Des vers

V

Certains soirs, échappant à tous, ellepartait

Pour aller se baigner dans l’eau fraîche. Lalune

Illuminait le sable et la mer qui montait.

Elle hâtait le pas, et sur la blonde dune

Aux lointains infinis et sans rien devivant,

Sa grande ombre rampait très vite en lasuivant.

En un tas sur la plage elle posait seshardes,

S’avançait toute nue et mouillait son piedblanc

Dans le flot qui roulait des écumesblafardes,

Puis, ouvrant les deux bras, s’y jetait d’unélan.

Elle sortait du bain heureuse etruisselante,

Se couchait tout du long sur la dune,enfonçant

Dans le sable son corps magnifique etpuissant,

Et, quand elle partait d’une marche pluslente,

Son contour demeurait près du flotincrusté.

On eût dit à le voir qu’une haute statue

De bronze avait été sur la grève abattue,

Et le ciel contemplait ce moule de Beauté

Avec ses milliers d’yeux. – Puis la vaguefurtive

L’atteignant refaisait toute plate larive !

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer