse, qui restait frappée, balbutiad’une voix éteinte :

— Elles sont deux !

Un instant, ceux qui étaient en face de latrouée purent voir, en effet, deux robes blanches, puis toutdisparut.

Quelques minutes après, le cercle intime demadame la marquise avait quitté le salon de verdure. Croyants etsceptiques s’étaient éloignés sous l’impression d’un vaguemalaise ; les plus frappés avaient cherché un refuge jusquesous les girandoles de la salle de bal.

Le commandeur Malo et Gabriel de Feuillansrestaient seuls, à dix pas l’un de l’autre, dans le cabinet deverdure. Le commandeur était toujours debout, appuyé contre sonarbre. Feuillans, assis à l’autre extrémité du berceau, tenait sonfront pâle entre ses mains.

— Faux prêtre ! dit tout à coup lecommandeur, quand tu vas être plus riche que le roi, que medonneras-tu pour mon silence ? Et que me donneras tu pour laparole que j’ai prononcée dans l’église d’Orlan, le jour où l’onapporta les deux enfants au baptême ?

— Parlez-vous sérieusement, Malo deTreguern ? demanda tout bas Mr de Feuillans, et peut-onacheter votre alliance ?

La haute taille du commandeur se redressa.

— J’étais à la place où je suis, dit-il ;à la place où tu es, le marquis du Castellat s’asseyait la veillede sa mort. Le voile tomba là.

Il montrait le centre du berceau.

— Faux prêtre ! poursuivit-il, je teregarde toujours et j’attends que le voile tombe. À la place duvieux manoir, il y a déjà un jeune palais. Patience !patience !

Le commandeur se dirigea vers l’issue quiconduisait à la salle de bal. En passant auprès de Feuillans, ilajouta :

— M’acheter, toi, Le Brec ! Il y a vingtans que je te l’ai dit et je te le répète, aujourd’hui que l’heureapproche : tu mourras avant moi et tu mourras plus pauvre quemoi !

À l’instant même où le commandeur Malodisparaissait au détour de la charmille, une voix s’éleva dans lanuit des bosquets qui se prolongeaient jusqu’au pavillon LouisXV.

— Qu’importe la bravade impuissante d’unvieillard ? disait-elle. Ton étoile est dans le ciel, toujoursplus brillante et plus fière. Marche !

Deux autres voix répondirent :

— Marche ! marche !

Feuillans souleva sa tête à demi.

— Marche ! marche ! murmura-t-ilcomme en un rêve. Oui, oui… les morts m’ont ouvert la route etm’ont poussé en avant !

— Il n’y a plus qu’un pas ! dit la voixqui avait parlé la première.

Feuillans se leva tout droit ; sescheveux se hérissèrent sur son crâne.

— Morts ! dit-il en dominant letremblement de sa voix, qu’y a-t-il au-delà de ces heures sicourtes qu’on appelle la vie ?

Ce fut comme un murmure indistinct qui sembladescendre du feuillage caressé par la brise. Ce murmuredisait :

— Le sommeil !

— Le néant ! reprit Feuillans dont latête orgueilleuse se redressa. Mais alors, d’où viennent-ils, ceuxqui me parlent ?

Les voix se taisaient sous le couvert ;on n’entendait que les gais accords de l’orchestre. Feuillansregarda le ciel à travers la voûte de verdure.

— Mon étoile ! dit-il ; la voilà quitouche au zénith. Plus rien qu’un pas, c’est vrai :Marche ! marche ! Mes mesures sont bien prises, cettefois comme les autres… cent témoignages pourraient établir aubesoin ma présence au bal de madame la marquise. Pour m’accuser dece meurtre, il faudrait être fou !

— Fou ! répéta un faible écho.

Feuillans avait les mains convulsivementcroisées. Il pensait :

— Cet enfant, ce Stéphane, est beau, jeune,heureux…

— Mais l’heure s’écoule ! dit-il au lieud’achever ; dans quelques minutes, il sera troptard !

Feuillans passa ses deux mains sur son frontbaigné de sueur. Il fit un pas vers le bosquet ; il s’arrêta,lutta un instant contre lui-même, et reprit sa marcheimpétueusement. On n’entendit plus rien sous le couvert.

Au bout de quelques secondes, un bruit légerse fit. Les lumières lointaines de la fête éclairèrent une formeindistincte et presque diaphane qui se glissait sous les branchesinclinées. Vous eussiez dit une de ces filles de l’air, âme sanscorps que la brise des nuits promène par les solitudes. Elle entradans le berceau. C’était une jeune femme. Ses grands cheveuxdénoués tombaient, épars, autour de son visage plus blanc que sarobe blanche. Nous n’avons point de mots pour peindre la mélancolieexquise de sa beauté.

Elle ressemblait à ce portrait de jeune fillequi était dans le boudoir de la marquise, le portrait de Laurencede Treguern, comme le souvenir fugitif et voilé ressemble à laréalité heureuse.

Un instant elle resta le dos tourné aux lueursqui venaient de la salle de bal, la tête penchée et attentive,regardant du côté où Feuillans avait disparu. Puis elle se retournaet son visage, éclairé tout à coup, montra ses grands yeux timidesoù je ne sais quel nuage semblait voiler la pensée. Ses lèvress’entr’ouvrirent et laissèrent tomber quelques vers de cettechanson douce que les jeunes mères bretonnes murmurent auprès duberceau de leur ange endormi : la chanson avec laquelleLaurence de Treguern berçait autrefois le sommeil de la petiteOlympe, au temps ou elle restait seule, les nuits, dans le manoirabandonné.

Était-ce une pauvre âme en peine ? Ellevint se mettre à la place occupée naguère par Gabriel deFeuillans ; et ses deux coudes s’appuyèrent au dossier dubanc. C’était comme un balcon d’où elle pouvait voir le joyeuxmouvement de la fête. Ses yeux se baissèrent, éblouis par desclartés trop vives. Quand elle les releva, un vague sourirebrillait dans sa prunelle. On dansait ; sa tête charmante seprit à suivre la mesure. Un son passa entre ses lèvres, ellemurmura :

— Malheureuse et belle… étais-jebelle ?

Deux larmes roulèrent sur sa joue.

En ce moment, un cri terrible se fit entendredu côté de la terrasse. L’orchestre se tut, et tout devintconfusion dans la salle de bal. Les invités de la marquise seprécipitèrent vers la terrasse. Au bas du mur, sur la placetriangulaire, devant la grille aux persiennes vertes, il y avaitdeux hommes étendus qui semblaient morts tous les deux. C’étaitnotre jeune Breton Tanneguy qui venait de tomber, privé desentiment, sur le corps de son ami Stéphane.

Quand Tanneguy s’éveilla de sonévanouissement, la petite place triangulaire qui séparait le jardinde la marquise de la maison louée par Stéphane Gontier étaitencombrée de curieux. À minuit comme à midi, Paris est toujoursprêt pour ces sortes de représentations. Aux lueurs brillantes deslampions, on voyait la terrasse de l’hôtel du Castellat toutepleine de femmes en grande parure.

Tanneguy regarda tout autour de lui. En cepremier moment, il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. Ilse demandait pourquoi toute cette foule s’agitait en tumulte etcriait. Il entendait répéter autour de lui :

— C’est ici même qu’il a étéassassiné !

— À la porte de sa propre maison !

Une vague angoisse serra le cœur de Tanneguy,qui commençait à ressaisir le fil de ses idées. Il vit des gens quile montraient au doigt et qui ajoutaient :

— On a trouvé celui-là couché en travers surle corps !

Le corps ? Tanneguy se souvenait.L’assassiné, c’était Stéphane !

Mais où était-il, Stéphane, ou ce qui restaitde lui ? Tanneguy cherchait en vain, le corps n’était plus là.En cherchant, il vit au-devant de la porte en persiennes troispersonnages vêtus de noir qui formaient un groupe à part : ily avait deux vieillards et un homme, jeune encore, dont les cheveuxétaient blancs comme la neige.

Un frisson parcourut les veines deTanneguy ; ces hommes, il les avait vus ailleurs et plus d’unefois. Il se rappelait les paroles menaçantes qu’il avait entenduesnaguère sous les arbres des Champs-Élysées.

Mais il n’eut pas le temps de réfléchir, parcequ’une voix s’éleva sur la terrasse illuminée et prononça son nomdistinctement. Tanneguy tressaillit et releva les yeux ; ilaperçut son petit compagnon de voyage, Mr Privat, qui était accoudésur la balustrade de la terrasse et qui essuyait avec soin lesverres de ses lunettes rondes. Mr Privat n’avait plus sa casquettepointue ; il était, lui aussi, en costume de bal.

Auprès de lui, Tanneguy reconnut avec uneindicible stupéfaction cette jeune fille qui l’avait guidé jusqu’aulieu même où il était maintenant, la belle, la chère vision de sesnuits de Bretagne, celle que Mr Privat avait nommée Valérie et queles bonnes gens d’Orlan appelaient « la Morte ». Elleavait une robe blanche ; quelques fleurs d’églantier pendaientparmi les boucles de ses cheveux noirs. Elle était belle etcalme ; son regard tout plein de sérénité se fixait surTanneguy. Celui-ci restait comme frappé de la foudre.

Il entendit Mr Privat qui demandait enmontrant au doigt :

— Que pensez-vous qu’il faille faire de cegrand garçon-là, monsieur de Feuillans ?

Mr de Feuillans, en qui Tanneguy reconnut lemaître de Château-sans-Terre, répondit :

— Je pense qu’il faut s’assurer de lui jusqu’àl’arrivée de l’autorité.

Privat fit une pirouette et assujettit seslunettes essuyées en leur lieu.

— Et vous, monsieur le commandeur ?demanda-t-il encore.

La tête pâle et triste de Malo dominait lagalerie. On le vit sourire étrangement, tandis que son regardtombait sur le jeune Breton.

— Cela est nécessaire, murmura-t-il si bas quepersonne ne put l’entendre, pour que le nom de Treguern soitrelevé !

— Mes amis, dit la marquise, en s’adressant àla foule, emparez-vous du meurtrier !

Tanneguy la regarda et reconnut en elle lagrosse dame qu’il avait vue descendre de sa calèche avec un chienmouton, dans la rue déserte où cette fatale date du quinze aoûtétait en caractères géants sur toutes les murailles. Il se fit unmouvement dans la foule, tandis que Mr Privat, saluant la grossedame en souriant, lui disait :

— Madame la marquise, j’ai fait cent lieuesavec ce jeune gaillard, dont douairière Le Brec vous annonçaitl’arrivée dans sa lettre, et je vous préviens qu’on trouvera dansson portefeuille une autre lettre de recommandation qu’il a pourvous.

Marianne de Treguern cacha sa pâleur derrièreson éventail.

— Ce serait lui ! balbutia-t-elle avecépouvante.

— En propre original ! répondittranquillement monsieur Privat.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer