Agatha Christie Le crime de l’Orient-Express

— J’ai entendu parler de vous, dit Mr. Hardman. (Puis il ajouta après quelques secondes 🙂 Autant vous parler franchement.

— Je vous le conseille, prononça Poirot d’un ton sec.

— Si seulement je connaissais la moindre chose, je ne demanderais pas mieux que de vous le dire. Le malheur est que je ne sais rien… et, ce qui me désole, c’est que je devrais pouvoir vous renseigner.

— Je vous en prie, monsieur Hardman, arrivez au fait.

Mr. Hardman donna un nouveau coup de langue à la gomme qu’il mâchait, plongea la main droite dans sa poche… et soudain tout en lui sembla se métamorphoser. Se dépouillant du rôle comique qu’il jouait, il reprenait son aspect naturel. Il dit, prononçant les nasales de façon moins déplaisante :

— Ce passeport est truqué. Voici ma véritable identité.

Poirot examina la carte que l’Américain venait de lui lancer, et M. Bouc se pencha par-dessus l’épaule de son ami pour lire :

Mr. CYRUS B. HARDMAN

Agence de police privée MacNeil

NEW YORK

Poirot connaissait cette agence de détectives, une des plus fameuses des Etats-Unis.

— Maintenant, monsieur Hardman, le moment est venu de nous expliquer ce que tout cela signifie.

— Bien sûr. Voici les faits. Venu en Europe pour filer un couple d’escrocs, – rien de commun avec cette affaire-ci, – je leur mis la main au collet à Stamboul et câblai à mon chef qui m’envoya l’ordre de revenir. Je me préparais à voyager tranquillement jusqu’à New York lorsque je reçus ceci.

Il tendit une lettre à Poirot :

Cher monsieur,

J’ai appris que vous appartenez à l’agence Neil. Veuillez avoir l’obligeance de passer me voir à mon appartement à quatre heures, cet après-midi.

La lettre était signée Ratchett et portait l’en-tête de l’Hôtel Tokatlian.

— Eh bien ?

— Je me trouvai au rendez-vous fixé par Mr. Ratchett, qui me mit au courant de la situation et me montra deux lettres.

— Croyait-il sa vie menacée ?

— Il prétendait que non, mais au fond il avait la frousse. Il me demanda de voyager jusqu’à Paris dans le même train que lui et de veiller à sa sécurité. Eh bien, messieurs, en dépit de ma surveillance, il a été assassiné. Je le déplore de tout mon cœur. Pour moi, cette affaire paraît bigrement mauvaise.

— Vous avait-il indiqué comment procéder pour le protéger ?

— Pour sûr ! Il avait tout préparé. Par malheur, il me fut impossible de prendre le compartiment voisin du sien. Il ne restait que le numéro 16 et encore j’eus toutes les peines du monde à l’obtenir. Je soupçonne le conducteur d’avoir voulu le tenir en réserve… Enfin, passons ! En examinant les lieux, je constatai qu’après tout le numéro 16 offrait une position stratégique de premier ordre. En avant du wagon-lit de Stamboul il n’y avait que le wagon-restaurant et, de ce côté, la porte du couloir, côté du restaurant, était fermée pendant la nuit. Restait la plate-forme communiquant avec les autres voitures du train… dans ce cas, mon homme devait passer devant mon compartiment.

— Vous ne connaissez pas le signalement du meurtrier éventuel ?

— Pardon, Mr. Ratchett me l’avait décrit.

— Quoi ?

Les trois hommes se penchèrent vers Hardman qui poursuivit :

— C’était, me dit-il, un petit brun avec une voix douce, féminine. Du reste, Ratchett ne s’attendait pas à être attaqué la première nuit du voyage, mais la seconde ou la troisième.

— Il savait donc…, observa M. Bouc.

— Il en savait certainement plus long qu’il n’en a confié à son secrétaire, dit Poirot d’un air pensif. Vous a-t-il appris pourquoi on le menaçait ?

— Non, il se montra plutôt réticent sur ce point. À mes questions il répondit seulement que son ennemi voulait sa mort.

— Un petit homme brun… avec une voix de femme…, répéta Poirot, pensif.

Puis, regardant Hardman bien en face, il dit :

— Naturellement, vous avez identifié l’homme ?

— Quel homme ?

— Ratchett. Vous l’aviez reconnu ?

— Vous dites ?

— Ratchett n’était autre que Cassetti, le meurtrier du bébé Armstrong.

Mr. Hardman fit entendre un long sifflement.

— En voilà une histoire !… Ma foi, non, je ne l’avais pas reconnu. Je me trouvais dans l’Ouest de l’Amérique à cette époque. J’ai peut-être vu la photographie de Cassetti dans les journaux, mais on reconnaîtrait à peine sa propre mère sur certains clichés de presse. Ce bandit italien devait, en effet, avoir pas mal d’ennemis.

— Vous souvenez-vous, parmi les gens mêlés au procès Armstrong, d’un personnage qui répondît à ce signalement : petit, brun et la voix d’une femme ?

Hardman réfléchit un instant.

— Presque tous les membres de la famille Armstrong sont décédés. La domestique qui avait la surveillance du bébé s’est même jetée par la fenêtre.

« Cette jeune fille était une étrangère, n’est-ce pas ? Mais il ne faut pas s’en tenir à la seule affaire Armstrong. Cassetti s’était bien avant cela spécialisé dans l’enlèvement des enfants.

— Peut-être, mais nous avons des raisons pour rattacher la mort du bandit à l’affaire Armstrong.

Mr. Hardman eut un regard interrogateur ; Poirot garda le silence. L’Américain hocha la tête.

— Je ne vois personne répondant à ce signalement dans l’affaire Armstrong ; mais, je vous le répète, je voyageais loin de New York à cette époque et ne suis pas complètement renseigné.

— Bien. Continuez votre déposition, monsieur Hardman.

— Il ne me reste pas grand’chose à ajouter. Je dormais pendant le jour pour veiller la nuit. Hier soir, en ce qui me concerne, tout se passa normalement. J’observai le couloir par l’entrebâillement de ma porte. Personne ne passa.

— Vous en êtes bien sûr ?

— Absolument certain. Personne n’est entré par la porte du quai ni par la voiture d’Athènes, je vous en donne ma parole.

— De votre poste d’observation, pouviez-vous voir le conducteur ?

— Pour sûr ! Son petit siège se trouve presque à hauteur de ma porte.

— A-t-il quitté sa place après l’arrêt du train à Vincovci ?

— Il a répondu à un ou deux coups de sonnette… peu après la panne de train. Ensuite, il a passé devant moi pour se rendre dans l’autre wagon et y est demeuré un quart d’heure environ. Une sonnette de nuit se mit alors à carillonner et le conducteur revint en courant. Je sortis dans le couloir pour voir ce qui arrivait. C’était seulement la dame américaine qui protestait contre je ne sais quoi. Le conducteur alla ensuite dans un autre compartiment et apporta une bouteille d’eau minérale à un voyageur. Puis il se rassit dans son coin et au bout d’un moment il se rendit à l’autre extrémité du wagon pour faire le lit de quelqu’un. Après quoi il me semble qu’il n’a pas bougé jusqu’à cinq heure ce matin.

— S’est-il endormi ?

— Je ne puis vous le dire.

Poirot ramassa machinalement sur la table la carte officielle du détective de l’agence Neil.

— Veuillez, je vous prie, contresigner ce carton, monsieur Hardman.

— Il n’y a sans doute personne qui soit susceptible de confirmer votre identité, monsieur Hardman ?

— Dans ce train ? Non, pas précisément. À moins que le jeune MacQueen ne me reconnaisse. Je l’ai souvent vu dans le bureau de son père à New York, mais je doute qu’il m’ait spécialement remarqué parmi les nombreux autres détectives. Non, monsieur Poirot, il faudra attendre que la neige nous permette de continuer notre voyage pour câbler à New York. Mais vous pouvez être tranquille. Je ne vous ai pas trompé. Au revoir, messieurs. Monsieur Poirot, enchanté d’avoir fait votre connaissance !

Poirot lui offrit une cigarette.

— Peut-être préférez-vous la pipe ?

— Non, je ne fume pas la pipe.

Il prit une cigarette et sortit à grands pas.

Les trois hommes s’entre-regardèrent.

— Vous le croyez sincère ? demanda le docteur Constantine.

— Oui, je connais ce genre d’individus. De plus, il sera facile de vérifier son identité.

— En tout cas, il nous a fourni un renseignement intéressant, dit M. Bouc.

— Certes.

— Un petit homme brun, à la voix féminine, ajouta M. Bouc méditatif.

— Hélas ! ce signalement ne se rapporte à aucune des personnes présentes dans ce train, observa Poirot.

X

L’INTERROGATOIRE DE L’ITALIEN

— Et maintenant, déclara Poirot avec un sourire malicieux, nous allons réjouir le cœur de M. Bouc en appelant ici l’Italien.

Antonio Foscarelli entra dans le wagon-restaurant d’un pas souple et alerte. Son visage de pur latin au teint hâlé par le soleil exprimait la satisfaction.

Il parlait couramment le français avec un très léger accent.

— Vous vous appelez Antonio Foscarelli ?

— Oui, monsieur.

— Vous êtes, à ce que je vois, naturalisé Américain ?

— Oui, monsieur, pour la commodité de mes affaires.

— Vous êtes représentant des automobiles Ford ?

— Oui, alors vous comprenez…

Suivit un exposé très circonstancié, au terme duquel les trois hommes apprirent en détail les méthodes de travail de Foscarelli, ses voyages, sa situation financière, son opinion sur les Etats-Unis et les différents pays européens. Il n’était pas besoin de lui arracher les renseignements. Les mots jaillissaient de ses lèvres comme d’une source.

Sa figure rayonnait ; il s’épongeait le front avec un mouchoir.

— Comme vous voyez, je traite d’énormes affaires. Je suis moderne, moi, et je m’y entends pour la vente.

— Ainsi vous faites la navette entre l’Amérique et l’Europe depuis une dizaine d’années ?

— Oui, monsieur. Je me souviens du jour où pour la première fois je pris le paquebot… pour aller aux Etats-Unis. C’est si loin !… Ma mère, ma petite sœur…

Poirot coupa court à ces souvenirs familiaux.

— Durant vos séjours en Amérique, avez-vous rencontré l’homme qui a été tué cette nuit ?

— Jamais. Oh ! je connais cette sorte de type… l’air respectable, toujours tiré à quatre épingles, mais tout cela n’est que de la surface. D’après mon expérience, sans le connaître, je tiens cet individu-là pour une canaille. Je vous donne mon opinion pour ce qu’elle vaut.

— Elle est tout à fait juste, dit Poirot sèchement. Ratchett était Cassetti, le ravisseur d’enfants.

— Je le savais bien ! Je suis devenu de première force pour lire le caractère des gens d’après leur physionomie. Dans le commerce, c’est une qualité indispensable. Parlez-moi de l’Amérique ! C’est là seulement qu’on sait dresser un bon vendeur.

— Vous souvenez-vous de l’affaire Armstrong.

— Euh… pas très bien. Il s’agissait d’un enfant… d’une petite fille, n’est-ce pas ?

— Oui, un crime horrible.

L’Italien semblait être la première personne à ne pas partager cette sévérité d’appréciation.

— Oh ! ma foi, ces événements arrivent couramment dans de grands pays civilisés tels que l’Amérique…

Poirot l’interrompit.

— Avez-vous jamais rencontré un membre quelconque de la famille Armstrong ?

— Non, je ne crois pas. Mais je vois tant de clients. Tenez, je vais vous donner quelques chiffres. L’année dernière seulement, j’ai vendu…

— Monsieur, je vous en prie, ne nous égarons pas.

La main de l’Italien se leva dans un geste d’excuse.

— Mille pardons, monsieur.

— Veuillez me dire ce que vous avez fait hier après dîner.

— Volontiers. Je m’attardai ici le plus longtemps possible à bavarder avec l’Américain assis à ma table, un représentant en rubans de machines à écrire. Ensuite, j’allai dans mon compartiment. Il était vide. Le misérable John Bull, qui l’occupe avec moi, s’était rendu auprès de son maître. Enfin, il revint avec sa figure d’empaillé. Impossible de lui arracher d’autres paroles que oui ou non. Quelle race antipathique, ces Anglais ! Assis dans un coin, raide comme la justice, il lisait, quand le conducteur vint préparer nos lits.

— Les numéros 4 et 5, dit Poirot.

— C’est cela même… le dernier compartiment. Je montai dans ma couchette, celle du dessus, et je fumai en lisant. Mon Anglais souffrant, paraît-il, d’une rage de dents, employa un calmant qui sentait très fort. Il se coucha et se mit à gémir. Peu après, je m’endormis, mais chaque fois que je m’éveillais, je l’entendais se plaindre.

— Savez-vous s’il est sorti du compartiment au cours de la nuit ?

— Je ne crois pas. Je m’en serais aperçu. La lumière du couloir vous éveille automatiquement en vous faisant songer à une visite de la douane.

— Vous a-t-il parlé de son maître ? A-t-il montré quelque animosité contre lui ?

— Je vous ai déjà dit qu’il ne parlait pas plus qu’une carpe.

— Vous fumez, avez-vous dit… la pipe, la cigarette ou le cigare ?

— Des cigarettes seulement.

Poirot lui en offrit une qu’il accepta.

— Avez-vous déjà été à Chicago ? demanda M. Bouc.

— Oh ! oui… une ville superbe… mais je connais davantage New York, Washington, Detroit. Et vous, avez-vous été en Amérique ? Non ? Je vous conseille d’y aller. Vous…

Poirot avança une feuille de papier à l’Italien.

— Veuillez inscrire vos noms et résidence habituelle au bas de ce papier.

L’Italien écrivit avec de grands paraphes, puis il se leva, toujours aussi souriant.

— Est-ce tout ? Vous n’avez plus besoin de moi ? Au revoir, messieurs. J’espère que la neige ne nous retiendra pas ici trop longtemps. On m’attend à Milan… je risque de perdre cette affaire…

Il disparut.

Poirot regarda M. Bouc.

— Cet homme a longtemps vécu en Amérique, dit celui-ci. Les Italiens sont de fieffés menteurs et ils jouent facilement du couteau. Je déteste les Italiens.

— Cela se voit, observa Poirot en souriant. Toutefois, permettez-moi de vous faire remarquer que nous ne possédons pas la moindre preuve accusatrice contre cet Italien-là.

— Alors, que faites-vous de la psychologie des races ? L’Italien ne frappe-t-il pas son ennemi à coups de poignard ?

— Evidemment… mais surtout dans la violence d’une querelle, répliqua Poirot. Or, ce crime me semble avoir été préparé de longue date et avec maintes précautions. Pour moi, il ne s’agit point ici d’un meurtre commis par un… Latin. J’y découvre les traces d’une froide préméditation… d’un esprit anglo-saxon.

Il prit les derniers passeports et ajouta :

— Voyons à présent Miss Mary Debenham.

XI

L’INTERROGATOIRE DE MISS DEBENHAM

Vêtue d’un tailleur noir agrémenté d’un gilet de soie grise, les ondulations de sa sombre chevelure aussi régulières et nettes que ses mouvements, Mary Debenham entra.

Elle s’assit devant Poirot.

— Vous êtes bien Miss Mary Hermione Debenham, âgée de vingt-six ans, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Anglaise ?

— Oui.

— Mademoiselle, voulez-vous avoir l’obligeance d’inscrire votre nom et votre adresse en Angleterre sur cette feuille de papier ?

Elle le fit aussitôt d’une écriture énergique et claire.

— A présent, mademoiselle, veuillez me dire ce que vous savez du crime de cette nuit.

— Je suis incapable de vous apprendre quoi que ce soit. Je me suis couchée et j’ai dormi aussitôt.

— Ce meurtre commis dans le train vous cause-t-il quelque chagrin ?

À cette question inattendue, la jeune fille eut dans ses yeux gris un regard étonné.

— Je ne saisis pas bien ce que vous me demandez.

— C’est pourtant bien simple, mademoiselle. Je répète : ce meurtre commis dans le train vous a-t-il attristée ?

— Je n’ai pas encore considéré l’événement de ce point de vue. De fait, je puis dire qu’il ne me touche pas le moins du monde.

— Un assassinat… pour vous se réduit à un fait divers.

— Evidemment. Il est désagréable de voyager dans un train où un meurtre a été commis, dit Mary Debenham d’une voix calme.

— Vous êtes bien Anglo-Saxonne, mademoiselle. D’une indifférence à toute épreuve.

Elle esquissa un sourire.

— Je ne juge point indispensable d’éclater en sanglots pour démontrer ma sensibilité. Ne meurt-il pas des gens tous les jours ?

— La mort est chose commune, le meurtre est un peu plus rare.

— J’en conviens.

— Vous ne connaissiez pas l’homme qui a été assassiné ?

— Je l’ai vu hier, pour la première fois au déjeuner.

— Et quelle impression vous a-t-il faite ?

— Je l’ai à peine remarqué.

— Ne vous a-t-il pas produit l’effet d’un honnête homme ?

Elle haussa légèrement les épaules.

— Je ne l’ai pas suffisamment observé pour être à même d’émettre sur lui la moindre opinion.

Poirot dévisagea la jeune fille.

— Mademoiselle, vous ne semblez pas, à ce que je vois, approuver la façon dont je conduis mon interrogatoire. Vous pensez sans doute qu’un Anglais s’y prendrait autrement, irait droit au but, poserait sèchement les questions nécessaires et s’en tiendrait au fait. Moi, j’use de petits détours. J’étudie le témoin et, après m’être formé un jugement sur lui, je l’interroge en conséquence. Tenez : il y a une minute, j’avais devant moi un personnage très loquace qui prétendait développer ses idées sur divers sujets. À celui-là, j’ai demandé de répondre « oui » ou « non » à mes questions. Vous lui succédez. Aussitôt je vois que j’ai affaire à une personne calme et ordonnée qui répond brièvement à mes interrogations. Alors – voyez un peu la perversité de l’humaine nature – je m’applique à vous faire exprimer vos émotions, vos pensées. Cette méthode vous déplaît ?

— Si vous désirez mon opinion franche, je vois dans votre façon d’agir une perte de temps. De savoir si oui ou non j’estimais Mr. Ratchett ne hâtera pas d’une seconde la solution du mystère.

— Savez-vous qui était réellement Ratchett, mademoiselle ?

— Mrs. Hubbard l’a raconté à qui voulait l’entendre.

— Et que dites-vous de l’affaire Armstrong ?

— Je trouve ce crime odieux.

Poirot regarda la jeune fille d’un air songeur.

— Vous venez de Bagdad, il me semble, Miss Debenham ?

— Oui.

— Vous allez à Londres ?

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