Là-bas

Chapitre 10

 

La journée fut longue à tuer. Eveillé, dès l’aube, songeant àMme Chantelouve, il ne tint pas en place et il s’inventa desprétextes pour aller au loin. Il manquait de liqueurs imprévues, depetits gâteaux et de bonbons et il convenait de n’être pas ainsidémuni de tout en-cas, un jour de rendez-vous. Il s’en fut, par lechemin le plus long, jusqu’à l’avenue de l’Opéra pour acheter defines essences de cédrat et de cet alkermès dont le goût évoquel’idée d’une confiserie pharmaceutique de l’Orient. Il s’agit, sedit-il, moins de régaler Hyacinthe que de lui faire déguster unélixir ignoré, qui l’étonne.

Il revint, chargé d’emplettes, sortit encore et, dans la rue, unimmense ennui l’accabla.

Il finit par échouer, après une interminable promenade au rasdes quais, dans une brasserie. Il tomba sur une banquette et ouvritun journal.

Il pensait à quoi, maintenant que, sans les lire, il regardaitla série des faits divers? à rien, pas même à elle. A force d’avoirtourné dans tous les sens, toujours sur la même piste, son espritétait arrivé au point mort et restait inerte. Durtal se trouvaitseulement très fatigué, engourdi, comme après une nuit de voyage,dans un bain tiède.

Il faut que je rentre chez moi de bonne heure, se dit-il,lorsqu’il parvint à se reprendre, – car le père Rateau n’auracertainement pas fait, ainsi que je l’en ai prié, mon ménage àfond, – et je ne veux pourtant pas qu’aujourd’hui la poussièretraîne sur tous les meubles.

Il est six heures; si je dînais vaguement dans un lieu à peuprès sûr. Il se rappela un restaurant voisin où il avait autrefoismangé sans trop de craintes. Il y chipota un poisson de la dernièreheure, une viande molle et froide, pêcha dans leur sauce deslentilles mortes, sans doute tuées par de l’insecticide; il savouraenfin d’anciens pruneaux dont le jus sentait le moisi, était tout àla fois aquatique et tombal.

De retour chez lui, il alluma d’abord le feu dans sa chambre àcoucher et dans son cabinet; puis il inspecta les pièces.

Il ne s’était pas trompé; le concierge avait bousculé le ménageavec la même brutalité, la même hâte que de coutume. Pourtant, ilavait essayé de nettoyer les vitres des cadres, car des traces dedoigts marquaient les glaces.

Durtal essuya avec un linge mouillé ces empreintes, défit lesplis en tuyaux d’orgue des tapis, tira ses rideaux, polit avec untorchon les bibelots qu’il mit en ordre; partout il constatait dela cendre écrasée de cigarette, de la poudre de tabac, des copeauxde crayons taillés, des plumes privées de becs et mangées derouille. Il découvrait également des cocons de poils de chat, desbrouillons déchirés, des morceaux de papier épars, lancés à coupsde balai, dans tous les coins.

Il en venait à se demander comment il avait pu si longtempstolérer des meubles obscurcis et glacés par les crasses – et àmesure qu’il époussetait, son indignation s’augmentait contreRateau. – Et ça! fit-il, apercevant ses bougies devenues jaunesainsi que des chandelles. Il les changea. – Là, voyons, c’estmieux. – Il organisa le désarroi convaincu de son bureau, espaçades cahiers de notes, des livres traversés par des coupe-papiers,posa un vieil in-folio ouvert sur une chaise. – Le symbole dutravail! Se dit-il, en riant. – Puis il passa dans sa chambre àcoucher, rafraîchit avec une éponge humide le marbre de la commode,lissa le couvre-pied du lit, remit droits les cadres de sesphotographies et de ses gravures et il pénétra dans le cabinet detoilette. Là, il s’arrêta, découragé. C’était, sur une étagère debambou, au-dessus de la tablette du lavabo, un tohu-bohu de fioles.Il empoigna résolument les flacons de parfums, débarbouilla lesgoulots et les bouchons à l’émeri, frotta les étiquettes avec de lagomme élastique et de la mie de pain, puis il savonna la cuvette,trempa les peignes et les brosses dans de l’eau saturéed’ammoniaque, fit manoeuvrer son vaporisateur et injecta la piècede poudre de lilas de Perse, lava les toiles cirées du parquet etdu mur, étrilla le petit cheval, essuya le dossier et les barreauxde la chaise basse. Pris d’une fringale de propreté, il raclait,émondait, récurait, imbibait, séchait à tour de bras. Il n’envoulait plus au concierge maintenant; il trouvait même qu’il ne luiavait plus laissé assez d’objets à fourbir, à rendre neufs.

Puis il se rasa de frais, se brillanta la moustache, procéda àune nouvelle toilette minutieuse à grande eau, se demanda, ens’habillant, s’il devait enfiler des bottines à boutons ou despantoufles, jugea que les bottines étaient moins familières et plusdignes, se résolut pourtant à nouer une cravate lâche, à endosserune vareuse, pensant que cette toilette négligée d’artiste plairaità cette femme.

– Là, ça y est, – dit-il, après un dernier coup de brosse. Ilretourna dans les autres pièces, fourgonna les feux, donna enfin àdîner au chat qui rôdait, ahuri, flairant tous les objets lavés,les jugeant sans doute différents de ceux qu’il frôlait, sans s’enoccuper, tous les jours.

Et l’en-cas qu’il oubliait! Durtal posa près de la cheminée unebouillotte, distribua sur un ancien plateau de laque, des tasses,la théière, le sucrier, des gâteaux, des bonbons, des petits verresen bordure, afin de les avoir prêts sous la main, aussitôt qu’ilestimerait que le moment était venu de les servir.

Cette fois, c’était achevé; le logement est sévèrement épouillé,elle peut arriver, se dit-il, en alignant dans ses rayons quelqueslivres dont les dos dépassaient ceux des autres. Tout est bien,sauf… sauf le verre de ma lampe qui est piqué, dans son renflement,à la hauteur de la mèche, de points de caramel, et tigré de jus depipe; mais ça, je suis incapable de l’enlever, et puis je n’ai pasenvie de me brûler les doigts; au reste, en baissant un peul’abat-jour, on ne l’aperçoit pas.

Voyons, comment vais-je m’y prendre, lorsqu’elle viendra? Sedemanda-t-il, en s’enfonçant dans son fauteuil. Elle entre, bon, jelui prends les mains, je les embrasse; puis, amenée ici, dans cettepièce, je la fais asseoir près du feu, dans ce fauteuil. Jem’installe, moi, en face d’elle, sur cette petite chaise et, enm’avançant un peu, en touchant ses genoux, je puis lui ressaisir etlui enlacer les mains; de là, à la faire se pencher vers moi qui mesoulèverais, il n’y a qu’un pas. J’atteins alors ses lèvres et jesuis sauvé!

Eh non, pas tant que cela! Car c’est alors que l’aria commence.Je ne puis songer à la conduire dans la chambre à coucher. Ledéshabillage, le lit, ce n’est tolérable que lorsque l’on seconnaît déjà. A ce point de vue, les entames d’amour sont hideuseset m’atterrent. Je ne les concevrais qu’avec un souper à deux, avecun tantinet de vin fou qui exalterait la femme, je voudrais qu’ellefût prise dans un étourdissement, qu’elle ne se réveillâtqu’étendue sous de subreptices baisers, dans l’ombre. à défaut desouper ce soir, il est nécessaire qu’elle et moi, nous nousévitions de mutuels embarras, que nous rehaussions la misère de cetacte par une allure de passion, par un tourbillon effaré d’âme; ilfaut donc que je la possède, ici même, et qu’elle puisse s’imaginerque je perds la tête, alors qu’elle succombe.

Ce n’est pas commode à arranger dans cette pièce qui manque decanapé ou de divan. Pour bien faire, il convient que je la renversesur le tapis; elle aurait, ainsi que toutes les femmes, laressource de se replier le bras sur les yeux, de se cacher par àpeu près la face; moi, j’aurai soin, avant qu’elle ne se relève, debaisser la lampe.

Bien – je vais toujours préparer un coussin pour sa nuque; il enchercha un, le glissa sous le fauteuil. – Si je défaisaismaintenant mes bretelles, car elles prêtent souvent à de risiblesretards. – Il les détacha, serra la boucle de son pantalon pourqu’il ne tombât point. Mais, il y a cette damnée question desjupes! J’admire les romanciers qui font déflorer des viergesharnachées dans des robes, sanglées dans des corsets, et cela,naturellement, en un tour de baiser, en un clin d’oeil, comme sic’était possible! – Quel ennui tout de même que de se battre avecces affutiaux, que d’errer dans les plis à empois du linge! Je doisespérer pourtant que Mme Chantelouve a prévu le cas et qu’elleévitera, autant que possible, dans son intérêt même, desdifficultés ridicules!

Il consulta sa montre; huit heures et demie. Il ne faut pasl’attendre, avant au moins une heure, se dit-il, car elle viendraainsi que toutes les femmes, en retard. Que diable peut-elle bienraconter à ce pauvre Chantelouve, pour lui expliquer sa sortie, cesoir?

Enfin, cela ne me regarde pas. – Hum! Cette bouillotte près dufeu semble une invite à toilette; mais non, le prétexte du thé àéchauder conjure toute grossière idée. Et si Hyacinthe ne venaitpas?

Elle viendra, se dit-il, subitement ému: car enfin, quel intérêtaurait-elle à se dérober maintenant qu’elle sait ne pas pouvoirm’attiser plus? Puis, sautant toujours dans le même cercle, d’unepensée à une autre: -ce sera un désastre sans doute; une fois repu,la désillusion est probable; eh bien, tant mieux, je serai libre,car avec ces histoires-là, je ne travaille plus!

Quelle misère! Me voilà reculé – d’âme seulement hélas! -jusqu’à vingt ans. J’attends une femme, alors que depuis desannées, je méprisais et les gens amoureux et les maîtresses; – etje regarde ma montre, toutes les cinq minutes, et j’écoute, malgrémoi, si je n’entends point dans l’escalier son pas!

Non, il n’y a pas à dire, la petite fleur bleue, le chiendent del’âme, c’est difficile à extirper et ce que ça repousse! Rien neparaît pendant vingt ans et soudain, on ne sait, ni pourquoi, nicomment, ça drageonne et ça jaillit en d’inextricables touffes! -Mon dieu, que je suis bête!

Il bondit dans son fauteuil. Doucement on sonnait. Il n’est pasencore neuf heures, ce n’est pas elle, murmura-t-il, enouvrant.

C’était elle.

Il lui serra les mains, la remercia d’être aussi exacte.

Elle se déclara souffrante.

– Je ne suis venue que pour ne pas vous faire attendre!

Il s’inquiéta.

– J’ai une migraine affreuse, reprit-elle, en passant ses doigtsgantés sur son front.

Il la débarrassa de ses fourrures, la pria de s’asseoir dans lefauteuil, et il se préparait à se rapprocher d’elle, à s’installer,ainsi qu’il se l’était promis, sur une petite chaise, mais ellerefusa le fauteuil et choisit, loin du feu, près de la table, unsiège bas.

Debout, il se pencha et lui prit les doigts.

– Comme vous avez la main brûlante, dit-elle.

– Oui, un peu de fièvre, je dors si mal. Si vous saviez combienje pense à vous! Puis vous êtes toujours ici, pour moi; et il parlade cette persistante odeur de cannelle expirant très au loin, dansles odeurs moins définies qu’exhalaient ses gants. Allez, – et ilfleura ses doigts, – vous me laisserez encore un peu de vousaujourd’hui, lorsque vous me quitterez.

Elle se leva, en soupirant:

– Tiens, vous avez un chat; comment se nomme-t-il?

– Mouche.

Elle l’appela. Il s’empressa immédiatement de déguerpir.

– Mouche! Mouche! cria Durtal.

Mais Mouche, refugié sous le lit, ne sortit pas.

– Il est, voyez-vous, un peu sauvage… il n’a jamais vu defemmes.

– Oh, voulez-vous me faire croire que vous n’avez jamais, ici,reçu de femmes.

Il lui jura que non, attesta qu’elle était la première…

– Et vous ne teniez peut-être pas beaucoup, avouez-le, à ce quecette… première vînt?

Il rougit. – Mais pourquoi?

Elle eut un geste vague. – J’ai envie de vous taquiner,reprit-elle, en s’asseyant, cette fois sur le fauteuil. Au reste,je ne sais vraiment pas pourquoi je me permets de vous poser desquestions aussi indiscrètes.

Il s’était assis devant elle; il était enfin parvenu à poser lascène telle qu’il la voulait et il allait commencer l’attaque.

Il frôlait ses genoux avec les siens.

– Vous savez bien que vous ne pouvez être indiscrète, que seule,ici, vous avez désormais des droits…

– Non pas, je n’en ai aucun et n’en veux pas avoir!

– Pourquoi?

– Parce que… Écoutez. – Et sa voix s’affermit et devint grave. -Écoutez, plus je réfléchis et plus je vous demande en grâce de nepas ainsi détruire notre rêve. Et puis… voulez-vous que je soisfranche, si franche que je vais vous paraître sans doute un monstred’égoïsme, eh bien, personnellement, je ne voudrais pas gâter lebonheur… comment dirai-je, abouti, extrême… que me donne notreliaison. Je sens bien que cela devient confus et que je m’expliquemal. Enfin, tenez, je vous possède quand et comment il me plaît, demême que j’ai longtemps possédé Byron, Baudelaire, Gérard DeNerval, ceux que j’aime…

– Vous dites?

– Je dis que je n’ai qu’à les désirer, qu’à vous désirer vous,maintenant, avant de m’endormir…

– Et?

– Et vous seriez inférieur à ma chimère, au Durtal que j’adoreet dont les caresses rendent mes nuits folles!

Il la regarda stupéfié. Elle avait ses yeux dolents et troubles;elle semblait même ne plus le voir et parler dans le vide. Ilhésita, aperçut en un éclair de pensée, ces scènes de l’incubatdont Gévingey parlait; nous débrouillerons cela plus tard, sedit-il; – en attendant… – il lui tira doucement les bras, se haussavers elle et brusquement il lui baisa la bouche.

Elle eut un sursaut électrique, fut debout. Il l’étreignit,l’embrassa furieusement; alors, avec des gémissements très doux,avec une sorte de roucoulement de gorge, elle renversa sa tête etétreignit sa jambe entre les siennes.

Il eut un cri de rage – car il sentait bouger ses hanches. – Ilcomprenait, ou croyait, cette fois, comprendre! Elle voulait unevolupté d’avare, une espèce de péché solitaire, de joie muette…

Il la repoussa. Elle resta, toute pâle, suffoquant, les yeuxfermés, les mains tendues en avant, comme celles d’un enfant quis’épeure… – Puis la colère de Durtal s’évanouit, car il hennissait;- et marchant sur elle, il la reprit; – mais elle se débattit,criant: non, je vous en supplie, laissez-moi!

Il la tenait, à plein corps, écrasée contre lui et il essayaitde lui faire plier les reins.

– Oh! Je vous en supplie, laissez-moi partir!

Elle eut un accent si désespéré qu’il la lâcha. Puis, il sedemanda s’il n’allait pas la jeter brutalement sur le tapis ettenter de la violer. Mais ses yeux égarés l’effrayèrent.

Elle haletait, les bras tombés, appuyée, toute blanche, contresa bibliothèque.

– Ah! fit-il, en marchant dans la pièce et en bousculant lesmeubles. Ah! Il faut vraiment que je vous aime pour que, malgré vossupplications et vos refus…

Elle joignit les mains pour l’écarter.

– Ah çà, reprit-il, exaspéré, en quoi donc êtes-vous faite?

Elle s’éveilla et, froissée, lui dit: – Monsieur, je souffreassez, épargnez-moi. – Et pêle-mêle, elle parla de son mari, de sonconfesseur, devint incohérente et il eut peur; elle se tut, puis,d’une voix chantante, elle reprit:

– Dites vous viendrez, demain soir, chez moi?

– Mais moi aussi, je souffre!

Elle sembla ne pas l’entendre; ses yeux en fumée s’éclairaienttout au loin des prunelles de faibles lueurs. Sur ce ton decantilène, elle murmura: dites, mon ami, dites, vous viendrez,n’est-ce pas?

– Oui, fit-il, enfin.

Alors elle se rajusta, et, sans dire mot, elle quitta la pièce;il la suivit, silencieux, jusqu’à l’entrée; elle ouvrit la porte,se retourna, lui prit la main et très doucement elle l’effleura deses lèvres.

Il resta stupide, ne comprenant plus. Qu’est-ce que celasignifie? fit-il, en rentrant dans sa pièce, en remettant lesmeubles en place, en rétablissant le désordre des tapis foulés.Voyons, j’aurais bien besoin de mettre aussi de l’ordre dans macervelle; réfléchissons, s’il se peut:

Où veut-elle en venir, car enfin elle a un but! – Elle ne veutpas aboutir à l’acte même. Craint-elle, ainsi qu’elle l’affirme, ladésillusion? Se rend-elle compte combien les soubresauts amoureuxsont grotesques? Ou bien est-elle, ce que je crois, unemélancolique et terrible allumeuse qui ne songe qu’à elle; ceserait alors une sorte d’égoïsme obscène, un de ces péchéscompliqués tels qu’en contient la somme des confesseurs… dans cecas, elle serait une… frôleuse!

Puis reste cette question de l’incubat qui vient s’enterlà-dessous; elle avoue, et cela si placidement, qu’elle cohabite àvolonté, en songe, avec des êtres vivants ou morts? Est-ellesatanisante et le chanoine Docre, qui l’a connue, a-t-il passé parlà?

Autant de questions impossibles à résoudre. Que dénoncemaintenant cette invitation imprévue pour demain? Veut-elle necéder que chez elle? S’y trouve-t-elle plus à l’aise ou juge-t-elleplus urticant le péché commis près de son mari, dans une chambre?Exècre-t-elle Chantelouve, est-ce une vengeance méditée oucompte-t-elle sur la peur du danger pour se fouetter les sens?

Après cela, c’est peut-être tout bonnement une dernièrecoquetterie, une halte de scrupules, un apéritif avant le repas;puis les femmes sont si drôles! Elle s’est peut-être assigné desdélais, pour se mieux différencier, par ce subterfuge, des filles.Ou bien, il y a peut-être encore une cause physique, unatermoiement indispensable, une nécessité charnelle de gagner unjour?

Il chercha d’autres raisons encore, mais il n’en découvritpoint.

Au fond, reprit-il, vexé, malgré tout, de son échec, au fondj’ai été un imbécile. J’aurais dû hussarder, ne pas m’arrêter à sessupplications et à ses leurres; j’aurais dû lui violenter labouche, lui faire sauter les seins. Ce serait fini, tandis quemaintenant tout est à recommencer; et que diantre, j’ai autre choseà faire!

Qui sait si, à l’heure actuelle, elle ne se fiche pas de moi?Peut-être m’espérait-elle plus virulent et plus hardi; mais non, savoix navrée n’était pas feinte, ses pauvres yeux ne simulaient pasl’égarement, et que signifierait alors ce baiser presquerespectueux, car il y avait une insaisissable nuance de respect etde gratitude, dans ce baiser qui m’enveloppa la main!

C’est à s’y perdre. En attendant, j’ai, dans cette bousculade,oublié mes rafraîchissements et mon thé. Si j’ôtais mes bottinesmaintenant que je suis seul, car j’ai les pieds gonflés, à forced’avoir ainsi piétiné dans la chambre.

Si je faisais mieux encore, si je me couchais, car je suisincapable maintenant de travailler ou de lire. Et il ouvrit sacouverture.

Décidément, rien n’arrive comme on le prévoit; ce n’étaitpourtant pas trop mal machiné, reprit-il, en s’étendant entre sesdraps. Il éteignit, en soupirant, la lampe, tandis que le chatrassuré, passait plus léger qu’un souffle au-dessus de lui etgagnait sans bruit sa place.

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