Au Pôle et autour du Pôle – Dans les glaces – Voyages, explorations, aventures – Volume 17

Chapitre 15SURPRISE MATINALE

Vint le jour, on arriva au pied desRoches-Roses que l’on escalada facilement.

L’aube n’avait pas blanchi l’horizon que l’onarrivait à l’observatoire d’où les deux éclaireurs avaient vu lesCorbeaux.

Ils étaient là. Tous endormis. Leur feu semourait.

Les voyageurs mirent leurs chevaux à l’attachedans un creux, enroulant les brides sans gourmettes à des arbustes,puis ils descendirent sans bruit vers les Indiens.

La petite comtesse ne se possédait pas dejoie.

Elle ne paraîtrait pas comme une noviced’armes devant Mlle de Pelhouer ; elleaurait fait ses preuves.

Aussi, marchait-elle résolument.

Mme Jellalich, ne voulant pasparaître faible devant son mari, dominait son émotion et marchaitaussi résolument.

Quant à Mme Désandré, elleétait superbe de… correction.

Il y avait de la rosée.

La brave dame relevait sa robe de sa maingauche, comme si elle se fût promenée dans les allées du Bois deBoulogne et elle se balançait avec une grâce, très élégantequ’admira son mari.

– Elle est magnifique de correction !murmurait-il avec admiration.

On arriva à quatre cents pas du bivac et pasun Indien ne bougea.

Le jour pointait.

L’aube filtra ses clartés blafardes sur le solet, peu à peu, chaque corps des dormeurs se dessina en pleinrelief.

Paddy avait pris le commandement et ilordonna :

– Genou à terre !

» Les revolvers près du genou.

» N’oubliez pas de dégager la baguette desûreté.

» Feu à mon commandement.

On exécuta ses ordres.

Tout à coup un Indien se leva et, sur sonsifflet de guerre, il sonna l’éveil.

– Ça va bien ! dit Paddy.

» J’aime mieux les tirer debout.

Et il commanda :

– Feu à volonté !

La fusillade roula, déchirant de la toile,selon l’expression des soldats.

Les corbeaux tombèrent hachés, déchiquetés parce feu de quatre cents balles en moins d’une minute.

Quelques-uns parvinrent aux chevaux etessayèrent de sauter en selle.

Ils furent tués.

Pas un ne survécut.

Alors Paddy brandit son fusil et il se mit àcrier :

– Hurrah !

» Hurrah !

» Hurrah for missRastignac !

Toute la troupe s’associa à cette ovation bienméritée.

On s’avança l’arme au poing ; mais pas unsauvage ne survivait aux effrayantes blessures causées par lesballes explosibles.

Tous morts !

Chacun ramassa quelque trophée, témoignage devictoire, puis on retourna vers les chevaux, on les monta et l’onreprit le sentier, laissant bientôt derrière soi le théâtre ducombat ensanglanté et couvert de cadavres.

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer