La maison du péril Agatha Christie

Puis, s’appuyant à la table :

— Trois éventualités se présentent. D’abord, les chocolats achetés par Mrs Rice et déposés par Lazarus : en ce cas, le coupable ne peut être que l’un des deux, ou les deux à la fois. Quant au coup de téléphone prétendu de Miss Nick, considérons-le comme une invention pure et simple. C’est la solution directe, sans détours.

« Solution numéro deux. La seconde boîte de chocolats, celle qui est arrivée par la poste. N’importe, qui peut l’avoir adressée ; l’un quelconque des personnages figurant sur notre liste noire de A à J (vous vous en souvenez, n’est-ce pas ?). Si cette boîte contenait en réalité les friandises empoisonnées, que vient faire ici l’histoire de la communication téléphonique ? À quoi bon embrouiller les choses avec cette seconde boîte de bonbons ?

Je me contentai de hocher faiblement la tête. Avec mes 38°2 de fièvre, toute complication m’apparaissait inutile, voire ridicule !

— Reste la troisième solution. Une boîte empoisonnée est substituée à l’inoffensive boîte de Mrs Rice. Alors, l’appel téléphonique s’explique et il est même ingénieux : il fait jouer à Mrs Rice le rôle de bouc émissaire ; en d’autres termes, elle doit tirer les marrons du feu. Cette troisième solution est la plus logique, mais également la plus ardue. Comment opérer cette substitution au moment propice ? Le portier peut monter la première immédiatement et rendre ainsi l’échange presque impossible. Non, cela manque de sens commun.

— À moins que ce ne soit Lazarus, ajoutai-je.

Poirot me regarda, l’air un peu inquiet :

— Vous avez de la fièvre, mon ami. Ne monte-t-elle pas, pour une fois ?

Je lui répondis d’un signe affirmatif.

— Il est curieux de constater comme quelques degrés de plus stimulent l’intelligence d’un homme ! Vous venez de formuler une remarque simple et profonde ; tellement simple que je n’y avais point songé. Cette supposition révélerait un bizarre état de choses : cela reviendrait à dire que Mr Lazarus, le bon, l’excellent ami de Mrs Rice, s’évertuerait à la faire prendre. L’affaire s’orienterait vers une tout autre direction, mais terriblement compliquée.

Je fermai les yeux, heureux de m’être montré aussi perspicace, mais, réfractaire à l’idée de m’enfoncer dans un nouveau problème complexe, j’éprouvai soudain l’envie de dormir.

Poirot, je crois, n’en continua pas moins de parler, mais déjà je ne l’écoutais plus. Sa voix, cependant, me parut vaguement berceuse…

Vers la fin de l’après-midi, mon ami fit une nouvelle apparition.

— La fleuriste fait fortune grâce à mon petit plan, s’écria-t-il. Tout le monde commande des couronnes : Mr Croft, Mr Vyse, le commandant Challenger, etc.

Ce dernier nom éveilla ma pitié.

— Je vous en prie, Poirot, dites-lui toute la vérité, sinon le pauvre garçon deviendra fou de douleur.

— Vous conservez toujours la même tendresse à son égard, à ce que je vois.

— J’avoue que Challenger m’est sympathique. C’est d’ailleurs un brave homme et il faut le mettre dans le secret…

Poirot hocha négativement la tête.

— Non, mon cher, je ne veux favoriser personne.

— Mais songez donc comme il doit souffrir !

— Je préfère songer à la bonne surprise que je lui réserve ! Retrouver vivante la femme qu’on aime, alors qu’on la croyait morte, n’est-ce pas là une sensation unique… prodigieuse ?

— Vous êtes un infâme tyran ! Je suis convaincu que le commandant Challenger saurait bien garder votre secret.

— J’en suis moins sûr.

— C’est un homme d’honneur, j’en réponds.

— Raison de plus pour qu’il tienne difficilement sa langue. L’art de garder un secret implique nécessairement celui du mensonge et de la comédie. Croyez-vous le commandant Challenger capable de simuler, de feindre ? S’il possède les qualités que vous vous plaisez à lui reconnaître, il ne saurait avoir celles que je juge indispensables dans la situation actuelle.

— Alors, vous vous refusez à lui parler ?

— Je me refuse à sacrifier ma petite idée sur l’autel de la sensiblerie. N’oublions pas qu’une existence est en jeu. D’autre part, la souffrance trempe le caractère ; beaucoup de vos pasteurs et même un évêque, si j’ai bonne souvenance, l’ont proclamé en chaire.

Je n’insistai pas davantage devant la décision bien arrêtée de Poirot.

— Je ne m’habillerai pas pour dîner, déclara-t-il en baissant la voix. Mon rôle exige que je devienne un vieillard écrasé sous le poids des soucis. Finie, ma merveilleuse confiance en moi ! Je suis une loque. J’ai échoué lamentablement dans ma tâche ! Je laisserai passer les mets devant moi sans même y goûter. Toutefois, avant de quitter ma chambre, j’aurai eu soin de faire un sort à quelques brioches et éclairs que j’ai eu la précaution de me procurer chez le pâtissier. Et vous, que prendrez-vous ?

— Un peu de quinine, je crois, dis-je d’un air sombre.

— Allons, mon brave Hastings, un peu de courage, et demain tout ira bien !

— Je l’espère, car ces crises ne durent généralement pas plus de vingt-quatre heures.

Je ne l’entendis pas revenir dans la pièce. Sans doute avais-je dormi tout ce temps-là.

Lorsque je m’éveillai, je vis Poirot assis à ma table-bureau, avec devant lui une feuille de papier toute froissée dans laquelle je reconnus notre fameuse liste de suspects.

— Oui, mon ami, me dit-il après avoir suivi mon regard, j’ai trouvé ma petite liste et je l’utilise de façon toute différente ; j’établis toute une série de questions concernant chaque personne mentionnée. Ces questions ont trait à certains points qui m’échappent et auxquels j’essaie de répondre par moi-même.

— Où en êtes-vous ?

— J’ai terminé. Vous plairait-il de m’entendre ? Vous sentez-vous assez fort aujourd’hui ?

— Oui, je me sens beaucoup mieux.

— À la bonne heure ! Certains détails vous paraîtront puérils, peut-être, mais peu importe.

Il s’éclaircit la voix.

A. : Ellen. – Pourquoi est-elle restée à la maison au lieu d’aller voir le feu d’artifice (fait surprenant, si on se reporte à la déclaration et à la surprise qu’en laissa paraître Miss Nick). Craignait-elle un événement quelconque ? A-t-elle fait entrer quelqu’un en cachette ? (J., par exemple). Dit-elle bien la vérité au sujet du panneau secret ? Si ledit panneau existe, pourquoi prétend-elle ne pas se rappeler son emplacement ? (Miss Nick affirme que ce panneau n’existe pas, et elle doit savoir à quoi s’en tenir). S’il s’agit d’une invention, pourquoi ce mensonge ? A-t-elle lu les lettres d’amour de Michel Seton, ou a-t-elle feint l’étonnement lorsque nous lui avons parlé des fiançailles de sa maîtresse ?

B. : son mari. – Est-il aussi stupide qu’il en a l’air ? Est-il au courant de ce que peut savoir Ellen, ou ignore-t-il tout ? Est-il, oui ou non, un détraqué ?

C. : l’enfant – Ses instincts sanguinaires sont-ils normaux chez un enfant de son âge ? Est-ce plutôt un symptôme morbide héréditaire ? S’est-il jamais exercé à tirer avec une carabine de bazar ?

D. : – Qui est Mr Croft ? D’où vient-il, en réalité ? A-t-il mis le testament à la poste comme il jure l’avoir fait ? Dans quel dessein ne l’aurait-il pas envoyé ?

E. : – Même question préalable que ci-dessus. Que peuvent bien être Mr et Mrs Croft ? Cherchent-ils à se cacher pour un mobile quelconque ? Ont-ils quelque lien de parenté avec la famille Buckley ?

F. : Mrs Rice. – Était-elle au courant des fiançailles de Nick et de Michel Seton ? L’a-t-elle simplement deviné ou a-t-elle, en réalité, pris connaissance des lettres échangées entre les amoureux ? (En ce cas, elle aurait appris que Miss Buckley est l’héritière de Seton.) Se savait-elle la légataire universelle de Nick ? (Chose probable, car la jeune fille a dû l’en informer, en ajoutant qu’il lui reviendrait peu de chose.) Quelle part de vérité contient la déclaration du commandant Challenger, à savoir que Lazarus éprouvait une certaine affection envers Miss Nick ? (Ce fait expliquerait le manque de cordialité qui s’est manifesté ces derniers mois entre les deux amis.) Qui est l’ami mentionné sur une fiche comme étant le pourvoyeur de la drogue ? Serait-ce J. ? Pourquoi a-t-elle failli s’évanouir ? A-t-elle été troublée par quelque parole prononcée ici même ou par quelque autre chose qu’elle aurait vue ? Le prétendu coup de téléphone a-t-il même jamais existé, ou n’est-ce qu’un mensonge ? Que signifie cette phrase : « Les autres bonbons, peut-être, mais pas ceux-là ! » Supposé qu’elle ne soit pas elle-même coupable, quel secret cache-t-elle ?

— Vous constaterez, poursuivit Poirot, que les questions concernant Mrs Rice sont pour ainsi dire innombrables. Cette femme est une véritable énigme, ce qui m’oblige à cette conclusion : Mrs Rice est coupable – ou bien elle connaît ou croit connaître le vrai criminel ! Oui, mais peut-être ne fait-elle que le soupçonner ? Comment la faire parler ?

Continuons.

G. : Mr Lazarus. – Fait curieux, il n’y a pour ainsi dire aucune question à lui poser, sauf celle-ci, assez brutale : A-t-il lui-même opéré la substitution des chocolats empoisonnés ? Autrement, je ne relève qu’une anomalie contre lui, d’ailleurs tout à fait en dehors de l’affaire : Pourquoi Mr Lazarus a-t-il offert cinquante livres d’un tableau qui n’en valait que vingt ?

— Peut-être voulait-il se montrer agréable aux yeux de Miss Nick ?

— Il ne s’y serait pas pris de cette façon ; homme d’affaires avant tout, Mr Lazarus n’achète pas pour vendre à perte. S’il avait désiré lui rendre service, il lui eût avancé de l’argent à titre privé.

— Cela ne saurait avoir de rapport avec le crime.

— Possible… mais ma curiosité n’en est pas moins éveillée. N’oublions pas que je me livre à une étude psychologique. Maintenant voyons le H.

H. : commandant Challenger. – Pourquoi Miss Nick lui a-t-elle confié qu’elle était fiancée ? Quelle raison l’a poussée, puisqu’elle n’en avait fait part à personne ? Quelles relations Challenger entretient-il avec son oncle ?

— Quel oncle ?

— Le docteur. La nouvelle de la mort de Michel Seton serait-elle parvenue à l’Amirauté avant d’être rendue publique ?

— Je ne vois pas très bien où vous désirez en venir, Poirot. Même si Challenger eût été un des premiers avisés de la mort de Seton, à quoi cela nous avance-t-il ? Dans ce cas, quel mobile l’aurait déterminé à tuer la jeune fille qu’il aime ?

— Tout à fait d’accord, votre remarque est pleine de bon sens, mais ce sont des petits détails sur lesquels j’aimerais à être fixé.

I. : Mr Vyse. – Pour quelle raison a-t-il tenu à faire état de l’attachement passionné de sa cousine envers cette « Maison du Péril » ? Oui ou non, a-t-il reçu le testament ? Est-il honnête ou non ?

Enfin, voici J. – Un grand point d’interrogation suit cette lettre ; ce personnage énigmatique existe-t-il ?

— Hé là ! Qu’avez-vous donc, cher ami ?

Je m’étais dressé de ma chaise en poussant un cri. D’une main tremblante, je désignais la fenêtre.

— Un visage, Poirot ! un horrible visage contre la vitre… Il vient de disparaître, mais je l’ai bien vu !

Poirot se dirigea vers la croisée, l’ouvrit et se pencha au-dehors.

— Il n’y a personne. Êtes-vous bien sûr de ne pas être le jouet de votre imagination, Hastings ?

— Je n’imagine rien. C’était, je vous le répète, un épouvantable visage.

— J’oublie qu’il y a un balcon et quiconque peut l’escalader pour nous espionner. Qu’entendez-vous par cet « épouvantable visage » ?

— Un visage blême, au regard fixe, à peine humain !

— C’est la fièvre qui vous tourmente, cher ami. Un visage, oui. Un visage plus ou moins agréable, je vous l’accorde, mais un visage à peine humain… ah ! non. L’émotion que vous a causée cette apparition, contre la vitre vous en a sûrement déformé les traits.

— C’était épouvantable ! insistai-je.

— Était-ce une physionomie connue de vous ?

— Pas le moins du monde.

— Hum… voilà qui est étrange ! Oui, je sais, il est presque impossible, en de pareilles circonstances, de reconnaître quelqu’un. Cependant, je me demande… oui, je me demande…

Poirot rassembla ses notes d’un air méditatif.

— Une chose me console, en tout cas, c’est que le propriétaire dudit visage, s’il a pu surprendre notre conversation, ignore que Miss Nick jouit d’une parfaite santé, puisque nous n’avons pas fait allusion à son prétendu décès !

— Oui, mais votre brillante tactique ne semble guère jusqu’ici se traduire par des résultats sensationnels.

— Patience, cher ami. Je me suis fixé vingt-quatre heures, et, sauf imprévu, j’attends du nouveau pour demain. Au cas contraire, je me serai fourvoyé d’un bout à l’autre. Reste la poste, et j’ai confiance dans le courrier de demain.

Je m’éveillai le lendemain matin en proie à une grande faiblesse, encore que la fièvre fût tombée. Je me sentais un appétit de loup. On nous monta le petit déjeuner dans notre salon.

— Eh bien ! m’écriai-je pendant que Poirot triait son courrier, la poste a-t-elle exaucé votre désir ?

Poirot, qui venait de décacheter deux enveloppes contenant des factures, se garda bien de répondre. Il me parut légèrement déçu.

À mon tour, j’ouvris mon courrier : la première lettre était une invitation à une réunion spirite.

— Si rien n’aboutit, il nous faudra recourir au spiritisme, remarquai-je. Je suis d’ailleurs étonné qu’on ne lui fasse pas plus souvent crédit dans des affaires de ce genre. L’esprit de la victime se manifeste et cite le nom du meurtrier. Quel témoignage probant !

— Cela ne nous avancerait guère, répondit Poirot, d’un air distrait. Je doute même que Maggie Buckley connaissait son assassin. Si elle pouvait parler, que nous apprendrait-elle d’intéressant ? Tiens ! Que c’est donc bizarre !

— Quoi donc ?

— Au moment même où vous me parlez des révélations d’outre-tombe, j’ouvre cette lettre.

Poirot me la lança par-dessus la table. Elle provenait de Mrs Buckley et était ainsi conçue :

Presbytère de Langeley.

Cher Monsieur Poirot,

De retour ici, je trouve une lettre que m’avait écrite ma pauvre enfant à son arrivée à Saint-Loo. Je ne crois pas qu’elle puisse vous être utile, mais peut-être désirez-vous en prendre connaissance. Je vous renouvelle mes remerciements pour votre amabilité et vous adresse mes très distinguées salutations.

Jeanne Buckley

Cette lettre de Maggie Buckley était d’une platitude écœurante et dépourvue de tout sentiment :

Chère Maman,

Je suis bien arrivée après un excellent voyage ; il n’y avait que deux autres voyageurs dans mon compartiment jusqu’à Exeter.

Il fait délicieusement beau. Nick est en excellente santé et pleine de gaieté, un peu agitée peut-être, mais je ne comprends vraiment pas pourquoi elle m’a ainsi télégraphié de venir. J’aurais aussi bien pu attendre à mardi.

À part cela, rien de nouveau. Nous nous apprêtons à recevoir quelques voisins pour le thé, des Australiens qui ont loué le pavillon. Nick les prend pour de braves gens, mais un peu ennuyeux ! Mrs Rice et Mr Lazarus, l’antiquaire, viendront séjourner ici. Je vais jeter ma lettre dans la boîte à l’extérieur de la grille, afin qu’elle ne manque pas le courrier. Je t’enverrai un petit mot demain.

Ta fille affectueuse.

Maggie.

P.S. – Nick m’a dit qu’elle avait une raison pour m’envoyer ce télégramme, et me la fera connaître après le goûter. Elle me paraît bizarre et inquiète.

— La voix de la défunte ne nous apprend pas grand-chose, dit lentement Poirot.

— Cette boîte à lettres à l’extérieur de la grille doit être celle où Croft prétend avoir mis le testament.

— Tiens, mais c’est vrai !… Très curieux !

— Rien d’autre dans le courrier ?

— Rien d’intéressant. Plaignez-moi, Hastings, je suis malheureux ! Je souffre de ne pouvoir sortir des ténèbres. Je ne comprends plus rien.

À ce moment, Poirot se leva pour répondre à la sonnerie du téléphone. Aussitôt son visage se transfigura. Malgré le calme qu’il essayait de feindre, son agitation intérieure ne m’échappa point. Sa participation à l’entretien était trop vague pour me permettre d’en saisir le sens. Enfin, sur un : « Très bien, je vous remercie », il raccrocha le récepteur et regagna son siège, les yeux pétillants d’impatience.

— Hein ? Que vous ai-je annoncé ? Les événements commencent à se déclencher.

— Qui vous a téléphoné ?

— Mr Charles Vyse. Il m’apprend que, par le courrier de ce matin, il a reçu un testament signé de Miss Buckley et daté du 25 février.

— Quoi ? Le testament ?

— Le testament.

— Enfin arrivé ?

— Oui, et fort à propos, n’est-ce pas ?

— Pensez-vous qu’il dise la vérité ?…

— … Ou que je le soupçonne d’avoir gardé ce papier depuis longtemps ? Est-ce là votre pensée ? Ma foi, tout cela me semble étrange. Vous le voyez, je ne m’étais pas trompé en vous annonçant que le prétendu décès de Miss Nick provoquerait quelques faits nouveaux !

— Je m’incline devant votre génie. Mais dites-moi : ce testament est-il celui qui institue Mrs Rice légataire universelle de Miss Nick ?

— Mr Vyse ne précise pas, il est trop discret. Mais pourquoi en serait-il autrement ? Ce testament est, paraît-il, contresigné par Ellen Wilson et son mari, à titre de témoins.

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