Zaïre

Scène V

 

ZAÏRE.

Me voilà seule, ô Dieu! que vais-je devenir?
Dieu, commande à mon coeur de ne te point trahir!
Hélas! suis-je en effet Française, ou Musulmane?
Fille de Lusignan, ou femme d’Orosmane?
Suis-je amante, ou chrétienne? O serments que j’aifaits!
Mon père, mon pays, vous serez satisfaits!
Fatime ne vient point. Quoi! dans ce trouble extrême,
L’univers m’abandonne! on me laisse à moi-même!
Mon coeur peut-il porter, seul et privé d’appui,
Le fardeau des devoirs qu’on m’impose aujourd’hui?
A ta loi, Dieu puissant! oui, mon âme est rendue;
Mais fais que mon amant s’éloigne de ma vue.
Cher amant! ce matin l’aurais-je pu prévoir,
Que je dusse aujourd’hui redouter de te voir?
Moi qui, de tant de feux justement possédée,
N’avais d’autre bonheur, d’autre soin, d’autre idée,
Que de t’entretenir, d’écouter ton amour,
Te voir, te souhaiter, attendre ton retour!
Hélas! et je t’adore, et t’aimer est un crime!

 

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