Une Française captive chez les Peaux Rouges – Chez les Sioux – Voyages, explorations, aventures -16

Chapitre 4CHEZ LES SAUVAGES

 

Le lendemain, toute la bande levait le camp etse dirigeait vers le village des Sioux ; les jeunes fillesétaient à cheval.

Les Indiens ne sont jamais embarrassés pourcapturer des chevaux sauvages.

Ceux de la bande en avaient pris deux qu’ilsmontaient, cédant les leurs, bien dressés, aux deux prisonnièresqui étaient bonnes écuyères.

On fit le voyage sans encombre.

Toute la tribu sortit pour faire bon accueilaux directeurs.

Seul, Rayon-d’Or resta très froid.

Il se tint à l’écart.

– Si, dit-il à ses braves, j’étais le sachem,je les ferais tous attacher au poteau de la torture et je lesferais mourir dans les tortures.

– Ils ne nous ont rien fait.

– Ce sont des scélérats.

» Ils ont volé une jeune fille blanche, leursœur, et ils exigent une rançon.

» Qui de nous voudrait enlever la fille d’unde nos sachems et demander des fourrures de prix pour la rendre àson père ?

» Ces gens-là ne sont que des brigands.

» Et ils tromperont la tribu ! Et jedirai que c’est bien fait.

» Pourquoi nous associons-nous à leurcrime ?

Les jeunes braves méditèrent ces paroles endévorant des yeux les capturées.

– Mais, disait l’un, la blanche est un oiseau,une mouette.

– Oui, une mouette.

» C’est à regarder si elle a des ailes.

» Elle a l’air d’être prête à s’envoler.

– Et l’autre !

» La noire !

» Ne dirait-on pas qu’elle est teinte.

– Elle est belle autrement.

(Il voulait dire d’une autre façon que nosindiennes).

– Oui, très belle.

» Mais elle l’est tout à fait autrement, eneffet.

» Une biche est belle.

» Une femelle de jaguar est belle.

» Mais… autrement…

Et les réflexions continuèrent.

Rayon-d’Or alla trouver sa mère et sasœur.

– Je suis maintenant, leur dit-il, votremaître ; puisque je commande à des braves, j’ai le droit decommander à des femmes.

» Donc, écoutez ceci.

» Je veux que vous gagniez l’amitié de laFrançaise, parce que c’est une fille de ma race.

À sa mère :

– Ce sera ta fille.

À sa sœur :

– Ce sera ta sœur.

» Moi je suis son frère.

Puis il attendit que la réception fûtterminée.

Elle fut courte.

Un échange rapide de paroles pour l’ententedes conditions, une simple collation à cheval et un promptdépart.

Les bandits avaient hâte de faire parvenir àM. d’Ussonville la lettre que Mlle Pelhouërlui avait écrite, comme elle l’avait promis.

Il était bien entendu que toute la banderéunie livrerait les fusils promis et qu’à toute la bande onrendrait la captive.

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