LA FÊTE DU POTIRON d’ Agatha Christie

— Mais, où irait-elle ?

— Ça, je l’ignore. Probablement dans un de ces pays de Riviera, ou de la côte espagnole, à moins que ce ne soit la Grèce… Je l’ai entendue plusieurs fois faire allusion aux îles grecques. Mrs. Butler y est allée, il n’y a pas longtemps en voyage organisé, à ce qu’il paraît.

— Les îles grecques, murmura Poirot. La trouvez-vous sympathique ?

— Qui ? Mrs. Drake ? Ma foi, je n’irai pas jusqu’à l’affirmer. C’est une bonne personne, serviable envers son voisin et tout le reste… mais, si vous voulez mon avis, les gens n’aiment pas tellement ceux qui leur rendent service. Elle ne manque jamais de me conseiller sur la façon dont je dois m’y prendre pour greffer mes pruniers. Comme si je ne le savais pas, depuis le temps !

Poirot sourit.

— Excusez-moi, je dois poursuivre ma route. Pouvez-vous m’indiquer où habitent Nicholas Ransom et Desmond Holland ?

— Après l’église, la troisième maison sur la gauche. Ils logent chez Mrs. Brand et se rendent chaque jour au collège technique de Medchester. Ils doivent être rentrés à l’heure qu’il est.

CHAPITRE XV

Deux paires d’yeux fixaient Poirot.

— Je ne vois pas ce que nous pourrions vous apprendre de plus, monsieur. La police nous a déjà interrogés.

Poirot observa pensivement les deux jeunes gens assis en face de lui. Leur maintien disait assez qu’ils ne se considéraient plus comme des adolescents. Nicholas avait dix-huit ans et Desmond seize.

— Je suis envoyé par un ami qui m’a demandé de glaner quelques renseignements supplémentaires, non pas sur la manière dont s’est déroulée la soirée chez Mrs. Drake, mais plus particulièrement sur les préparatifs de cette soirée dans le courant de l’après-midi, je crois. Vous y étiez, tous deux ?

— Parfaitement, monsieur.

— J’ai déjà interrogé les femmes de ménage et j’ai eu le privilège d’assister aux délibérations de la police touchant la progression de l’enquête ; j’ai entendu le compte rendu du médecin qui examina la victime ; j’ai reçu les confidences d’une maîtresse d’école, de sa directrice et celles de la mère de la petite victime, enfin, j’ai écouté quelques ragots de village… à ce propos, il paraîtrait que vous avez une sorcière locale ?

Les deux garçons éclatèrent de rire.

— Vous voulez parler de la mère Goodbody ? Elle est en effet venue à la soirée, tenir le rôle de sorcière.

Poirot poursuivit :

— Je m’adresse à présent à la jeune génération, celle dont l’ouïe est fine, la vue perçante. Je désire vivement connaître vos impressions sur le drame.

Les deux jeunes gens avaient grimpé aux échelles, suspendu des potirons, installé le système électrique le long duquel allaient courir des ampoules de couleur, l’un s’était appliqué à reproduire des photographies pour créer l’illusion qui enfièvrerait l’imagination des fillettes rêvant déjà au Prince Charmant. Ils étaient aussi, soit dit en passant, les deux suspects que l’inspecteur Raglan ne perdait pas de vue.

Poirot concentra son attention sur la mise extérieure des deux garçons. Nicholas qui était beau garçon, se laissait pousser des favoris et gardait ses cheveux un peu trop longs dans le cou. La façon dont il portait son costume noir, plutôt triste, laissait entendre que c’était là sa manière habituelle de se vêtir et non une marque de respect pour le deuil ayant frappé la famille Reynolds. Son camarade affichait une mise plus gaie, un veston de velours rose sur des pantalons mauves et une chemise à jabot tout plissé. Tous deux devaient dépenser beaucoup d’argent pour acheter ces vêtements qui ne venaient sûrement pas d’un magasin local.

Desmonds était roux et sa chevelure crêpée emprisonnait son visage aux traits irréguliers.

— Pouvez-vous me confier quelles tâches vous étaient dévolues lorsque vous avez offert votre aide à Mrs. Drake ?

— Nous devions surtout nous occuper des éclairages, et suspendre des potirons.

— Je crois savoir que vous avez réussi des trucs photographiques qui eurent beaucoup de succès.

Desmonds fouilla dans sa poche et tira d’une enveloppe quelques portraits qu’il montra à Poirot.

— Nous avons créé ces modèles qui devaient évoquer des maris plausibles pour les filles.

Poirot se pencha avec intérêt sur les clichés volontairement estompés, représentant des jeunes gens barbus, chevelus, excentriques ou cocasses.

— En brouillant les photos, nous leur avons donné un côté irréel. Mrs. Drake les a trouvées très bonnes. Elles l’ont d’ailleurs amusée. Nous avions placé les éclairages de manière que les filles voient les photos se refléter dans leur miroir.

— Ont-elles deviné que votre camarade et vous étiez les modèles ?

— Cela m’étonnerait. Elles savaient que nous avions travaillé à la préparation du jeu, mais elles ne nous ont pas reconnus. À mon avis, elles n’étaient pas assez malignes pour découvrir la supercherie.

— Vous souvenez-vous de ceux qui étaient venus, comme vous, aider à poser des décorations ?

— Voyons, à part Mrs. Drake, il y avait Mrs. Butler, une maîtresse d’école, Miss Whittaker, Miss Flaterbut, la sœur ou la femme de l’organiste, l’assistante du docteur Ferguson, Miss Lee, et les filles.

— Parlez-moi un peu de ces dernières.

— Eh bien, il y avait les sœurs Reynolds, la pauvre Joyce et son aînée Ann, une fille horripilante qui est persuadée qu’elle va réussir à tous ses examens avec un succès foudroyant. Il y avait aussi leur jeune frère Léopold, un gamin épouvantable qui moucharde et écoute aux portes. Et puis… Beatrice Ardley et Cathie Grant, bête comme pas une, celle-là. Enfin, deux femmes de ménage et la romancière qui vous a amené.

— Pas d’homme ?

— Le vicaire est resté un moment. Il est vieux et plutôt bouché. Son nouveau curé était là, lui il bégaie quand il est ému. Il est arrivé au village depuis peu. Ma foi, je crois que c’est tout.

— Il paraîtrait que vous avez entendu Joyce parler d’un crime dont elle aurait été témoin ?

— Je ne suis pas au courant. A-t-elle vraiment dit une chose pareille ?

— C’est ce qu’on raconte, affirma l’autre garçon. Personnellement, je ne devais pas me trouver dans la pièce au moment où elle l’a déclaré. Où se tenait-elle ?

— Dans le salon.

— Nicholas et moi avons passé le plus clair de notre temps à étudier des effets d’éclairage dans la pièce où allait se tenir le jeu des miroirs. Nous sommes très peu restés dans le salon. Vous y trouviez-vous lorsque Joyce a parié de ce crime, Nick ?

— Non. Je le regrette. Ça m’a l’air drôlement intéressant !

— Pourquoi ? questionna Desmond.

— Mais voyons, ça prouverait qu’elle était un peu voyante, non ? Elle évoque un meurtre et quelques heures plus tard, elle est assassinée, à son tour. J’imagine qu’elle a eu une sorte de vison de ce qui allait lui arriver. Une telle expérience vous laisse songeur.

Hercule Poirot reprit la parole :

— Au cours de la soirée, vous n’avez jamais eu le sentiment qu’un événement insolite se passait ?

— Non.

— Auriez-vous une théorie personnelle ?

La question s’adressait à Nicholas qui répondit :

— Quant à l’identité de celui qui a éliminé Joyce ?

— Heu… oui.

— Pour moi, intervint Desmond, je miserais sur Whittaker.

— La maîtresse d’école ?

— C’est une vieille fille, au sens propre du mot. Je parie qu’elle est une obsédée sexuelle. Il faut dire que l’enseignement donné exclusivement par des femmes n’est pas très sain. Vous vous souvenez, Nick, de l’institutrice qui s’est fait étrangler, il y a un ou deux ans ? Il paraîtrait qu’elle avait des mœurs curieuses.

— Cela ne m’étonnerait pas. Nora Ambrose, la fille avec laquelle elle partageait un appartement, avait eu un boy-friend et l’institutrice lui fit à ce sujet des scènes terribles. On chuchota aussi qu’elle aurait eu un enfant, du fait qu’elle disparut durant deux trimestres. Mais il est vrai que dans ce patelin, les gens racontent n’importe quoi.

— Pour en revenir à Whittaker, elle aurait pu entendre ce que disait Joyce car elle est restée dans le salon presque tout le temps. Les déclarations de la gosse lui auront peut-être donné des idées.

Ils se tournèrent tous deux vers Poirot, l’œil brillant, pareils à deux chiens qui auraient rapporté à leur maître le gibier abattu.

— Si c’est le cas, renchérit Desmond, Miss Emly, doit être au courant. Elle sait toujours ce qui se passe dans son école. À moins qu’elle pense devoir protéger son professeur.

— Je suis sûr que si elle soupçonnait Whittaker d’être devenue folle, elle chercherait à l’éloigner des élèves. Qu’en dites-vous ?

Les deux jeunes gens regardèrent Poirot, ravis de leurs déductions.

— Ma foi, avoua le détective, vous m’avez certainement donné sujet à réflexion.

CHAPITRE XVI

Poirot dévisagea Mrs. Goodbody avec intérêt et décida qu’elle était un parfait modèle de sorcière. Le fait que la brave femme devait posséder un cœur d’or n’altérait en rien son apparence.

À la question que lui posait le détective, Mrs. Goodbody répondit aimablement :

— Oui, en effet, je me trouvais chez Mrs. Drake pour la fête du Potiron. Lorsque l’on a besoin d’une sorcière dans la région, on s’adresse toujours à moi. Le vicaire m’a bien complimentée l’année dernière pour le rôle que j’ai tenu dans sa fête paroissiale. Il m’a même offert un nouveau chapeau pointu. Au sujet de la soirée de Mrs. Drake, je devais procéder à des incantations pour le jeu des miroirs et mettre les jeunes filles en rapport avec l’esprit – car nous avions aussi un esprit – et les garçons, Mr. Nicholas et Mr. Desmond, envoyaient leurs photos flotter à travers la pièce. Pour en revenir à Mrs. Drake, je lui ai prêté ma boule de sorcière que j’avais achetée à une vente de charité. Vous voyez, elle est accrochée au-dessus de la cheminée. Elle est d’un joli bleu, n’est-ce pas ?

— Dites-vous la bonne aventure ?

— Je ne devrais pas l’admettre, hé ? chuchota-t-elle. La police n’aime pas ça. Ce n’est pas qu’ils se formaliseraient du genre de bonne aventure que je prédis, car c’est vraiment sans conséquences. De plus, dans un pays comme celui-ci, on n’a pas besoin de chercher longtemps pour deviner quelle fille fréquente quel garçon et vice-versa.

— Pouvez-vous regarder dans votre boule maintenant et voir qui a tué la petite Joyce ?

— Vous vous trompez, monsieur. Ce n’est pas dans une boule de sorcière que l’on voit des images, mais dans la boule de cristal. Si je vous confiais, qui, a mon avis, a tué la petite Reynolds, vous ne voudriez pas me croire. Vous diriez que c’est contre nature. Notez que, dans l’ensemble, ce pays n’est pas mauvais. Les gens y sont pour la plupart des âmes simples, mais où que vous alliez, vous trouverez toujours des serviteurs du diable, nés et élevés pour servir ses dessins malhonnêtes. Vous n’êtes plus jeune et vous devez savoir ce qu’il y a de perversité par le monde.

— Hélas, je ne le sais que trop. Si Joyce a vraiment vu un crime se perpétrer…

— Qui a prétendu ça ?

— Elle-même.

— Cela ne signifie pas que vous devez la croire. Elle a toujours été une petite menteuse. – Elle fixa sur Poirot un regard inquisiteur. – Vous pensez différemment ?

— Ma foi, non. Trop de gens m’ont donné un avis identique pour que je persiste à mettre en doute leur jugement.

— Il se passe pas mal de choses dans les familles. Prenez les Reynolds, par exemple. Mr. Reynolds s’occupe de la vente de propriétés. Il n’a pas beaucoup d’ambition et ne changera jamais. De son côté, Mrs. Reynolds se fait du souci sur tout. Quant aux enfants, aucun ne ressemble au père ni à la mère. Ann, qui est très intelligente, va sûrement subir ses examens avec succès. Je ne serais pas étonnée qu’elle aille à l’université et devienne un jour, professeur. Notez bien qu’elle ne se prend pas pour n’importe qui. Et puis, il y avait Joyce. Moins intelligente que sa sœur et que son frère, elle s’efforçait de les égaler. Elle voulait toujours en savoir plus que les autres et avoir fait mieux que quiconque. Elle aurait inventé n’importe quoi pour captiver l’attention de son entourage.

— Et le garçon ?

— Ma foi, quoi qu’il n’ait que neuf ou dix ans, je dois admettre qu’il aura de la personnalité. Il est très habile de ses mains et ne manque pas d’idées. Il ira sûrement très loin. Mais ça n’empêche pas qu’il faille se méfier de Léopold. Il joue de mauvais tours aux gens et écoute aux portes. Je voudrais bien savoir d’où il tient son argent de poche. Ce ne sont pas ses parents qui lui en donnent autant, car ils n’en ont sûrement pas les moyens. Cela ne m’étonnerait pas qu’il se fasse payer pour des secrets qu’il aurait surpris.

Elle s’arrêta à bout de souffle, puis conclut :

— Ma foi, je ne pense pas pouvoir vous apprendre grand-chose d’autre.

— Vous m’avez, au contraire, beaucoup aidé. Savez-vous ce qu’il est advenu de la jeune étrangère qui se serait, paraît-il, enfuie ?

— À mon avis, elle n’est pas allée loin. Ding dong delle, pussy’s in the well[6]. C’est ce que j’ai toujours pensé.

CHAPITRE XVII

— Excusez-moi, madame, pourrais-je vous parler un moment ?

Mrs. Oliver qui guettait l’arrivée de Poirot, postée sous la véranda de son amie, se tourna vers l’inconnue qui se tenait à quelques pas, serrant nerveusement sa paire de gants d’une blancheur immaculée. Elle devait avoir dans les quarante ans et sa mise, quoique simple, était très soignée.

— Que puis-je pour vous ?

— Je suis désolée de devoir vous déranger, mais j’ai pensé que… que…

Mrs. Oliver ne chercha pas à presser l’inconnue bien qu’elle se demandât ce qui la tourmentait.

— Si je ne me trompe, vous êtes la dame qui écrit des livres, des livres qui parlent de meurtres ?

— Parfaitement. Des romans policiers.

La curiosité de Mrs. Oliver était à présent piquée au vif.

— Je m’adresse à vous parce que j’ai pensé que vous êtes la mieux placée pour me conseiller.

Jugeant que cette femme aurait sans doute besoin de pas mal de temps pour en venir au fait, Mrs. Oliver lui proposa de s’asseoir. Lorsqu’elles furent toutes deux installées devant une petite table, la visiteuse qui ne cessait de tortiller ses gants, reprit :

— C’est au sujet de quelque chose qui s’est passé il y a longtemps, mais qui, à l’époque, ne m’a pas particulièrement inquiétée. Seulement, un jour, voyez-vous, on repense à certains faits et l’on voudrait pouvoir demander conseil à quelqu’un de compétent. Avec ce qui est arrivé récemment, on s’interroge pour savoir si l’on n’aurait pas mieux agi en avouant tout de suite la vérité…

— Vous faites allusion à la petite Joyce ?

— À ce qui lui est arrivé, oui. Sa mort tragique démontre qu’il y a des gens auxquels on ne devrait jamais accorder sa confiance, n’est-ce pas ? Et avec le temps, il vous arrive de comprendre, à force de réfléchir, que certains événements que vous aviez acceptés tout simplement, n’étaient pas ce qu’ils semblaient être alors. Vous me comprenez ?

— Heu… oui. Je ne crois pas connaître votre nom ?

— Leaman. Mrs. Leaman. Je fais des ménages pour rendre service et cela depuis, la mort de mon mari qui remonte à cinq ans. J’ai travaillé, entre autres, chez Mrs. Llewellyn-Smythe, l’ancienne propriétaire de Quarry Housse. L’avez-vous connue ?

— Non. C’est la première fois que je viens à Woodleigh Common.

— Dans ce cas, vous ne savez probablement pas ce qu’il s’est passé à l’époque et ce que les gens en ont pensé ?

— J’ai été mise au courant de quelques rumeurs.

— J’ignore tout des lois qui me font toujours peur. Je me méfie des notaires parce qu’ils embrouillent les histoires à plaisir et je n’ose pas m’adresser à la police. Croyez-vous qu’une affaire d’ordre testamentaire concerne la police ?

— Peut-être, bien que je ne sache pas encore de quoi il est question.

— Vous êtes probablement au courant de ce qu’il fut dit à l’époque à propos d’un codi… codi…

— Codicille ?

— C’est cela. Mrs. Llewellyn-Smythe avait écrit un de ces codi…cilles, laissant sa fortune à l’étrangère qui s’occupait d’elle. Cette décision surprit tout le monde. Elle avait de la famille dont elle s’était rapprochée en venant habiter le village. Elle aimait particulièrement son neveu, Mr. Drake, et qu’elle ait décidé de le dépouiller au profit d’une inconnue étonna la communauté. Les notaires commencèrent à ébruiter certaines rumeurs, alléguant que Mrs. Llewellyn-Smythe n’avait pas écrit ce codicille elle-même. Ils affirmèrent que c’était l’étrangère qui avait dû l’écrire et menacèrent de poursuivre l’affaire du codicille. C’est bien l’expression utilisée ?

— Oui. Les notaires allaient donc essayer d’annuler la validité du codicille ? Que savez-vous à ce sujet ?

— Je ne voulais pas mal agir, lança son interlocutrice d’un ton plaintif.

Mrs. Oliver reconnaissait ce ton. Elle se dit aussitôt que Mrs. Leaman devait écouter aux portes.

— Je n’ai rien répété alors, reprenait la femme de ménage, parce que, vous comprenez, sur le moment, je ne savais rien de précis. J’ai simplement pensé que quelque chose de bizarre s’était sans doute passé sans que j’en devine la signification. J’ai travaillé assez longtemps chez Mrs. Llewellyn-Smythe et je voulais apprendre de quoi il était question. C’est normal, non ?

— Certainement, l’encouragea Mrs. Oliver qui était complètement perdue.

— Si j’avais pensé avoir mal agi, je l’aurais avoué plus tard, mais lorsque toute cette histoire a commencé, je croyais que le mieux était que je tienne ma langue.

— Faites-vous allusion au codicille du testament de Mrs. Llewellyn-Smythe ?

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