LE MIROIR DU MORT Agatha Christie

— Vous fumez des turques, à ce que je vois, dit Japp en faisant rouler la sienne entre ses doigts.

— Oui. Désolé, peut-être préférez-vous les anglaises ? Je dois en avoir quelque part.

— Non, non, c’est parfait comme ça.

Japp se pencha vers lui et changea de ton :

— J’imagine que vous devinez, major, ce qui nous amène ?

L’autre secoua la tête, nonchalant. Il était grand, plutôt bel homme, dans un genre assez fruste, bien sûr. Il avait les yeux bouffis – de petits yeux rusés qui démentaient la cordialité de ses manières.

— Non, dit-il, je n’ai aucune idée de ce qui peut inciter la fine fleur des inspecteurs principaux à venir chez moi. C’est en rapport avec ma voiture ?

— Non, votre voiture n’a rien à voir là-dedans. Je me suis laissé dire, major, que vous connaissiez une certaine Barbara Allen.

Le major se carra dans son fauteuil et souffla un nuage de fumée :

— Ah, c’est donc ça ! Évidemment, j’aurais dû deviner. Bien triste affaire.

— Vous êtes au courant ?

— J’ai vu ça hier soir dans les journaux. C’est moche.

— Vous avez connu Mrs Allen aux Indes, je crois.

— Oui, il y a pas mal d’années.

— Connaissiez-vous aussi son mari ?

Il y eut un silence – guère plus d’une fraction de seconde – mais pendant lequel ses yeux porcins jaugèrent les deux hommes.

— Non, répondit-il enfin. Je n’ai jamais rencontré Allen.

— Mais vous avez entendu parler de lui ?

— J’ai entendu dire qu’il filait un mauvais coton. Mais il va de soi que ça n’était qu’une rumeur.

— Mrs Allen ne vous en avait jamais parlé ?

— Elle ne parlait jamais de lui.

— Vous étiez en rapports intimes avec elle.

— Nous étions de vieux amis, voyez-vous, de vieux amis. Mais nous ne nous voyions pas très souvent.

— Mais vous l’avez bel et bien vue ce dernier soir ? Le soir du 5 novembre ?

— Oui, c’est exact.

— Vous êtes même passé chez elle, je crois.

Le major hocha la tête. Une note d’émotion perça dans sa voix.

— Oui, elle m’avait demandé de la conseiller pour certains placements. Évidemment, je vois où vous allez en venir : son état d’esprit, et tout ça. Eh bien, c’est difficile à dire. Elle paraissait dans son état normal… quoi qu’elle m’ait en fait semblé un peu nerveuse.

— Mais elle n’a fait aucune allusion à ce qu’elle avait en tête ?

— Pas la moindre. En fait, quand nous nous sommes dit au revoir, je lui ai promis de lui téléphoner très bientôt pour que nous allions au spectacle ensemble.

— Vous lui avez promis de lui téléphoner ? C’est ça, les derniers mots que vous avez échangés ?

— Oui.

— C’est bizarre. D’après mes renseignements, vous auriez dit quelque chose de très différent.

Eustace changea de couleur.

— Comment voulez-vous que je me souvienne des mots exacts ?

— D’après ce que je sais, vous auriez dit : « Bon, eh bien, pensez-y et faites-moi connaître votre décision. »

— Attendez… Oui, vous devez avoir raison. Mais ce n’est pas tout à fait ça. Je crois que je lui suggérais de me faire savoir quand elle serait libre.

— Ce n’est pas tout à fait la même chose, non ?

Le major Eustace haussa les épaules :

— Écoutez, mon vieux, vous ne pouvez pas espérer de quelqu’un qu’il se rappelle mot pour mot ce qu’il a dit dans n’importe quelle circonstance donnée.

— Et qu’a répondu Mrs Allen ?

— Elle m’a dit qu’elle me passerait un coup de fil. Pour autant que je m’en souvienne.

— Alors vous avez conclu par : « Parfait. À bientôt. »

— Sans doute. Quelque chose dans ce genre-là, en tout cas.

Japp continua, placide :

— Vous venez de dire que Mrs Allen vous avait demandé des conseils à propos de ses placements. Ne vous aurait-elle pas, par hasard, remis la somme de deux cents livres en liquide, à charge pour vous de l’investir ?

Eustace frisa l’apoplexie. Il se pencha vers Japp et gronda :

— Que diable voulez-vous dire par là ?

— L’a-t-elle fait, oui ou non ?

— Ce ne sont pas vos affaires, monsieur l’inspecteur principal.

Japp garda son calme :

— Mrs Allen a sorti de son compte deux cents livres en liquide. Il y avait dans le lot des billets de cinq livres. On peut les retrouver grâce à leurs numéros.

— Et quand bien même elle l’aurait fait ?

— Cet argent, il était destiné à un placement… ou bien c’était le fruit d’un chantage, major Eustace ?

— Votre idée est grotesque. Qu’allez-vous encore inventer après ça ?

Japp prit son ton le plus officiel :

— Je pense, major Eustace, que nous en sommes arrivés au point où je dois vous demander si vous voulez bien m’accompagner à Scotland Yard pour y faire une déposition. Rien ne vous y oblige, bien sûr, et vous pouvez, si vous le désirez, exiger la présence de votre avocat.

— Mon avocat ? Pourquoi diable aurais-je besoin d’un avocat ? Et pourquoi m’informez-vous de mes droits ?

— J’enquête sur les circonstances de la mort de Mrs Allen.

— Bon sang, mon vieux, vous n’imaginez tout de même pas… enfin, c’est absurde ! Écoutez, voilà exactement ce qui s’est passé. J’avais rendez-vous avec Barbara…

— Ça se passait à quelle heure ?

— 9 heures et demie à peu près, je dirais. Nous avons bavardé…

— Et fumé ?

— Oui, et fumé. Vous y voyez quelque chose de répréhensible ? demanda le major d’un ton belliqueux.

— Où a eu lieu cette conversation ?

— Dans le salon. À gauche en entrant. Nous avons bavardé amicalement. Je suis parti un peu avant 10 heures et demie. Je suis resté une minute sur le pas de la porte, le temps que nous échangions les derniers mots.

— Les derniers mots… c’est le cas de le dire, murmura Poirot.

— Qui êtes-vous, vous ? J’aimerais bien le savoir ! s’écria Eustace en se tournant vers lui. Une espèce de fichu métèque, oui ! De quoi vous mêlez-vous ?

— Je suis Hercule Poirot, répondit le petit homme avec dignité.

— Vous pourriez aussi bien être la statue d’Achille ! Comme j’étais en train de le dire, Barbara et moi nous sommes quittés très amicalement. J’ai roulé tout droit jusqu’au Far East Club. J’y suis arrivé à 11 heures moins 25 et je suis monté illico à la salle de jeu. J’y suis resté à jouer au bridge jusqu’à 1 heure et demie du matin. Et maintenant, bourrez-en votre pipe et fumez-la si ça vous chante, comme disent les vrais Anglais.

— Je ne fume pas la pipe, riposta Poirot. C’est néanmoins un bien bel alibi que vous avez là.

— En acier trempé, oui ! Eh bien, mon bon monsieur, demanda-t-il à Japp, êtes-vous satisfait ?

— Vous êtes resté dans le salon pendant tout le temps ?

— Oui.

— Vous n’êtes pas monté dans le boudoir de Mrs Allen ?

— Non, je vous dis. Nous n’avons pas quitté le salon.

Japp l’examina d’un air songeur. Puis il demanda :

— Combien de paires de boutons de manchette possédez-vous ?

— De boutons de manchette ? Mais qu’est-ce que ça a à voir ?

— Vous n’êtes pas obligé de répondre à ma question, bien sûr.

— Y répondre ? Ça ne me gêne pas d’y répondre. Je n’ai rien à cacher. Mais j’exigerai des excuses. Il y a ceux-ci…, dit-il en tendant le bras.

Japp salua l’or et le platine d’un hochement de tête.

— Et ceux-là.

Il alla ouvrir un tiroir et en sortit un petit coffret qu’il mit fort grossièrement sous le nez de Japp.

— Très joli modèle, apprécia l’inspecteur. Je vois qu’il y en a un de cassé : un des émaux a sauté.

— Et alors ?

— Vous ne vous rappelez pas quand c’est arrivé, je suppose ?

— Il y a un jour ou deux, pas plus.

— Seriez-vous étonné d’apprendre que ça s’est passé alors que vous étiez en visite chez Mrs Allen ?

— Pourquoi pas ? Je n’ai jamais nié avoir été chez elle, répliqua le major avec hauteur.

Il continuait à fanfaronner, à jouer le juste courroux, mais ses mains tremblaient.

Japp se pencha sur lui et déclara avec emphase :

— Oui, mais ce morceau de bouton de manchette n’a pas été trouvé dans le salon. Il était en haut, dans le boudoir de Mrs Allen – dans la pièce même où elle a été tuée et où un homme avait fumé les mêmes cigarettes que les vôtres.

Le coup porta. Eustace se renversa dans son fauteuil. Ses yeux s’affolèrent. L’effondrement de la brute et l’apparition du lâche n’étaient pas un joli spectacle.

— Vous n’avez rien contre moi, gémit-il presque. Vous essayez de me faire porter le chapeau… mais vous n’y arriverez pas. J’ai un alibi… je ne suis pas retourné là-bas de la nuit.

Poirot intervint :

— Non, vous n’y êtes pas retourné. À quoi cela eût-il servi ? Car il ne fait guère de doute que Mrs Allen était déjà morte quand vous avez quitté les lieux.

— C’est impossible… impossible… Elle était à la porte, elle m’a parlé… Des gens ont bien dû l’entendre… la voir…

— Ils vous ont entendu lui parler, susurra Poirot. Ils vous ont entendu faire semblant d’écouter sa réponse, puis parler à nouveau… C’est un vieux truc, ça. Les gens peuvent avoir supposé qu’elle était là, mais ils ne l’ont pas vue, pour la bonne raison qu’ils n’ont même pas été capables de dire si elle portait ou non une robe du soir – ni même de se rappeler la couleur de ses vêtements.

— Mon Dieu, ce n’est pas vrai… ce n’est pas vrai…

Il tremblait, maintenant. Il était effondré.

Japp l’observait avec dégoût.

— Je vous demanderai de me suivre, dit-il sèchement.

— Vous m’arrêtez ?

— Nous vous retenons pour complément d’enquête, si vous préférez.

Le silence fut rompu par un long, un frémissant soupir. D’une voix brisée, désespérée, le major Eustace souffla :

— Je suis fichu…

Hercule Poirot se frotta les mains en souriant aux anges. Il avait l’air de beaucoup s’amuser.

9

— Chouette, la façon dont il s’est liquéfié, jugea Japp un peu plus tard en vrai professionnel.

Poirot et lui roulaient dans Brompton Road.

— Il a compris qu’il était grillé, fit Poirot, l’air absent.

— Les charges pleuvent contre lui. Deux ou trois identités différentes, une vilaine affaire de chèque, plus une escroquerie rocambolesque alors qu’il séjournait au Ritz sous le nom de colonel de Bathe. Il a roulé une demi-douzaine de commerçants de Piccadilly. Nous le retenons sous cette inculpation en attendant d’avoir tiré notre affaire au clair. Au fait, que cache cette soudaine frénésie de campagne, mon vieux ?

— Mon bon ami, une affaire, ça se clôt dans les règles. Rien ne doit demeurer inexpliqué. J’essaie de résoudre l’énigme que vous me suggériez : « Le Mystère de la Mallette Volatilisée ».

— Moi, je l’avais appelée « Le Mystère de la Mallette dans le Placard ». Elle ne s’est jamais volatilisée, que je sache !

— Patientez un peu, mon bon ami.

La voiture s’engagea dans les Mews. Devant la porte du n°14, Jane Plenderleith descendait juste d’une petite Austin Seven. Elle était en tenue de golf.

Elle les regarda tous les deux, puis sortit une clef et ouvrit la porte.

— Entrez, voulez-vous ?

Elle les précéda. Japp la suivit dans le salon pendant que Poirot s’attardait dans le vestibule, marmonnant :

— Ah, que c’est agaçant !… Ah, comme c’est difficile de s’extirper de ces manches !

Il les rejoignit bientôt dans le salon, sans son pardessus et tandis que Japp souriait sous sa moustache. Le digne inspecteur avait entendu le léger grincement de la porte du cagibi. Il jeta à Poirot un coup d’œil interrogateur et celui-ci lui répondit par un imperceptible signe de tête.

— Nous ne vous retiendrons pas, miss Plenderleith, dit vivement Japp. Nous sommes juste venus vous demander le nom du notaire de Mrs Allen.

— Son notaire ? répéta Jane en secouant la tête. Je ne sais même pas si elle en avait un.

— Pourtant, lorsque vous avez emménagé ici toutes les deux, il a bien fallu que quelqu’un rédige un contrat, non ?

— Non, pourquoi ? C’est moi qui ai loué la maison. Le bail est à mon nom. Barbara me payait la moitié du loyer. Tout se faisait à l’amiable.

— Je comprends. Bon, tant pis, nous n’avons plus rien à faire ici.

— Désolée de ne pouvoir vous être utile.

— Ça n’a pas grande importance. (Il se tourna vers la porte 🙂 Vous avez joué au golf ?

— Oui, répondit-elle en rougissant. Vous devez me trouver sans cœur. Mais je ne pouvais plus rester comme ça. J’avais besoin de sortir, de faire quelque chose, de me dépenser… sinon, j’allais étouffer.

— Je me mets à votre place, mademoiselle. C’est bien naturel. Rester là à vous morfondre…

— Du moment que vous comprenez, c’est bien.

— Vous appartenez à un club ?

— Oui, je joue à Wentworth.

— Vous avez dû avoir un temps splendide.

— Hélas ! il ne reste plus guère de feuilles aux arbres. Dire qu’il y a une semaine encore, les bois étaient magnifiques !

— Quoi qu’il en soit, il a fait beau.

— Au revoir, miss Plenderleith, dit Japp non sans cérémonie. Je vous préviendrai dès que nous aurons quelque chose de concret. À propos, nous gardons un suspect en détention.

— Qui ça ?

Elle semblait dévorée de curiosité.

— Le major Eustace.

Elle hocha la tête et alla se pencher pour allumer le feu.

— Eh bien ? fit Japp comme la voiture les emmenait.

Poirot sourit :

— Ç’a été facile. La clef était sur la porte, cette fois-ci.

— Et… ?

Poirot sourit derechef :

— Et les clubs de golf ont disparu.

— Ça va de soi. En tout état de cause, cette fille n’est pas idiote. Il manque autre chose ?

— Oui, mon bon ami : la jolie petite mallette !

Japp écrasa l’accélérateur sous son pied.

— Enfer et damnation ! s’écria-t-il. J’aurais parié qu’il y avait quelque chose. Mais du diable si je sais de quoi il s’agit. Je l’avais pourtant examinée sous toutes les coutures, cette mallette.

— Mon pauvre Japp… mais c’est pourtant… – comment dites-vous : « élémentaire, mon cher Watson » ?

Japp lui jeta un regard exaspéré.

— Où allons-nous ? grommela-t-il.

Poirot consulta sa montre :

— Il n’est pas encore 4 heures. Nous pouvons arriver à Wentworth avant la nuit.

— Vous croyez vraiment qu’elle y est allée ?

— Je crois, oui. Elle savait que nous pouvions vérifier. Mais oui, nous découvrirons qu’elle y est allée.

— Bon, eh bien allons-y à notre tour, marmonna Japp en se faufilant avec dextérité au beau milieu de la circulation. Mais je ne vois toujours pas ce que cette fichue mallette vient faire dans tout ça. Je ne vois pas le rapport entre cette histoire de mallette et le crime.

— Précisément, mon bon ami, je suis d’accord avec vous : ça n’a aucun rapport.

— Alors pourquoi… Non, ne me dites rien ! De l’ordre, de la méthode, et une explication dans les règles. Bah ! après tout, pourquoi ne pas voir la vie en rose ?

La voiture était rapide. Ils arrivèrent au club de golf de Wentworth peu après 4 heures et demie. En semaine, on ne s’y écrasait pas.

Poirot alla droit au responsable des caddies et demanda les clubs de miss Plenderleith. Elle devait jouer sur un autre terrain, prétendit-il.

Le responsable lança un ordre et un gamin fouilla les cannes de golf rangées dans un coin. Il ne tarda pas à dénicher un sac portant les initiales J.P.

— Merci, dit Poirot.

Il s’éloigna, puis se retourna négligemment pour demander :

— Elle ne vous a pas laissé aussi une petite mallette ?

— Non, pas aujourd’hui, monsieur. Elle l’a peut-être oubliée au pavillon.

— Elle y est allée aujourd’hui ?

— Oh, oui, je l’y ai vue.

— Elle avait quel caddie, vous le savez ? Elle a égaré une mallette et n’a aucune idée de l’endroit où elle a pu la laisser.

— Elle n’a pas pris de caddie. Elle est venue acheter quelques balles. Elle a juste sorti deux fers. Je crois bien qu’elle avait une petite mallette à la main à ce moment-là.

Poirot s’éclipsa après quelques mots de remerciements. Les deux hommes firent le tour du pavillon. Poirot s’attarda un instant à admirer le paysage :

— C’est beau, n’est-ce pas, ces silhouettes sombres des pins… et puis ce lac. Oui, ce lac…

Japp lui fit un clin d’œil :

— Alors, c’est ça, l’idée, hein ?

Poirot sourit :

— Il n’est pas exclu qu’il y ait eu des témoins. Si j’étais vous, je ferais procéder aux recherches.

10

Poirot recula, la tête légèrement de côté, pour juger de la décoration. Un fauteuil ici… un autre là… Oui, ça faisait beaucoup d’effet. Et soudain la sonnette retentit – ça devait être Japp.

L’homme de Scotland Yard entra d’un pas vif.

— Vous aviez raison, vieux sacripant ! Voilà des renseignements de première main. Des témoins ont vu hier une jeune femme jeter un objet dans le lac, à Wentworth. La description correspond à celle de Jane Plenderleith. Nous avons réussi à repêcher l’objet en question sans trop de difficultés. Il y a pas mal de roseaux à cet endroit-là.

— Et c’était… ?

— La mallette, évidemment. Mais, au nom du ciel, pourquoi ? Ça me dépasse. Il n’y avait rien dedans – pas même les magazines. Pourquoi une jeune fille présumée saine d’esprit jetterait-elle une mallette de luxe dans un lac ? Figurez-vous que je me suis cassé la tête là-dessus toute la nuit parce que je n’arrivais pas à comprendre.

— Mon pauvre et infortuné Japp ! Vous n’allez plus vous casser la tête longtemps. On vient de sonner. Ce doit être la réponse qui arrive.

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