Le Blocus

VIII

Or, depuis ce moment, le sergent vivait cheznous sans déranger personne. Chaque matin, avant d’aller remplirson service, il venait s’asseoir quelques instants dans ma chambreet prendre son petit verre en causant. Il aimait à rire avec Sâfel,et nous l’appelions tous : « Notre sergent ! »comme s’il avait été de la famille. Lui paraissait content de nousvoir ; c’était un homme soigneux, il ne permettait pas à notreschabès-Goïé de lui cirer les souliers ; ilblanchissait lui-même ses buffleteries et ne laissait pas toucher àses armes.

Un matin que j’allais répondre à l’appel, enme rencontrant dans l’allée, il vit un peu de rouille à mon fusilet se mit à jurer comme le diable, criant :

– Ah ! père Moïse, si je vous tenaisdans ma compagnie, vous en verriez de dures !

Je pensais :

« Oui, mais je n’y suis pas, Dieumerci ! Tu ne me tiens pas ! »

Sorlé, penchée sur la rampe en haut, riait debon cœur.

Depuis ce jour, le sergent passaitrégulièrement l’inspection de mon fourniment ; il fallait toutrécurer, démonter la batterie, nettoyer le canon, fourbir labaïonnette, comme si j’avais eu l’idée d’aller me battre. Et même,quand il sut que Monborne me traitait d’âne, il voulut aussim’apprendre l’exercice. Toutes mes représentations ne servaient àrien, il disait en fronçant le sourcil :

– Père Moïse, je ne peux pas supporterqu’un brave homme comme vous en sache moins que la canaille. Enroute !

Et nous montions au grenier. Il faisait déjàtrès froid, mais le sergent se fâchait tellement quand jen’exécutais pas les mouvements avec vigueur, qu’il finissaittoujours par me faire suer à grosses gouttes.

– Attention au commandement, et pas demollesse ! criait-il.

J’entendais Sorlé, Sâfel et la servante riredans l’escalier, l’œil contre les lattes, et je n’osais pas tournerla tête. Enfin, c’est tout de même ce brave Trubert qui m’apprit lacharge en douze temps, et qui me rendit un des premiers voltigeursde ma compagnie.

Ah ! Fritz, tout aurait bien marché siles eaux-de-vie étaient venues ; mais au lieu de mes douzepipes d’esprit-de-vin, nous vîmes arriver une demi-compagnied’artilleurs de marine et quatre cents recrues pour le dépôt du6e léger.

Presque aussitôt le gouverneur ordonna deraser le tour de la ville à six cents mètres.

Il faut avoir vu ce ravage autour de laplace : ces haies, ces palissades qu’on abat, ces maisonnettesqu’on démolit, et dont chacun emporte une poutre ou quelquesplanches ; il faut avoir vu, du haut des remparts, les lignesde peupliers, les vieux arbres des vergers renversés à terre ettraînés par de véritables fourmilières d’ouvriers… Il faut avoir vuces choses pour connaître la guerre !

Le père Frise, les deux garçons Camus, lesSade, les Bossert, toutes ces familles de jardiniers et de petitscultivateurs qui vivaient à Phalsbourg, étaient les plus désolés.Je crois entendre encore les cris du vieux Frise :

– Ah ! mes pauvres pommiers !Ah ! mes pauvres poiriers ! Je vous avais plantésmoi-même voilà quarante ans. Que vous étiez beaux, et toujourscouverts de bons fruits ! Ah ! mon Dieu, quelmalheur !

Et les soldats hachaient toujours.

Vers la fin, le vieux Frise s’en alla lechapeau sur les yeux, il pleurait à chaudes larmes.

Le bruit courait aussi qu’on allait mettre lefeu dans les Maisons-Rouges, au pied de la côte de Mittelbronn, àla Tuilerie de Pernette, aux petites auberges del’Arbre-Vert et du Panier-Fleuri ; mais ilparaît que le gouverneur trouva que ce n’était pas nécessaire, queces maisons étaient hors de portée, ou bien qu’on gardait cela pourla fin, et que les alliés arrivèrent plus tôt qu’on ne lesattendait.

Ce qui me revient encore d’avant le blocus,c’est que, le 22 décembre, vers onze heures du matin, on battit lerappel. Toute la ville croyait que c’était pour l’exercice, et jepartis tranquillement, comme à l’ordinaire, mon fusil surl’épaule ; mais, en arrivant au coin de la mairie, je vis déjàles troupes de la garnison formées sous les arbres de la place.

On nous mit, comme elles, sur deuxrangs ; et voilà que le gouverneur Moulin, les commandantsThomas et Petitgenet, et le maire, l’écharpe tricolore autour desreins, arrivent.

On bat aux champs, ensuite le tambour-maîtrelève sa canne et les tambours se taisent. Le gouverneurparle ; tout le monde écoute, en se répétant l’un à l’autreles paroles qu’on entend de loin.

« Officiers, sous-officiers, gardesnationaux et soldats, » L’ennemi s’est concentré sur le Rhin,il n’est plus qu’à trois journées de marche. La ville est déclaréeen état de siège, les autorités civiles font place au gouvernementmilitaire. Le conseil de guerre est en permanence, il remplace lestribunaux ordinaires.

» Habitants de Phalsbourg, nous attendonsde vous courage, dévouement, obéissance. Vivel’Empereur ! »

Et mille cris de Vivel’Empereur ! s’élèvent au ciel.

Je frémissais jusqu’à la pointe descheveux : mes eaux-de-vie étaient encore en route, je meregardais comme ruiné.

La distribution des cartouches, qu’on fit toutde suite, et l’ordre que reçut le bataillon d’aller piller lesvivres et ramener le bétail des villages environnants, pourapprovisionner la place, m’empêchèrent de réfléchir à monmalheur.

J’avais aussi à songer pour ma propre vie,car, en recevant un ordre pareil, chacun pensait que les paysansallaient se défendre, et c’est abominable d’avoir à se battrecontre des gens qu’on dépouille !

J’étais tout pâle en réfléchissant à cela.

Mais quand le commandant Thomas nouscria : « Chargez ! » et que je déchirai mapremière cartouche… que je la mis dans le canon… et qu’au lieud’entendre sonner la baguette, je sentis une balle au fond !…Quand on nous commanda : Par file à gauche… gauche ! Enavant… pas accéléré… marche ! » et que nous partîmes pourles Baraques-du-Bois-de-Chênes, pendant que le premier bataillongagnait les Quatre-Vents et Bichel-berg, le deuxième Wéchem etMetting ; en songeant que nous allions tout prendre, toutenlever, et que le conseil de guerre était à la mairie pour jugerceux qui ne feraient pas leur devoir, toutes ces choses nouvelleset terribles me bouleversèrent ! Je regardais de loin levillage, les yeux troubles, me figurant d’avance les cris desfemmes et des enfants.

Vois-tu, Fritz, de prendre au pauvre paysan, àl’entrée de l’hiver, ce qui le fait vivre, de lui prendre sa vache,ses chèvres, ses porcs, enfin tout, c’est épouvantable ! etmon propre malheur me faisait encore mieux sentir celui desautres.

Et puis, tout en marchant, je songeais à mafille Zeffen, à Baruch, à leurs enfants, et je m’écriais dans moncœur :

« Seigneur ! Seigneur ! si lesennemis arrivent, qu’est-ce qu’ils feront dans une ville ouvertecomme Saverne ? On va tout leur prendre ! Nous seronsmisérables du jour au lendemain ! »

Au milieu de ces pensées qui me coupaient larespiration, je voyais déjà plusieurs paysans, qui nous regardaientvenir de leurs petites fenêtres sur les champs et du milieu de leurrue, sans bouger. Ils ne savaient pas ce que nous venions fairechez eux.

Six gendarmes à cheval nous précédaient ;le commandant Thomas leur donna l’ordre de passer à droite et àgauche des Baraques, pour empêcher les paysans de pousser leurbétail dans le bois, lorsqu’ils sauraient que nous venions lespiller.

Ils partirent au galop.

Nous arrivions alors à la première maison oùse trouve le crucifix en pierre. On nous cria :

– Halte !

Ensuite on détacha trente hommes pour mettredes factionnaires dans les ruelles, et je fus de ce nombre, ce quime fit plaisir, car j’aimais encore mieux être en faction, qued’entrer dans les écuries et les granges.

Comme nous défilions par la grande rue, lespaysans nous demandaient :

– Qu’est-ce qui se passe ? Est-cequ’on a coupé du bois ? Est-ce que vous venez faire desarrestations ?

Et d’autres choses semblables. Mais nous nerépondions rien, et nous marchions au pas accéléré.

Monborne me plaça dans la troisième ruelle àdroite, près de la grande maison du père Frantz, l’éleveurd’abeilles, en arrière sur la pente du vallon. On entendait bêlerles moutons et mugir les bœufs ; ce gueux de Monborne, disaiten clignant de l’œil :

– Il y aura gras ! Nous allonsétonner les Baraquins.

Il n’avait pas de pitié des gens et medit :

– Moïse, tu vas rester là. Si quelqu’unveut passer, croise la baïonnette. Si l’on fait résistance, piquehardiment et puis tire. Il faut que force reste à la loi.

Je ne sais pas où ce savetier avait entenducela ; mais il me laissa dans la ruelle, entre deux haiestoutes blanches de givre, et poursuivit son chemin avec le reste dupiquet.

J’attendis donc en cet endroit près de vingtminutes, me demandant ce que je ferais si les paysans voulaientsauver leur bien, et me disant qu’il vaudrait mieux tirer sur lebétail que sur les gens.

J’étais dans un grand trouble et j’avaisfroid, quand les cris éclatèrent. Presque en même temps commença leroulement du tambour. Les hommes entraient dans les écuries etchassaient le bétail dehors. Les Baraquins juraient,pleuraient ; quelques-uns voulaient se défendre. – Lecommandant Thomas criait :

– Sur la place ! Poussez sur laplace !

Des vaches se sauvaient à travers leshaies ; enfin c’était un tumulte qu’on ne peut se figurer, etje m’estimais heureux de n’être pas au milieu de ce pillage ;mais cela ne dura pas longtemps, car tout à coup une bande dechèvres, poussées par deux vieilles femmes, enfila la ruelle pourdescendre au vallon.

Alors il fallut bien croiser la baïonnette etcrier :

– Halte !

Une des femmes, la mère Migneron, meconnaissait ; elle avait une fourche et me dit toutepâle :

– Moïse, laisse-moi passer !

Je voyais qu’elle s’approchait tout doucement,pour me renverser avec sa fourche. L’autre essayait de faire entrerles chèvres dans un petit jardin à côté, mais les palissadesétaient trop serrées et la haie trop haute.

J’aurais bien voulu les laisser descendre etdire que je n’avais rien vu, malheureusement le lieutenant Rolletarrivait derrière et criait :

– Attention !

Et deux hommes de la compagniesuivaient : le grand Mâcry et Schweyer, le brasseur.

La vieille Migneron, voyant que je croisais labaïonnette, se mit à dire en grinçant des dents :

– Ah ! gueux de juif, tu me lepayeras !

Elle était tellement indignée, que mon fusilne lui faisait pas peur, et que trois fois, avec sa fourche, elleessaya de me piquer ; mais alors je vis que l’exercice est bonà quelque chose, car je parai tous ses coups.

Deux chèvres me passèrent entre lesjambes ; les autres furent prises. On repoussa les vieilles,on cassa leur fourche, et finalement les camarades regagnèrent lagrande rue, pleine de bétail qui mugissait et donnait des coups depied.

La vieille Migneron, assise dans la haie,s’arrachait les cheveux.

Et voilà que deux vaches arrivent encore laqueue en l’air ; sautant par-dessus les palissades, ellesrenversent tout : les paniers d’abeilles et le vieux rucher.Par bonheur, c’était l’hiver, les abeilles restèrent comme mortesdans les paniers ; sans cela, je crois qu’elles auraient misnotre bataillon en déroute.

La corne du hardier[13] sonnait dans le village. On était alléle mettre en réquisition au nom de la loi. Ce vieuxhardier Nickel passa dans la grande rue, et les bêtes secalmèrent ; on put les ranger en ordre. Je les vis défilerdevant la ruelle : les bœufs et les vaches en tête, leschèvres ensuite et les cochons derrière.

Les Baraquins suivaient en lançant des pierreset jetant des bâtons. Je voyais déjà que, si l’on m’oubliait, cesmalheureux tomberaient sur moi, et que je serais massacré ;mais le sergent Monborne vint me relever avec les autres camarades.Tous riaient et disaient :

– Nous les avons tondus ! Il nereste plus une chèvre aux Baraques, nous avons tout pris d’un seulcoup de filet.

Nous pressions le pas pour rejoindre lacolonne, qui marchait sur deux lignes à droite et à gauche duchemin, le troupeau dans le milieu, notre compagnie derrière, etNickel avec le commandant Thomas en tête. Cela formait une filed’au moins trois cents pas. On avait attaché sur chaque bêtequelques bottes de foin pour les nourrir.

C’est ainsi que nous repassâmes lentement dansl’allée du cimetière.

Sur les glacis, on fit halte, on resserra letroupeau, et l’ordre arriva de le faire descendre dans les fossés,derrière l’arsenal.

Nous étions les premiers revenus : nousavions ramené treize bœufs, quarante-cinq vaches, une quantité dechèvres et de cochons, et quelques moutons.

Tout ce jour, les compagnies rentrèrent avecleur butin, de sorte que les fossés étaient remplis de bétail, quivivait en plein air. Alors le gouverneur dit que la garnison avaitdes vivres pour six mois, que chaque habitant devait prouver qu’ilen avait pour autant, et que les visites domiciliaires allaientcommencer.

On nous avait fait rompre les rangs devantl’hôtel de ville. Je montais la grande rue, mon fusil sur l’épaule,quand quelqu’un m’appela :

– Hé ! père Moïse !

Je me retourne, c’était notre sergent.

– Eh bien ! dit-il en riant, vousvenez de faire votre premier coup de main, vous nous avez ramenédes vivres. À la bonne heure !

– Oui, sergent, c’est bientriste !

– Comment, triste ! Treize bœufs,quarante-cinq vaches, des cochons et des chèvres, c’estmagnifique !

– Sans doute, mais si vous aviez entendules cris de ces pauvres gens… si vous aviez vu !…

– Bah ! bah ! fit-il ;primo, père Moïse, il faut que le soldat vive, il faut queles hommes aient leur ration, pour se battre. J’en ai vu biend’autres en Allemagne, en Espagne et en Italie ! Le paysan estégoïste, il veut garder son bien, il ne regarde pas à l’honneur dudrapeau, c’est de la racaille ! Ce serait en quelque sortepire que le bourgeois, si l’on avait la bêtise de l’écouter ;il faut déployer de la vigueur.

– Nous en avons déployé, sergent, luirépondis-je, mais si j’étais le maître, nous n’aurions pasdépouillé ces malheureux ; ils sont déjà bien assez àplaindre.

– Vous êtes trop bon, père Moïse, fit-il,et vous croyez que les autres vous ressemblent. Mais il fauttoujours penser que les paysans, les bourgeois, les gens de loi nevivent que sur le militaire, et qu’ils profitent de tout sansvouloir rien payer. Si l’on vous écoutait, nous péririons de faimdans cette bicoque ; les paysans nourriraient les Russes, lesAutrichiens, les Bavarois à nos dépens ; ce tas de gueux segobergerait matin et soir, et nous autres, nous aurions les dentslongues comme des rats d’église. Ça ne peut pas aller, ça n’a pasde bon sens !

Il riait tout haut. Nous étions arrivés dansnotre allée, je montais l’escalier.

– C’est toi, Moïse ? me dit Sorlédans l’obscurité, car la nuit commençait à venir.

– Oui, c’est le sergent et moi, luirépondis-je.

– Ah ! bon, fit-elle, jet’attendais.

Et le sergent s’écria :

– Madame Moïse, maintenant votre maripeut se vanter d’être un vrai soldat ; il n’a pas encore vu lefeu, mais il a déjà croisé la baïonnette.

– Ah ! dit Sorlé, je suis biencontente de le voir revenu.

Dans la chambre, à travers les petits rideauxblancs de la porte, brillait la lampe, et l’on sentait que la soupeétait servie. – Le sergent entra chez lui, comme à l’ordinaire, etnous dans notre chambre. Sorlé me regardait avec ses grands yeuxnoirs, elle voyait ma pâleur et savait bien ce que je pensais. Ellem’ôta la giberne et prit mon fusil, qu’elle déposa dans lecabinet.

– Où donc est Sâfel ? luidemandai-je.

– Il doit encore être sur la place ;je l’avais envoyé voir si vous étiez rentrés. Mais écoute, ilremonte.

Alors j’entendis l’enfant monterl’escalier ; presque aussitôt il ouvrit la porte et vintm’embrasser tout joyeux.

Nous nous mîmes à table, et, malgré ma grandetristesse, je mangeai de bon appétit, n’ayant rien pris depuis lematin.

Tout à coup Sorlé me dit :

– Si la facture n’arrive pas avant qu’onait fermé les portes de la ville, nous ne devrons rien, car toutreste aux risques du marchand, jusqu’à ce qu’on ait pris livraison.Il faut aussi la lettre de voiture.

– Oui, lui répondis-je, et ce serajuste ; M. Quataya, au lieu de nous envoyer les esprits toutde suite, a mis huit jours à nous répondre. S’il avait expédié lesdouze pipes le jour même ou le lendemain, elles seraient ici. Lafaute du retard ne doit pas retomber sur nous.

Tu vois, Fritz, dans quelles inquiétudes nousétions ; mais comme le sergent vint ensuite fumer sa pipe aucoin du poêle, selon son habitude, nous ne dîmes plus rien decela.

Je parlai seulement de mes craintes au sujetde Zeffen, de Baruch et de leurs enfants, dans une ville ouvertecomme Saverne. Le sergent cherchait à me rassurer, disant que dansdes endroits pareils on fait bien toute sorte de réquisitions envins, eaux-de-vies, viandes, voitures, charrettes et chevaux, maisqu’à moins de résistance, on laisse les gens tranquilles, et qu’ontâche même de bien vivre avec eux.

Nous restâmes à causer jusque vers dix heures.Le sergent, qui devait être de garde à la porte d’Allemagne, étantsorti, nous allâmes enfin nous coucher.

C’était la nuit du 22 au 23 décembre, une nuittrès froide.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer