POSTFACE
Nous attendions,… et avec quelleimpatience !
Décembre se passa… rien – puis janvier,février, mars.
Notre désappointement était au comble, lorsquetout à l’heure, en nous réveillant, nos regards sont tombés enfinsur une lettre, comme toujours, toute grande ouverte.
Quelle lettre ! quelle stupéfiantesignature !
De Richmond, ce 15 mars.
Nous oubliez-vous donc ? depuis deuxgrands mois, vous avez entre les mains l’habitant de Mars… et pasun mot de vous.
M. Newbold me charge de vous direcombien nous vous serions reconnaissants de nous traduire, à votretour, les débats que l’homme interplanétaire fera naître au sein del’Institut de France.
Assurément le plus dévoué de vosconfrères,
HENRI DE PARVILLE.
Mon paraphe… mon paraphe… à n’en pasdouter !…
Cette lettre…
L’aurais-je donc écrite moi-même ;l’encre est encore fraîche.
Cependant, mon correspondantd’Amérique ?…
Quoi ! il m’a remis l’habitant de laplanète Mars !
Mais lecteur, j’affirme que je n’ai jamaisrien reçu de lui ; je déclare que je ne l’ai jamais vu, de mesyeux vu.
Alors ?…
J’aurais donc été pendant six mois mon proprecorrespondant, toutes ces lettres seraient du même au même. À moninsu, je me serais écrit la nuit ce que je lisais lejour ?…
Allons, c’est impossible.
Je rêve !
Et d’ailleurs les dessins déposés sur matable !
Voyons, lecteur, lecteur éclairé… est-ce queréellement on n’a pas trouvé quelque part sur terre un homme dansun aérolithe ?
Est-ce que M. Greenwight l’astronomen’existerait pas ? Est-ce que M. Newbold le géologue…est-ce que M. Rink… est-ce queM. Ziegler ?… ? ?
Felix qui potuit rerum cognoscerecausas.
1er avril 1865.