Le Cas du Docteur Plemen

Chapitre 6LA BELLE MADAME GOULD-PARKER

Lecolonel Gould-Parker était, en effet, à la veille de quitter laFrance. Son séjour à Paris, comme attaché militaire à la légationdes États-Unis, n’avait été qu’une étape pour une mission lointaineet des plus importantes. Il venait d’être chargé par songouvernement de visiter les établissements militaires du Japon etdu nord de la Chine. Il devait également étudier certains pointsdes environs du détroit de Behring.

Le mari de la belle Jenny Panton avait eu toutd’abord la pensée de refuser cette inspection, qui devait durerplus d’une année, car il ne pouvait songer à emmener sa femme aveclui ; mais l’ambition, l’amour de son métier, son patriotismeet aussi la peur d’être ridicule avaient fait taire ses sentimentsjaloux, et il s’était décidé, ainsi que Deblain l’avait affirmé àPlemen, à laisser la colonelle à Paris, non sans avoir fait jurer àson beau-frère et à sa belle-sœur de ne jamais la perdre devue.

Son départ devait s’effectuer à la fin du moisd’août, précisément à l’époque où Mme Deblainrentrerait à Vermel ou plutôt à la Malle, pour y demeurer jusqu’àla fin de la belle saison.

Il avait été convenu que Jenny resterait à lacampagne avec Rhéa jusqu’à l’hiver, – pour l’époux inquiet, cestrois mois passés loin des séductions parisiennes, c’était autantde gagné – et qu’ensuite les deux sœurs se verraient souvent, soiten province, soit à Paris.

Le terrible Yankee ne se doutait guère que lavie était aussi mondaine et peut-être plus dangereuse encore chezsa belle-sœur que partout ailleurs. À Paris, quoi qu’on en dise etmalgré tout ce qu’on suppose, la vertu des femmes court moins dedangers que dans les isolements de certaines petites villes.

D’abord, à Paris, la femme est davantage surses gardes ; elle sait qu’elle peut avoir affaire à cesaudacieux que se plaît à favoriser la fortune. De plus, si elle ade nombreuses relations, si elle reçoit et va beaucoup dans lemonde, le temps lui manque pour faillir, du moins dans desconditions brutales et par trop honteuses.

Est-ce que les couturières, les modistes, lesapparitions obligatoires au Bois, dans les églises, aux fêtes decharité, – la Parisienne fait marcher tout cela de front – luipermettent de passer par les phases d’un amour romanesque,d’écrire, de donner des rendez-vous, et surtout de s’yrendre ?

Les femmes qui tombent, à Paris, dans cetteexistence de fièvre, sont le plus souvent celles dont la vertu n’ajamais été que chancelante. Les autres y sont défendues par lafréquence même des dangers et les fatigues du plaisir.

En province, c’est l’opposé : la ténacitédes soupirants, les lectures, la solitude et le vide de l’espritcombattent contre l’honneur conjugal. Telle femme que huit mois detourbillon parisien n’ont point troublée pense à mal pendant lesquatre mois de villégiature qu’elle passe loin de son milieubruyant accoutumé.

Mais ni Mme Deblain ni sa sœurne paraissaient avoir rien de semblable à craindre, puisqu’ellesavaient, pour ainsi dire, transporté Paris à Vermel.

Quoi qu’il en fût, le colonel, qui, sansdoute, n’était pas de cet avis, ne partit qu’à demi rassuré, et safemme en eut bientôt la preuve, en recevant de lui, datées de Suez,de la Pointe-de-Galles et de Singapour, points de relâche dupaquebot qui le conduisait au Japon, de longues lettres danslesquelles il ne lui parlait, sur un ton de menace, que de laconduite obligatoire pour une épouse honnête dont le mari est auloin.

Rhéa, à laquelle Jenny communiquait cettecorrespondance, en riait comme une folle, etMme Gould-Parker, qui, d’ailleurs peut-être, nerêvait aucune aventure, oubliait bientôt les lettres farouches deson époux pour n’être qu’à l’existence folle qu’elle partageaitavec sa sœur et ses amies.

Le fameux théâtre était construit. FélixBarthey en terminait les décors avec une activité qui ne s’arrêtaitpas.

Lorsqu’elles n’étaient pas à Paris, en villeou à la chasse, les deux filles d’Elias Panton ne quittaient pourainsi dire pas le grand atelier du peintre, – deux serres qu’onavait débarrassées de leurs plantes – où il brossait, effaçait etrefaisait, au gré de la fantaisie des jeunes femmes, au milieud’éclats de rire, des allées et venues des visiteurs, dans uneintimité charmante, où l’artiste, superbe dans son costume demolleton blanc, moucheté ça et là par les couleurs, comme un habitd’arlequin, oubliait complètement ses travaux importants deParis.

Le soir, dans le vaste hall de l’habitation, –on était arrivé à la fin de l’automne – Félix Barthey distribuaitet expliquait les rôles des pièces qu’on devait jouer pendantl’hiver, et M. Deblain était enchanté du bonheur de sa femme,car l’excellent homme, que ses affaires retenaient toute la journéeà Vermel, n’apparaissait jamais à la Malle, sauf le dimanche, qu’àl’heure du dîner.

Plemen, au contraire, venait rarement à lacampagne, malgré les invitations incessantes et pressantes deRaymond.

Il prétextait, pour rester chez lui, du tempsqu’il était forcé de consacrer à un rapport sur les anesthésiques,qu’il destinait à l’Académie de médecine et sur lequel il comptaitpour faire un pas de plus vers l’illustre Société. Car le savantdocteur n’ambitionnait pas moins d’être un des célèbres dans saprofession que de devenir un homme politique, et quand ilapparaissait chez son ami, c’était le plus souvent pour critiquerce qui s’y passait, si gracieuses que se montrassent envers luiRhéa et sa sœur. Ensuite il rentrait en ville, plus sombre encorequ’il n’en était parti.

Deblain, qui avait conservé pour Erik la mêmeamitié qu’autrefois, ne comprenait rien à ces changements decaractère dont il était bien forcé de s’apercevoir ; mais, àcent lieues de supposer qu’il fût amoureux de sa femme, il croyaitqu’il lui en voulait de s’être affranchi de sa domination pour secourber sous une autre, qu’il s’ennuyait de vivre seul et détestaitl’existence plus sérieuse qu’il était obligé de mener, n’ayant plusle compagnon de plaisir, le complice de jadis, avec qui il oubliaitsi volontiers à la Malle et surtout à Paris sa gravitéprofessionnelle.

Le brave cœur se trompait, nous le savons.

Ce qui assombrissait le docteur, c’était sapassion croissante pour Rhéa et la jalousie qu’il éprouvait de sonintimité avec Félix Barthey.

Il était persuadé que le peintre faisait lacour à Mme Deblain ; il l’entendait d’ailleursinsinuer par les malveillants dont le séjour prolongé de ceParisien à la Malle avait éveillé les soupçons. De plus, il luiparaissait impossible, en raison du peu de foi qu’il avait engénéral dans la vertu des femmes, que cet artiste, gai, brillantcavalier, entreprenant, n’eût pas promptement raison de cetteAméricaine légère et coquette, qui ne pouvait aimer son mari.

Il était alors furieux de l’aveuglement deRaymond, qu’il eût trouvé trop clairvoyant, au contraire, s’ilavait été, lui, le seul soupirant à craindre. Cependant, il lesentait bien, il ne pouvait ni devenir délateur ni jouer le rôle deCaton, sans se faire rire au nez ou risquer de se démasquer.

Il arriva alors que, ne pouvant plus y tenir,il résolut d’avoir avec la sœur de Jenny une explicationdécisive.

L’occasion lui en fut bientôt offerte.

On était à la fin d’octobre,Mme Gould-Parker était retournée pour quelquessemaines à Paris, et sa sœur avait repris ses quartiers d’hiver àVermel, mais pour aller tous les jours à la Malle, où Félix Bartheyterminait le rideau du théâtre. L’inauguration de la fameuse salleétait fixée aux fêtes de Noël.

Mme Deblain voulait, ainsi quecela se fait en Angleterre, donner des fêtes à la campagne pendantl’hiver, et toutes ses amies applaudissaient des deux mains à cettenouveauté de grand ton.

La jeune femme était donc constamment sur laroute du château. Souvent elle y déjeunait, pour ne revenir enville qu’à l’heure du dîner, avec celui qu’elle appelaitfamilièrement « son grand artiste ».

Un matin, Plemen entra chez son ami, au momentoù Rhéa, qui venait de monter dans son phaéton, recevait les guidesdes mains de son valet de pied, car elle conduisait elle-même.

Son mari, toujours attentionné, lui faisaitmille recommandations de prudence.

– Comment, vous, docteur ? fit-elleavec un sourire en apercevant son voisin, qu’elle n’avait pas vudepuis plusieurs jours. À pareille heure ! Quelle bonnefortune ?

– Tout simplement, chère madame, réponditErik en serrant la main que Raymond lui tendait, parce que mesmalades et mon cours me laissent aujourd’hui un peu de liberté.

– Alors accompagnez-moi à la Malle. Vousverrez mon théâtre.

Mme Deblain allait au-devantdu désir de Plemen de se trouver seul avec elle.

– Voyons, sois aimable une fois parhasard ! Il fait beau ; ce sera pour toi une promenadecharmante, dit Raymond. De plus, je serai ravi d’avoir ton opinionsur ce que ma femme appelle sa superbe salle de spectacle.

– Soit ! fit Erik, en se demandantsi vraiment son ami n’était point un époux par trop prédestiné.

Et comme Rhéa s’était hâtée de lui faire placeà sa gauche, le docteur monta en voiture.

Le valet de pied sauta sur son siège et lajeune femme, saluant coquettement du fouet son mari, rendit lesmains à son attelage, qui sortit en steppant de la cour del’hôtel.

Cinq minutes après, le phaéton roulait sur lagrande route du château.

Tout en maintenant d’une main ferme seschevaux que le grand air excitait, la charmante Américaine causaitavec son entrain accoutumé ; elle faisait part à son compagnonde ses grands projets de soirées théâtrales ; elle racontaitles surprises qu’elle réservait à ses invités, qui viendraient nonseulement de Vermel, mais même de Paris. Elle se faisait une joiede la fureur de ces idiotes de bourgeoises et de ces ménages depetits magistrats hypocrites et puritains par nécessité, tels queles Lachaussée, Babou et tant d’autres, lorsqu’ils sauraientqu’elle recevait aussi bien les familles de la grande industrie quebon nombre de femmes de la plus vieille aristocratie du pays.

En effet, Mme Deblain avaitfini par séduire toute la haute société de Vermel par son élégance,sa beauté, sa conduite irréprochable, malgré ses allures mondaines,et son inépuisable charité pour les pauvres.

Plemen l’écoutait, ne prenant la parole à sontour que pour l’approuver, un peu machinalement et par galanterie.C’était de tout autre chose qu’il avait projet de l’entretenir.

Malheureusement il avait compté sans levoisinage de ce domestique, qui, de son siège, pouvait toutentendre, et il remettait à un moment plus opportun l’explicationqu’il était décidé à demander à la femme de son ami.

Rhéa ne lui avait jamais paru plus séduisante.Il voyait de profil son visage de camée et sa poitrine quedessinait harmonieusement sa veste de velours grenat, garnie derenard bleu.

Bien campée sur un haut coussin, elle ledominait. Le teint animé, les lèvres d’un rouge vif, des frisons deses cheveux noirs s’échappant çà et là de sa toque de loutre, lesbras gracieusement étendus par l’effort qu’elle était obligée defaire pour maintenir son attelage de ses petites mains nerveuses,mouvement qui rejetait en avant son buste, elle était vraimenttroublante.

Erik s’enivrait de son contact et de sa vue,et quelque hâte qu’il eût de se trouver seul avec elle, il luisembla que quelques minutes seulement s’étaient écoulées depuis sondépart de Vermel, lorsque la voiture, après avoir franchi la grillede la Malle, s’arrêta devant le perron du château. Le valet de piedétait déjà devant les chevaux et Mme Deblain àterre que Plemen demeurait encore sous le charme.

– Eh bien ! docteur, vous ne venezpas, dit Rhéa, en gravissant lestement l’escalier de marbre.

Au lieu de faire le tour de la maison pourgagner le théâtre, au fond du jardin, elle allait traverser legrand hall, qui, coupant le rez-de-chaussée en deux parties,mettait en communication les deux façades de l’habitation.

Fermé de chaque côté par des vestibules àgrandes doubles portes vitrées, ce hall formait ainsi un vastesalon, où il ne régnait, en cette saison, qu’un demi-jour, même enplein midi.

Mme Deblain venait d’y entrerlorsque le docteur la rejoignit.

Ils étaient seuls : le valet de piedaidait le palefrenier à dételer et le concierge, après avoirrefermé la grille, était rentré dans sa loge. La cuisinière etautres domestiques demeurés à la Malle pour le service de FélixBarthey et de ses aides habitaient le sous-sol. Quant au peintre,il était au travail, dans le théâtre, avec ses deux brosseurs.

– Ce monsieur Barthey doit vous fairepayer fort cher tous ses barbouillages, dit soudain Plemen à lajeune femme, en l’arrêtant doucement par le bras.

– Oh ! barbouillages, répondit enriant l’Américaine ; comme vous y allez ! Mon peintre estau contraire un très grand artiste ! C’est ravissant ;vous allez voir !

– Raison de plus pour que le prix de sestravaux soit fort élevé.

– Vous vous trompez :M. Barthey fait tout cela par amitié pour nous. Notre théâtreest devenu le sien.

– C’est par simple amitié qu’il délaissedepuis plusieurs mois ses occupations de Paris, sesrelations ?

– Absolument !

– Je n’en crois rien.

– Pour quel motif, alors ?

La voix de Mme Deblain étaitun peu inquiète. Elle avait fait un pas en avant, mais Erik, dontelle ne voyait point la pâleur, l’arrêta de nouveau, en luirépondant :

– Parce qu’il vous aime !

– M. Barthey ? s’écria-t-elle.Mon cher ami, vous êtes fou !

– Oui, je suis fou, fou d’amour et dejalousie ! Ah ! pardonnez-moi de vous dire cela aussibrusquement, mais il y a six mois que ce secret m’étouffe. Je vousaime et votre intimité avec cet homme me torture.

Plemen avait saisi la main de Rhéa et lasentait trembler dans la sienne. Il craignait que ce ne fût depeur, car elle gardait le silence et tentait d’échapper à sonétreinte.

– Pour qu’un homme tel que moi,reprit-il, en arrive à un semblable aveu avec une femme telle quevous, ne comprenez-vous pas qu’il faut que son amour soit plus fortque sa volonté ? Avant votre présence à Vermel, je n’avaisvécu que pour le travail et l’ambition. Ah ! j’étais loin deme douter qu’un sentiment aussi puissant que celui que vousm’inspirez pût jamais s’emparer de tout mon être. Moi, le chercheurinfatigable, le savant, comme vous m’appelez ; le sceptique,l’invulnérable, ainsi que je me croyais être, j’aime, j’aime à enperdre la raison. Et j’aime une femme dont le corps appartient à unmaître et le cœur à un autre que moi !

– Ah ! cela n’est pas, je vous lejure, répondit-elle enfin, en recouvrant sa liberté par un brusquemouvement en arrière.

– Si M. Barthey n’est pas votreamant, il est donc celui de votre sœur, fit brutalement Erik.

Mme Deblain jeta un crid’horreur et, revenant à Plemen, lui prit elle-même les mains, enlui demandant, avec un accent rempli d’épouvante :

– Qui ose dire cela ? Vous ?Oh ! non, n’est-ce pas, vous ne le croyez point ? Vousn’avez jamais entendu accuser Jenny ? Vous ne pensez donc pasau danger que lui ferait courir une pareille calomnie, si elle serépandait ! Mais son mari la tuerait sur un simplesoupçon ! Pauvre petite sœur ! Voyons, mon ami, à votretour, répondez-moi ! Dites-moi que personne ne doute del’irréprochable conduite de Mme Gould-Parker !Ah ! cela est horrible !

Les beaux yeux de Rhéa se remplissaient delarmes et sa voix était entrecoupée par des sanglots.

Ne comprenant rien à une émotion aussiviolente, Plemen gardait le silence.

– Rassurez-moi, je vous en conjure,répéta Mme Deblain, en mettant avec abandon sesdeux mains sur les épaules du docteur. Jamais, n’est-ce pas, on n’adit devant vous que Jenny trompait son mari ?

– Non, personne n’a jamais tenu unsemblable propos, se décida à répondre Erik, qui frémissait aucontact de la jeune femme, et jamais non plus, je le crois,personne ne l’a pensé. C’est plutôt vous qu’on a soupçonnée… qu’onsoupçonne !

– Moi ?… Oh ! moi, ça m’estégal !

Elle avait jeté ces mots dans un éclat de rirenerveux.

– Comment ! cela vous estindifférent, fit-il, en lui saisissant les deux poignets. Mais, àmoi, à moi qui vous aime !… J’avais donc raison !

– Vous n’avez pas plus raison que nul deceux qui osent soupçonner ma sœur. Tenez, causons comme de bonsamis. Est-ce que vous croyez que je ne me suis pas aperçue del’affection que vous avez pour moi ?

– De l’affection !

– Non, de l’amour, soit ! Les femmesvoient toujours ces choses-là ! Eh bien ! si vous ne vousétiez pas éloigné de nous comme un sauvage ; si vous étiezresté des nôtres comme vous le faisiez jadis ; si vous aviezété de nos fêtes, de nos réunions, de nos travaux, vous auriez bienvu qu’il n’existe entre M. Barthey et moi qu’une bonnecamaraderie, née du même caractère et des mêmes goûts. Est-ce quevous croyez que, si j’aimais mon grand peintre, je serais aussifamilière avec lui ! Vous ne nous connaissez donc pas, nousautres filles d’Ève ? Est-ce que ce n’est pas toujours pourceux qui nous sont chers que nous nous mettons en public un masqued’indifférence sur le visage !

– S’il en était ainsi, je pourrais croireque c’est moi que vous aimez, car il vous serait difficile defaire, à qui que ce fût, un accueil plus glacial qu’est, depuislongtemps, le vôtre pour moi !

On ne saurait rendre l’amertume ironique aveclaquelle le médecin avait prononcé ces mots.

– Vous vous trompez encore, reprit desuite Mme Deblain, redevenant maîtresse d’elle-mêmeet à qui rien n’échappait ; je ne veux ni ne dois vous aimer,et jamais je ne trahirai la confiance ni ne souillerai le nom decelui qui est votre ami et mon époux ; mais je n’hésite pas àvous dire, que si, jeune fille et libre, je vous avais rencontré,nul autre homme que vous n’aurait fait battre mon cœur.

– Rhéa, ma chère Rhéa ! s’écriaErik, ivre de joie et tentant de la prendre dans ses bras.

– Ah ! pardon, fit-elle en échappantà cet enlacement ; si je vous fais cet aveu, c’est que je mesens de force à me défendre, c’est parce que je veux vous calmer,faire taire votre jalousie et demeurer votre amie. Levoulez-vous ?

Elle lui tendait affectueusement la main.

Il la prit dans la sienne et la couvrit debaisers, sans mot dire. Il était dompté !

– Là, c’est bien ! termina-t-elleavec un adorable sourire. Maintenant, votre bras ; allonsvisiter mon théâtre et complimenter Barthey !

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