Brutus

Scène VII

 

BRUTUS, VALÉRIUS, TITUS, MESSALA.

VALÉRIUS.

Seigneur, faites qu’on se retire.

BRUTUS, à son fils.

Cours, vole…
(Titus et Messala sortent.)

VALÉRIUS.

On trahit Rome.

BRUTUS.

Ah! qu’entends-je?

VALÉRIUS.

On conspire,
Je n’en saurais douter; on nous trahit, seigneur.
De cet affreux complot j’ignore encor l’auteur;
Mais le nom de Tarquin vient de se faire entendre,
Et d’indignes Romains ont parlé de se rendre.

BRUTUS.

Des citoyens romains ont demandé des fers!

VALÉRIUS.

Les perfides m’ont fui par des chemins divers;
On les suit. Je soupçonne et Ménas et Lélie,
Ces partisans des rois et de la tyrannie,
Ces secrets ennemis du bonheur de l’État,
Ardents à désunir le peuple et le sénat.
Messala les protège; et, dans ce trouble extrême,
J’oserais soupçonner jusqu’à Messala même,
Sans l’étroite amitié dont l’honore Titus.

BRUTUS.

Observons tous leurs pas; je ne puis rien de plus:
La liberté, la loi, dont nous sommes les pères,
Nous défend des rigueurs peut-être nécessaires:
Arrêter un Romain sur de simples soupçons,
C’est agir en tyrans, nous qui les punissons.
Allons parler au peuple, enhardir les timides,
Encourager les bons, étonner les perfides.
Que les pères de Rome et de la liberté
Viennent rendre aux Romains leur intrépidité;
Quels coeurs en nous voyant ne reprendront courage?
Dieux! donnez-nous la mort plutôt que l’esclavage!
Que le sénat nous suive.

 

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