Les Sœurs Vatard

Chapitre 6

 

La contre-maître répétait pour la centième fois depuis quinzejours, qu’elle aimerait mieux ne pas manger que d’être privée decafé après ses repas. – La voisine opinait de la hure, et unelongue discussion s’engageait sur la manière de faire égoutterl’eau au travers du filtre.

La petite, qui souffrait des dents, pliait des feuilles, la têtepenchée, d’une façon dolente, sur son caraco. Elle songeait à ladernière visite qu’elle avait rendue au dentiste de l’avenue duMaine. Tous ses chicots étaient cariés; il fallait les faire sautertous, ou tous les plomber. Elle avait choisi un moyen terme, elles’en était fait arracher huit et elle se faisait panser les autres.Depuis plus d’un mois, elle avait la mâchoire empuantie par lacréosote. à certains moments, une molaire d’en haut lui jetait unélancement vif qu’elle comprimait à grand’peine, en serrant la joueentre ses doigts. Elle pensait que, le lendemain, il faudraitencore retourner chez le quenottier, ouvrir la bouche, se fairetâter toutes les dents avec le manche de l’outil, laisser la pointefouiller dans les trous et elle pleurait d’avance à l’idée qu’onlui tasserait encore du coton mouillé dans les racines. Puis samère la culbutait, tous les soirs, déclarant qu’elle ne paieraitpas ces réparations, aussi la malheureuse travaillait-elled’arrache-pied, à seule fin de pouvoir faire récurer la pourriturede ses gencives.

Moumout, lui, ne souffrait pas des dents. Il s’était huché surun ballot et là, roulé en boule, les oreilles basses, ils’assoupissait à moitié, entr’ ouvrant, de minutes en minutes, unoeil, guettant la contre-maître qui, le matin même, à l’occasiond’une côtelette chippée, lui avait rebroussé le poil et l’avaitqualifié de malfaisant.

La grosse Eugénie, ce bastion de chairs blettes, taillait desgardes, très absorbée. Elle cherchait le moyen de préparer unmorceau de veau au jus sans dépenser plus de quinze sous. – Sesvoisines, Sidonie et Blanche, déploraient que le métier debrocheuse leur cassât les ongles et qu’elles fussent obligées, àcause de la poussière, de ne porter que des robes grises ounoires.

Quant à Chaudrut, il collait des couvertures et mijotait unnouveau coup. Un marchand de vins auquel il devait dix-huit francslui avait dit: – Si vous ne me les payez pas, je vous ficherai unecouleur sur la figure, et je vous détruirai le faubourg à coups debottes. – Tous ses créanciers d’ailleurs étaient décidés à seconduire avec lui d’une manière aussi indigne. Heureusement que sonmobilier ne pouvait être saisi puisqu’il se composait exclusivementd’une couchette de fer et d’une paillasse, seulement comme tous lesliquoristes, comme tous les caboulots lui étaient fermés, il allaitêtre forcé de se réfugier dans un nouveau quartier. Où? C’étaitmatière à réflexions. – Montrouge, Notre-Dame des Champs, Grenelle,lui étaient interdits. Il méditait une attaque sur leGros-Caillou.

Tout cela ne laissait pas que de l’inquiéter. Pour comble demalheur, sa maîtresse devenait exigeante. Elle avait inventé unabominable système de quémanderies. Elle sollicitait des ripailleset des robes, ébouriffant les cheveux de Chaudrut, répétant avecdes rires goguenards, en lui montrant ses doigts: – Tiens, regarde,en voilà encore quatre qui désertent, et elle ajoutait qu’ilfallait avoir un fier béguin pour rester avec un homme, quand il sedénude. Les raclées qu’il lui appliquait naguère devenaientinefficaces, ses poings avaient molli. Dans la bagarre, il recevaitmaintenant autant de horions qu’il en envoyait.

La mère Teston, elle, travaillait sans penser à rien. C’étaitune machine organisée, une plieuse mécanique à tant la journée.Elle était heureuse et n’avait pas d’ailleurs sujet de setracasser. Son mari était un homme bonasse et bébête, obéissantsans regimber à ses moindres ordres. Jusqu’à l’arrivée ducrépuscule, elle ramait avec un couteau de bois sur du papier,rentrait à sept heures, préparait la popote, dévidait à Alexandretous les cancans de l’atelier, se faisait narrer par lui tous lesaccidents et tous les crimes notés par le Petit Journal, nettoyaitsa vaisselle, récurait le plat de sa chatte, raccommodait un bas delaine sur un oeuf en bois et, sans ave ni pater, dès les dixheures, se mettait au lit, crevant les draps de ses os enpointe.

Son mari, qui était flatueux, canonnait, de ci, de là, contre lacheminée, contre la commode, mais au bout de vingt ans de ménagetout n’est-il pas permis? La mère Teston ne prêtait même plusl’oreille au bruit; lui, s’ébaudissait lorsqu’il sonnait fort etque la chatte effarée se coulait sous les meubles, puis, riant toutseul, il se couchait à son tour, s’enveloppant la tête d’un madrasqui brandissait des cornes.

Somme toute, cette femme menait une vie de poule en pâte et detemps à autre, quand elle ne couvrait pas de pelletées d’injuresChaudrut, sa bête noire, ou qu’elle ne déplorait pas avec lacontre-maître le renchérissement des haricots, ces légumes qui sontsi gourmands de beurre! Elle mignotait Céline, sa préférée, dont latignasse jaune de chrome l’intéressait.

Celle-ci était bien hésitante pour l’instant. – Anatole étaitvraiment un sale individu! Elle se rappelait son admiration pour lafemme colosse et elle commençait d’ailleurs à ne plus le trouverdrôle. Avec cela, il lui avait mangé toutes ses économies et ellen’avait plus une robe à se mettre sur le dos, plus un chiffon àfaire onduler dans les crêpés de ses cheveux. Elle réfléchissaitaux misères de l’amour, se répétant: « J’ aimerais mieux ne pas êtreaimée et que ça ne me coûtât rien! »

Elle était, de plus, tenaillée par l’envie. Elle venait derencontrer l’une de ses anciennes camarades d’atelier, Rosine ditela vache, une grande bringue qui avait des ornières aux épaules etdes dents en moins. Bobosse et avec cela rouge comme une tomate,elle n’en avait pas moins su pêcher un homme du monde et elle avaitune toquante et des breloques d’or! -elles avaient causé, dans lecoin d’une porte, et l’opulence de cette souillon l’avait navrée. -Oui, ma chère, avait dit l’autre, je tape dans les gens àremontoir, plus de beignes et des pépètes; vois-tu, il n’y a qu’àvouloir, on en trouve à gogo des bêtes à pain quand on sait s’yprendre!

C’était donc vrai? Au fait, n’avait-elle pas été suivie par unbourgeois en chapeau noir, et la femme Gamel n’avait-elle pas pouramant un homme qui marchait dans des bottines en veau claqué? Ilest vrai que celle-là était une rien du tout, elle conservait enmême temps Alfred, un mufleman de la pire espèce, et elle luifaisait payer de bons dîners par son monsieur, sous prétexte qu’ilétait son frère. Tout bien considéré, ce n’était peut-être pas trèspropre de prendre un amant pour son argent, mais enfin cela valaitpourtant la peine qu’on s’en occupât, car il fallait bien qu’ellefût renippée des pieds à la tête, qu’elle se procurât des mouchoirset des bas.

Elle avait eu soudainement une convoitise, un idéal, pouvoirboire un verre si elle avait soif, s’acheter des mitaines tricotéessi bon lui semblait.

Elle ne se dissimulait pas que ces amours seraient d’abordennuyeuses. Les gens chic la gêneraient bien certainement, ilfaudrait quelquefois retenir sa langue et les parties qu’ellecomptait commettre seraient à coup sûr moins amusantes que cesbonnes cuites sans façon qu’elle se donnait avec Anatole, maisenfin tout cela ne pouvait pas durer. – Ces cuites, c’était ellequi les offrait, il était bien juste que ce fût un autre maintenantqui les payât.

Désirée était plus calme. Elle se remémorait la journée de laveille et elle se sentait une grande faiblesse pour Auguste. Ilétait comme il faut, ne l’avait même pas priée de se laisserembrasser. – C’était même un peu naïf de sa part. – Oh! Elle auraitrefusé d’abord! Mais enfin cette réserve dénotait un garçon qui serendait bien compte qu’il avait affaire à une fille honnête et larespectait. Que risquait-elle au surplus? Quand elle sortait avecsa soeur, Anatole agrafait toujours à lui Colombel, et c’étaitfastidieux. Ils restaient plantés, l’un devant l’autre, comme deuxchiens de faïence; décidément, elle ne demandait pas mieux qued’avoir un petit homme qui n’irait pas trop loin, subirait sescaprices, accepterait ses volontés.

Au fond, d’ailleurs, toutes les raisons qu’elle invoquait neservaient de rien. Auguste lui plaisait et voilà tout. Il étaitaffable, plein de convenance avec les femmes, n’avait point,lorsqu’il s’approchait, cette haleine de cassis échauffé quesoufflent les autres, il était proprement rasé, sans taches nitrous à sa blouse, c’était, en fin de compte, un charmantgarçon.

Auguste se rappelait, lui aussi, en satinant les feuilles avecla presse, les moindres incidents de la veille, les moments où sajupe le frôlait, la danse de ses boucles d’oreilles alors qu’ellese mettait à rire, son joli mouvement de cou qu’il suivait desyeux, jusqu’à ce qu’il s’éteignît dans le corsage. Jamais il netrouverait mieux que Désirée, seulement il comprenait qu’il n’yavait pas à tenter avec elle des risettes non contrôlées par unmaire. Il était donc alors amoureux sans chances de réussite, àmoins qu’il ne gagnât assez pour faire chauffer la potbouille etmettre des enfants au jour! Mais, lui aussi, raisonnait en pureperte. Désirée lui semblait ravissante et le séduisait plus quetoutes. Il n’y avait pas à dire: je ne veux pas, il faut se faireune raison, mon bonhomme, c’est bête. -il était attaché auxcotillons de cette fille. – Le voulût-il, ne le voulût-il point, ilfallait bien l’accompagner où qu’elle allât.

Il finit, comme tous les gens indécis, par s’écrier: – Ah!Baste! Tant pis! Advienne que pourra! – enfilant son paletot, ilsuivit la foule des ouvriers qui partaient en bande; il rejoignitDésirée sous le vestibule et lui proposa de faire routeensemble.

Elle accepta. L’offre d’Auguste lui convint, d’autant plus quesa soeur avait rendez-vous avec Anatole dans la crémerie de la rueLecourbe, et que, par conséquent, elles devaient se quitter au coindu boulevard des Invalides.

Auguste s’était préparé à la lutte. – Il s’était habillé trèsconvenablement, s’était coiffé de son chapeau des dimanches, unpetit melon couleur d’amadou, avait fait l’emplette d’une cravate àraies roses et à crottes jaunes et il était décidé à payer, dans uncafé, un verre de quelque chose d’extraordinaire à la fillette.Certainement elle serait sensible à ce procédé, et il aurait l’aird’un garçon très bien élevé, en ne la traitant pas chez un marchandde vins.

La petite fut un peu intimidée, mais elle lui fut, en effet,reconnaissante de cette attention. Elle ne voulait pas d’abordprendre des choses dont on ne boit jamais, craignant que ce ne fûttrop cher, mais lui, l’obligea à demander un verre de malaga. Celalui sembla le nec plus ultra du luxe.

C’était l’heure de l’absinthe. – Le café regorgeait de monde etl’on commençait à allumer les girandoles. Désirée avait despicotements dans les paupières, elle s’était un peu renversée surle cuir de la banquette et les jambes, qu’elle avait courtes,touchaient à peine au plancher. Auguste réclama un petit banc; elledevint rouge, lui disant: -mais non, mais non, je n’en ai pasbesoin. Quand elle l’eut tout de même sous les pieds, elle se fitcette réflexion que Céline, en train de boire du mauvais vermouthavec Anatole, n’était certainement pas aussi moelleusement assise,et elle savoura le bien-être des reins doucement posés,l’alanguissement des atmosphères tiédies par la fumée despipes.

Un peu éblouie, elle regardait, en clignant des yeux, une femmequi se collait la tête contre l’épaule d’un homme. C’était unegrosse fille, qui tirait la langue et faisait par gentillesse desratisses avec les doigts. De temps à autre, elle avalait une gorgéed’absinthe et roulait des cigarettes avec un pouce teinté d’or fuméau bout. Désirée ne la vit bientôt plus qu’au travers d’une brume,elle se grisait positivement sans boire. Il faisait si chaud, il yavait une odeur d’alcool si persistante qu’elle avait le cerveauvague. – Le café jubilait et braillait avec cet abandon des hommesréunis entre eux, loin de leurs femmes, pour se divertir. Legarçon, les cheveux en coup de vent, écrasant des chaussettesfanées dans des escarpins trop larges, brinqueballait sur lespoings des plateaux et des verres; à la gauche d’Auguste, un hommeallumait sa bouffarde et, levant les yeux au ciel, soufflait desbulles de fumée tout en époussetant les grains de tabac épars sursa culotte; l’on entendait les cris des joueurs de piquet: dix, dutrèfle, vingt, du carreau! Puis l’abominable cliquetis des dominosqu’on secoue; un monsieur, assis sur une chaise, se penchant enavant, écartait les jambes et crachait, un soldat de la ligne, avecune chaîne d’argent attachée à la première boutonnière de sacapote, hurlait à tue-tête: – Alphonse, un bock! Puis il y eut unabatis de soucoupes, l’appel d’un chien, le bonjour d’un buveurqui, retourné sur son tabouret, saluait des doigts un nouveau venuet se remettait aussitôt le nez dans ses cartes. Auguste avait prisla main de Désirée et il la serrait doucement. – Elle le laissaitfaire, ahurie par la clameur des voix. Lui craignait de la pinceravec ses bagues en cornaline et en argent. – Elle se réveilla. -Oh! Que j’ai les pattes sales, dit-elle en retirant sa menotte;mais Auguste la retenait, soutenant qu’elle mentait et quec’étaient les siennes qui étaient sales. – Ah dame! Quand ontravaille, ajouta-t-il, on ne peut avoir des doigts de papierglacé, – et il lui raconta une chose bien curieuse. Il était passédernièrement par la rue Neuve des Petits-Champs et il avait vu à lavitrine d’un parfumeur des gants en peau huilée. L’étiquetteportait: « Gants vénitiens pour la nuit. » – Ils rirent beaucoup à lapensée qu’il existait des femmes qui se couvraient la main pourdormir. Lui, ajoutait que ces gants paraissaient raides comme desmorceaux de bois, et elle répondit joyeusement que ça ne devait pasêtre commode pour se gratter quand ça vous démangeait.

Il y avait par terre des bouts d’allumettes, des vieillesmarques faites avec des cartes à jouer, une boue de sable jaunedans laquelle un parapluie trempait. Désirée avait des bottinesneuves avec des talons un peu hauts, elle voulut ramasser le pépinpour que le jeune homme vît ses belles chaussures. Il les admira,en effet, devint même égrillard, disant qu’il voudrait bien avoirces bottines-là entre ses genoux, et il se fit plaquer, pour cemot, deux tapes sur les cheveux. Il l’invita à reprendre un verrede malaga, mais elle refusa. – Ce vin-là devait monter à la tête,il fallait se défier. – Auguste prétendait que c’était aussiinoffensif que du petit-lait, mais elle persista à ne plus boire. -Comme il avait très peu d’argent, il n’insista pas.

Des joueurs de guitare entrèrent, sur ces entrefaites. Ilspinçaient du jambonneau avec les doigts ou râpaient des boîtesrouges, le long de leurs cuisses. Ils jouèrent cette insupportablemusique inventée par les italiens, s’interrompant après chaquemorceau, pour faire la quête dans une coquille; Auguste en veine delargesse leur donna trois sous. Désirée commença à craindre que sonamoureux ne fût un panier percé. Il la rassura, prétendant quec’était la joie d’être auprès d’elle qui lui faisait commettretoutes ces folies, mais, en lui-même, il se dit qu’il aurait mieuxvalu encore lui répondre que, ces musiciens ayant l’air malheureux,il n’avait pas eu le courage de ne leur rien donner; les femmes,quand elles ne sont pas elles-mêmes en jeu, étant toujourssensibles à la bonté des âmes. -puis ils causèrent de musique.Désirée lui avoua qu’elle adorait les chansons sentimentales, ceschansons qui vous touchent l’âme avec les petits oiseaux quis’envolent, les arbres qui poussent, les amoureux qui pleurent;lui, préférait la chanson patriotique, celle qui enthousiasme et oùil est question du drapeau tricolore et de l’Alsace. Il enconnaissait une « la Lettre de l’enfant », une chanson à vous fairevenir les larmes aux yeux tant c’était triste! Au reste, ni l’un nil’autre ne détestaient les farces telles que « Je n’ose pas », »J’suis de Châlons », c’était très amusant, mais enfin, il n’y avaitpas à dire, c’était moins poétique.

La petite était d’ailleurs très au courant du répertoire descafés-concerts et elle fit l’aveu que, le dimanche soir, ellefréquentait souvent la salle de la gaieté. Ah! L’on pouvait s’endonner une bosse dans cette maison-là! Alphonse était vraimentdrôle quand il chantait les « Garçons charcutiers », et il y avait unjeune homme, avec des moustaches cirées, qui fermait des yeux pâmésquand il entonnait:

Que ton cher souvenir jusqu’à la mort me charme!

Hélas! Mon coeur flétri ne saurait le chasser;

Ah! Laissez-moi verser

Une dernière larme! – arme ! –

Auguste lui parla de Bobino qu’il prétendait être mieux monté,mais elle déclara n’y être jamais allée parce que les placesétaient plus chères; alors il s’offrit à l’y conduire quand elle levoudrait. Elle refusa d’abord, puis accepta. Du coup, il étaitautorisé à lui faire vraiment la cour. Il gambada tout le long duchemin, mais elle ne voulait pas qu’il la reconduisît jusqu’à saporte. Il devint hardi, arrêta Désirée dans un coin où sontreléguées les balayeuses de la ville, et, après l’avoir regardéevoracement pendant quelques minutes, il se serra contre elle, luiappliqua d’un coup sec sa bouche contre la joue et, tandis qu’elles’enfuyait, le menaçant du doigt, il se passa la langue sur leslèvres, comme ces chats friands qui boivent dans leurs babinesl’odeur savoureuse des bons morceaux dont ils se sont repus.

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