La Louve – Tome I

Chapitre 2TRIUMFÉMINAT

Il y avait alors dans le pays de Rennes troispersonnages mystérieux, trois femmes qui occupaient à un degrétrès-haut et presque égal la curiosité publique. Ces trois femmesjoueront dans notre récit des rôles tellement importants que nousdevons les présenter tout d’abord au lecteur.

Leurs positions dans le monde étaient biendifférentes. La première menait à Rennes un véritable train deprincesse ; elle était la reine des fêtes du maréchalcommandant pour le roi, et sur un signe de sa belle main,l’intendant royal eût, dit-on, jeté par les fenêtres, le chercontenu de son coffre-fort. Celle-là s’appelait la comtesse Isaure,la comtesse Isaure de Porhoët.

Cette héroïque maison de Porhoët était éteintedepuis des siècles. Tout le monde savait cela, mais personne nesongeait à vérifier la généalogie de la comtesse Isaure. Elleprodiguait l’or à pleines mains. Elle était merveilleusement belle,et Rennes tout entier, affolé par le regard de ses grands yeuxnoirs, l’adorait comme une idole.

La seconde était connue sous le nom de laSorcière. Tout ce qu’il y avait de bûcherons, decharbonniers et de sabotiers dans la forêt de Rennes, tremblait àce nom. Nul n’aurait su dire si elle était belle ou laide, jeune ouvieille, car elle portait toujours un de ces capuchons de bure quiservent dans les temps de pluie aux paysannes de la haute Bretagne,et son capuchon à elle était profond comme la fameuse cagoule dumoine de Zurbaran. Quelques-uns l’avaient vue vers la chute dujour, au seuil d’une loge abandonnée vers les fonds de laSangle ; d’autres disaient qu’elle avait pris la cabane d’unpâtour sur la lande de Saint-Au-bin-du-Cormier.

Un visage pâle, presque invisible dans l’ombreépaisse d’un capuchon noir, tel était le vague portrait quefaisaient d’elle ceux qui prétendaient l’avoir consultée. Elleavait rendu des oracles qui étaient à la connaissance de tous. Elleavait prédit la fin malheureuse des quatre gentilshommes bretonsdécapités à Nantes, et sur l’échafaud même, le chef chevaleresquede la rébellion bretonne, Judicaël de Malestroit, marquis dePontcallec avait murmuré, suivant la croyance commune :« La meunière me l’avait bien dit ! »

La meunière était un des sobriquetseuphémiques donnés à la redoutable devineresse par la frayeur desbonnes gens. Ainsi faisaient les Grecs polis ou poltrons quand ilsappelaient douces déesses les furies, filles de l’enfer. Cesobriquet avait, du reste, sa raison d’être : la Sorcière,dans ses capricieuses pérégrinations, choisissait souvent pourretraite ces moulins à vent abandonnés, si communs sur les plateauxde la haute Bretagne.

Elle vivait seule. Ces êtres bizarres etpresque surnaturels n’ont point de famille. Depuis un moispourtant, il y avait une légende nouvelle qui courait lepays : des tondeurs de lande, attardés de l’autre côté deSaint-Aubin, avaient vu dans les décombres d’une métairie ruinéelors de la révolte du tabac une résine allumée après minuit passé.Ils n’avaient eu garde de s’approcher ; mais, de loin, encourant à toutes jambes, ils avaient distingué deux silhouettesau-devant de la résine, savoir : la meunière avec son grandcapuchon et un vieillard dont la figure disparaissait parmi lestouffes ébouriffées de sa chevelure blanche.

Que croire ? Le lendemain, il n’y avaitâme qui vive dans la ferme ruinée. Ces gens qui courent la landeaprès l’heure de minuit sont ivres le plus souvent et n’ont pointl’esprit en repos.

Quoi qu’il en soit, la Sorcière était pour lespauvres paysans de la forêt ce que la comtesse Isaure était pour lajeunesse noble de la capitale bretonne : le sujet de tous lesentretiens.

La Louve, troisième personnage de notremystérieuse trilogie, avait sur la comtesse Isaure et sur laSorcière cet avantage d’occuper à la fois les paysans et lesgentilshommes. On parlait de la Louve dans la forêt, qui était sonvrai domaine, son camp, sa place d’armes ; mais on parlaitaussi de la Louve aux États de Bretagne, et les oreilles du régentde France avaient entendu plus d’une fois prononcer ce nom.

La Louve était une puissance. Elle régnait surles loups.

Les loups, vaste association dont lenoyau primitif avait été formé par les anciens vassaux de Rohan,tenaient à présent la forêt tout entière et une grande partie dupays de Rennes, sur les deux rives de la Vilaine. Quelques annéesplus tard, quand M. de Bechameil, de gastronomiquemémoire, remplaça en Bretagne l’intendant Feydeau, les sabotiers,charbonniers et bûcherons reprirent le masque de fourrure, et, sousla conduite d’un singulier personnage, qui s’était baptisé lui-mêmele Loup Blanc (son vrai nom était Pelo-Rouan du bourg de Bouëxis),enlevèrent d’un seul coup au nouvel intendant cinq fourgons chargésde petits écus de trois livres.

La Louve avait donc une armée, et l’on pouvaitpresque dire que le sort de la guerre civile était dans sa main. Cequi se racontait de légendes à propos d’elle, non-seulement dansles pauvres loges de la lande ou de la forêt, mais encore dans lessalons brillants de mesdames des États, dépasse toute croyance. Onne savait rien positivement, on tâchait de savoir et, selonl’éternelle coutume, on remplaçait la vérité inconnue par le romanfait à plaisir.

La Louve était un homme déguisé en femme, ungrand coquin de sabotier ne rêvant que plaies et bosses, toujoursprêt pour le massacre ou pour le pillage, – un gentilhomme plutôt,car un simple paysan n’aurait point eu sur ses pareils cetteautorité absolue ; – une vraie femme, une vieille femmerevêche et barbue qui rôtissait les pieds des gens du roi en fumantsa pipe et en égrenant son rosaire de cuivre, – une belle créaturefière et triste comme l’archange déchu de Milton, dont le visagerayonne une lueur sombre au milieu de la nuit sans fin… La Louveétait tout cela ; elle avait ces figures diverses et vingtautres.

Il y avait dans la forêt un souterrainprofond, creusé par les druides aux temps de leur lutte suprêmecontre le triomphe chrétien. Ces cavernes avaient servi auxrévoltés du temps de la Ligue, et à ces hardis tenants del’indépendance bretonne qui se réunirent autour deRollan-Pied-de-Fer, au commencement du règne de Louis XIV. Lesgens du roi avaient fait bien des battues sous le couvert pourtrouver l’entrée de ces grottes, qui toujours avaient échappé àleurs recherches. La tradition affirmait que leur principal orifices’ouvrait non loin de la Fosse-aux-Loups ; on avait sondé leterrain à cinq cents pas à la ronde, et l’on n’avait rencontré enfait d’excavation qu’une demi-douzaine de terriers à renards.

Or, figurez-vous une immense galeriesouterraine, arc-boutée sur pilastres de porphyre ou de jaspe, descristaux qui pendent aux voûtes et jettent leurs bizarresguirlandes le long des parois taillées dans le roc ;figurez-vous des torches qui brillent à perte de vue, desperspectives interminables mourant au lointain dans un mystérieuxdemi-jour ; un grand murmure de voix humaines, la foule agitéecomme une mer ; et quelle foule ! des visages masqués defourrures, des corps vêtus de peaux velues et fauves : deshommes déguisés en bêtes sauvages !… et là-bas sur cetteestrade éclairée vivement, un trône d’or ; sur le trône, unefemme radieuse de jeunesse et de beauté, le diadème au front,l’épée nue à la main, en guise de sceptre, les épaules recouvertesd’un long et magnifique manteau d’hermine.

Ainsi avait travaillé l’imagination de quelquepoète rennais. La foule qui encombrait ces galeries fantastiques,c’était l’armée innombrable des loups ; la femme au manteaud’hermine, c’était la Louve, et il se trouvait des gens pouradmettre cette merveilleuse description.

Au point de vue de la lutte entre la Bretagneet la France, la position de la Louve était bien tranchée ;elle faisait naturellement cause commune avec les rebelles. Lasorcière était soupçonnée d’espionnage au profit des gens du roi.La comtesse Isaure, également courtisée par les serviteurs de laFrance et par les gentilshommes mécontents, restait en dehors etau-dessus de la sphère politique.

Il n’y avait assurément aucun point de contactprobable entre ces trois femmes : la comtesse Isaure, laLouve, la Sorcière, et cependant, je ne sais quel lien ténébreuxles réunissait dans l’opinion commune. Le monde a parfois cetteprescience inexplicable et certaine : beaucoup de gens, sanssavoir pourquoi, avaient l’idée que ces trois femmes entretenaientdes rapports cachés ; qu’elles se voyaient, nul n’aurait sudire où ; qu’elles avaient un intérêt commun, nul n’aurait sudire lequel, et que la puissance de chacune d’elles prenait sasource dans la nuit de cette étrange association.

Nous verrons bien si le monde se trompait, etnous ferons le possible pour surprendre ensemble quelque jour, ouplutôt quelque soir sans lune, dans le lieu choisi pour leurssecrètes conférences, la comtesse Isaure, la Louve et laMeunière.

Josselin Guitan était maintenant un beau garsde trente-cinq à trente-six ans, à la figure calme, ouverte etrésolue. Il ne mettait plus au vent, à tout propos, son couteau dechasse affilé comme un rasoir, mais son couteau de chasse mieuxaffilé que jamais pendait à demeure sous le revers de sa peau debique.

Josille, Josais ou Joson, car les trois sedisent aux bords de la Vilaine, était un ancien fermier de Rohanque nous avons vu jadis au manoir.

Quand Vincent, le troisième loup, ôta sonmasque de peau, pour imiter ses compagnons, il découvrit la figuredurement accentuée d’un jeune homme de vingt ans à peine, dont lescheveux rouges et crépus, mangeant la marge du front, tombaient surdes sourcils épais.

– Que Dieu vous bénisse, maîtreJosselin ! dit Josille le premier, vous devez venir de bienloin, car il y a longtemps qu’on ne vous a vu.

– Je viens de loin… Toi, Vincent, moncamarade, la petite demoiselle Céleste te rencontre trop souventsur son chemin. Tu lui fais peur : tiens-toi pouraverti !

– La route est libre, murmura le jeunegars.

– En descendant là-bas sous le pont,regarde-toi dans le ruisseau, mon camarade Vincent, et tu verrasqu’il ne faut point encombrer le chemin des jeunes filles.

Josille se mit à rire et Vincent devint toutpâle.

– Est-ce la Louve qui vous a ordonné deme parler ainsi, maître Josselin ? demanda-t-il en essayant desourire.

– Peut-être.

– On avait dit qu’elle était morte laLouve ! murmura encore Vincent, dont les yeux se baissèrentmalgré lui.

– Quand la Louve mourra, prononçaJosselin Guitan avec emphase, son dernier souffle ébranlera laforêt !

Vincent dit :

– Si elle n’est pas morte où secache-t-elle ?

Josselin garda le silence. Il glissa uncoup-d’œil vers le moulin, dont la toiture ne fumait plus.

– Si la Sorcière est là, comme on me l’adit, pensait-il, et si c’est une vraie sorcière, j’en saurai pluslong tout à l’heure…

– Vincent, mon garçon, reprit-il à hautevoix, la Louve choisit sa retraite où elle veut et n’a de comptes àrendre à personne. La preuve que la Louve n’est pas morte, c’estque la Fosse-aux-Loups est pleine et la prison de la Tour-le-Bâtvide. La preuve que la Louve n’est pas morte, c’est qu’à l’heure oùje te parle on distribue là-bas, comme au bon temps, du tabac et del’eau-de-vie.

– Du tabac ! s’écria Josilleavidement, de l’eau-de-vie !

– Chut ! fit Vincent, qui pencha sonoreille tout contre terre.

– Il y a cinq minutes que j’entendsmarcher dans le fourré, dit Josselin en haussant les épaules. Àvotre trou, les loups, si vous voulez avoir de quoi bourrer vospipes et remplir vos gobelets !

Josille tournait déjà le rocher pour gagnerles châtaigniers et descendre dans la vallée.

– Ne venez-vous point avec nous, maîtreJosselin ? demanda Vincent avec soupçon.

– Non, moi, je reste.

Vincent se rapprocha de lui.

– Vous êtes ici pour la Sorcière ?dit-il.

– Que t’importe ?

– Après la Louve, c’est, mon père quicommande là-bas, et mon père ne vous aime pas, maître Josselin.

– C’est que le joli sabotier a sesraisons pour cela, mon garçon !

– La Sorcière est vendue aux gens deFrance…

– On le dit.

– Vous qui savez tout, maître Josselin,quel animal cache-t-elle donc derrière son vieux mur ?

– M’est avis que c’est un vieux lion.

Vincent le regarda en dessous d’un air défiantet haineux.

Une voix tremblotante s’éleva sous le couvert,du côté où Josille venait de disparaître derrière la lisière deschâtaigniers. On aurait presque pu deviner que la voix appartenaità un poltron qui chantait pour étourdir sa frayeur. Elledisait :

La boulangère a des écus

Qui ne lui coûtent guère ;

Elle en a, car je les ai vus.

J’ai va la boulangère ; j’ai vu,

J’ai vu la boulangère !

Josselin et Vincent rattachèrentprécipitamment leurs masques. Presque au même instant, la chansonse termina par un cri de détresse. Évidemment le chanteur avaitrencontré Josille. La vue de la peau de bique et du masque fauvelui avait renfoncé sa chanson dans la gorge.

– Bonsoir, mon petit camarade Vincent,disait en ce moment Josselin toujours calme et bonhomme. Quand lejoli sabotier, ton papa, voudra me parler, qu’il te prenne aveclui, je tâcherai de suffire à deux.

Il tourna le dos et se dirigea lentement versles ruines du moulin.

Comme Vincent s’ébranlait pour prendre laroute suivie par Josille, les branches des châtaignierss’agitèrent, et un pauvre garçon, pâle comme le Pierrot enfariné denos foires, s’élança tête baissée sur la plate-forme. Il portaitpour coiffure un bonnet de coton blanc ; son costumeconsistait en culottes blanches rattachées sur des bas blancs etque recouvrait une longue camisole en basin de la même couleur.

On ne pouvait guère juger sa physionomie en cemoment où la terreur l’écrasait ; mais son costume blanc commeneige dessinait des formes assez peu gracieuses, et les mèches d’unjaune tendre qui s’échappaient de son bonnet de coton encadraientune figure bouffie qui n’eût certes point charmé la boulangère auxécus.

– J’ai vu le diable ! balbutiait-ilcourant tout droit devant lui et en aveugle : une figurepoilue ! Pourtant, je n’ai pas remarqué les cornes !…Aie !

Ce fut comme un cri d’homme qu’on égorge. Ilvenait de heurter Vincent qui l’avait rudement repoussé. Celafaisait deux diables. Gardant l’impulsion donnée, le pauvre hèrecontinua sa course à travers la plate-forme, et sans JosselinGuitan, dont la main charitable l’arrêta au bord du ravin, il sefût lancé tête première sous l’arche du Pont-Joli.

– Miséricorde ! fit-il en voyantcette troisième tête de diable. Ah ! Magloire ! pauvreMagloire !

Et il tomba épuisé sur l’herbe, cachant sonfront baigné de sueur froide entre ses deux mains.

Vincent avait tourné le roc et rejoignait soncamarade Josille dans le taillis. Josselin Guitan était entré dansle fort des broussailles qui entourait les ruines du moulin. Depuislongtemps déjà le carrosse n’était plus en vue. Un silence profondrégnait sur la plate-forme et aux alentours.

Le pauvre garçon qui s’était donné à lui mêmele nom de Magloire restait la face contre terre, retenant sonsouffle pour écouter de toutes ses oreilles. Au bout de trois ouquatre minutes, il prit la parole pour dire d’une voix douce et silamentable, qu’un cœur de pierre eût été attendri par sesaccents :

– Messieurs mes chers amis, je vous priede vouloir bien me prendre en pitié ; je n’ai point de mauvaisdesseins contre vous, et s’il vous plaît de visiter mes poches, jem’engage sous serment à ne vous opposer aucune résistance.

Il se tut pour attendre l’effet de ce discoursadroit. Point de réponse.

Il en avait vu trois pourtant : un dansle fourré, un devant le rocher, et celui-là lui avait donné unerude bourrade, un troisième qui l’avait, saisi par le bras non loindu Pont-Joli. Pourquoi ne les entendait-il pas bouger ?Pourquoi ne parlaient-ils pas ?

Magloire se faisait ces questions, mais iln’osait pas ôter ses deux mains collées en manière de bandeau surses yeux. Peut-être les trois grands coquins velus et fauvesétaient-ils là rangés autour de lui, guettant son premier mouvementpour l’occire.

Magloire était un jeune garçon boulanger duquartier des Lices, à Rennes, et Dieu sait que dans les basses ruesde Rennes on racontait d’effrayantes histoires touchant ces loupsde la forêt qui couraient sur deux jambes !…

– Messieurs mes bons maîtres, reprit-ilavec une humilité croissante, je tiens à ce que vous me regardiezcomme le plus soumis de vos serviteurs ; si vous aviez besoind’un aide, je ferais peut-être votre affaire. Mais, je vous prie,ne me laissez point languir et dites-moi à quel prix vousm’accorderez la vie sauve.

Point de réponse encore. Les dents de Magloireclaquèrent. Quelque chose lui disait qu’en ce moment les troisgrands coquins mettaient ensemble le couteau à la main etpenchaient leurs affreux visages sur sa nuque qui frémissaitconvulsivement. Il recommanda son âme à Dieu, éprouvant par avancela sensation que doivent donner trois lames froides qui entrentdans la chair…

Si le pauvre Magloire avait eu l’idée desoulever ses doigts avec précaution et de jeter un regard furtif àla ronde, il n’aurait vu aucun grand coquin rôder autour de lui,mais bien une tête de jeune fille naïve et souriante qui semontrait parmi les branchages du Pont-Joli. La jeune fille n’avaitpoint aperçu Magloire ; ses grands yeux bleus étaient fixéssur le sentier qui courait le long de l’eau dans la vallée.

Il y avait là, sous le pont, un adolescent debelle mine, habillé pauvrement, mais à la mode des gentilshommes.Son feutre, qui avait trop de service, coiffait la plus richechevelure du monde. Il portait son pourpoint râpé avec une grâcecharmante, et s’en allait deci delà comme un bachelier de l’écolebuissonnière.

La fillette avait une robe de toile et unchapeau de paille sur le bonnet collant des paysannes de la forêt.De petits sabots roses comparables à la pantoufle de Cendrillonchaussaient ses pieds mignons. Elle portait à la main un grosbouquet de véroniques des champs. Nous avons entendu son nom déjà,elle s’appelait Céleste. L’adolescent se nommait Raoul.

Au moment où Raoul passait sous l’arche deverdure, il leva la tête par hasard, et Céleste rentra dans letaillis. Mais elle y mit tant de hâte que le bouquet de véroniquesazurées et tout humides encore des perles du matin, s’échappa deses doigts, glissa entre les branches du Pont-joli et vint tomberaux pieds de Raoul.

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