La Louve – Tome I

Chapitre 7LE SALON D’HONNEUR

C’était un magnifique cheval blanc à touscrins qui avait soulevé dans le taillis ce petit nuage de poussièreaperçu par Valentine. Le cheval était monté par un jeune veneur deriche taille, dont le costume de chasse se cachait sous un légermanteau d’azur. Josselin Guitan à pied et les cheveux inondés desueur, courait au-devant du cavalier comme pour éclairer laroute.

En arrivant à la lisière du taillis, Josselins’arrêta.

– Monseigneur, dit-il, nous allonstraverser un petit bout de pâture découverte ; il est temps demettre pied à terre.

Le jeune chasseur ne se fit point prier.Pendant que Josselin attachait son cheval à un arbre, il lança lepan de son manteau par-dessus son épaule, de manière à cacher lebas de son visage, et rabattit en même temps son chapeau sur sesyeux.

Josselin sortit le premier du couvert pourjeter un coup d’œil le long des douves. Personne ne se montrait auxabords du manoir : Josselin fit un signe et le cavalier lerejoignit.

Ils traversèrent tous deux la pâture maigre,parsemée de bruyères, qui séparait le fossé des derniers arbres dela forêt, puis ils s’engagèrent dans l’oseraie et Josselin Guitanouvrit la poterne située sous le fameux balcon de granit.

Si le comte de Toulouse venait chercher uneaventure, il était servi à souhait. Au dehors, les rayons du soleilcouchant éclairaient encore, il est vrai, les approches sauvages etsolitaires du vieux manoir, mais dès que la petite porte se futrefermée, le prince et son conducteur se trouvèrent dans unecomplète obscurité.

– Rohan cherche bien loin ce qu’il a sousson toit, dit le comte de Toulouse dont la voix ne trahissaitassurément aucune inquiétude ; on tuerait ici un prince desang comme une mouche !

– Rohan se fait vieux et il a biensouffert, repartit Josselin sans se retourner. Avancez, s’il vousplaît, je vous attends au bas de l’escalier.

Toulouse, tâtonnant et trébuchant, arrivajusqu’à lui. Josselin le prit par le coin de son manteau et tousdeux commencèrent à gravir les marches glissantes et rapides del’escalier en forme de vis.

À mesure qu’ils montaient, les ténèbresdevenaient moins profondes, et le prince put distinguer bientôt lesmurailles larmoyantes d’une voûte, où les toiles d’araignéesénormes pendaient comme les vieilles hardes à la devanture d’unfripier.

– Ceci doit être le chemin du paradis,murmura-t-il en riant.

Josselin mit un doigt sur ses lèvres. Onentendait un bruit de pas au bout du corridor. Ils s’arrêtèrentauprès d’une petite fenêtre-meurtrière, qui laissait voir par safente étroite l’ancienne cour d’honneur et le pâtis.

– Que font là tous ces gens ?demanda le comte de Toulouse en voyant les serviteurs et fermiersde Rohan s’agiter en foule sur l’herbe.

– Ils bâtissent le feu de joie de laSaint-Jean, répliqua Josselin ; avançons, notre route estlibre.

Le prince jeta un dernier regard sur lapelouse, et l’idée lui vint que ce feu de joie de la Saint-Jeans’élevait un peu à son intention.

– M. de Rohan se réjouissaitd’avance ! pensa-t-il tout haut.

– Rohan a bien souffert ! répétaJosselin qui marchait dans le corridor.

C’était une galerie haute d’étage quitraversait toute la partie abandonnée du château. Les piedsenfonçaient dans la poussière épaisse ; à droite et à gauche,les portes désemparées laissaient voir des chambres nues, ouvertesà tout vent : une véritable désolation !

Cela serrait le cœur, et Toulouse subissaitmalgré lui cette impression pénible qui se dégage de toute ruine.Au bout du corridor, une tapisserie de haute-lice, qui avait dûêtre digne autrefois d’orner une demeure royale, mais qui tombaitmaintenant en lambeaux, masquait une porte à deux battants en chênenoir sculpté. Josselin l’ouvrit et s’arrêta sur le seuil pourdire :

– Notre demoiselle, voici celui que vousattendez.

Puis il s’effaça, laissant le passage libre auprince.

Celui-ci ne se croyait pas si près du terme deson voyage. Le grand jour qui emplissait le salon d’honneurl’éblouit et poussa son étonnement jusqu’au trouble.

Le salon d’honneur de Rohan ne pouvait pointpasser pour splendide aux yeux de ce jeune homme qui avait foulé,enfant, les parquets du Louvre et les tapis de Versailles, mais ily avait là je ne sais quelle grandeur majestueuse et triste quisaisissait vivement, surtout au sortir des galeries désolées.

La salle était vaste ; quatre grandesfenêtres à cintre surbaissé, dont les châssis de pierre fermaientla croix tréflée, laissaient pénétrer les rayons du couchant àtravers leurs vitraux chargés de sujets religieux ; leplafond, divisé en huit compartiments profondément encaissés, étaitsculpté de bout en bout et présentait à son milieu un pendentifsupportant, au lieu de lustre, une rondache aux émaux accolés deRohan et de Bretagne.

Une ligne de portraits représentant deschevaliers armés de toutes pièces, alternant avec leurs dames,raides sous le menu-vair ou l’hermine, faisait le tour desboiseries. Au dessous de chaque portrait, un écusson d’émail,chauffé sur cuivre, spécifiait l’alliance et s’entourait de longuesbanderolles entremêlées où couraient les gothiques caractères desdevises.

Outre la porte par où le comte de Toulouseavait été introduit, deux autres issues s’ouvraient l’une sur lemaître escalier, l’autre sur une terrasse entourée de grands ifstaillés en pyramides et qui descendait par un perron carré auxjardins du manoir.

Valentine, parée comme nous l’avons dit,était, assise à l’extrémité, la plus reculée du salon. Le berceaude Rohan où dormait pour la première fois la petite Marie étaitcaché non loin d’elle par les rideaux de la dernière embrasure.

Valentine se leva quand le comte de Toulouseentra et lui dit d’une voix assurée :

– Soyez le bienvenu, monseigneur.

Le comte de Toulouse, troisième fils légitimede Louis XIV et de madame de Montespan, était alors dans toutela fleur de sa poétique et chevaleresque jeunesse. L’histoire n’apas beaucoup parlé de lui parce que sa vie toute entière se passaen dehors des intrigues politiques. Son caractère formait un entiercontraste avec celui du duc du Maine, son frère aîné, qui avaitpris pour lui dans l’héritage de famille toutes les ambitionsgrandes et petites.

Autant, le duc du Maine était remuant,inquiet, fier de l’équivoque bonheur de sa naissance, autant lecomte de Toulouse était simple, solide et loyal. Ce qui lui manquapour arriver à la gloire, ce fut peut-être un défautquelconque ; car la Renommée, cette folle, se détourne enbâillant de la vertu parfaite, et ne sonne jamais avec entrain safanfare que pour les héros suffisamment doués de défauts.

Une chose pouvait sauver le comte de Toulousedans l’estime frivole du monde : il avait l’esprit tourné auxaventures ; mais il se maria tout jeune et fut, dit-on, unvertueux mari.

Singulier personnage de roman qu’un princevaillant, sincère, fidèle, et qui, partant, manque absolumentde couleur !

Toulouse s’inclina respectueusement dès leseuil. En se redressant, il rejeta son manteau et découvrit songalant costume de chasse en drap blanc, rehaussé d’un mince galonargent et azur. La course qu’il venait de fournir et aussi lesémotions de son entrée au manoir avaient animé son teintnaturellement un peu pâle. Sa chevelure blonde, presque aussitouffue que les perruques des courtisans de son père, s’étageait engrosses boucles le long de ses joues et jusque sur ses épaules. Sesyeux bleus souriants se fermaient à demi, blessés qu’ils étaientpar la lumière soudaine.

Il tenait son manteau sur le bras gauche et àla main son chapeau chargé de plumes.

Il y avait au château de Marly un portrait deLouis XIV adolescent, œuvre d’un élève de Rubens. Le peintretout en reproduisant les traits de son modèle, songeait au jeuneAchille élevé parmi les femmes et tout fier sous l’armure qui aremplacé pour la première fois la molle tunique de lin. Il mit sousle fabuleux cimier du fils d’Anne d’Autriche un sourire naïf etcharmé ; on eut dit une jeune fille qui joue à la vaillancehautaine. La flatterie du flamand avait été droit au but :Louis XIV garda toujours pour ce portrait allégorique uneprédilection marquée. On dit que dans sa vieillesse il se plaisaità répéter : « Quand je songe que j’ai ressemblé àceci ! »

Le comte de Toulouse qui avait tous les traitsde son père, ressemblait encore un peu, bien qu’il eût quatre oucinq années de trop, à l’Achille fleurdelisé de Marly. C’était unebeauté presque féminine, et certes ce jeune homme à la tailleélancée, aux grands yeux bleus timides et doux, avait plutôt l’aird’un bachelier que d’un capitaine.

Ce jeune homme avait prouvé pourtant et plusd’une fois déjà qu’il était soldat intrépide. Cet œil bleu si douxavait regardé la mort en face.

Valentine, qui s’était levée à son approche,lui montra un siége cérémonieusement. Toulouse prit sa main, qu’ilporta jusqu’à ses lèvres, et resta debout en la forçant de serasseoir.

Il resta un instant silencieux à lacontempler.

– On m’avait dit, murmura-t-il enfin, onm’avait dit bien souvent que Valentine de Rohan était la plus bellefleur du jardin de Bretagne, et la Renommée, qui n’épargnepersonne, proclamait ses vertus encore plus haut que sa beauté…

Il s’arrêta. Valentine ne réponditpoint : ses paupières avaient abaissé leurs longues franges desoie ; elle était immobile comme une admirable statue.

– Quand je quittai Paris, reprit leprince, pour venir gouverner ce pays de Bretagne, je regardaiautour de moi, cherchant celle dont on m’avait parlé tant defois ; je croyais la trouver dans les fêtes brillantes quedonnent mesdames de la noblesse : je ne l’y rencontrai jamais.Je ne me décourageai point. Je vins un jour au manoir deM. de Feydeau, l’intendant royal, pour me rapprocher duchâteau de Rohan…

Les sourcils de Valentine se froncèrent.

– Le manoir de ce Feydeau appartenaitjadis à Rohan, monseigneur, dit-elle.

– Je l’ai su depuis, répondit le prince.Je crois connaître tout ce qui intéresse Rohan ; je l’ignoraisalors… Ce jour-là, je vis enfin la belle Valentine. C’était dans laforêt ; elle passait à cheval et moi, j’étais caché par lefeuillage ; elle ne m’aperçut pas.

Valentine avait légèrement rougi.

– Depuis ce jour-là reprit encore lecomte de Toulouse, mes équipages de chasse sont à demeure chezl’intendant royal, étonné de cette constance ; depuis cejour-là je cherche la solitude, je suis triste ou joyeux sansmotifs… Un seul entretien me plaît encore, c’est celui d’un de mesgentilshommes : le capitaine Morvan de Saint-Maugon.

À ce nom, Valentine releva les yeux malgréelle.

– Vous le connaissez ? demanda leprince.

Valentine s’inclina en signed’affirmation.

– Et si l’entretien de Saint-Maugon meplaît, poursuivit le comte de Toulouse, dont les paroles tombaientlentes et plus douces, c’est que parfois il me parle demademoiselle de Rohan.

Valentine ne répondit point encore, Toulousecontinua :

– C’est par M. de Saint-Maugonque je connais les affaires de Rohan. Votre père a bien de larancune dans le cœur !…

– Monseigneur, interrompit Valentine,poussant avec empressement l’entretien dans cette voie nouvelle,mon père a de la mémoire, et voilà tout. Les aïeux de Rohan étaientdes princes, Rohan n’est plus qu’un pauvre gentilhomme ; lesaïeux de Rohan avaient en tête la couronne de Bretagne, et les roisde France, vos aïeux à vous, ont emporté cette couronne à Parisdans les bagages de la duchesse Anne… La main de Rohan s’étendaitsur cinquante paroisses, il avait vingt manoirs, il comptait dixmille vassaux : faut-il vous dire, monseigneur, le petitnombre de serviteurs qui lui restent ? Rohan, monseigneur,était, en ce temps-là, riche à faire envie aux souverainseux-mêmes…

Elle baissa la voix et son regard s’assombritpendant qu’elle poursuivait :

– Qui sait maintenant si Rohan auralongtemps encore un toit pour abriter sa tête sexagénaire ?…Ne m’interrompez pas, monseigneur, car il faut que j’achéve !La puissance de Rohan, ses manoirs, ses vassaux, sa richesse, quilui a pris tout cela, sinon la France ! La France,répéta-t-elle en relevant son beau front irrité, la France quivient chez nous vivre de notre vie et se désaltérer de notresang !… Monseigneur, Rohan n’a plus rien sur la terre que sonépée ; vous êtes le fils du roi de France : Rohan a prisson épée et vous cherche pour se venger !

– Le roi, mon père, a d’autres fils,murmura le comte de Toulouse ; en me tuant, Rohan croit-ilassassiner la France ?

– Rohan n’assassine pas,monseigneur ! s’écria Valentine répondant seulement à cedernier mot. Je puis vous dire ce que Rohan compte faire, car j’aisurpris le secret de ses nuits sans sommeil et j’ai entendu laconfession qu’il croyait faire à Dieu seul. Des gens que vousregardez peut-être comme vos amis ont dénoncé à Rohan votre desseinde donner bal et collation ce soir au carrefour de Mi-Forêt, quiétait, hier encore sur notre domaine. Il y a là une pauvre chapelleruinée où reste debout une image de la Vierge, ornée de couronnestressées par mes mains. Ce sont nos pères qui ont fondé cettechapelle : Rohan va s’y rendre et s’agenouiller devant sainteMarie ; il attendra l’heure où le fils de son ennemitout-puissant, après avoir bu la dernière coupe, donnera le signalde la danse. Alors il s’avancera au milieu de vos gentilshommes quitous portent l’épée, et lui, vieillard, seul contre cette foule dejeunes gens, il élèvera la voix pour appeler le gouverneur deBretagne au combat à outrance… N’est-ce pas, monseigneur, que cecine peut point passer pour un assassinat ?

Le prince avait écouté mademoiselle de Rohansans l’interrompre. Son regard fixé sur elle exprimait une graveadmiration. Cette fière éloquence l’émerveillait et le subjuguait.Il étendit la main et montra la devise qui entourait l’écusson deBretagne.

– La mort plutôt qu’unetache ! prononça-t-il tout bas.

– La mort ? répéta Valentine avecamertume, car le fils du roi de France ne pouvait répondre à cedéfi extravagant qu’avec l’épée de ses serviteurs, nous savonscela.

Elle crut rêver quand elle entendit le comtede Toulouse lui répondre :

– Vous vous trompez, mademoiselle :Rohan était à la croisade avec les aïeux du roi ; nous sommescousins par Dreux et Valois… Rohan et Bourbon peuvent croiserl’épée.

– On m’avait bien dit que vous étiez unchevalier, monseigneur ! murmura Valentine émue. Veuillez mepardonner, je viens de parler trop haut ; j’ai eu tortd’oublier un instant mon rôle de suppliante. J’aurais dû m’humilierà vos pieds, puisque je suis faible et que vous avez la puissance,et ne vous dire qu’un mot les mains jointes, le front courbé :Sauvez mon père !

Elle s’était levée à demi et le comte deToulouse n’eut que le temps de saisir ses deux mains pourl’empêcher de fléchir les genoux.

À ce moment, sur la terrasse, au dehors, uneombre passa devant la dernière fenêtre du salon ; le jourbaissait rapidement et les tourelles de l’Ouest faisaient écran auxlueurs du crépuscule du soir.

L’ombre disparut un instant, puis passa devantla seconde fenêtre, et bientôt, si Valentine et le prince avaientpris garde, ils eussent pu reconnaître aux vitraux de la troisièmecroisée, qui formait porte sur la terrasse, la figure inquiète etcurieuse de maître Alain Polduc.

Ce modèle des intendants et des cousins avaitl’air mortellement désappointé. Il errait les mains derrière ledos, le long de la façade, et, ne se doutant de rien, il allaittourner la clé du salon, lorsqu’il aperçut à quelques pas de lui lecomte de Toulouse et Valentine, à travers les carreaux.L’étonnement le fit reculer, puis il se rapprocha, mais en rampant,cette fois, de la quatrième croisée au-devant de laquelle ilaperçut la petite Marie couchée dans le berceau de Rohan.

– Oh oh ! grommela-t-il, je nem’étonne plus si nous n’avons pas trouvé Son Altesse Sérénissime àla croix de Mi-Forêt ! Il s’agit de changer lestement nosbatteries !… Mais l’enfant ? Pourquoi l’enfant est-ilici ?

Il se gratta le front et ajouta d’un airsoucieux :

– Quand on a le malheur d’avoir une femmepour adversaire, on ne sait jamais à quoi s’en tenir !…Ah ! comme c’était bien plus aisé avec mon beau cousinCésar !

Valentine continuait dans le salon :

– Laissez-moi réparer ma faute et plaiderprès de vous la cause de mon père, monseigneur. Il a cruellementsouffert. La raison chancelle parfois sous ce double fardeau de lavieillesse et du malheur ; les mauvais conseils exaltent larancune, enveniment la haine. Rohan a été bien près autrefoisd’abjurer son erreur. La femme de Rohan était catholique, son filsaussi ; sa fille est catholique…

– Dieu soit loué ! dit Toulousevivement.

– Presque tous ses serviteurs, poursuivitValentine, sont rentrés dans le sein de l’Église ; Rohan les alaissés libres, mais lui regarderait comme un déshonneur suprêmed’abandonner sa foi proscrite. Hier seulement, la nouvelle de larévocation de l’édit de Nantes est arrivée jusqu’à Rohan. Il nesait pas comme moi que vous avez mis jusqu’ici votre clémence entrelui et les exécuteurs de la loi ; en apprenant qu’il devaitopter entre sa foi et sa patrie, il s’est écrié : – C’est ledernier coup ! Rohan va tomber, mais il tombera vengé !…Et il a pris ses armes, trop lourdes pour son bras tremblant…

Elle s’arrêta interdite parce que le regard ducomte de Toulouse était sur elle et la blessait.

– Prince, murmura-t-elle, je ne sauraisavoir honte de ce que j’ai fait. Je suis sous la protection devotre honneur.

Toulouse fut quelque temps avant de répondre,puis il dit :

– Je ne veux vous parler en ce moment quede mon respect sans bornes. Soyez remerciée, mademoiselle, etcroyez que nul danger ne menace votre père.

– Vous êtes généreux, balbutia Valentine,et ma reconnaissance durera autant que ma vie !

– Mademoiselle, répliqua le comte deToulouse avec une courtoisie douce, mais ferme, je ne veux pas devotre reconnaissance.

Maître Alain Polduc venait de quitter sonposte derrière la croisée. Il descendit quatre à quatre les marchesdu perron. Son plan était tracé.

– Yaumy est un messager sûr, pensait-ilen hâtant le trot de ses courtes jambes, etM. de Feydeau, qui doit avoir ma lettre depuis plus d’unedemi-heure, a sans doute fait le nécessaire… allons à Saint-Maugond’abord ! ensuite à Rohan ! après quoi, aux soldats duroi !… Vertubieu ! si la vieille maison de mon cousin necroule pas du coup, on pourra dire qu’elle était solidementbâtie !

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