Guerrier De Lumière – Volume 3

Dans la retraite du cœur

Quelques jours après avoir écrit le texte qui précède et l’avoirenvoyé en Autriche, j’ai reçu une lettre de l’abbé Dr BurkhardEllegast, OSB. Voici une partie de ses réflexions :

« Il nous arrive très souvent de nous demander : comment celanous est-il arrivé ? Soudain, je me suis vu entouré de gensqui étaient prêts à réfléchir sur le sens de la vie. Qu’aurais-jepu dire à ces personnes, s’il ne m’est rien arrivé d’autre dansl’existence qu’entrer dans un couvent encore jeune, et plus tardêtre chargé de diriger cette abbaye pendant 26 ans ?

« Je pense que les gens me regardaient comme si j’avais uneréponse pour tout. Mais j’ai décidé simplement de parler un peu demoi. De dire que ma foi est capable de me maintenir en vie, avecl’enthousiasme d’aller de l’avant malgré des moments de pessimisme.Alors j’ai expliqué ma devise : si je fais un faux pas et que jesuis entraîné au fond, cela ne se passera jamais d’une manièrediscrète. Tout le monde me verra crier, donner des coups de pied,agiter des drapeaux, ainsi pourrai-je alerter ceux quiviendront.

« À cause de cette devise, je sais que j’entraîneraidifficilement d’autres personnes avec moi dans mes erreurs, parconséquent je parviens à dominer ma peur et je me risque à mener mabarque dans des eaux inconnues. Je sais, bien sûr, que si jecommence à me noyer malgré le bruit que je ferai, je pourrai encorelever la main et prier Dieu de venir à mon secours ! Je seraitrès certainement entendu, et un nouveau chemin s’ouvrira.

« Dans son article, Paulo Coelho déclare qu’il a été surpris deconstater que je le présentais en me servant d’un texte de sonlivre Onze Minutes. Je rapportais un passage du journal dupersonnage principal, dans lequel elle raconte l’histoire d’un beloiseau qui lui rendait souvent visite. Elle l’admirait tellementqu’un jour, elle décida de l’enfermer dans une cage pour avoirtoujours auprès d’elle sa beauté et son chant. Les jours passant,elle s’habitua à sa nouvelle compagnie, et elle perditl’éblouissement qu’était l’attente de cette âme libre qui luirendait visite de temps en temps, sans aucune contrainte. Quant àl’oiseau, ne pouvant chanter en captivité, il finit par mourir.Alors seulement elle comprit que l’amour avait besoin de libertépour exprimer tout son charme – bien que la liberté supposât desrisques.

« Nous avons tendance à rechercher la prison car nous sommeshabitués à voir dans la liberté quelque chose qui n’a pas defrontières et n’engage pas de responsabilités. C’est pourquoi nousfinissons également par essayer de réduire en esclavage tous ceuxque nous aimons – comme si l’égoïsme était la seule façon demaintenir notre monde en équilibre. L’amour ne limite pas, ilélargit notre horizon. Nous pouvons voir clairement ce qui estdehors, et nous nous pouvons voir encore plus clairement les lieuxobscurs de notre cœur.

« Bien que je ne parle pas anglais, je comprenais tout ce quedisaient les yeux et les gestes de Coelho. Je me rappelle le momentoù il m’a demandé, par l’intermédiaire de l’une des personnesprésentes, ce qu’il devait faire maintenant. J’ai alors répondu :“Continuez à chercher.

« “Et quand vous aurez trouvé, continuez pourtant à chercherencore, avec enthousiasme et curiosité. Malgré les erreurs quiseront éventuellement commises, l’amour est le plus fort, laissezl’oiseau voler en liberté, et non seulement chaque pas sera unmouvement en avant, mais il contiendra en soi tout un nouveauchemin.” »

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer