LE MIROIR DU MORT Agatha Christie

— À moins, comme vous le suggériez, qu’il ne s’agisse plus ou moins d’un accident, il serait quand même surprenant qu’il se soit laissé aller à tuer ainsi la poule aux œufs d’or.

— Un accident ? Ce n’était pas un accident. Il a perdu son sang-froid, il a vu rouge et il a tiré.

— Vous pensez que cela s’est passé comme ça ?

— Oui. C’est un meurtre… un meurtre ! ajouta-t-elle avec véhémence.

Poirot prit un ton grave :

— Ce n’est pas moi qui prétendrai le contraire, mademoiselle.

— Quelles cigarettes fumait Mrs Allen ? demanda Japp.

— Des cigarettes ordinaires. Il y en a quelques-unes dans cette boîte.

Japp ouvrit la boîte en question, en sortit une et hocha la tête. Puis il la glissa dans sa poche.

— Et vous, mademoiselle ? demanda Poirot.

— Les mêmes.

— Vous ne fumez jamais de tabac turc.

— Jamais.

— Mrs Allen non plus ?

— Non. Elle n’aimait pas ça.

— Et Mr Laverton-West ? demanda Poirot. Que fume-t-il ?

— Quelle importance, ce qu’il fume ? Vous n’allez tout de même pas prétendre que c’est lui qui l’a tuée ?

Poirot haussa les épaules.

— Ce ne serait pas la première fois qu’un homme tuerait la femme qu’il aime, mademoiselle.

Jane secoua la tête avec impatience :

— Charles serait incapable de tuer qui que ce soit. Il est bien trop prudent pour ça.

— Précisément, mademoiselle : ce sont les hommes les plus prudents qui commettent les meurtres les plus habiles.

Elle le regarda avec attention :

— Mais pas pour le motif que vous venez d’énoncer, monsieur Poirot.

Il inclina la tête :

— Non. C’est juste.

Japp se leva :

— Bon. Je ne vois pas ce que je peux faire de plus ici. J’aimerais jeter un dernier coup d’œil dans la maison.

— Pour le cas où l’argent se trouverait caché quelque part ? Allez-y, regardez où bon vous semble. Dans ma chambre aussi, bien qu’il y ait peu de chances pour que Barbara l’ait mis là.

La fouille de Japp fut rapide, mais efficace. Le salon lui livra tous ses secrets en quelques minutes. Il monta ensuite au premier. Assise sur l’accoudoir de son fauteuil, sourcils froncés, Jane Plenderleith fumait une cigarette en regardant le feu. Poirot l’observait.

Au bout de quelques minutes, il lui demanda d’un ton égal :

— Savez-vous si Mr Laverton-West est à Londres en ce moment ?

— Je n’en sais rien du tout. Je pense plutôt qu’il est chez lui, dans le Hampshire. J’aurais dû lui télégraphier. Quelle horreur ! J’ai oublié.

— Quand survient une catastrophe, mademoiselle, on ne saurait penser à tout. Et puis les mauvaises nouvelles peuvent attendre. On ne les apprend toujours que trop tôt.

— Oui, c’est vrai, répondit-elle d’un air absent.

On entendait les pas de Japp, qui descendait l’escalier. Jane alla à sa rencontre :

— Alors ?

Japp secoua la tête :

— Rien. Je viens de fouiller toute la maison. Oh, je ne ferais pas mal de jeter aussi un coup d’œil dans ce cagibi sous l’escalier.

Il saisit la poignée et tira.

— Il est fermé à clef, dit Jane Plenderleith.

Quelque chose, dans sa voix, éveilla l’attention des deux hommes.

— Oui, fit Japp sans s’énerver. Je le vois bien, qu’il est fermé à clef. Où est-elle, cette clef ?

La jeune femme semblait pétrifiée :

— Je… je ne sais pas très bien où elle est.

Japp lui décocha un coup d’œil. Puis il reprit, résolument courtois et désinvolte :

— Ça, par exemple, c’est trop bête ! Je m’en voudrais d’abîmer le bois en le forçant. Je vais envoyer Jameson chercher un assortiment de clefs.

Avec raideur, elle fit un pas en avant :

— Oh, attendez une minute. Elle est peut-être…

Elle retourna dans le salon et revint un instant plus tard, une clef de bonne taille à la main.

— Nous le gardons fermé parce que les parapluies ont une fâcheuse tendance à disparaître, expliqua-t-elle.

— Sage précaution, approuva Japp, jovial, en prenant la clef. Il fit jouer la serrure et la porte s’ouvrit. Il faisait noir, dans le cagibi. Japp balada sa lampe de poche à l’intérieur.

Il n’y avait pas grand-chose, là-dedans. Trois parapluies, dont un cassé, quatre cannes de marche, un jeu de clubs de golf, deux raquettes de tennis, un tapis soigneusement roulé et quelques coussins à divers stades de dégradation. Et, au sommet de ceux-ci, une élégante mallette.

Comme Japp s’en emparait, Jane se précipita :

— C’est à moi. Je… je l’avais avec moi ce matin. Il ne peut rien y avoir dedans.

— Autant s’en assurer, dit Japp dont la belle jovialité ne faisait que croître.

La mallette fut ouverte. Elle était garnie de brosses à manche de chagrin et de flacons de toilette. Il y avait aussi deux magazines, un point c’est tout.

Japp étudia la doublure avec un soin méticuleux. Lorsqu’il rabattit enfin le couvercle pour se livrer à un examen superficiel des coussins, la jeune femme poussa un soupir de soulagement audible.

Il n’y avait rien d’autre dans le cagibi. Japp en eut vite terminé.

Il referma la porte et rendit la clef à Jane Plenderleith :

— Bien. On en a assez vu comme ça. Pouvez-vous me donner l’adresse de Mr Laverton-West ?

— Farlescombe Hall, Little Ledbury, Hampshire.

— Merci, miss Plenderleith. Ce sera tout pour le moment. Je repasserai peut-être plus tard. À propos, motus et bouche cousue. Pour tout le monde, nous nous en tenons au suicide.

— Bien sûr. Je comprends.

Elle leur serra la main.

Comme ils s’éloignaient, Japp explosa :

— Que diable y avait-il dans ce cagibi ? Parce qu’il y avait bel et bien quelque chose.

— En effet, il y avait quelque chose.

— Dix contre un que ça avait à voir avec la mallette ! Mais, en triple andouille que je suis, je n’ai pas été fichu de mettre le doigt dessus. J’ai regardé dans les flacons, j’ai tâté la doublure… bon dieu de bois, qu’est-ce que ça pouvait bien être ?

Songeur, Poirot se contenta de dodeliner de la tête.

— Il n’y a pas à tortiller, cette fille est impliquée dans l’histoire, poursuivit Japp. Elle est revenue avec cette mallette ce matin ? Jamais de la vie ! Vous avez remarqué qu’il y avait dedans deux magazines ?

— Oui.

— Eh bien, l’un des deux remontait à juillet dernier !

7

En arrivant chez Poirot le lendemain, Japp jeta son chapeau sur la table d’un air écœuré et se laissa tomber dans un fauteuil.

— Avec tout ça, elle est hors de cause, grommela-t-il.

— Qui est hors de cause ?

— Plenderleith. Elle a joué au bridge jusqu’à minuit. Ses hôtes, un invité – capitaine de frégate – et deux domestiques sont prêts à le jurer. Pas de doute, il faut renoncer à l’idée qu’elle aurait pu tremper là-dedans. N’empêche, j’aimerais bien savoir pourquoi cette mallette l’a rendue hystérique. C’est dans vos cordes, Poirot. Vous adorez tirer au clair ce genre de broutilles qui ne riment à rien. « Le Mystère de la Mallette dans le Placard ». En voilà, un titre prometteur !

— Je peux vous en suggérer un autre : « Le Mystère de l’Odeur de Cigarette ».

— Un peu lourdaud, comme titre. L’odeur, hein ? C’est donc ça que vous renifliez quand nous avons examiné le cadavre ? Je vous ai vu… et entendu renifler. Sniff… sniff… sniff. J’ai cru que vous aviez attrapé un rhume.

— Vous vous trompiez du tout au tout.

— J’ai toujours cru qu’il ne s’agissait que des petites cellules grises de votre cerveau, soupira Japp. Ne venez pas me dire que vos cellules nasales sont également supérieures à celles du commun des mortels.

— Non, non, calmez-vous.

— Moi, je n’ai pas senti l’odeur de cigarette, poursuivit Japp, soupçonneux.

— Moi non plus, mon bon ami.

Japp le regarda d’un air de doute. Puis il sortit une cigarette de sa poche :

— Voilà ce que fumait Mrs Allen… des cigarettes ordinaires. Six des mégots qu’on a retrouvés étaient les siens. Les trois autres provenaient de cigarettes turques.

— Exact.

— Votre prodigieux appendice nasal l’a su sans avoir à les regarder, je suppose ?

— Je vous assure que mon nez n’est pour rien dans l’affaire. Mon nez n’a rien remarqué du tout.

— Mais les cellules de votre cerveau, en revanche…

— Ma foi, il y avait certains indices… vous ne pensez pas ?

Japp lui lança un coup d’œil en coin.

— Quoi, par exemple ?

— Eh bien, il manquait quelque chose dans la pièce. Et on y avait aussi ajouté quelque chose, à mon avis… et puis, sur le secrétaire…

— Je l’aurais parié ! Nous allons retomber sur votre maudite plume d’oie ?

— Du tout. La plume d’oie ne joue qu’un rôle minime.

Japp effectua un repli stratégique sur des positions plus sûres :

— Charles Laverton-West doit venir à Scotland Yard dans une demi-heure. Je me suis dit que vous aimeriez être présent.

— J’aimerais beaucoup, en effet.

— Et vous serez content d’apprendre que nous avons retrouvé le major Eustace. Il occupe un petit meublé dans Cromwell Road.

— Parfait !

— Là, nous aurons de quoi faire. Il n’est pas particulièrement aimable, le major Eustace. Après notre entretien avec Laverton-West, nous irons lui rendre visite. Cela vous convient ?

— À merveille !

— Bien. Dans ce cas, allons-y.

À 11 heures et demie, on introduisit Charles Laverton-West dans le bureau de l’inspecteur principal Japp. Japp se leva pour lui serrer la main.

Le parlementaire était un homme de taille moyenne, à la forte personnalité. Rasé de près, il avait la bouche aussi mobile que celle d’un acteur et les yeux légèrement proéminents qui vont souvent de pair avec le talent oratoire.

Il avait belle allure, à la manière discrète des gens bien élevés.

Bien que pâle et ému, il demeurait parfaitement courtois et maître de lui.

Il s’assit, déposa son chapeau et ses gants sur la table et leva les yeux sur Japp.

— Laissez-moi vous dire tout d’abord, Mr Laverton-West, que je comprends très bien à quel point tout ceci doit être douloureux pour vous.

Laverton-West repoussa ces propos du geste :

— Laissons-là mes sentiments. Pouvez-vous me dire, inspecteur, ce qui a poussé ma… Mrs Allen à mettre fin à ses jours ?

— Vous-même ne pouvez-vous pas nous aider dans cette voie ?

— Absolument pas.

— Vous ne vous êtes pas disputés ? Aucune brouille entre vous ?

— Rien de ce genre. Ç’a été pour moi le plus effroyable des chocs.

— Peut-être comprendrez-vous mieux, monsieur, si je vous confie qu’il ne s’agit pas d’un suicide… mais d’un meurtre !

— Un meurtre ? (Les yeux de Charles Laverton-West faillirent lui sortir de la tête 🙂 Vous avez bien dit un meurtre ?

— Tout juste. Maintenant, Mr Laverton-West, voyez-vous qui aurait pu vouloir se débarrasser de Mrs Allen ?

— Non… bien sûr que non…, bredouilla Laverton-West. L’idée même est inimaginable.

— Elle n’a jamais fait allusion à des ennemis ? À quelqu’un qui aurait eu des raisons de lui en vouloir.

— Jamais.

— Saviez-vous qu’elle possédait un revolver ?

— Je n’étais pas au courant.

Il semblait plutôt stupéfait.

— D’après miss Plenderleith, elle l’avait rapporté de l’étranger, il y a quelques années.

— Bien sûr, nous n’avons que la parole de miss Plenderleith. Il est fort possible que Mrs Allen se soit sentie en danger et qu’elle ait gardé ce revolver à portée de la main pour des raisons connues d’elle seule.

Mr Laverton-West s’ébroua. Il avait l’air ahuri, hébété.

— Que pensez-vous de miss Plenderleith, Mr Laverton-West ? Je veux dire : vous paraît-elle quelqu’un d’honnête, en qui l’on peut avoir confiance ?

L’autre réfléchit une minute.

— Je pense, oui… Oui, je dirais que oui.

— Vous ne l’aimez guère, remarqua Japp qui l’observait avec attention.

— Je ne dirais pas ça. Ce n’est pas le type de femme que j’admire. Ces personnes sarcastiques et indépendantes ne me séduisent pas du tout, mais je conviens qu’elle est absolument digne de confiance.

— Hum !…, fit Japp. Connaissez-vous un certain major Eustace ?

— Eustace ? Eustace ? Ah, oui, ce nom me dit quelque chose. Je l’ai rencontré une fois chez Barbara… euh… Mrs Allen. Un individu douteux. C’est ce que j’ai dit à ma… à Mrs Allen. Ce n’est pas le genre de personnage que je l’aurais encouragée à recevoir après notre mariage.

— Et qu’a répondu Mrs Allen ?

— Elle m’a approuvé. Elle avait confiance dans mes jugements. Un homme est meilleur juge d’un autre homme que ne peut l’être une femme. Elle m’a expliqué qu’elle ne pouvait pas se montrer grossière envers quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps… Elle avait particulièrement horreur de passer pour snobinarde ! Évidemment, une fois ma femme, elle aurait découvert que pas mal de ses vieux amis n’étaient pas vraiment… ce que l’on peut rêver de mieux.

— Ce qui revient à dire qu’en vous épousant elle grimpait dans l’échelle sociale ? fit Japp sans se gêner.

Laverton-West leva une main manucurée :

— Non, non, ce n’est pas tout à fait ça. D’ailleurs la mère de Mrs Allen était une lointaine parente de ma propre famille. Sa naissance valait la mienne. Seulement, étant donné ma situation, je dois sélectionner mes amis avec le plus grand soin et aider ma femme à choisir les siens. On se trouve plus ou moins sous les feux de la rampe.

— C’est le cas de le dire, ironisa Japp. Ainsi vous ne pouvez nous aider en rien ?

— En rien. Je ne sais plus où j’en suis. Barbara ! Assassinée ! C’est inimaginable.

— À présent, Mr Laverton-West, pouvez-vous me donner un compte rendu de vos faits et gestes au cours de la soirée du 5 novembre ?

— De mes faits et gestes ? De mes faits et gestes ?

— Simple affaire de routine, expliqua Japp. Nous… euh… sommes bien obligés de poser cette question à tout le monde.

— J’aurais cru qu’un homme dans ma position en serait exempt, déclara Charles Laverton-West avec emphase.

Japp se contenta d’attendre.

— J’étais… laissez-moi réfléchir… Ah, oui, j’étais à la Chambre. Je n’en suis sorti qu’à 10 heures et demie. J’ai été faire un tour sur l’Embankment. Et puis je me suis attardé à regarder les feux d’artifice.

— Rassurant de se dire que, de nos jours, il n’y a plus de conspirations, non ? remarqua Japp en plaisantant.

Laverton-West lui décocha un regard torve.

— Ensuite, je… euh… je suis rentré chez moi à pied.

— Et vous êtes arrivé à Onslow Square – c’est votre adresse à Londres, je crois – à quelle heure ?

— Je ne sais pas au juste.

— 11 heures ? 11 heures et demie ?

— Oui, par là.

— Quelqu’un vous a ouvert ?

— Non, j’ai mes clefs.

— Vous n’avez rencontré personne au cours de votre promenade ?

— Non… euh… vraiment, inspecteur, je suis profondément indigné par les questions que vous me posez.

— Je vous assure qu’il ne s’agit là que de pure routine, Mr Laverton-West. N’y voyez surtout rien de personnel.

Cette précision parut apaiser l’ire du député.

— Si c’est tout…

— Ce sera tout pour l’instant, Mr Laverton-West.

— Vous veillerez à me tenir au courant…

— Cela va de soi, monsieur. À propos, permettez-moi de vous présenter M. Hercule Poirot. Vous avez peut-être entendu parler de lui ?

Mr Laverton-West dévisagea le petit Belge avec curiosité :

— Oui… en effet… Son nom ne m’est pas inconnu.

— Très cher monsieur ! trémola Poirot, forçant soudain sur son côté étranger. Croyez-moi, mon cœur saigne pour vous. Une telle perte ! Quelle douleur vous devez ressentir ! Ah ! mais je n’en dirai pas davantage. J’admire la faculté extraordinaire qu’ont les Anglais de cacher leurs émotions. (Il sortit son étui à cigarettes.) Vous permettez ? Ah, il est vide… Japp ?

Japp tâta ses poches et secoua la tête.

Laverton-West sortit son propre étui et murmura :

— Prenez donc une des miennes, monsieur Poirot.

— Merci… merci, dit ce dernier en se servant.

— Vous avez raison, monsieur Poirot, nous autres Anglais n’aimons guère faire étalage de nos états d’âme. Du flegme avant toute chose ! telle est notre devise.

Il salua les deux hommes et s’en fut.

— Quel m’as-tu-vu ! grommela Japp avec dégoût. Et quel vieux hibou empaillé, par-dessus le marché ! La petite Plenderleith avait raison. N’empêche qu’il est plutôt beau gosse dans son genre – il devrait plaire aux femmes dépourvues de tout sens de l’humour. Et cette cigarette, c’était quoi ?

Poirot la lui tendit en hochant la tête :

— Une égyptienne. Une marque chère.

— Non, ça ne colle pas. Dommage, parce que j’ai rarement entendu un alibi aussi faible ! D’ailleurs, ce n’est même pas un alibi… Voyez-vous, Poirot, je regretterais presque que les rôles n’aient pas été intervertis. Si seulement elle l’avait fait chanter… C’est le type même de la proie idéale – il paierait sans broncher. Tout pour éviter le scandale !

— Mon bon ami, c’est bien joli de reconstruire l’histoire comme vous voudriez qu’elle soit, mais ce n’est pas exactement notre affaire.

— Non, notre affaire, c’est Eustace. J’ai eu quelques renseignements sur lui. C’est vraiment le sale type.

— À propos, avez-vous fait ce que je vous avais suggéré en ce qui concerne miss Plenderleith ?

— Oui. Une seconde, je passe un coup de fil pour savoir où nous en sommes.

Il décrocha.

Après un bref échange téléphonique, il raccrocha et regarda Poirot :

— On a du cœur ou on n’en a pas. Elle est allée jouer au golf. Charmant ! Quand votre meilleure amie vient de se faire assassiner !

Poirot poussa une exclamation.

— Qu’est-ce qui vous arrive ? s’enquit Japp.

Mais Poirot marmonnait entre ses dents :

— Bien sûr… bien sûr… mais naturellement… Quel imbécile je fais… ça sautait aux yeux !

— Arrêtez de bredouiller ! s’emporta Japp. Et filons alpaguer Eustace.

Il fut surpris du sourire radieux qui envahit le visage de Poirot :

— Mais oui… c’est ça… allons en effet l’alpaguer, comme vous dites. Parce que maintenant, voyez-vous, j’ai tout compris… rigoureusement tout !

8

Le major Eustace les reçut avec l’aisance tranquille de l’homme du monde.

Son appartement était petit – simple pied à terre, leur expliqua-t-il. Il leur offrit à boire et, devant leur refus, sortit un étui à cigarettes.

Japp et Poirot acceptèrent tous deux. Et ils échangèrent un bref regard.

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