Scène V
Éraste
À la fin je triomphe, et les destins amis
M’ont donné le succès que je m’étaispromis.
Me voilà trop heureux, puisque par monadresse
Mélite est sans amant, et Tircis sansmaîtresse ;
Et comme si c’était trop peu pour mevenger,
Philandre et sa Chloris courent mêmedanger.
Mais par quelle raison leurs âmes désunies
Pour les crimes d’autrui seront-ellespunies ?
Que m’ont-ils fait tous deux pour troublerleurs accords ?
Fuyez de ma pensée, inutilesremords ;
La joie y veut régner, cessez de m’endistraire.
Chloris m’offense trop d’être sœur d’un telfrère ;
Et Philandre, si prompt à l’infidélité,
N’a que la peine due à sa crédulité.
Mais que me veut Cliton, qui sort de chezMélite ?