Au Pôle et autour du Pôle – Dans les glaces – Voyages, explorations, aventures – Volume 17

Chapitre 16PRÈS DU PÔLE

Sans autre mauvaise rencontre, la caravanearriva sur les bords du lac Winipeg, après avoir tourné laville.

Elle trouva le vapeur à son poste ets’embarqua.

Le voyage se fit rapidement jusqu’au partageoù l’on prit terre pour gagner le Mississipi avec l’escortehabituelle des Indiens, qui se chargent du transport des bagages etqui fournissent des chevaux aux voyageurs.

On trouva sur le fleuve un second vapeur, quifit traverser à la caravane le lac Garibou et celui de laHoche.

Puis nouveau portage pour gagner le lacAthabaska, père du Mackensie et on monta là sur un troisièmevapeur, qui força sa machine.

Déjà il gelait pendant la nuit.

Mais on atteignit très vite l’embouchure duMackensie et le navire eut le temps de regagner l’Athabaska avantl’embâcle.

La caravane, mise à terre, devant le premierhôtel polaire construit par M. d’Ussonville, fut reçue par legérant avec enthousiasme et aussi par l’équipage de chasse deDrivau.

Les voyageurs admirèrent beaucoup leconfortable de l’hôtel et l’organisation du service ; si prèsdu pôle, c’était merveilleux.

Et quelle correction ! comme ne cessaitde le répéter M. Désandré.

On se reposa tout un jour, puis on partit entraîneau, et les chiens, en douze heures, conduisirent lesvoyageurs à l’hôtel de l’île de Banké.

Ils allaient ainsi d’hôtel en hôtel, jusqu’àcelui de la Terre-de-Grant, au 83° degré de latitude nord, à septdegrés du pôle, c’est-à-dire à cent soixante-quinze lieues decelui-ci.

On juge de l’accueil que firent à leurs hôtesM. d’Ussonville et ses amis.

Festins, bals, excursions en traîneaux,explorations en canot de toile sur la Polinya (petite mer libre),que les explorateurs américains prirent pour un océan vide deglaces, ce qui était une grave erreur.

Les voyageurs ne cessaient d’admirer lasauvage grandeur des paysages polaires.

Mais ce qui les frappa le plus, ce futl’extraordinaire intensité de la vie animale autour de laPolinya.

Phoques, morses, baleines, ours blancs, bœufsmusqués, oiseaux, renards et lièvres foisonnaient à tel point que,d’une seule balle, Mlle de Rastignac tua troiseiders.

Et les œufs étaient innombrables.

Malgré le froid des nuits, il faisait encorede belles journées et l’on s’amusait beaucoup, surtout à lachasse.

M. d’Ussonville expliqua à ses amis qu’ilfallait patienter pour atteindre le pôle.

Celui-ci, M. d’Ussonville s’en étaitrendu compte, devait être sous la mer boréale et couvert par lagrande banquise polaire de Nansen.

Cet immense champ de glaces, poussé toujourspar les vents dominants, tourne autour du pôle qui lui sert enquelque sorte de pivot.

Tantôt la banquise avance vers le nord-ouest,tantôt elle recule vers le sud-est ; mais, en fin de compte,elle finit toujours par gagner vers le nord-est.

Or, sur cette banquise mobile, il fallaitatteindre le pôle en traîneaux.

Cent soixante-quinze lieues.

Trois jours pour aller.

Un jour pour les observationsscientifiques.

Trois jours pour revenir.

On camperait sous la double tente de soie.

Mais il fallait attendre que l’hiver fût biencommencé.

La banquise est très dangereuse en été.

La glace fond et il se forme des trous, descrevasses, des canaux qui entravent la marche des traîneaux.

Nansen dut avoir recours tantôt au traîneau,tantôt au kayak.

Le plus sûr était donc d’attendre que tout fûtgelé.

Et on s’amusa ferme en attendant.

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