Le Prisonnier de la planète Mars

Chapitre 15« RO-BERT DAR-VEL »

 

Le Polonais Bolenski, une fois que, grâce auxsoins du capitaine Wad, il eut repris l’extérieur d’un gentleman,conquit promptement la sympathie de tous ; le forçat évadé serévéla comme un homme d’intelligence et de cœur, et comme unvéritable savant ; d’ailleurs, le premier soin de ses amis futde ne pas le laisser dans la situation précaire où il setrouvait.

Un matin, le boy qui était spécialementaffecté à son service lui remit trois lettres, ce qui ne laissaitpas de le surprendre ; il se demanda quel correspondant assezbien informé avait pu découvrir déjà sa nouvelle retraite.

Il ouvrit la première lettre, d’où tomba unchèque de cent livres. Elle était du capitaine Wad qui luiexpliquait avec toutes sortes de précautions oratoires qu’un posted’ingénieur géomètre venant de se trouver vacant il avait cru luiêtre agréable en le désignant pour le remplir.

Les appointements étaient de deux cents livreset il joignait à sa lettre six mois d’avance pour parer au pluspressé.

Enchanté des façons aussi délicates quegénéreuses du capitaine, Bolenski ouvrit la seconde lettre et sasurprise s’accrut en découvrant qu’elle contenait un chèque demille livres payable à vue sur la banque royale des Indes.

Cette seconde missive portait la signature deRalph Pitcher. Le naturaliste y racontait, en phrases assezconfuses et entortillées, qu’il se trouvait redevable d’une sommeimportante à l’ingénieur Darvel et que, ce dernier n’ayant puindemniser le Polonais des dommages matériels et moraux qui étaientrésultés de la rupture de leur association, lui, Pitcher, sesubstituait à son ami et se mettait à la disposition de Bolenskipour telle somme qui pourrait lui être utile.

– Je n’avais pas besoin de cela, murmurale Polonais avec émotion, pour savoir que M. Pitcher était unbrave cœur ; on dirait que ces honnêtes gens se sont donné lemot pour signer ces chèques à mon intention.

Tout en parlant ainsi, il faisait sauter d’uncoup d’ongle le cachet de cire noire de la dernière enveloppe.

Il demeura stupide d’étonnement en y trouvantun troisième chèque qui, celui-là, était de dix mille livres.

La lettre était de miss Alberte ; enquelques phrases, dont nulle n’aurait pu blesser la susceptibilitéla plus chatouilleuse, la jeune fille priait l’ingénieur Bolenskid’entrer au service de la banque Téramond qui, pour l’exploitationdes champs d’or, avait besoin d’hommes d’une haute compétence.

Bolenski se frotta les yeux pour biens’assurer qu’il ne rêvait pas tout éveillé, puis il descenditallégrement l’escalier qui aboutissait à la salle à manger de larésidence.

Déjà ses amis y avaient pris place.

– Dépêchez-vous donc, dit le capitaine,nous allions commencer sans vous.

– Je vous fais toutes mes excuses, ditmalicieusement le Polonais, mais j’avoue que j’étais retenu parl’importance de mon courrier de ce matin.

« Figurez-vous que j’ai reçu, en mêmetemps qu’une liasse de chèques, plusieurs propositions fortavantageuses.

Les trois convives levèrent la tête d’un mêmemouvement.

– Mes chers amis, continuait-il en posantà côté de lui les trois lettres et les trois chèques, vous vousêtes rencontrés tous trois dans la même pensée généreuse… Je vousen serai toujours reconnaissant : mais véritablement il m’estimpossible d’accepter…

Une discussion s’engagea ; mais, en dépitde sa résistance, Bolenski n’y eut pas le dessus.

On le força de garder les chèques et, aprèss’être fait beaucoup prier, il finit par y consentir, avec cetterestriction :

– Vous me faites là une véritableviolence morale ; mais je tiens au moins à ce que cet argentsoit employé à l’installation d’appareils perfectionnés pour laphotographie astrale. Il est absolument essentiel que nous ayonsici le même outillage dont j’ai disposé quelques semaines, pendantmon séjour au Japon.

Miss Alberte eut un sourire.

– Vous vous y prenez un peut tard,monsieur l’ingénieur, murmura-t-elle railleusement.

– Pourquoi cela ?

– Parce que les appareils que vousdésirez ont été déjà commandés et sont en chemin !

À cette nouvelle, Bolenski laissa éclater unejoie bruyante, il en oublia pour quelques minutes la lutte dedésintéressement qu’il soutenait contre ses amis.

– Allons, s’écria-t-il avec enthousiasme,tout va bien ; nous allons pouvoir nous mettre à l’œuvreimmédiatement, puis il ajouta avec une nuance detristesse :

– Pourvu que Robert Darvel ne se soit pasdécouragé, qu’il n’ait pas cessé de faire ses signaux !

– Pour cela, j’en réponds, répliquaPitcher, notre ami Darvel a donné maintes fois des preuves de saténacité ; il sait mieux que personne que ce n’est pas du jourau lendemain que ses signaux peuvent être aperçus des astronomes dela terre.

« Comme je le connais, il est homme àcontinuer ses tentatives de communication interastrale pendant desannées, s’il le faut.

« Il doit y mettre d’autant plus depersévérance qu’il a résolu les deux points les plus difficiles duproblème : il a atteint la planète, il a trouvé le moyen derendre ses signaux visibles.

– Comment a-t-il pu bien faire ?interrompit miss Alberte.

– Je ne saurais trop vous le dire ;cependant, d’après l’aspect des signaux, les lignes lumineuses trèsnettes qu’il trace sur le front ténébreux de l’astre, je supposequ’il a trouvé là-bas de puissantes sources d’énergie et de lumièrequi ne peuvent guère être empruntées qu’à l’électricité.

Pendant cette conversation, le capitaine Wadétait demeuré silencieux et pensif.

– C’est dommage, dit Ralph, que l’on nepuisse faire savoir à Robert que ses signaux ont été aperçus.

– Il y aurait peut-être quelqu’un, ditl’officier, qui pourrait faire ce que vous dites.

– Qui donc ?

– Le brahme Ardavena.

« Malheureusement, depuis l’inexpliquéecatastrophe du monastère de Chelambrun, il reste plongé dans unesorte de coma, il est devenu à peu près idiot.

– Qui sait ? murmura missAlberte.

– Nous verrons, reprit le capitaine, maisavant de nous occuper de lui, je crois qu’il y aurait une choseplus importante à faire.

« M. Bolenski n’a pas encore essayéde coordonner, pour en tirer une traduction, les fameusesphotographies.

– Comment vouliez-vous que je lefisse ? répliqua le Polonais. Cela m’était impossible.

« Tout le temps que je ne passais pasdevant mes appareils, ne dormant pas, ne mangeant pas, j’étaisespionné par les Japonais. Je ne voulais pas qu’ils me dérobassentmon secret.

« Tout ce que j’ai pu faire, c’est denuméroter et de classer les épreuves avec le plus grand soin.

– Mais sur le bateau ? interrogeamiss Alberte.

– Cela ne m’a pas été plus facile, je neme serais pas hasardé à commencer un travail aussi délicat dans lapromiscuité d’une cabine de troisième classe, au milieu d’émigrantsgrossiers et brutaux, sous le heurt incessant du roulis et dutangage.

– Je vous comprends. Mais depuis que vousêtes ici ?

– Mademoiselle, pour vous dire le fond dema pensée, je n’ai pas osé entreprendre la lecture, pourtant sansdoute très facile, des signaux martiens.

« Il me semble que je vais pénétrer aveceffraction dans un mystérieux sanctuaire, que je vais connaître deschoses interdites à l’homme, cueillir le fruit de l’arbre de lascience.

« Je tremble à l’idée de ce que vontm’apprendre ces signaux, qui ont traversé des milliers de lieues,avec la stupéfiante vitesse d’un rayon de lumière.

« Je veux que vous soyez tous là pourcette lecture, du premier message expédié d’un astre à l’autre, parle génie de l’homme.

Bolenski avait prononcé ces paroles d’un tonsolennel, son émotion, sa religieuse terreur, au seuil du mystère,s’emparait de ses amis.

– Eh bien ! soit, dit missAlberte.

« C’est ensemble, unis par la mêmepensée, que nous commencerons la traduction du document.

« Mais ce serait un crime de la retarderdavantage. Pourquoi ne serait-ce pas aujourd’hui même ?

– Comme il vous plaira, reprit Bolenski,je ne serai pas fâché pour mon compte d’être délivré de cetteincertitude, de ces angoisses…

Le capitaine Wad frappa sur un gong, un boyapparut, puis, sur un ordre bref en langue sanscrite donné parl’officier, il revint chargé de la valise aux photographies.

Tous se rapprochèrent, mus par une puissantecuriosité.

Bolenski tremblait un peu, quand il prit undes paquets d’épreuves et qu’il coupa les ficelles qui lesliaient.

Mais tout à coup il poussa une exclamation decolère, de surprise et de désespoir.

Les épreuves, pourtant soigneusement fixées,n’offraient plus maintenant qu’une surface uniformément noire, sansun détail, sans un trait, sans une tache.

Un terrible silence plana quelques instantsdans la salle.

La gorge étreinte par l’angoisse, tousregardaient avec effarement, incapables de prononcer une parole,comme si la foudre, tout à coup, était tombée au milieu d’eux.

Bolenski était livide, peut-être un seul despaquets d’épreuves avait-il était ainsi détérioré.

Il en prit un second, puis un autre, puisencore un autre : tous étaient noircis sans remède.

– L’électricité seule, dans certains cas,peut produire de pareils effets, murmura Ralph Pitcher.

– Mais, s’écria Bolenski, chez quil’abattement faisait place à la colère, mes épreuves étaient hierau soir encore intactes.

« Je ne m’explique pas cela…

– Il y a autre chose, dit le capitaineWad cette destruction des épreuves se produisant précisément lejour où nous en avons besoin est, dans ces conditions,inexplicable, si elle n’est due à la malveillance.

– Mais, demanda le Polonais, qui pourraitdonc avoir intérêt ?…

– Un seul homme au monde : Ardavena.Mais vous le disiez fou ?

– Il doit être guéri et lui seul possèdele pouvoir de produire ces catastrophes invraisemblables.

« Mais nous allons le savoir : lemonastère où il est interné n’est qu’à quelques lieues d’ici, monautomobile nous y conduira en un quart d’heure.

Tous se levèrent, ils avaient hâte d’avoirenfin la clé de l’angoissant mystère qui paraissait devenir de plusen plus impénétrable, à mesure qu’ils s’efforçaient de lepercer.

Bientôt, l’auto du capitaine où ils s’étaiententassés au hasard fila à toute vitesse par la route poudreusebordée à droite et à gauche de hautes forêts de palmiers.

On n’en était plus qu’à deux ou troiskilomètres, quand le capitaine Wad, qui avait pris sa jumelle etregardé distraitement l’horizon, la rejeta avec un cri desurprise.

– Que se passe-t-il donc ? demandaBolenski.

– Je ne sais, dit l’officier avecagitation ; mais un grand nuage de fumée plane au-dessus desbâtiments, des gens s’enfuient ; un incendie vient de sedéclarer dans le monastère et j’ai tout lieu de croire que cetévénement coïncide avec la détérioration de vos épreuves et a traitau sort de l’ingénieur Darvel.

Sur un signe de son maître, le chauffeurindigène mit l’auto à la troisième vitesse ; quelques minutesplus tard, il stoppait au milieu d’une foule consternée, en facedes bâtiments du monastère d’où maintenant une haute colonne deflammes jaillissait avec de sinistres crépitements.

À la vue du résident, les Hindous s’écartèrentrespectueusement et il put approcher et obtenir des renseignementssur le sinistre.

Un vieil Hindou lui affirma que c’était letonnerre qui avait allumé l’incendie.

– Tu te moques de moi, répliqua lecapitaine, le ciel est d’un azur parfaitement limpide, il n’acertainement pas dû tonner.

« Il y a autre chose.

– Je vous jure pourtant, seigneur, dit levieillard, et tout le monde vous dira comme moi, que nous avons vupasser un long éclair blanc et que nous avons entendu unedétonation épouvantable.

L’officier, d’abord incrédule, finit par serendre à l’évidence : tous les Hindous qu’il interrogeait enles menaçant de la bastonnade en cas de mensonge furent unanimesdans leurs témoignages.

Cependant, grâce à la présence du résident,les secours s’étaient organisés, un bataillon de cipayes, accourudu fort voisin, avait mis deux pompes en batterie.

On ne tarda pas à être maître du feu qui,après avoir dévoré les charpentes et les hangars, où était entasséede la paille de riz, se trouva arrêté par l’épaisseur des mursconstruits de blocs massifs.

Dès que cela fut possible, avant même que lefeu fût complètement éteint, le capitaine et ses hôtes s’avancèrentvers la cellule qu’occupait Ardavena dans ce monastère.

Mais il était dit que ce jour-là ilscontinueraient à marcher de surprises en surprises.

Une sorte de puits circulaire, aux bordsnoircis par la flamme, marquait seul la place de la cellule duvieux brahme, dont le toit avait été effondré et brûlé.

Des fragments de cervelle, de hideux débrisencore adhérents à la pierre, ne laissaient aucun doute sur le sortqu’il avait subi.

– Mes amis, s’écria le capitaine Wadd’une voix palpitante d’émotion, je m’explique maintenant certaineschoses.

« Ce n’est pas la foudre qui a allumé cetincendie.

« C’est un bolide !

« Et ce bolide vient certainement de laplanète Mars.

L’officier ne s’était pas trompé.

La masse météorique, qu’à cause de sa rapiditéet de son incandescence les Hindous avaient prises pour un éclair,avait effondré successivement, en les traversant avec uneeffroyable puissance de pénétration, trois solides voûtes depierre, elle avait frappé au passage le brahme accroupi sur sanatte.

Miss Alberte et ses compagnons demeurèrentsilencieux, ils sentaient qu’ils étaient entraînés dans un cycle defaits merveilleux dont ils n’étaient pas les maîtres ; ce futRalph Pitcher qui reprit le premier la parole.

– Il faut absolument trouver ce bolide,déclara-t-il, si surtout comme vous le supposez il vient de laplanète Mars.

– Mais qui peut vous faire croirecela ?

– J’ai toutes sortes de raisons que jevous expliquerai.

« Vous verrez que je ne me suis pastrompé.

Guidés par un boy, ils gagnèrent les étagesinférieurs, dont les voûtes de granit avaient été traversées par leprojectile, qui avait laissé un trou aussi net que s’il eût étéfait à l’emporte-pièce ; mais il leur fallut aller jusqu’à lacrypte pour trouver le bolide.

Ils ne virent d’abord qu’une masse allongéeverticalement enfoncée dans le sol et qui, rougie à blanc,répandait une suffocante chaleur. Mais, à la grande surprise destrois savants, ce bizarre aérolithe offrait une forme parfaitementrégulière, on eût dit une olive allongée ou un énorme cigare trèscourt ; il n’était pas composé de roches ou de minerai inerte,comme le sont en général les météorites.

Malgré l’impatience du capitaine et de sesamis, il leur fallut attendre que le bloc échauffé par leformidable frottement atmosphérique se fût refroidi pour qu’ilspussent en approcher.

Enfin, avec de grands efforts, grâce à uneescouade de cipayes armés de leviers, le projectile planétaire putêtre arraché de l’alvéole qu’il s’était creusé et transporté dansune cour intérieure. On put alors se rendre compte qu’il étaitcreux intérieurement, et que l’un de ses orifices évidé comme legoulot d’un flacon, portait les traces d’un pas de vis et d’unressort qui avait dû servir à assujettir un couvercle.

– Mes amis, dit le capitaine d’une voixémue et solennelle, nous nous trouvons en présence d’un fait d’unecapitale importance.

« Ce bolide n’est autre chose que leprojectile dont les notes de l’ingénieur Darvel renferment unedescription exacte.

– Mais, interrompit Ralph, comment alorsexpliquer qu’il soit vide, et surtout qu’il soit tombé précisémentsur Ardavena ?

« Croyez-moi, ce n’est pas là un simplehasard.

– Assurément non, reprit le Polonais,mais voulez-vous me permettre de donner mon explication ?

– Pour mon compte, dit Ralph, je n’envois pas.

– Nous n’en aurons probablement jamaisune exacte ; mais essayons, tâchons de grouper les faits.

« Pour moi, une chose qui ne fait pasl’ombre d’un doute, c’est qu’Ardavena ne soit arrivé à guérircomplètement de sa folie ; c’est lui sans nul doute, qui adétruit nos épreuves photographiques par méchanceté oujalousie.

« C’est encore lui qui a dû faire revenirsur la terre cette olive d’acier.

« C’était sans doute le pouvoir de savolonté qui l’avait lancée vers Mars et il demeurait encommunication avec ce morceau de métal par le fluide volitifattaché aux molécules du métal ; comme il l’avait fait partir,il a pu le faire revenir.

– Je ne vois pas cela si clairement,objecta Ralph Pitcher ; si cela était, il ne se serait pasfait tuer aussi sottement.

– C’est qu’il n’a pas réfléchi sans douteque l’olive, attirée par son énergie volitive, devait arriverdirectement, avec une vitesse accrue par les lois de l’attractionjusqu’à la source même de cette énergie, c’est-à-dire à son proprecerveau.

« Quant à l’intention à laquelle il aobéi, je ne saurais la dire : il ne faut pas nous flatter d’yvoir jamais complètement clair, dans ces ténèbres.

« Peut-être a-t-il voulu priver Darvel duvéhicule qui pouvait lui faciliter son retour sur la Terre ?Peut-être avait-il établi une communication avec lui ?…

– Je crois, moi, que nous ne sauronsjamais, murmura le capitaine Wad d’une voix sourde.

« Mais il y a une chose certaine, pourmoi.

« Désormais, j’en suis sûr, nos épreuvesne seront plus détériorées par des mains invisibles. La mortd’Ardavena nous délivre d’un ennemi redoutable.

– Pourvu, murmura Pitcher, que notre amiait continué ses signaux.

Nous le saurons dans quelques jours…

Il fallut s’en tenir à cette conclusion etregagner la résidence où l’olive d’acier fut transportée avecprécaution. Le capitaine se réservait de questionner certainsserviteurs de Chelambrum qui avaient peut-être eu l’occasion devoir le projectile dans le laboratoire de Robert Darvel.

Cependant, deux jours ne s’étaient pasécoulés, que les appareils délicats et coûteux de la photographieinterplanétaire arrivaient de Karikal dans un fourgonautomobile.

Bolenski, aidé de Ralph Pitcher, passa toutela journée à les disposer convenablement sur une des terrasses dela résidence.

Ce ne fut pas sans émotion que les premièresplaques apportées par Ralph furent soumises à l’action desrévélateurs.

– Il y a des signaux, s’écria lecapitaine Wad, je l’aurais parié, depuis que ce coquin d’Ardavenaest mort.

– J’espère, fit miss Alberte, trèsnerveuse, que nous ne commettrons pas la même imprudence queM. Bolenski ; je veux me charger moi-même du soin derelever avec l’heure exacte les traits et les points quiconstituent l’alphabet Morse.

Et gravement, elle prit place en face dubureau du capitaine Wad et commença à noter les indications que luidictait lentement Ralph Pitcher.

Tous étaient profondément émus.

Tout à coup, le capitaine Wad qui, deboutderrière la jeune fille, épelait à mesure les caractères, s’avançaen proie à une agitation extraordinaire.

– Mes amis, déclara-t-il d’une voixsolennelle, nous ne nous étions pas trompés dans nos prévisions,l’ingénieur est bien vivant et il habite Mars ; c’est nous quiavons l’honneur d’enregistrer le premier télégramme entre les deuxplanètes…

Et il commença en scandant lentement lessyllabes :

RO-BERT DAR-VEL…

La communication entre Mars et la Terre étaitétablie !

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