Scène VII
Célidée
Quel étrange combat ! Je meurs de lequitter,
Et mon reste d’amour ne le peutmaltraiter.
Mon âme veut et n’ose, et bien querefroidie,
N’aura trait de mépris si je ne l’étudie.
Tout ce que mon Lysandre a de perfections
Se vient offrir en foule à mes affections.
Je vois mieux ce qu’il vaut lorsque jel’abandonne,
Et déjà la grandeur de ma perte m’étonne.
Pour régler sur ce point mon espritbalancé,
J’attends ses mouvements sur mon dédainforcé ;
Ma feinte éprouvera si son amour estvraie.
Hélas ! ses yeux me font une nouvelleplaie.
Prépare-toi, mon cœur, et laisse à mesdiscours
Assez de liberté pour trahir mes amours.