Le Rival du Roi

Chapitre 20LA MACHINE VOLANTE

Si le lecteur veut bien le permettre, nous reviendrons, pourquelques instants, à l’auteur de Rhadamiste et deCatilina, le poète Crébillon, et, par conséquent, à soninséparable, l’ivrogne Noé Poisson. En sortant de la maison desRéservoirs, où il avait été si magistralement joué par cetincomparable metteur en scène qu’était M. Jacques, le poèteétait rentré à son hôtellerie où Noé l’attendait, fidèle auposte.

Le poète, connaissant mieux que personne le degré d’intelligencede son compère, avait dédaigné de lui fournir une explication. Maisil s’était livré devant lui à une sorte de monologue où revenaittoujours, comme un obsédant refrain, la phrase que voici :

– Il faut trouver à tout prix ce diable ded’Assas !

Pourquoi fallait-il trouver ce d’Assas ?… Noé ne lecomprenait pas très bien ; mais comme il avait conscience dela supériorité intellectuelle de son ami et que celui-ci, de touteévidence, attachait une importance considérable à la découverte dulieu où se cachait ce d’Assas que tous deux connaissaient à peine,pourtant, Noé, de confiance, en hochant la tête d’un air entendu,répétait comme un écho :

– Évidemment, il faut trouver ce d’Assas.

Crébillon s’était mis, sans perdre de temps, à explorerVersailles et ses environs, en pure perte d’ailleurs.

Versailles était, à cette époque, nous l’avons dit, une sorte degros bourg que le poète, en une seule journée, put facilementfouiller dans tous ses coins et recoins.

Noé, très consciencieusement, l’aidait dans ses recherches.

Seulement, tandis que Crébillon s’évertuait en pas et démarchesparfaitement raisonnés quoique obstinément infructueux, Noé, lui,se grisait outrageusement et, quand il était abominablement ivre,il sortait, déambulait au hasard dans la campagne ou bayait auxcorneilles dans les rares rues de la ville, en se répétant, avec unair profondément soucieux et convaincu :

– Il faut cependant trouver à tout prix ce diable ded’Assas. Voilà comment Noé aidait son ami.

Il y avait surtout un endroit où Noé allait de préférence quandil sortait chercher d’Assas, comme il disait. Cet endroit étaitsitué derrière le château, en pleine campagne, et notre ivrogne ycuvait son vin avec délices.

Pourquoi là plutôt qu’ailleurs ?… Mystère !…

Simple prédilection d’ivrogne sans doute. À moins que cetteprédilection ne vint tout bonnement de la découverte qu’il avaitfaite d’une sorte de hutte à l’orée du bois et dans laquelle, àl’abri du vent et de la pluie ou du soleil, étendu sur un lit defeuilles sèches, il pouvait dormir sans crainte d’être dérangé ourêver à son aise en contemplant par l’étroite ouverture la masse depierres du château.

Au bout de deux jours de recherches vaines, Crébillon s’étaitdit qu’il n’était pas possible que d’Assas fût à Versailles ;que, s’il était vrai qu’il filât le parfait amour avec Jeanne dansquelque retraite soigneusement cachée, cette retraite ne pouvaitpas être là ; que les deux amoureux devaient être toutsimplement à Paris et que, par conséquent, c’était à Paris qu’ildevait retourner et effectuer ses recherches.

Après le départ du sous-ordre de M. Jacques, venusoi-disant pour le remercier de son intervention à laquelle saparente devait la vie, il avait donc annoncé à Noé que tous deuxrentreraient le lendemain matin à Paris.

Poisson, qui voyait son ami de plus en plus soucieux, se disaitavec amertume que tous ces ennuis, tous ces va-et-vient provenaientde cet introuvable d’Assas que la peste aurait dû étrangler.

Et tout en songeant mélancoliquement, il vidait bouteilles surbouteilles, si bien que, lorsqu’il fut ivre à rouler par terre, ilse leva et, de ce pas raide et automatique qu’il avait dans cesmoments-là, il sortit en marmottant avec force soupirs :

– Allons ! cherchons cet introuvabled’Assas !

Une fois dehors, machinalement il prit une fois encore sonchemin de prédilection et bientôt fut à proximité de la hutte qu’ilavait adoptée pour y cuver à l’aise son vin.

Mais au lieu d’y entrer directement, il pénétra sous bois ets’approcha, en prenant toutes sortes de précautions, d’une petiteclairière où l’on apercevait au loin les derrières du château.

Attachés à un arbre, broutant paisiblement, étaient deux chevauxtout sellés, deux bêtes superbes, et pas de gardien, visible dumoins. L’une de ces deux bêtes avait le portemanteau de voyage, desfontes garnies et une solide rapière pendue à l’arçon de laselle.

La vue de ces deux magnifiques bêtes parut plonger notre ivrognedans une perplexité profonde.

Il se laissa choir doucement sur le gazon, masqué par un grostronc d’arbre, sortit sa tabatière et se bourra frénétiquement etcoup sur coup le nez de tabac à priser, ce qui était chez luil’indice de réflexions graves et soutenues, et il murmura tout enfixant les deux chevaux avec des yeux arrondis par lacuriosité :

– C’est bizarre !… les chevaux sont là… et personnepour les garder… C’est bizarre ! ! !

Et dans sa faible cervelle, affaiblie encore par les fumées del’ivresse, la présence de ces deux bêtes, banale en somme, prenaitles proportions d’un événement mystérieux qui retenait sonattention et le clouait sur place, uniquement occupé à regarderavec des yeux ahuris, ayant l’air de réfléchir profondément et… nepensant à rien.

Et, sans songer à dormir, pendant des heures il resta assis à laplace même où il s’était laissé choir, retenant son souffle etrépétant de temps en temps, avec un ahurissement intense :

– C’est bizarre !…

Cependant la nuit venait insensiblement et Noé ne s’enapercevait pas, dévorant toujours des yeux les deux bêtespaisibles.

Soudain, il tressaillit.

Un homme en livrée très simple et de nuance indécise s’étaitapproché avec précaution des deux chevaux, les avait détachés et,les prenant par la bride, les emmenait en prenant toutes sortes deprécautions pour étouffer le bruit de leurs pas et éviter unhennissement.

Comme s’il eût été mû par un ressort, Noé se leva et suivit àson tour, de plus en plus intrigué.

L’homme, à l’entrée du bois, attacha de nouveau les deux bêteset sortit de son abri, se dirigeant vers le château, courbé endeux, rasant le sol pour ainsi dire, s’efforçant d’avancer sansattirer l’attention et, le nez en l’air, paraissant regarderattentivement quelque chose de très intéressant qui se passait dansles nuages.

Sa curiosité excitée au plus haut point, sans hésiter Noé lesuivit de loin, en marmottant à part lui :

– Tiens ! ce n’est pas un voleur puisqu’il laisse leschevaux… alors, qu’est-ce que c’est ?… Que diantreregarde-t-il ainsi en l’air ?… Je ne vois rien, moi.

Noé, en effet, regardait attentivement en l’air de soncôté ; mais, comme la nuit était venue, il n’apercevait rien,si ce n’est comme une sorte de grande aile blanche qui paraissaitplaner et s’agiter là-bas, au loin, sur le toit du château.

– Je ne pense pas que ce soit cette voile qu’il regardeainsi, pensait Noé ; elle n’a rien d’extraordinaire, cettevoile… du moins je ne vois rien, moi… Tiens !… tiens !…qu’est-ce cela ?… Oh ! comme c’estbizarre ! ! !…

Voici ce qui motivait les exclamations de l’ivrogne :

En approchant du château, malgré la nuit qui s’épaississait, Noéremarquait que la voile, comme il disait, était accrochée au hautd’une perche.

Comme si elle eût été portée par un être invisible, la perche,ayant sa voile à son sommet, s’était trouvée soudain plantée àl’extrême bord du toit.

Alors Noé, renversé de stupéfaction, se frottant les yeux, sedemandant s’il rêvait ou veillait, avait vu, avait cru voir unhomme, un être mystérieux se dresser debout au bord du toit, leverles bras au ciel et, soudain, la voile détachée, tomber, descendre,doucement, obliquement, en pente très sensible, emportant avec ellece fantôme, cet être, cet homme qui planait, volait comme unoiseau.

Et à ce moment précis, comme si c’eût été là ce qu’il attendait,le valet, se redressait et courait au-devant de cette voile blanchequi descendait rapidement… semblait venir à sa rencontre.

Et de plus en plus stupide d’un étonnement auquel se mêlait unesorte de terreur superstitieuse, comme poussé par une forcesupérieure, Noé se redressait à son tour et, sans plus songer à secacher, se lançait, lui aussi, et derrière le valet, à la rencontrede cette fantasmagorique apparition.

Car il n’y avait plus de doute possible maintenant.

La voile, la machine extraordinaire s’approchait de plus enplus. Noé distinguait nettement un corps humain suspendu à descordes au-dessous de cette chose étrange, inimaginable… quivolait.

 

Après le départ de la comtesse du Barry, d’Assas, avons-nousdit, était monté sur la terrasse réservée aux prisonniers ets’était mis résolument à l’œuvre.

Il y avait, sur cette terrasse, préparées d’avance, une perchesolide, longue de deux mètres environ, quatre traverses de bois surlesquelles était solidement appliqué un drap de lit ; plus, degrosses cordes de différentes longueurs.

En un clin d’œil le chevalier attacha solidement les quatrecordes aux quatre angles de ce bizarre appareil et les réunitautour d’un fort piquet.

Ceci fait, il fixa son engin au sommet de la perche au moyend’une corde assez forte pour supporter le tout, assez faible pourêtre aisément cassée grâce à une secousse énergiquement appliquée,et assujettit la perche au bord de la balustrade de laterrasse.

La machine, ainsi suspendue au-dessus du vide, affectait laforme d’un trapèze, et la longueur inégale des cordes quipendaient, supportant le piquet court et gros, lui imprimait unelégère inclinaison vers la terre.

Lorsque tout fut prêt à son idée, d’Assas monta résolumentdebout sur la balustrade, le dos tourné au vide ; il saisit àdeux mains le piquet qui pendait, brisa d’une violente saccade lacorde qui maintenant l’appareil au haut de la perche, en même tempsque d’un solide coup de pied il s’écartait de la muraille, et selaissa tomber en arrière, suspendu à ce fragile appareil par laforce des poignets, en murmurant, à cette minute suprême, un mot,un nom :

– Jeanne !…

La machine fila d’abord très rapidement en suivant uneinclinaison très sensible qui l’éloignait de plus en plus duchâteau.

Puis le centre de gravité se fixa, elle acquit une sorte destabilité, plana pendant quelques secondes et, enfin, reprenant sonmouvement de descente avec lenteur, conservant toujours une penteinclinée de plus en plus accentuée, alla toucher terre assez loindu château.

Tel était l’appareil dont le plan lui avait été donné parSaint-Germain, et grâce auquel le chevalier put recouvrer fort àpropos, et au moment où il était le plus menacé, une liberté quilui était si nécessaire pour protéger celle qu’il aimait.

 

Cependant le valet s’était précipité au-devant de la machinevolante et arrivait à temps pour saisir le chevalier et l’aider àse débarrasser de son appareil qui menaçait de lui tomberdessus.

Tout en l’aidant adroitement et prestement, le mystérieuxdomestique demandait respectueusement :

– C’est bien monsieur le chevalier d’Assas que j’ail’honneur d’aider ?

Et comme d’Assas le regardait d’un œil soupçonneux sansrépondre, il ajouta vivement :

– Depuis deux jours j’attends monsieur le chevalier avecdeux bons chevaux, sur l’ordre de mon maître, Mgr le comte deSaint-Germain.

D’Assas, tout étourdi encore par la prodigieuse descente qu’ilvenait d’effectuer si heureusement, se demandait déjà quel était cecomplaisant inconnu qui lui venait obligeamment en aide, si c’étaitun ami ou un ennemi ; si une indiscrétion, un appelmalencontreux n’allait pas attirer l’attention sur lui.

Les paroles de cet inconnu le rassurèrent et il respira pluslibrement, tout en adressant un bref remerciement, car on conçoitqu’il avait hâte de s’éloigner.

Au reste, le valet l’entraînait déjà vers les chevaux et luidisait, tout en marchant très vite.

– J’ai reçu l’ordre de mon maître de me mettre à l’entièredisposition de monsieur le chevalier pour tout ce qui lui plaira deme commander.

– Allons d’abord jusqu’à ce bois… nous verrons là !fit d’Assas qui, malgré toute son énergie et son courage, n’avaitpas toutes ses idées bien nettes et avait en effet besoin de seressaisir.

À ce moment, tout en marchant très vite, les deux hommesperçurent dans l’obscurité une masse de chair bedonnante etroulante qui accourait à leur rencontre, les bras au ciel etpoussant des exclamations étonnées. C’était Noé que, dans leur hâteet l’émotion qui les étreignait, ils n’avaient pas remarquéjusque-là.

D’Assas s’arrêta net en crispant les poings ; le valet sefouilla précipitamment, sortit de sous ses vêtements un poignard etun pistolet, et les lui tendit en disant laconiquement :

– Il est chargé, monsieur le chevalier, j’en ai un autretout pareil pour moi.

D’Assas prit le pistolet qu’il passa à sa ceinture et mit lepoignard dans sa poche en disant à demi voix :

– Laissez-moi faire… Cet homme est seul, il n’y a pasbesoin d’armes ici, puisque lui-même ne paraît pas en avoir.

Puis à haute voix, d’un ton ferme, il cria :

– Qui va là ?…

Une voix essoufflée, sur un ton de joyeux étonnement,répondit :

– Hé ! bon Dieu !… mais on dirait que c’est…

– Passez au large ! interrompit le chevalier.

– Mais oui, mais oui, répondit la voix, c’est ce diable ded’Assas !… Oh ! comme c’est bizarre !

– Au large ou je fais feu ! cria d’Assas qui, dansl’obscurité toujours croissante, essayait vainement de découvrir levisage de cet inconnu qui le connaissait.

À cette brève menace, la voix répondit avec un tremblement quidénotait la terreur :

– Holà ! chevalier, de grâce, ne tirez pas… c’est unami qui vous parle.

D’Assas n’avait parlé que pour intimider celui qu’il pensaitêtre un assaillant. Le pistolet dont il le menaçait était restétout bonnement à sa ceinture, à portée de la main.

Cependant Noé s’était tout à fait approché de lui et disait avecétonnement :

– Comment ! vous ne me reconnaissez pas ?

– Qui êtes-vous ? demanda plus doucement d’Assas quicherchait à se remémorer où il avait vu cette face d’ivrognepacifique.

– Poisson… Noé Poisson… le père deMme d’Étioles.

– Ah ! mon Dieu ! s’exclama d’Assas ému.

– Ah ! vous me remettez maintenant, fit triomphalementl’ivrogne. Vrai Dieu ! chevalier, vous nous en avez donné dumal… il y a assez longtemps que nous vous cherchons.

– Vous me cherchiez, moi ?…

– Mais oui, vous-même… et penser que vous tombez comme çasubitement du ciel… Comme c’est bizarre !…

– Monsieur, fit le valet qui paraissait être un hommeprudent, si nous nous mettions à couvert ?

Et, de la main, il désignait le bois tout proche.

– Vous avez raison, répondit d’Assas qui compritl’opportunité du conseil.

Précédés du valet, d’Assas et Noé gagnèrent le bois en quelquesenjambées et bientôt furent à l’abri de tout regard indiscret, àcôté des deux chevaux qui avaient tant intrigué l’ivrogne et que levalet détacha immédiatement et prit par la bride.

Une fois là, d’Assas interrogea avidement :

– Vous disiez que vous me cherchiez, monsieur ?

– Ah ! oui, nous vous cherchions !

– Qui ça, nous ? demanda le chevalier avec le secretespoir d’entendre parler de Jeanne et surtout d’être l’objet de sasollicitude.

– Mais, fit Noé avec étonnement, car il s’imaginaitnaïvement que, de même que Crébillon et lui ne rêvaient que ded’Assas, ce dernier, de son côté, ne devait rêver et parler qued’eux ; mais… Crébillon et moi !

D’Assas ne put retenir un geste de désappointement à cetteréponse qui était si loin de celle qu’il espérait. Néanmoins, assezintrigué, il demanda :

– Et pourquoi M. de Crébillon et vous mecherchiez-vous ?

– Ah ! ça… je ne sais pas… répondit naïvementPoisson.

– Comment, vous ne savez pas ? fit d’Assas stupéfaitet se demandant déjà s’il n’avait pas affaire à un fou.

– Je ne sais pas, continua Noé ; mais Crébillon lesait bien et il vous le dira… car vous allez venir avec moi.

Le chevalier, pendant ce temps, réfléchissait, et comme il nepouvait soupçonner une bêtise aussi inconcevable, l’attitude de cepersonnage commençait à lui paraître louche. Aussi ce fut avec uneironie, qui d’ailleurs échappa complètement au bon Noé, qu’ilrépondit :

– Je vais vous suivre… là… comme cela ?…

– Oui, répondit simplement Noé, sans malice aucune ;il paraît que Crébillon a des choses très graves, très importantes,concernant ma fille, Mme d’Étioles, à vousapprendre… C’est pour cela qu’il vous cherche partout depuis deuxjours…

Le mon de Jeanne produisit son effet accoutumé et d’Assas, qui,l’instant d’avant, se montrait circonspect et soupçonneux, oubliatoute prudence et toute réserve dès lors qu’on lui faisait espérerdes nouvelles de celle qui était plus que sa vie.

D’ailleurs, la bonne face réjouie de Noé, ses manières pleinesd’une naïve rondeur, ses petits yeux de bon ivrogne, où se lisaitun perpétuel ahurissement, tout cet ensemble bonasse et immensémentbébête écartait l’idée même d’un soupçon.

Or, d’Assas eût volontiers affronté mille morts pourJeanne ; à plus forte raison devait-il suivre les yeux fermésce personnage d’apparences si pacifiques.

Au surplus, rien ne l’empêchait de se tenir sur ses gardes, desurveiller de très près son homme et, au moindre geste suspect, del’étourdir d’un coup de poing, de le mettre hors d’état de nuire etde tirer au large ensuite.

Son parti fut vite pris et ce fut résolument qu’ilrépondit :

– Soit ! conduisez-moi donc… Je vous suis.

Pendant qu’il s’entretenait avec Noé, le valet avait défaitl’épée suspendue à la selle d’un des chevaux et dégrafé un vastemanteau de nuance sombre.

Le chevalier s’enveloppa prudemment dans l’un et ceignit l’autreavec une satisfaction visible, non sans s’être assuré de la finesseet de la solidité de la lame.

Alors le valet lui tendit une bourse convenablement garnie enlui disant :

– De la part de M. le comte, mon maître… Leportemanteau de monsieur le chevalier contient deux autres boursespareilles.

D’Assas, très ému, enfouit la bourse en murmurant :

– Ah ! Saint-Germain ! Saint-Germain !… amifidèle et dévoué !…

Puis, tout haut, à Noé :

– Allons, monsieur, je vous suis.

– Où plaît-il à monsieur le chevalier que j’aillel’attendre ? demanda respectueusement le valet en voyant qued’Assas s’apprêtait à le quitter sans lui donner ses ordres.

Celui-ci s’arrêta assez interdit et ne sachant trop quedécider.

– Mais, fit Noé avec tranquillité, l’hôtellerie où noussommes, loge à cheval. Il y aura donc de la place pour ces deuxpauvres bêtes.

– Au fait, murmura d’Assas… suivez-nous de loin, dit-ilalors au valet, entrez là où vous nous verrez entrer, mais, jusqu’ànouvel ordre, vous ne me connaissez pas… vous attendez votremaître… Vous me comprenez ?

– Monsieur le chevalier peut-être tranquille.

Sur cette assurance, guidé par Noé, d’Assas se mit en route,suivi de loin par le valet qui conduisait les deux chevaux.

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