Une Française captive chez les Peaux Rouges – Chez les Sioux – Voyages, explorations, aventures -16

Chapitre 14FAUX SIOUX

 

Cependant, l’Ours-Blanc avait trouvé sacombinaison pour la prise des jeunes filles.

Il était allé dans un village sioux éloigné ety avait fait acheter trois vêtements indiens complets.

Ainsi muni, il s’était déguisé en Sioux ainsique ces deux Peaux-Rouges.

Ces gens-là savaient peindre en guerre et ilsconnaissaient les dessins auxquels on reconnaît les Sioux.

Ils peignirent donc l’Ours-Blanc et sepeignirent eux-mêmes.

Et, ainsi transformés, ils rôdèrent autour duvillage, ayant deux chevaux de mains destinés aux prisonnières etmunis de tout ce qui était nécessaire pour les lier sur leursmontures.

À tour de rôle, un Indien observait les alléeset venues, épiant les occasions.

Un matin il s’en présenta une.

Mlle de Pelhouër voulaitfaire plaisir à Fleur-de-Juin qui aimait beaucoup le lièvre, etelle le chassait volontiers.

Or, l’heure la plus favorable est le trèsgrand matin.

À l’aube, le froid piquant de la nuitredouble ; le lièvre, pelotonné en son gîte, est engourdi etdort en boule.

Le pas du chasseur ne l’éveille pas à cemoment propice.

Donc les jeunes filles partirent en chasse, àpied, un peu avant l’aube.

Elles s’éloignèrent peu à peu et, quandl’aurore empourpra le ciel, elles avaient déjà tiré cinq ou sixpièces.

Tout à coup, elles virent venir à elles deuxcavaliers Sioux.

Ceux-ci, dont elles ne se méfièrent pas,reconnaissant leurs peintures, s’approchèrent.

L’un d’eux, en mauvais français,dit :

– Notre sachem, un vieux guerrier, est trèsmalade là-bas.

» Il vous a vues.

» Il a reconnu une blanche et il demande unemédecine.

– Conduisez-nous ! ditMlle de Pelhouër. Nous ferons ce que nouspourrons. Les Indiens prirent les devants.

On arriva près du prétendu sachem, lequeln’était autre que l’Ours-Blanc.

Méconnaissable, cet Ours !

Il avait coupé sa barbe et ses longs cheveuxblancs.

Mais de plus, très rusé, il s’était mis un pand’étoffe sur le visage.

Il râlait.

Mlle de Pelhouër sepencha pour enlever l’étoffe, deux bras de fer l’enlacèrent.

Étreinte de l’Ours.

Elle tomba.

Il la maintint sous son genou pendant que lesdeux Indiens, qui s’étaient jetés sur Nadali, la ligottaient.

Ils vinrent ensuite ligotter aussiMlle de Pelhouër.

Puis ils les lièrent chacune sur un cheval,montèrent chacun le leur et filèrent grand train, « avec lamarchandise », comme disait en riant le vieil Ours-Blanc.

Prises encore une fois !

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