Acte IV
Scène I
La crypte des anciens rois de Pologne dans la cathédrale deVarsovie.
MÈRE UBU
Où donc est ce trésor ? Aucune dalle nesonne creux. J’ai pourtant bien compté treize pierres après letombeau de Ladislas le Grand en allant le long du mur, et il n’y arien. Il faut qu’on m’ait trompée. Voilà cependant : ici lapierre sonne creux. À l’œuvre, Mère Ubu. Courage, descellons cettepierre. Elle tient bon. Prenons ce bout de croc à finances qui feraencore son office. Voilà ! voilà l’or au milieu des ossementsdes rois. Dans notre sac, alors, tout ! Eh ! quel est cebruit ? Dans ces vieilles voûtes y aurait-il encore desvivants ? Non, ce n’est rien, hâtons-nous. Prenons tout. Cetargent sera mieux à la face du jour qu’au milieu des tombeaux desanciens princes. Remettons la pierre. Eh quoi ! toujours cebruit.
Ma présence en ces lieux me cause une étrangefrayeur. Je prendrai le reste de cet or une autre fois, jereviendrai demain.
UNE VOIX, sortant dutombeau de Jean Sigismond.
Jamais, Mère Ubu !
La Mère Ubu se sauve affolée emportant l’or volé par la portesecrète.