Chapitre 16BON VOYAGE
Le lendemain, il faisait grand jour quand lesjeunes filles s’éveillèrent.
Elles virent des gâteaux de miel enterrés parpiles.
Rayon-d’Or avait trouvé et enfumé une ruche oùle miel et la cire abondaient, et il était en train d’enduire lesfaces avec du miel d’abord et de la cire fondue ensuite ; ilsurveillait de l’œil le déjeuner.
C’étaient trois lièvres qu’il avait tués etqui rôtissaient à la brochette.
Les jeunes filles le saluèrent.
Il venait de terminer sa besogne et il se mità sceller les chevaux pendant que ses amies allaient auruisseau.
Il y en avait cinq.
On déjeuna de bon appétit, puis on se mit enroute.
L’on marcha assez longtemps et l’on vit enfin,au loin, le village.
Rayon-d’Or dit aux jeunes filles :
– Vous ne pouvez plus vous perdre ! Jevous laisse aller.
– Comment, vous ne venez pas ?
– Pour que l’on dise que c’est moi qui vous aidélivrées…
» Vous ne vous rappelez donc plus ce que nousavons dit hier ?
– Et vous allez ?
– Voir votre oncle.
» Porter votre lettre.
» Lui donner la nouvelle de votre délivrancepour qu’il ne traite pas avec les directeurs qui seront bienattrapés.
» Et maintenant, au revoir.
Mlle de Pelhouër tenditsa main au jeune homme et lui dit :
– Vous saurez, Monsieur Rayon-d’Or, que noussommes toujours vos amies et que nous voulons que vous nous teniezpour telles.
» Quant à vous récompenser, j’en laisse lesoin à mon oncle.
– Eh bien non !
» C’est vous, mademoiselle, qui merécompenserez vous-même.
Et il piqua des deux.
Elles lui crièrent :
– Bon voyage.
Sur ce, elles se dirigèrent vers levillage.