Le Capitaine Pamphile

Chapitre 10Comment le capitaine Pamphile, croyant aborder sur une île, abordasur une baleine, et devint le serviteur du Serpent-Noir.

Lorsque le capitaine Pamphile revint surl’eau, le brick la Roxelane était déjà hors de la portée de lavoix ; aussi ne jugea-t-il pas à propos de se fatiguer en crisinutiles : il commença par s’orienter pour voir quelle terreétait la plus proche, et, ayant avisé que ce devait être le capBreton, il se dirigea vers lui au moyen de l’étoile polaire, qu’ilmaintint soigneusement à sa droite.

Le capitaine Pamphile nageait comme unphoque ; cependant, au bout de quatre ou cinq heures de cetexercice, il commençait à être un peu fatigué ; d’ailleurs, leciel se couvrait, et le fanal qui dirigeait sa marche avaitdisparu ; il pensa donc qu’il ne ferait pas mal de prendrequelque repos ; en conséquence, il cessa de tirer samarinière, et commença à faire la planche.

Il resta à peu près une heure dans cetteposition, ne faisant que le mouvement strictement nécessaire pourse maintenir à fleur d’eau, et voyant s’effacer les unes après lesautres toutes les étoiles du ciel.

De quelque philosophie que fût doué lecapitaine Pamphile, on comprend que la situation était peurécréative ; il connaissait à merveille le gisement des côtes,et il savait qu’il devait être encore à trois ou quatre lieues detoute terre. Sentant ses forces revenues par le repos momentanéqu’il avait pris, il venait de se remettre à nager avec unenouvelle ardeur, lorsqu’il aperçut, à quelques pas devant lui, unesurface noire qu’il n’avait pu remarquer plus tôt, tant la nuitétait sombre. Le capitaine Pamphile crut que c’était quelque îlotou quelque rocher oublié par les navigateurs et les géographes, etse dirigea de ce côté. Il l’atteignit bientôt ; mais il eutpeine à prendre terre, tant la surface du sol, lavée incessammentpar les vagues, était devenue glissante ; il y parvintcependant après quelques efforts, et se trouva sur une petite îlebombée, de vingt à vingt-cinq pas de longueur et élevée de sixpieds à peu près au-dessus de la surface de l’eau ; elle étaitcomplètement inhabitée.

Le capitaine Pamphile eut bientôt fait le tourde son nouveau domaine ; il était nu et stérile, à l’exceptiond’une espèce d’arbre de la grosseur d’un manche à balai, long dehuit à dix pieds et entièrement dépourvu de branches et defeuilles, et de quelques herbes mouillées encore, qui indiquaientque, dans les grosses mers, la vague devait couvrir entièrement lerocher. Le capitaine Pamphile attribua cette circonstance à l’oubliincroyable des géographes, et se promit bien, une fois de retour enFrance, d’adresser à la Société des voyages un mémoire scientifiquedans lequel il relèverait l’erreur de ses devanciers.

Il en était là de ses plans et de ses projets,lorsqu’il crut entendre parler à quelque distance de lui. Ilregarda de tous côtés ; mais, comme nous l’avons dit, la nuitétait si sombre, qu’il ne put rien apercevoir. Il écouta denouveau, et, cette fois, il distingua parfaitement le son deplusieurs voix ; quoique les paroles lui demeurassentinintelligibles, le capitaine Pamphile eut d’abord l’idée d’appelerà lui ; mais, ne sachant si ceux qui s’approchaient dansl’obscurité étaient amis ou ennemis, il résolut d’attendrel’événement. En tout cas, l’île où il avait abordé n’était pastellement éloignée de la terre, que, dans le golfe si fréquenté duSaint-Laurent, il eût la crainte de mourir de faim. Il résolut doncde se tenir coi jusqu’au jour, à moins qu’il ne fût découvertlui-même ; en conséquence de cette résolution, il gagnal’extrémité de son île la plus éloignée du point où il avait cruentendre ces paroles humaines que, dans certaines circonstances,l’homme craint plus encore que le rugissement des bêtesféroces.

Le silence s’était rétabli, et le capitainePamphile commençait à croire que tout se passerait sans encombre,lorsqu’il sentit le sol se mouvoir sous ses pieds. Sa première idéefut celle d’un tremblement de terre ; mais, dans toutel’étendue de son île, il n’avait point aperçu la moindre montagneayant l’apparence d’un volcan ; il se rappela alors ce qu’ilavait entendu souvent raconter de ces formations sous-marines quiapparaissent tout à coup à la surface de l’eau, y demeuraientquelquefois des jours, des mois, des années, donnaient à descolonies le temps de s’y établir, d’y semer leurs moissons, d’ybâtir leurs cabanes, puis qui, à un moment, à une heure donnés,détruites comme elles s’étaient formées, sans cause apparente,disparaissaient tout à coup, entraînant avec elles la tropconfiante population qui s’était établie sur elles. En tous cas,comme le capitaine Pamphile n’avait eu le temps ni de semer ni debâtir, et qu’il n’avait à regretter ni son blé ni ses maisons, ilse prépara à continuer son excursion à la nage, trop heureux encoreque son île miraculeuse eût apparu à la surface de la mer assez detemps pour qu’il s’y reposât. Il était donc parfaitement résigné àla volonté de Dieu, lorsqu’à son grand étonnement, il s’aperçut quele terrain, au lieu de s’enfoncer, semblait marcher en avanttraçant derrière lui un sillage à la manière de la poupe d’unvaisseau. Le capitaine Pamphile était sur une île flottante ;le prodige de Latone se renouvelait pour lui et il voguait, surquelque Délos inconnue, vers les rivages du nouveau monde.

Le capitaine Pamphile avait vu tant de chosesdans le cours de sa vie nomade si aventureuse, qu’il n’était pashomme à s’étonner de si peu ; il remarqua seulement que sonîle, avec une intelligence qu’il n’aurait pas osé exiger d’elle, sedirigeait directement vers la pointe septentrionale du cap Breton.Comme il n’avait pas de prédilection pour un point plutôt que pourun autre, il résolut de ne pas la contrarier et de la laisser allertranquillement où elle avait affaire, et de profiter de lacirconstance pour cheminer avec elle. Mais, comme la natureglissante du terrain était rendue plus dangereuse encore par lemouvement, le capitaine Pamphile, quoiqu’il eût le pied marin, n’enremonta pas moins vers la région élevée de son île ; et, sesoutenant à l’arbre isolé et sans feuillage qui semblait en marquerle centre, il attendit les événements avec patience etrésignation.

Cependant le capitaine Pamphile, qui était,comme on le comprendra facilement, devenu tout yeux et toutoreilles, dans les intervalles moins sombres où le vent chassant unnuage laissait briller quelque étoile comme un diamant de la parurecéleste, croyait apercevoir, pareille à un point noir, une petiteîle qui servait de guide à la grande, marchant à la distance decinquante pas d’elle, à peu près ; et, quand la vague quivenait battre les flancs de son domaine était moins bruyante, cesmêmes voix qu’il avait entendues passaient de nouveau à sesoreilles emportées sur un souffle de brise, incertaines etinintelligibles comme le murmure des esprits de la mer.

Ce fut lorsque le crépuscule commença deparaître à l’orient, que le capitaine Pamphile parvint à s’orientercomplètement, et s’étonna, avec l’intelligence qu’il s’accordait àlui-même, de ne s’être pas rendu compte plus tôt de sa situation.La petite île qui marchait la première était une barque montée parsix sauvages canadiens ; la grande île où il se trouvait, unebaleine que les anciens alliés de la France traînaient à laremorque ; et l’arbre privé de branches et de feuilles contrelequel il était appuyé, le harpon qui avait donné la mort au géantde la mer, et qui entré dans la blessure à la profondeur de quatreou cinq pieds, en sortait encore de huit ou neuf.

Les Hurons, de leur côté, en voyant la doublecapture qu’ils avaient faite, laissèrent échapper une exclamationde surprise. Mais, jugeant aussitôt qu’il était au-dessous de ladignité de l’homme de paraître étonné de quelque chose, ilscontinuèrent à ramer silencieusement vers la terre sans s’occuperdavantage du capitaine Pamphile, qui, voyant que les sauvages,malgré leur insouciance apparente, ne le perdaient pas de vue,affecta la plus grande tranquillité d’esprit, quelle que fût lapréoccupation réelle que lui inspirait son étrange situation.

Lorsque la baleine fut arrivée à un quart delieue à peu près de l’extrémité nord du cap Breton, la chaloupes’arrêta ; mais l’énorme cétacé, continuant à suivre lemouvement d’impulsion qui lui était donné, s’approchainsensiblement du petit bateau, qu’il finit par joindre. Alorscelui qui paraissait le maître de l’équipage, grand gaillard decinq pieds huit pouces, peint en bleu et en rouge, avec un serpentnoir tatoué sur la poitrine, et qui portait sur sa tête rasée unequeue d’oiseau de paradis, implantée dans la seule mèche qu’il eûtconservée de sa chevelure, passa un grand couteau dans son pagne,prit son tomahawk dans sa main droite, et s’avança lentement etavec dignité vers le capitaine Pamphile.

Le capitaine Pamphile, qui de son côté avaitvu tous les sauvages du monde connu, depuis ceux qui descendent dela Courtille le matin du mercredi des cendres, jusqu’à ceux desîles Sandwich, qui tuèrent traîtreusement le capitaine Cook, lelaissa tranquillement approcher sans paraître faire la moindreattention à lui.

Arrivé à trois pas de distance de l’Européen,le Huron s’arrêta et regarda le capitaine Pamphile ; lecapitaine Pamphile, décidé à ne pas reculer d’une semelle, regardaalors le Huron avec le même calme et la même tranquillité quecelui-ci affectait ; enfin, après dix minutes d’inspectionréciproque :

– Le Serpent-Noir est un grand chef, dit leHuron.

– Pamphile, de Marseille, est un grandcapitaine, dit le Provençal.

– Et pourquoi mon frère, continua le Huron,a-t-il quitté son vaisseau pour s’embarquer sur la baleine duSerpent-Noir ?

– Parce que, répondit le capitaine Pamphile,son équipage l’a jeté à la mer, et que, fatigué de nager, il s’estreposé sur le premier objet venu sans s’inquiéter de savoir à quiil appartenait.

– C’est bien, dit le Huron ; leSerpent-Noir est un grand chef, et le capitaine Pamphile sera sonserviteur.

– Répète un peu ce que tu dis là, interrompitle capitaine d’un air goguenard.

– Je dis, reprit le Huron, que le capitainePamphile ramera dans la barque du Serpent-Noir quand il sera surl’eau, portera sa tente d’écorce de bouleau lorsqu’il voyagera parterre, allumera son feu quand il fera froid, chassera les mouchesquand il fera chaud, et raccommodera ses mocassins quand ils serontusés ; en échange de quoi, le Serpent-Noir donnera aucapitaine Pamphile les restes de son dîner et les vieilles peaux decastor dont il ne pourrait pas se servir.

– Ah ! ah ! fit le capitaine ;et, si ces conventions ne plaisent pas à Pamphile et que Pamphileles refuse ?

– Alors le Serpent-Noir enlèvera la chevelurede Pamphile et la pendra devant sa porte, avec celles de septAnglais, de neuf Espagnols et de onze Français qui y sont déjà.

– C’est bien, dit le capitaine, qui vit qu’iln’était pas le plus fort : le Serpent Noir est un grand chefet Pamphile sera son serviteur.

À ces mots, le Serpent-Noir fit un signe à sonéquipage, qui débarqua à son tour sur la baleine et entoura lecapitaine Pamphile. Le chef dit quelques mots à ses hommes, quitransportèrent aussitôt sur l’animal plusieurs petites caisses, uncastor, deux ou trois oiseaux qu’ils avaient tués à coup de flèche,et tout ce qu’il fallait pour faire du feu. Alors le Serpent-Noirdescendit dans la pirogue, prit une pagaie de chaque main, et semit à ramer dans la direction de la terre.

Le capitaine était occupé à regarder avec laplus grande attention s’éloigner le grand chef, admirant avecquelle rapidité la petite barque glissait sur l’eau, lorsque troisHurons s’approchèrent de lui ; l’un lui détacha sa cravate,l’autre lui enleva sa chemise et le troisième le débarrassa de sonpantalon, dans lequel était sa montre ; puis deux autres luisuccédèrent, dont l’un tenait un rasoir, et l’autre une espèce depalette composée de petites coquilles remplies de couleur jaune,rouge et bleue ; ils firent signe au capitaine Pamphile de secoucher, et, tandis que le reste de l’équipage allumait le feucomme il aurait pu le faire sur une île véritable, plumait lesoiseaux et dépouillait le castor, ils procédèrent à la toilette deleur nouveau camarade : l’un lui rasa la tête, à l’exceptionde la mèche que les sauvages ont l’habitude de conserver ;l’autre lui promena son pinceau imprégné de différentes couleurspar tout le corps et le peignit à la dernière mode adoptée par lesfashionables de la rivière Outava et du lac Huron.

Cette première préparation terminée, les deuxvalets de chambre du capitaine Pamphile allèrent ramasser, l’un unbouquet de plumes arraché à la queue du wipp-poor-will quel’on flambait en ce moment, et l’autre la peau de castor quicommençait à rôtir, et revinrent à leur victime ; ils luifixèrent le bouquet de plumes à l’unique mèche qui restait de sonancienne chevelure, et lui attachèrent la peau de castor autour desreins. Cette opération terminée, un des Hurons présenta un miroirau capitaine Pamphile : il était hideux !

Pendant ce temps, le Serpent-Noir avait gagnéla terre et s’était acheminé vers une habitation assez considérableque l’on voyait de loin s’élever blanchissante au bord de lamer ; puis bientôt il en était sorti accompagné d’un hommevêtu à l’européenne, et l’on avait pu juger à ses gestes quel’enfant du désert montrait à l’homme de la civilisation la capturequ’il avait faite en pleine mer et amenée pendant la nuit à la vuedes côtes.

Au bout d’un instant, l’habitant du cap Bretonmonta à son tour dans une barque avec deux esclaves, rama vers labaleine, en fit le tour afin de la reconnaître, mais sans cependanty aborder ; puis, après avoir probablement reconnu que leHuron lui avait dit la vérité, il reprit le chemin du cap, où lechef l’avait attendu assis et immobile.

Un instant après, les esclaves de l’hommeblanc portèrent différents objets que le capitaine Pamphile ne putdistinguer, à cause de la distance, dans la pirogue de l’hommerouge, le chef huron reprit ses pagaies et se mit à ramer denouveau vers l’île provisoire où l’attendaient son équipage et lecapitaine Pamphile.

Il y aborda au moment où le castor et leswipp-poor-will étaient cuits à point, mangea la queue ducastor et les ailes des wipp-poor-will, et, selon lesconventions arrêtées, donna le reste de son repas à ses serviteursau nombre desquels il parut enchanté de retrouver le capitainePamphile.

Alors les Hurons apportèrent le butin fait surleur prisonnier, afin qu’il choisît comme chef, parmi lesdépouilles opimes, celles qui lui plairaient le mieux.

Le Serpent-Noir examina avec assez de dédainla cravate, la chemise et le pantalon du capitaine ; enrevanche, il donna une attention toute particulière à la montre,dont il est évident qu’il ne connaissait pas l’usage ;cependant, après l’avoir tournée et retournée en tous sens,suspendue par la petite chaîne, balancée par la grande, convaincuqu’il avait affaire à un être animé, il la porta à son oreille,écouta avec attention le mouvement, la tourna et la retourna encorepour tâcher d’en découvrir le mécanisme, mit une main sur son cœur,tandis que, de l’autre, il reportait une seconde fois lechronomètre à son oreille ; et, convaincu que c’était unanimal, puisqu’il avait un pouls qui battait à l’instar du sien, illa coucha avec le plus grand soin auprès d’une petite tortue largecomme une pièce de cinq francs et grosse comme la moitié d’unenoix, qu’il conservait précieusement dans une boîte qu’à larichesse de son incrustation en coquillages, on devinait facilementavoir fait partie de son trésor particulier ; puis, commesatisfait de la part qu’il s’était appropriée, il poussa du pied lacravate, la chemise et le pantalon, les laissant généreusement à ladisposition de son équipage.

Le déjeuner terminé, le Serpent-Noir, lesHurons et le prisonnier passèrent de la baleine sur la pirogue. Lecapitaine Pamphile vit alors que les objets apportés par les Huronsétaient deux carabines anglaises, quatre bouteilles d’eau-de-vie etun baril de poudre : le Serpent-Noir, jugeant au-dessous de sadignité d’exploiter lui-même la baleine qu’il avait tuée, l’avaittroquée avec un colon contre de l’alcool, des munitions et desarmes.

En ce moment, l’habitant du cap Breton reparutsur le rivage, accompagné de cinq ou six esclaves, descendit dansun canot plus grand que celui qu’il avait choisi pour sa premièrecourse, et se mit de nouveau en mer. Au moment où il quittait lerivage, le Serpent-Noir, de son côté, donna l’ordre de quitter labaleine, afin de n’inspirer aucune crainte à son nouveaupropriétaire. Alors commença l’apprentissage du capitaine Pamphile.Un Huron, croyant l’embarrasser, lui mit une pagaie entre lesmains ; mais, comme il avait passé par tous les grades, depuiscelui de mousse jusqu’à celui de capitaine, il se servit del’instrument avec tant de force, de précision et d’adresse, que leSerpent-Noir, pour lui témoigner toute sa satisfaction, lui donnason coude à baiser.

Le même soir, le chef huron et son équipages’arrêtèrent sur un grand rocher qui s’étend à quelque distanced’un plus petit, au milieu du golfe Saint-Laurent. Les unss’occupèrent aussitôt à dresser la tente d’écorce de bouleau queles sauvages de l’Amérique septentrionale portent presqueconstamment avec eux lorsqu’ils vont en voyage ou en chasse ;les autres se répandirent autour du roc et se mirent à chercher,dans les anfractuosités, des huîtres, des moules, des oursins etautres fruits de mer, dont ils apportèrent une telle quantité, que,le Grand-Serpent rassasié, il en resta encore pour tout lemonde.

Le souper fini, le Grand-Serpent se fitapporter la boîte où il avait renfermé la montre, afin de voir s’ilne lui était arrivé aucun accident. Il la prit, comme le matin,avec la plus grande délicatesse ; mais à peine l’eût-il entreles mains, qu’il s’aperçut que son cœur avait cessé debattre ; il la porta à son oreille, et n’entendit aucunmouvement ; alors il essaya de la réchauffer avec sonsouffle ; mais, voyant que toute tentative étaitinutile :

– Tiens, dit-il la rendant à son propriétaireavec une expression de profond dédain, voilà ta bête, elle estmorte.

Le capitaine Pamphile, qui tenait beaucoup àsa montre, attendu que c’était un cadeau de son épouse, ne se lefit pas dire deux fois, et passa la chaîne à son cou, enchanté derentrer en possession de son bréguet, qu’il se garda bien deremonter.

Au jour naissant, ils repartirent, continuantde s’avancer vers l’occident ; le soir, ils débarquèrent dansune petite anse isolée de l’île Anticoste, et, le lendemain, versquatre heures de l’après-midi, après avoir doublé le cap Gasoée,ils s’engagèrent dans le fleuve Saint-Laurent, qu’ils devaientremonter jusqu’au lac Ontario, d’où le grand chef comptait gagnerle lac Huron, sur les rives duquel était situé sonwigwam.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer