La San-Felice – Tome I

XIII – LE CHEVALIER SAN-FELICE.

Nous croyons l’avoir déjà dit dans un desprécédents chapitres, dans le premier peut-être, le chevalierSan-Felice était un savant.

Mais, quoique les savants, comme les voyageursde Sterne, puissent se diviser et même se subdiviser en une foulede catégories, on doit les diviser cependant en deux grandesespèces :

Les savants ennuyeux.

Les savants amusants.

La première espèce est la plus nombreuse etpasse pour être la plus savante.

Nous avons connu, dans le cours de notre vie,quelques savants amusants ; ils étaient en général reniés parleurs confrères, comme gâtant le métier en mêlant à la sciencel’esprit ou l’imagination.

Quelque tort que cela puisse lui faire dansl’esprit de nos lecteurs, nous sommes forcés d’avouer que lechevalier San-Felice appartenait à la seconde espèce, c’est-à-direà l’espèce des savants amusants.

Nous l’avons dit encore, mais il y a assezlongtemps pour qu’on l’ait oublié, le chevalier San-Felice était unhomme de cinquante à cinquante-cinq ans, d’une mise simple, maisélégante dans sa simplicité, et qui n’ayant, dans des études quidurèrent toute sa vie, adopté aucune spécialité, était plutôt unsachant qu’un savant.

Appartenant lui-même à l’aristocratie, ayanttoujours vécu soit à la cour, soit avec les seigneurs, ayantbeaucoup voyagé dans sa jeunesse, surtout en France, il avait lesmanières charmantes et l’aimable désinvolture des Buffon, desHélvétius et des d’Holbach, dont il partageait, avec les principessociaux, l’insouciance, nous dirons presque l’irréligionphilosophique.

Et, en effet, ayant, comme Galilée etSwammerdam, étudié les infiniment grands et les infiniment petits,étant descendu des mondes roulants dans l’éther aux infusoiresnageant dans la goutte d’eau, ayant vu que l’astre et l’atometenaient la même place dans l’esprit de Dieu et avaient la mêmepart à l’amour immense que le Créateur répand sur toutes sescréatures, son âme, étincelle échappée au foyer divin, s’étaitprise à tout aimer dans la nature. Les humbles de la créationavaient seulement droit chez lui à une curiosité plus tendre queles superbes, et nous oserions presque affirmer que latransformation de la larve en nymphe et de la nymphe en scarabée,examinée le jour au microscope, lui paraissait aussi intéressanteau moins que la lente locomotion du colosse Saturne, neuf cent foisplus gros que la Terre, et mettant près de trente ans à tournerautour du Soleil avec l’attirail monstrueux de ses sept lunes etl’ornement encore incompris de son anneau.

Ces études l’avaient un peu soulevé hors de lavie réelle, pour le jeter dans la vie contemplative ; ainsi,quand, de la fenêtre de sa maison, – maison qui avait été celle deson père et de son aïeul, – par une de ces chaudes nuitscaniculaires de Naples, il voyait, sous la rame du pêcheur ou sousle sillon de sa barque, s’allumer ce feu bleuâtre qu’on croirait unreflet de l’étoile de Vénus, et que, pendant une heure, quelquefoisune nuit, immobile à l’appui de cette fenêtre, il regardait legolfe étinceler de lumières et, si le vent du sud agitait lesvagues, nouer les unes aux autres des guirlandes de feu quiallaient se perdre à ses yeux derrière Capri, mais qui seprolongeaient à coup sûr jusqu’aux rivages d’Afrique, ondisait : « Que fait là ce rêveur deSan-Felice ? » Ce rêveur de San-Felice passait toutsimplement du monde matériel au monde invisible, de la vie bruyanteà la vie silencieuse. Il se disait que cet immense serpent deflamme dont les replis enveloppent le globe, n’était rien autrechose qu’une réunion d’animalcules imperceptibles, et sonimagination reculait, effrayée, devant cette épouvantable richessede la nature qui met au-dessous de notre monde, sur notre monde,autour de notre monde, des mondes dont nous ne nous doutons pas, etpar lesquels l’infini supérieur, qui s’échappe à nos yeux dans destorrents de lumière, s’enchaîne sans se rompre à l’infiniinférieur, qui, plongeant au plus profond des abîmes, se perd dansla nuit.

Ce rêveur de San-Felice, au delà du doubleinfini, voyait Dieu, non pas comme le vit Ezéchiel, passant aumilieu des tempêtes ; non pas comme le vit Moïse, dans lebuisson ardent, mais resplendissant dans la majestueuse sérénité del’amour éternel, gigantesque échelle de Jacob que monte et descendla création tout entière.

Peut-être, maintenant, pourrait-on croire quecette tendresse infinie répandue en portions égales sur toute lanature ôtait une partie de leur force à ces autres sentiments quiont fait dire au poëte latin : Je suis homme, et rien dece qui appartient à l’humanité ne m’est étranger ? – Non,c’est chez le chevalier San-Felice que l’on eût pu faire surtoutcette distinction entre l’âme et le cœur qui permet au vice-roi dela création d’être tantôt calme et serein comme Dieu, lorsqu’ilcontemple avec son âme, tantôt joyeux ou désespéré comme l’homme,quand il éprouve avec son cœur.

Mais, de tous les sentiments qui élèventl’habitant de notre planète au-dessus des animaux qui vivent autourde lui, l’amitié était celui auquel le chevalier avait voué leculte le plus sincère et le plus dévoué, et nous nousappesantissons sur celui-là, parce que celui-là eut une plusprofonde et plus particulière influence sur sa vie.

Le chevalier San-Felice, élevé au collège desNobles, fondé par Charles III, y avait eu pour condisciple undes hommes dont les aventures, l’élégance et la haute fortunefirent le plus de bruit dans le monde napolitain, vers la fin dudernier siècle ; cet homme était le prince JosephCaramanico.

Si le prince n’eût été lui-même que prince, ilest probable que le jeune San-Felice n’eût éprouvé pour lui que cesentiment de respect banal ou de jalousie envieuse que les enfantséprouvent pour ceux de leurs compagnons qui pèsent sur l’indulgencedes maîtres par la supériorité de leur rang ; mais, à part sontitre de prince, Joseph Caramanico était un charmant enfant pleinde cœur et d’abandon, comme il fut plus tard un charmant hommeplein d’honneur et de loyauté.

Il arriva cependant, entre le princeCaramanico et le chevalier San-Felice, ce qui arrive inévitablementdans toutes les amitiés : il y eut un Oreste et unPylade ; le chevalier San-Felice eut le rôle le moins brillantaux yeux du monde, mais peut-être le plus méritoire aux yeux duseigneur : il fut Pylade.

On devina quelle facile supériorité le futursavant, avec son intelligence distinguée et ses dispositionsstudieuses, dut prendre sur ses rivaux de collège, et, combien, aucontraire, avec son insouciance de grand seigneur, le futurministre à Naples, le futur ambassadeur à Londres, le futurvice-roi à Palerme devait être un mauvais écolier.

Eh bien, grâce au laborieux Pylade quitravaillait pour deux, le paresseux Oreste se maintint toujours aupremier rang ; il eut autant de prix, autant de couronnes,autant de récompenses que San-Felice, et plus de mérite aux yeux deses professeurs, qui ne savaient pas ou ne voulaient pas savoir lesecret de sa supériorité ; car cette supériorité, il lamaintenait comme celle de sa position sociale, sans avoir l’air dese donner le moindre mal pour cela.

Mais Oreste le savait, lui, ce secret dedévouement, et rendons-lui cette justice de dire qu’il l’appréciacomme il devait être apprécié, ainsi que le prouvera la suite denotre récit, en le mettant à l’épreuve.

Les jeunes gens sortirent du collège, etchacun suivit la carrière vers laquelle l’entraînait ou sa vocationou son rang. Caramanico prit celle des armes ; San-Felice,celle de la science.

Caramanico entra comme capitaine dans unrégiment de Lipariotes, nommé ainsi des îles Lipari, d’où presquetous les soldats qui le composaient étaient tirés. Ce régiment,formé par le roi, était commandé par le roi ; le roi portaitle titre de colonel de ce régiment, et y être admis comme officierétait la plus haute faveur à laquelle pût aspirer un nobleNapolitain.

San-Felice, au contraire, voyagea, visita laFrance, l’Allemagne, l’Angleterre, resta cinq ans hors de l’Italie,et, lorsqu’il revint à Naples, trouva le prince Caramanico premierministre et amant de la reine Caroline.

Le premier soin de Caramanico, en arrivant aupouvoir, avait été d’assurer une position indépendante à son cherSan-Felice ; en son absence, il l’avait fait, avec exemptionde vœux, nommer chevalier de Malte, faveur, au reste, à laquelleavaient droit tous ceux qui pouvaient faire leurs preuves, et luiavait fait donner une abbaye rapportant deux mille ducats. Cetterente, avec celle de mille ducats qu’il tenait de sa fortunepatrimoniale, faisait du chevalier San-Felice, dont les goûtsétaient ceux d’un savant, c’est-à-dire fort simples, un hommecomparativement aussi riche que l’homme le plus riche deNaples.

Les deux jeunes gens avaient marché dans lavie et étaient devenus des hommes ; ils s’aimaienttoujours ; mais, occupés, l’un de science, l’autre depolitique, ils ne se voyaient plus que rarement.

Vers 1783, quelques bruits qui couraient surla disgrâce prochaine du prince de Caramanico, commençaient àpréoccuper la ville et à inquiéter San-Felice : on disait queCaramanico, surchargé de besogne, comme premier ministre, etvoulant créer une marine respectable à Naples, qu’il regardait,tout au contraire du roi, comme une puissance maritime, plutôt quecomme une puissance continentale, s’était adressé au grand-duc deToscane Léopold, afin qu’il voulût bien lui céder, pour le mettre àla tête de la marine napolitaine, avec le titre d’amiral, un hommequi venait de faire répéter son nom avec éloge dans une expéditioncontre les Barbaresques.

Cet homme, c’était le chevalier Jean Acton,d’origine irlandaise, né en France.

Mais à peine Acton s’était-il trouvé, par laprotection de Caramanico, installé à la cour de Naples, dans uneposition à laquelle ses rêves les plus ambitieux n’auraient jamaiscru pouvoir atteindre, qu’il combina tous ses efforts pourremplacer son protecteur, et dans l’affection de la reine et dansson poste de premier ministre, qu’il devait encore plus peut-être àcette affection qu’à son rang et à son mérite.

Un soir, San-Felice vit entrer chez lui, commeun simple particulier et sans avoir permis qu’on l’annonçât, leprince de Caramanico.

San-Felice, par une douce soirée du mois demai, était occupé, dans ce beau jardin dont nous avons essayé defaire la description, à donner la chasse à des lucioles, surlesquelles il voulait étudier, au retour du matin, la dégradationde la lumière.

Il poussa un cri de joie en voyant le prince,se jeta dans ses bras et le pressa contre son cœur.

Celui-ci répondit à ses embrassements avec sonaffection accoutumée, à laquelle une préoccupation triste semblaitdonner encore une plus vive expression.

San-Felice voulut l’entraîner vers leperron ; mais Caramanico, enfermé dans son cabinet depuis lematin jusqu’au soir, ne voulait point perdre cette occasion derespirer l’air parfumé par la forêt d’orangers, dont le feuillagemétallique frissonnait au-dessus de sa tête ; une douce brisevenait de la mer, le ciel était pur, la lune brillait au ciel et sereflétait dans le golfe. Caramanico montra à son ami un banc adosséau tronc d’un palmier ; tous deux s’assirent sur ce banc.

Caramanico resta un instant sans parler, commes’il eût hésité à troubler le silence de toute cette naturemuette ; puis enfin, avec un soupir :

– Mon ami, dit-il, je viens te dire adieu,peut-être pour toujours.

San-Felice tressaillit et le regarda enface ; il croyait avoir mal entendu.

Le prince secoua mélancoliquement sa belletête pâle, et, avec une profonde expression dedécouragement :

– Je suis las de lutter, reprit-il. Jereconnais que j’ai affaire à plus fort que moi ; j’ylaisserais mon honneur peut-être, ma vie à coup sûr.

– Mais la reine Caroline ? demandaSan-Felice.

– La reine Caroline est femme, mon ami,répondit Caramanico, par conséquent faible et mobile. Elle voitaujourd’hui par les yeux de cet intrigant irlandais qui, j’en aibien peur, poussera l’État à sa ruine. Que le trône tombe !mais sans moi. Je ne veux pas contribuer à sa chute, je pars.

– Où vas-tu ? demanda San-Felice.

– J’ai accepté l’ambassade de Londres ;c’est un honorable exil. J’emmène ma femme et mes enfants, que jene veux pas laisser exposés aux dangers de l’isolement ; maisil y a une personne que je suis obligé de laisser à Naples ;j’ai compté sur toi pour me remplacer près d’elle.

– Près d’elle ? répéta le savant avec uneespèce d’inquiétude.

– Sois tranquille, dit le prince essayant desourire ; ce n’est point une femme, c’est une enfant.

San-Felice respira.

– Oui, continua le prince, au milieu de mestristesses, une jeune femme me consolait. Ange du ciel, elle estremontée au ciel, en me laissant un vivant souvenir d’elle, unepetite fille qui vient d’atteindre sa cinquième année.

– J’écoute, dit San-Felice, j’écoute.

– Je ne puis ni la reconnaître, ni lui faireune position sociale, puisqu’elle est née pendant monmariage ; d’ailleurs, la reine ignore et doit ignorerl’existence de cette enfant.

– Où est-elle ?

– À Portici. De temps en temps, je me la faisapporter ; de temps en temps même, je vais la voir ;j’aime beaucoup cette innocente créature, qui, j’en ai bien peur,est née dans un jour néfaste ! et, m’en croiras-tu,San-Felice, il m’en coûte moins, je te le jure, de quitter monministère, Naples, mon pays, que de quitter cette enfant ; carcelle-là, c’est bien l’enfant de mon amour.

– Moi aussi, dit le chevalier avec sa doucesimplicité, moi aussi, Caramanico, je l’aime.

– Tant mieux ! reprit le prince ;car j’ai compté sur toi pour me remplacer près d’elle. Je veux, tucomprendras cela, je veux qu’elle ait une fortune indépendante.Voici, en ton nom, une police de cinquante mille ducats. Cettesomme, placée par tes soins, se doublera en quatorze ou quinze anspar l’accumulation seule des intérêts ; tu prendras, sur tafortune à toi, ce qui sera nécessaire à son entretien et à sonéducation, et, lors de sa majorité ou de son mariage, tu terembourseras.

– Caramanico !

– Pardon, mon ami, dit en souriant le prince,je te demande un service ; c’est à moi de faire mesconditions.

San-Felice baissa la tête.

– M’aimerais-tu moins que je ne croyais ?murmura-t-il.

– Non, mon ami, reprit Caramanico. Tu esnon-seulement l’homme que j’aime le mieux, mais celui que j’estimele plus au monde, et la preuve, c’est que je te laisse la seulepartie de mon cœur qui soit restée pure et n’ait point étébrisée.

– Mon ami, dit le savant avec une certainehésitation, je voudrais te demander une faveur, et, si ma demandene te contrariait pas, je serais heureux que tu mel’accordasses.

– Laquelle ?

– Je vis seul, sans famille, presque sansamis ; je ne m’ennuie jamais, parce qu’il est impossible quel’homme s’ennuie avec le grand livre de la nature ouvert devant lesyeux ; j’aime toute chose en général : j’aime l’herbequi, le matin, se courbe sous le poids des gouttes de rosée, commesous un fardeau trop lourd pour elle ; j’aime ces lucioles queje cherchais quand tu es arrivé ; j’aime le scarabée à l’ailed’or dans laquelle se mire le soleil, mes abeilles qui me bâtissentune ville, mes fourmis qui me fondent une république ; mais jen’aime pas une chose plus que l’autre, et je ne suis aimétendrement par rien. S’il m’était permis de prendre ta fille avecmoi, je l’aimerais plus que toute chose, je le sens, et peut-être,elle aussi, comprenant que je l’aime beaucoup, m’aimerait-elle unpeu. L’air du Pausilippe est excellent ; la vue que j’ai demes fenêtres est splendide ; elle aurait un grand jardin pourcourir après les papillons, des fleurs à la portée de sa main, desoranges à la hauteur de ses lèvres ; elle grandirait flexiblecomme ce palmier, dont elle aurait à la fois la grâce et lavigueur. Dis, veux-tu que ton enfant demeure avec moi, monami ?

Caramanico le regardait les larmes aux yeux etl’approuvait d’un doux mouvement de tête.

– Et puis, continua San-Felice croyant que sonami n’était pas suffisamment convaincu, et puis un savant, ça n’arien à faire ; eh bien, je ferai son éducation, je luiapprendrai à lire et à écrire l’anglais et le français. Je saisbeaucoup de choses, va, et je suis beaucoup plus instruit qu’on nele croit ; cela m’amuse de faire de la science, mais celam’ennuie d’en parler. Tous ces rats de bibliothèque napolitains,tous ces académiciens d’Herculanum, tous ces fouilleurs de Pompéi,ils ne me comprennent pas et ils disent que je suis ignorant parceque je ne me sers pas de grands mots et que je parle simplement deschoses de la nature et de Dieu ; mais ce n’est pas vrai,Caramanico ; j’en sais au moins autant qu’eux et peut-êtremême plus qu’eux, je t’en donne ma parole d’honneur… Tu ne meréponds pas, mon ami ?

– Non, je t’écoute, San-Felice, je t’écoute etje t’admire. Tu es la créature par excellence. Dieu t’a élu. Oui,tu prendras ma fille ; oui, tu prendras mon enfant ; oui,mon enfant t’aimera ; seulement, tu lui parleras de moi tousles jours, et tu tâcheras qu’après toi, ce soit moi qu’elle aime leplus au monde.

– Oh ! que tu es bon ! s’écria lechevalier en essuyant ses larmes. Maintenant, tu m’as dit quelleétait à Portici, n’est-ce pas ? Comment reconnaîtrai-je lamaison ? Comment s’appelle-t-elle ? Tu lui as donné unjoli nom, j’espère ?

– Ami, dit le prince, voici son nom etl’adresse de la femme qui prend soin d’elle, et, en même temps,l’ordre à cette femme de te regarder, moi absent, comme sonvéritable père… Adieu, San-Felice, dit le prince en selevant ; sois fier, mon ami : tu viens de me donner leseul bonheur, la seule joie, la seule consolation qu’il me soitpermis d’espérer encore.

Les deux amis s’embrassèrent comme desenfants, en pleurant comme des femmes. Le lendemain, le princeCaramanico partait pour Londres, et la petite Luisa Molinas’installait avec sa gouvernante dans la maison du Palmier.

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