Guerrier De Lumière – Volume 3

Guerrier De Lumière – Volume 3

de Paulo Coelho

Chapitre 1 Pendant que je parcours le monde
Prague, 1981

Un jour, au cours de l’hiver de 1981, je me promenais avec ma femme dans les rues de Prague, quand nous avons vu un garçon qui dessinait les immeubles qui l’entouraient.

Bien que j’aie véritablement horreur d’emporter des choses quand je voyage (et il y avait encore un long voyage devant nous), l’un des dessins m’a plu et j’ai décidé de l’acheter.

Quand j’ai tendu l’argent au garçon, j’ai constaté qu’il ne portait pas de gants, malgré le froid de – 5 degrés.

« Pourquoi ne portez-vous pas de gants ? ai-je demandé.

– Pour pouvoir tenir le crayon. » Et il a commencé à me raconter qu’il adorait Prague en hiver, que c’était la meilleure saison pour dessiner la ville. Il était tellement content d’avoir vendu son dessin qu’il a décidé de faire un portrait de ma femme,gratuitement.

Tandis que j’attendais que le portrait fût prêt, je me suis rendu compte qu’il s’était passé quelque chose de très étrange :nous avions parlé presque cinq minutes, aucun de nous deux ne parlant la langue de l’autre. Nous nous étions compris simplement par des gestes, des rires, des expressions du visage, et l’envie de partager quelque chose.

La simple envie de partager quelque chose nous avait fait entrer dans le monde du langage sans paroles, où tout est toujours clair,et où il n’y a pas le moindre risque d’être mal interprété.

Quelqu’un arrive du Maroc

Quelqu’un arrive du Maroc et me raconte une curieuse histoiresur la façon dont certaines tribus du désert voient le péchéoriginel.

Ève se promenait dans le jardin d’Éden, quand le serpents’approcha.

« Mange cette pomme », dit le serpent.

Ève, très bien instruite par Dieu, refusa.

« Mange cette pomme, insista le serpent, tu dois te faire bellepour ton homme.

– Ce n’est pas la peine, répondit Ève. Il n’a pas d’autre femmeque moi. »

Le serpent rit :

« Bien sûr que si. »

Et comme Ève ne le croyait pas, il l’emmena jusqu’en haut d’unecolline, où se trouvait un puits.

« Elle est dans cette caverne. Adam l’y a cachée. »

Ève se pencha et vit, reflétée dans l’eau du puits, une bellefemme. Sur-le-champ, elle mangea la pomme que le serpent luioffrait.

Selon la même tribu marocaine, celui qui se reconnaît dans lereflet du puits et n’a plus peur de lui-même retourne auParadis.

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer