Au Pôle et autour du Pôle – Dans les glaces – Voyages, explorations, aventures – Volume 17

Chapitre 5RUINÉ

La Rivière-Rouge est un point debifurcation ; là, Petit-Jaguar devait aller déposer à sabanque ses économies nouvelles et reprendre le train pourWinipeg,.

Il revint consterné.

La banque avait fait banqueroute…

Ça n’arrive que trop souvent en Amérique, oùles financiers filous sont nombreux ; la banqueroute y estprofessionnelle.

Petit-Jaguar était dans un désespoir quifaisait peine à voir.

Jellalich, après avoir consulté sa femme, ditau Delaware :

– Tu peux te refaire très facilement un petittrésor supérieur à celui que tu possédais, si tu veux me servir etsi, ta femme veut servir la mienne.

Il lui expliqua où et comment il allait etPetit-Jaguar, aux conditions qu’il lui fit, bondit de joie.

Il accepta.

Jellalich lui compta aussitôt une forteavance.

Puis il fit acheter au couple indien desvêtements de blancs.

Transformation complète.

L’heure de partir arriva et tout le mondemonta dans le train.

Trajet relativement court.

Petite ligne.

Beaucoup de marchandises.

Peu de voyageurs.

Point de wagons-salons.

Point de sleepings-cars.

Tout le monde mêlé. Et quel monde !

Winipeg est un port qui aboutit au lac de cenom.

Il est formé par des cours d’eau qui, aprèsavoir rempli le lac, en sortent pour former la Nelson qui se jettedans la baie d’Hudson.

Or, à partir de là, commencent les immensessolitudes canadiennes.

Les forts-factoreries sont épars le long deslacs, des rivières, des fleuves, ravitaillés par des vapeurs chaqueété et bondant lesdits vapeurs de fourrures.

Les Indiens et les trappeurs peuplent seulsces vastes espaces.

Et c’est au port de Winipeg qu’aboutit tout letrafic de ces régions.

Là aussi aboutissent les trains de bois et lesproduits des fermes.

Or, la grossièreté des bûcherons, destrappeurs, des fermiers est proverbiale.

Elle détient le record sur les gens de Winipegqui sont brusques, durs et facilement insolents dans leursprétentions et leurs propos.

Ils pèchent par manque d’éducation et l’onretrouve les mœurs des anciens temps où l’on mettait si vite lepistolet au poing.

Il n’y a rien de changé, sinon que le pistoletest devenu le revolver.

Les mœurs s’en ressentent.

Le duel est fréquent.

Défendu par la loi, mais autorisé par lacoutume.

Si l’affaire s’est passée loyalement,le jury d’enquête, en cas de mort, rend toujours un verdict denon-lieu, motivé sur ce que le meurtrier a agi en cas de légitimedéfense.

Donc, après avoir pris quelques heures derepos à l’hôtel de la gare de bifurcation, le comte, ses amis et leménage indien montèrent dans le train pour Winipeg.

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