Chapitre 18MARIAGE
Fort heureusement mistress Morton étaitanglaise et les formalités du mariage en ce pays se réduisent à labénédiction nuptiale donnée par un prêtre.
D’Ussonville avait envoyé chercher un desnombreux missionnaires qui catéchisaient, fort inutilement dureste, les tribus indiennes.
Le père s’empressa d’accourir.
Le lendemain de son arrivée, le mariage futcélébré solennellement, avec salve d’artillerie et de mousqueterie,pompes et festins.
On s’amusa beaucoup.
Œil-de-Lynx, à force de raideur, parutvraiment très digne.
Mais la cérémonie finie, quand Bouche-de-Ferle félicita au nom de tous les camarades, il lui dit :
– Œil-de-Lynx, je suis chargé…
Le Sioux l’arrêta.
– J’ai épousé mistress Morton, dit-il d’un airimposant ; je suis monsieur Morton.
» Je ne tutoie plus personne ; on neme tutoie plus.
Sur ce, il écouta le reste du petit discoursde Langue-de-Fer qui donna du vous à son ami. On n’en dansa pasmoins joyeusement.