Les Temps difficiles

Chapitre 20Les frères et amis.

 

« Ô mes amis, travailleurs opprimés deCokeville ! Ô mes amis et compatriotes, victimes d’undespotisme dont la main de fer vous écrase ! Je vous le dis,l’heure est venue où nous devons nous rallier les uns aux autrespour former une puissante unité et broyer les oppresseurs quis’engraissent des dépouilles de nos familles, de la sueur de nosfronts, du travail de nos bras, de la moelle de nos os ; quifoulent aux pieds les droits divins de l’humanité à jamaisglorieux, et les privilèges sacrés et éternels de lafraternité ! »

« Très-bien ! Écoutez,écoutez ! Hourra ! » et d’autres exclamationsproférées par un grand nombre de voix s’élevèrent de tous les coinsde la salle, où il faisait une chaleur étouffante et queremplissait une foule compacte, pendant que l’orateur, perché surune estrade, venait de débiter cette belle tirade avec bien d’autrepathos de son cru. Il s’était fort échauffé à déclamer, et sa voixétait aussi enrouée que son visage était rouge. À force de crier detoute la force de ses poumons, sous la clarté éblouissante d’un becde gaz ; à force de fermer les poings, de froncer lessourcils, de montrer les dents, de frapper la tribune à tour debras, il s’était tellement épuisé, qu’il fut obligé de s’arrêterpour demander un verre d’eau.

Pendant qu’il se tient debout sur l’estrade,essayant de rafraîchir dans le verre d’eau son visage brûlant, lacomparaison qu’on pourrait établir entre l’orateur et la foule desvisages attentifs tournés vers lui n’est pas trop à son avantage. Àle juger d’après les apparences, il ne dépassait guère la masse deses auditeurs que de la hauteur de l’estrade sur laquelle il étaitmonté, mais, sous beaucoup d’autres rapports, il était bienau-dessous d’eux. Il n’est pas si loyal, il n’est pas si franc, iln’est pas d’aussi bonne humeur ; il remplace leur simplicitépar l’astuce, leur solide et sûr bon sens par la passion. C’est unhomme mal bâti, aux épaules ramassées, au regard sombre etmenaçant, aux traits presque toujours contractés par une expressionhaineuse ; il forme, malgré son costume hybride, un contrastedéplaisant avec la plupart des assistants, vêtus de leurs habits detravail. S’il est toujours étrange de voir une assemblée quelconquese soumettre humblement à l’ennuyeuse dictature d’un personnageprétentieux, lord ou roturier, qu’aucun pouvoir humain ne pourraittirer de l’ornière de la sottise pour l’élever à la hauteurintellectuelle des trois quarts de l’assemblée, c’était bien plusétrange encore et même pénible de voir cette foule inquiète, dontaucun spectateur éclairé et désintéressé n’aurait songé au fond àaccuser la bonne foi, se laisser émouvoir à ce point par un cheftel que celui-là.

« Très-bien ! Écoutez,écoutez ! Hourra ! »

L’attention et l’intention bien marquées qu’onlisait sur tous ces visages animés en faisaient un spectacle desplus saisissants. Il n’y avait là ni insouciance, ni langueur, nicuriosité oiseuse ; aucune des diverses phases d’indifférencecommunes aux autres assemblées ne se montra un seul instant danscelle-ci. Chacun de ces hommes sentait que, d’une façon ou d’uneautre, sa position était plus malheureuse qu’elle ne devraitl’être ; chacun de ces hommes regardait comme un devoir des’allier à ses camarades afin d’améliorer le sort commun ;chacun de ces hommes sentait qu’il ne lui restait d’autre espoirque de faire corps avec les compagnons au milieu desquels il setrouvait ; toute cette foule avait une foi grave, profonde,sincère dans la conviction qu’elle avait embrassée à tort ou àraison (à tort cette fois, malheureusement). On pouvait voir toutcela d’un coup d’œil ; il n’y avait pas plus moyen de s’ytromper que de ne pas apercevoir les poutres nues du plafond ou lelait de chaux qui éclatait sur les murs de brique. Le spectateurimpartial ne pouvait s’empêcher non plus de reconnaître, au fond ducœur, que ces hommes, même lorsqu’ils se trompaient, montraient degrandes qualités dont on eût pu tirer le plus heureux et lemeilleur parti ; car de prétendre (sur la foi d’axiomesgénéraux, quelque moisis et respectables qu’ils fussent) qu’ilss’égaraient sans cause et seulement par un instinct déraisonnablede leur mutinerie obstinée, autant vaudrait dire qu’il peut y avoirde la fumée sans feu, des morts sans naissances, des récoltes sanssemences, ou que tout peut être engendré de rien.

L’orateur s’étant rafraîchi, essuya son frontplissé en y promenant plusieurs fois de gauche à droite sonmouchoir roulé en tampon, et concentra ses forces ranimées dans unricanement plein de dédain et d’amertume.

« Mais, ô mes amis et mes frères ! ômes frères et mes compatriotes, travailleurs opprimés deCokeville ! Que dirons-nous de cet homme, de cetouvrier ?… Hélas ! pourquoi me faut-il souiller ceglorieux titre en le donnant à un pareil homme !… Quedirons-nous de celui qui, connaissant par lui-même les maux et lesinjustices qu’on vous fait souffrir, à vous, la sève et la moellede ce pays qui vous méprise, de celui qui vous ayant entendudéclarer (avec une noble et majestueuse unanimité qui fera tremblerles tyrans) que vous êtes prêts à devenir souscripteurs del’Association du Tribunal Réuni et à obéir indistinctement à toutordre émané de cette association pour votre bien, que direz-vous,mes frères, de cet ouvrier, puisque je dois le reconnaître pourtel, qui, dans un pareil moment, abandonne son poste pour allervendre son drapeau ; qui, dans un pareil moment, n’a pas hontede proclamer le lâche et humiliant aveu qu’il se tiendra à l’écartet refuse de s’unir à ceux qui s’associent bravement pour défendrela liberté et le bon droit ? »

Les avis ne furent pas unanimes à cet endroitdu discours. Il y eut bien quelques grognements et quelquessifflets ; mais le sentiment de l’honneur était trop fort ettrop général pour permettre qu’on condamnât un homme sansl’entendre.

« Prenez garde de vous tromper,Slackbridge !

– Qu’il se montre !

– Écoutons ce qu’il a àdire ! »

Telles furent les paroles qui s’élevèrent deplusieurs points de la salle. Enfin une voix mâles’écria :

« Cet homme est-il ici ? S’il estici, Slackbridge, nous l’entendrons lui-même, au lieu de vousécouter. »

Cette proposition fut accueillie avec unesalve d’applaudissements.

Slackbridge, l’orateur, regarda autour de luiavec un sourire amer ; étendant le bras droit (selon lacoutume de tous les Slackbridge) pour apaiser l’océan agité, ilattendit qu’un profond silence se fût rétabli.

« Ô mes frères en humanité ! ditalors Slackbridge secouant la tête avec un air de profond mépris,je ne m’étonne pas que vous, les fils prosternés du travail, vousmettiez en doute l’existence d’un pareil homme. Mais celui qui avendu son droit d’aînesse pour un plat de lentilles a existé, JudasIscariot a existé, lord Castlereagh a existé, et cet hommeexiste ! »

Ici, il y eut un peu de confusion et de presseauprès de la plate-forme, et bientôt l’homme en question se dressasur l’estrade, à côté de l’orateur. Il était pâle, et ses traitssemblaient agités, ses lèvres surtout ; mais il se tintimmobile la main gauche au menton, attendant qu’on voulût bienl’entendre. Il y avait, pour diriger la séance, un président, quiprit alors la chose en main.

« Mes amis, dit ce fonctionnaire, envertu de mon office, je prie notre ami Slackbridge, qui estpeut-être allé un peu loin dans cette affaire, de s’asseoir pendantque l’on écoutera Étienne Blackpool. Vous connaissez ÉtienneBlackpool. Vous savez ses malheurs et sa bonne renommée. »

À ces mots, le président donna à Étienne unecordiale poignée de main et se rassit. Slackbridge prit aussi unsiège, s’essuyant le front toujours de gauche à droite, jamais dansle sens contraire.

« Mes amis, commença Étienne au milieud’un profond silence, j’ai entendu ce qu on vient de vous dire demoi, et il est probable que je vais encore gâter mes affaires enmontant ici. C’est égal, j’aime mieux que vous sachiez de moi-mêmece qui en est, quoique je n’aie jamais pu parler devant tant demonde sans être troublé et intimidé. »

Slackbridge secoua la tête, comme si, dans sonamertume, il eût voulu la faire tomber de ses épaules.

« Je suis le seul ouvrier de la fabriqueBounderby qui n’accepte pas les règlements proposés. Je ne puis pasles accepter, mes amis, je doute qu’ils vous fassent aucunbien : je crois plutôt qu’ils vous feront du tort. »

Slackbridge ricana, se croisa les bras etfronça les sourcils d’un air sarcastique.

« Mais ce n’est pas pour cela que je suismonté ici. S’il n’y avait que cela, je m’associerais aux autres.J’ai d’autres raisons, mes raisons à moi, voyez-vous, qui m’enempêchent, non pas pour aujourd’hui seulement, mais pour toujours…toujours… tant que je vivrai ! »

Slackbridge se leva d’un bond et vint seplacer à côté de l’ouvrier, grinçant des dents et gesticulant.

« Ô mes amis ! n’est-ce pas bien làce que je vous disais ? Ô mes compatriotes, n’est-de pasexactement l’avertissement que je vous donnais pour vous mettre engarde contre un faux frère ? Et que pensez-vous d’une si lâcheconduite de la part d’un homme sur lequel nous savons tous quel’inégalité des droits a pesé si lourdement ? Ô mescompatriotes, je vous demande ce que vous pensez d’une pareilletrahison de la part d’un de vos frères, qui signe ainsi sa propreruine, la vôtre, celle de vos enfants et des enfants de vosenfants ? »

Il y eut quelques applaudissements et quelquescris de : « À bas le traître ! » mais lamajorité de l’assemblée demeura calme. Ils regardèrent les traitsfatigués d’Étienne, rendus plus pathétiques encore par les émotionsdomestiques qu’ils trahissaient ; et dans la bonté naturellede leur âme, ils éprouvèrent plus de chagrin que d’indignation.

« C’est le métier du délégué de parler,dit Étienne, on le paye pour ça ; et il sait ce qu’il a àfaire. Qu’il fasse donc. Qu’il ne s’inquiète pas de ce que j’ai pusouffrir. Ça ne le regarde pas. Ça ne regarde personne quemoi. »

Il y avait tant de convenance, pour ne pasdire tant de dignité dans ces paroles, que les auditeurs semontrèrent plus tranquilles et plus attentifs. La même voix mâlequi s’était déjà fait entendre cria :

« Slackbridge, laissez-le parler ettaisez-vous ! »

Alors il se fit dans la salle un silencesurprenant.

« Mes frères, dit Étienne dont la voixpeu élevée se faisait parfaitement entendre, et mes camarades, carje suis bien votre camarade au travail et à la peine, et je croisque le délégué que voilà ne peut pas en dire autant ; je n’aiqu’un mot à ajouter, et je ne pourrais pas en dire davantage quandje parlerais jusqu’à demain matin. Je sais bien ce qui m’attend. Jesais bien que vous êtes décidés à ne plus avoir aucun rapport avectout ouvrier qui refuse de marcher avec vous dans cette affaire. Jesais bien que, si j’étais en train de mourir sur la grand’route,vous regarderiez comme un devoir de passer à côté de moi comme s’ils’agissait d’un étranger et d’un inconnu ; mais ce que j’aipromis, je le tiendrai.

– Étienne Blackpool, dit le président quise leva, pensez-y encore. Pensez-y encore, mon garçon, avant devous voir repousser par vos vieux amis. »

Il y eut un murmure général qui exprima lemême vœu, quoique personne n’eût prononcé une parole. Tous les yeuxétaient fixés sur Étienne. Il n’avait qu’à changer d’avis poursoulager tous les cœurs. En jetant les yeux alentour, il le vitbien. Il n’entrait pas dans son cœur la moindre colère contreeux ; il les connaissait trop pour s’arrêter aux faiblesses etaux erreurs visibles à la surface, il les connaissait comme uncamarade pouvait seul les connaître.

« J’y ai pensé plus d’une fois, monsieur.Je ne puis être des vôtres, voilà tout. Il faut que je suive laroute qui est devant moi ; il faut que je vous dise adieu àtous. »

Il leur fit une espèce de salut en levant lesdeux bras, et se tint un moment dans cette attitude, ne reprenantla parole que lorsqu’il les eut laissés retomber.

« J’ai échangé plus d’une bonne paroleavec quelques-uns de ceux qui se trouvent ici ; je vois plusd’un visage que j’ai connu lorsque j’étais plus jeune et moinstriste qu’aujourd’hui. Depuis que je suis au monde, je n’ai jamaiseu de querelle avec aucun de mes camarades, et Dieu sait que cen’est pas moi qui ai cherché la querelle de ce soir. Vousm’appellerez traître et tout le reste… C’est de vous que je parle,ajouta-t-il en s’adressant à Slackbridge, mais c’est plus facile àdire qu’à prouver. Eh bien ! soit. »

Il avait fait deux ou trois pas comme pourdescendre de l’estrade, lorsqu’il se rappela quelque chose qu’ilavait oublié de dire et revint à sa place.

« Peut-être, dit-il, tournant lentementson visage ridé comme pour adresser la parole à chacun desauditeurs individuellement, aux plus proches aussi bien qu’aux pluséloignés ; peut-être, quand cette question sera reprise etdiscutée, menacera-t-on de se mettre en grève si les maîtres melaissent travailler parmi vous. J’espère que je mourrai avant devoir arriver chose pareille, mais dans ce cas, je me résignerai àtravailler isolé parmi vous, et, en vérité, j’y serai bien forcé,mes amis, non pour vous braver, mais pour vivre. Je n’ai que mesbras pour gagner mon pain ; et où puis-je trouver del’ouvrage, si ce n’est à Cokeville, moi qui y travaillais déjà, queje n’étais pas plus haut que ça ? Je ne me plaindrai pasd’être repoussé et délaissé à dater de ce soir, mais j’espère qu’onme laissera travailler. Si j’ai un droit, mes amis, je crois quec’est celui-là. »

Pas une parole ne fut prononcée ; pas lemoindre bruit ne se fit entendre dans la salle, si ce n’est leléger frôlement de ceux qui s’écartaient un peu, au centre de lachambre, pour livrer passage à l’homme qu’aucun d’eux ne devaitplus considérer comme son camarade. Ne regardant personne, allantdroit son chemin avec un air d’humble fermeté qui ne demandaitrien, ne réclamait rien, le vieil Étienne quitta la salle,emportant avec lui le poids de ses nouveaux malheurs.

Alors Slackbridge, qui avait tenu son brasoratoire étendu pendant la sortie d’Étienne, comme s’il eût mis unesollicitude extrême et déployé une grande puissance morale àréprimer les passions véhémentes de la foule, s’appliqua à releverles esprits abattus de l’assemblée. « Le Brutus romainn’avait-il pas, ô mes amis, condamné à mort son propre fils ;et les mères Spartiates n’avaient-elles pas, ô mes amis, bientôtmes compagnons de victoire, forcé leurs enfants qui s’enfuyaient àaffronter la pointe des épées ennemies ? N’était-ce donc pasun devoir sacré pour les hommes de Cokeville, ayant derrière euxdes ancêtres, en face d’eux un monde qui les admirait, et unepostérité qui devait leur succéder, de chasser les traîtres loindes tentes qu’ils avaient dressées dans une cause sacrée etdivine ? Des quatre points cardinaux le ciel répondait :« Oui ! » à l’ouest, à l’est, au nord et au sud.Ainsi donc, trois hourras pour l’Association du TribunalRéuni ! »

Slackbridge, usurpant en sus les fonctions dechef d’orchestre, marqua la mesure. Cette foule de visagesincertains (qui n’étaient pas sans remords) reprirent, à ce signal,quelque sérénité et on répéta l’acclamation. Tout sentimentpersonnel doit céder à la cause commune. Hourra ! Le toitrésonnait encore des cris de triomphe quand la réunion sedispersa.

Il n’en fallut pas davantage pour qu’ÉtienneBlackpool tombât dans la vie la plus solitaire qu’on puisse voir,une vie d’isolement parmi une foule intime. Celui qui, sur uneterre étrangère, cherche dans dix mille visages un regardsympathique sans jamais le rencontrer, se trouve dans une agréablesociété comparé au malheureux qui voit chaque jour passer, en sedétournant, dix visages qui naguère étaient des visages d’amis.Telle devait être, à chaque instant de sa vie, la nouvelle épreuved’Étienne ; à son ouvrage, en y allant ou en le quittant, à saporte, à sa croisée, partout. Ses camarades s’étaient même entenduspour éviter le côté de la rue qu’il prenait habituellement ;il était le seul, parmi les ouvriers, qui marchât du côté qu’ilavait choisi.

Depuis bien des années, Étienne était un hommetranquille, recherchant peu la société des autres hommes, ethabitué à se faire de ses pensées toute sa compagnie. Il avaitignoré jusqu’alors combien son cœur avait besoin de la fréquentesympathie d’un signe de tête, d’un regard, d’un mot, ou del’immense soulagement que ces petits riens sociaux avaient versédans son âme goutte à goutte. Il n’aurait jamais cru qu’il fût sidifficile de séparer dans sa conscience l’abandon complet où lelaissaient ses camarades d’un sentiment injuste de déshonneur et dehonte.

Les quatre premiers jours de son épreuve luiparurent si longs et si pénibles, qu’il commença à s’effrayer de laperspective qui se déroulait devant lui. Non-seulement il nerencontra pas Rachel, mais il évita toute chance de larencontrer ; car, bien qu’il sût que la défense qui leconcernait ne s’étendait pas encore officiellement aux femmes quitravaillaient dans les manufactures, il s’aperçut que plusieursd’entre elles avaient changé de ton avec lui, et il trembla queRachel ne fût mise au ban du silence, comme lui, si on les voyaitensemble. Il avait donc vécu complètement seul pendant ces quatrejours et n’avait parlé à personne, lorsque, au moment où ilquittait son travail, un jeune homme qui n’était pas haut encouleur l’accosta dans la rue.

« Vous vous appelez Blackpool, n’est-cepas ? » demanda le jeune homme.

Étienne rougit de voir qu’il venait de mettrele chapeau à la main, dans sa reconnaissance envers celui quidaignait lui parler, ou dans la surprise qu’il avait ressentie, oudans un mélange de ces deux sentiments. Il fit semblant de l’avoirôté pour arranger la doublure et répondit :

« Oui.

– Vous êtes l’ouvrier qu’on a mis auban, » continua Bitzer, le jeune homme peu coloré dont nousparlions.

Étienne répondit encore :

« Oui.

– J’avais deviné ça en voyant tous lesautres chercher à vous éviter. M. Bounderby veut vous parler.Vous savez où il demeure ? »

Étienne répondit encore :

« Oui.

– Alors allez-y de suite,voulez-vous ? dit Bitzer. On vous attend, et vous n’aurez qu’àdire au domestique que c’est vous. Je suis employé à labanque ; et si vous allez tout seul là-bas, comme je n’étaisvenu que pour vous chercher, vous m’épargnerez unecourse. »

Étienne, qui s’en allait dans la directionopposée, se retourna et se dirigea, comme c’était son devoir, versle château de briques rouges du grand Bounderby.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer