La San-Felice – Tome IV

CXLIII – LA NUIT DU 13 AU 14 JUIN

La nuit du 13 au 14 juin descendit sombre surcette plage couverte de cadavres et sur ces rues rouges desang.

Le cardinal Ruffo avait réussi dans sonprojet : avec son histoire de cordes et son apparition desaint Antoine, il était arrivé à allumer la guerre civile au cœurde Naples.

Le feu avait cessé au pont de la Madeleine etsur la plage de Portici et de Résina ; mais on se fusillaitdans les rues de Naples.

Les patriotes, voyant que l’on avait commencéà égorger dans les maisons, avaient résolu de ne pas attendre chezeux une mort sans vengeance.

Chacun s’était donc armé, était sorti ets’était réuni au premier groupe qu’il avait rencontré, et, à chaquecoin de rue où se rencontrait une patrouille de patriotes et unebande de lazzaroni, on échangeait des coups de fusil.

Ces coups de fusil, qui avaient leur échojusque dans le Château-Neuf, semblaient, comme autant de remords,venir dire à Salvato qu’il y avait quelque chose de mieux à faireque de dire à sa maîtresse qu’on l’aime, lorsque la ville estabandonnée à une populace sans frein comme sans pitié.

D’ailleurs, il lui pesait lourdement d’avoirété deux heures le jouet de trente lazzaroni et de ne pas encores’être vengé de cet affront.

Michele, qui le fit demander, lui fut unprétexte pour sortir.

Michele venait lui annoncer qu’il avait vu labarque se mettre en mer et Pagliucella prendre place augouvernail.

– Maintenant, lui dit Salvato, sais-tu oùbivaquent Nicolino et ses hussards ?

– À l’Immacolatella, répondit Michele.

– Où sont tes hommes ? demandaSalvato.

– Ils sont en bas, où je leur ai fait donner àboire et à manger. Ai-je mal fait ?

– Non pas, et, au contraire, ils ont biengagné leur repos. Seulement, les crois-tu disposés à te suivre denouveau ?

– Je les crois disposés à descendre en enferou à monter à la lune avec moi, mais à la condition que vous leurdirez un mot d’encouragement.

– Qu’à cela ne tienne. Allons !

Salvato et Michele entrèrent dans la sallebasse où les lazzaroni buvaient et mangeaient.

À la vue de leur chef et du jeune officier,ils poussèrent des cris de « Vive Michele ! Vive legénéral Salvato ! »

– Mes enfants, leur dit Salvato, si vous étiezréunis au grand complet, combien seriez-vous ?

– Six ou sept cents, au moins.

– Où sont vos compagnons ?

– Heu ! qui sait cela ! répondirentdeux autres lazzaroni en allongeant les lèvres.

– Est-il impossible de réunir voscompagnons ?

– Impossible, non ; difficile, oui.

– Si je vous donnais à chacun deux carlins parhomme que vous réunirez, regarderiez-vous toujours la chose commeaussi difficile ?

– Non ; cela aiderait beaucoup.

– Voilà d’abord deux ducats par homme ;c’est sur le pied de dix compagnons chacun. Vous êtes payésd’avance pour trois cents.

– À la bonne heure ! voilà qui estparler. À votre santé, général !

Puis, d’une seule voix :

– Commandez, général, dirent-ils.

– Écoute bien ce que je vais dire, Michele, etfais exécuter ponctuellement ce que j’aurai dit.

– Vous pouvez être tranquille, mon général, jene perdrai pas une de vos paroles.

– Que chacun de tes hommes, reprit Salvato,réunisse le plus qu’il pourra de compagnons et se fasse chef de lapetite bande qu’il aura réunie ; prenez rendez-vous à lastrada del Tendeno ; une fois là, comptez-vous ; si vousêtes quatre cents, divisez-vous en quatre bandes ; si vousêtes six cents, en six ; dans les rues de Naples, des bandesde cent hommes peuvent résister à tout, et, si elles sont résolues,tout vaincre. Quand onze heures sonneront à Castel-Capuano,mettez-vous en marche en poussant tout ce que vous rencontrerez surTolède et en tirant des coups de fusil pour indiquer où vous êtes.Trouvez-vous cela trop difficile ?

– Non, c’est bien facile, au contraire.Faut-il partir ?

– Pas encore. Trois hommes de bonnevolonté.

Trois hommes se présentèrent.

– Vous êtes chargés tous trois de la mêmemission.

– Pourquoi trois hommes là où il n’est besoinque d’un ?

– Parce que, sur trois hommes, deux peuventêtre pris ou tués.

– C’est juste, dirent les lazzaroni, à qui celangage ferme et tranchant donnait un surcroît de courage.

– Cette mission dont vous êtes chargés toustrois, c’est de parvenir, par où vous voudrez, par les cheminsqu’il vous plaira de choisir, jusqu’au couvent de San-Martino, oùsont réunis six ou sept cents patriotes que Mejean a refusé derecevoir à Saint-Elme : vous leur direz d’attendre onzeheures.

– Nous le leur dirons.

– Aux premiers coups de fusil qu’ils jugerontpartir de vos rangs, ils descendront sans résistance aucune ;– ce n’est point de ce côté-là que sont les lazzaroni, – et ilsbarreront tous les petits vicoli par lesquels ceux que noscompagnons pousseront devant eux voudraient se réfugier dans lehaut Naples. Pris entre deux feux, les sanfédistes se trouverontréunis et massés dans la rue de Tolède. Le reste me regarde.

– Du moment que le reste vous regarde, cela nenous inquiète point.

– As-tu bien compris, Michele ?

– Pardieu !

– Avez-vous bien compris, vousautres ?

– Parfaitement.

– Alors, agissons.

On ouvrit la porte, on baissa lesponts-levis : les trois hommes chargés de monter au couventSaint-Martin, dans le haut de la strada del Mala, partirent ;les autres se divisèrent en deux troupes qui disparurent, l’unedans la strada Médina, l’autre dans la strada del Porte.

Quant à Salvato, il prit seul le chemin del’Immacolatella.

Comme le lui avait dit Michele, Nicolino etses hussards bivaquaient entre l’Immacolatella et le petit port oùest aujourd’hui la Douane.

Il était gardé par des vedettes à cheval,placées du côté de la rue del Pilière, du côté de la strada Nuovaet du côté de la strada Olivare.

Salvato se fit reconnaître des sentinelles etpénétra jusqu’à Nicolino.

Il était couché sur le lastrico, la tête surla selle de son cheval ; il avait près de lui une cruche et unverre d’eau.

C’étaient le lit et le souper de ce sybaritequ’un an auparavant le pli d’une feuille de rose empêchait dedormir et qui faisait manger son lévrier dans des platsd’argent.

Salvato l’éveilla. Nicolino demanda, d’assezmauvaise humeur, ce qu’on lui voulait.

Salvato se nomma.

– Ah ! cher ami, lui dit Nicolino, ilfaut que ce soit vous qui m’ayez réveillé pour que je vous pardonnede m’avoir tiré d’un si charmant rêve. Imaginez-vous que je rêvaisque j’étais le beau berger Pâris, que je venais de distribuer lespommes et que je buvais le nectar en mangeant l’ambroisie avec ladéesse Vénus, qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à lamarquise de San-Clemente. Si vous avez des nouvelles d’elle,donnez-m’en.

– Aucune. À quel propos voulez-vous que j’aiedes nouvelles de la marquise ?

– Pourquoi pas ? Vous aviez bien unelettre d’elle dans votre poche le jour où vous avez étéassassiné.

– Trêve de plaisanterie, cher ami, il s’agitde parler de choses sérieuses.

– Je suis sérieux comme saint Janvier… Quevoulez-vous de plus ?

– Rien. Avez-vous une monture et un sabre à medonner ?

– Une monture ? Mon domestique doit êtreau bord de la mer avec mon cheval, à moi, et un second cheval demain. Quant à un sabre, j’ai trois ou quatre hommes assezgrièvement blessés pour qu’ils vous laissent prendre le leur sansque cela leur fasse tort. Quant aux pistolets, vous en trouverezdans les fontes, et de tout chargés. Vous savez que je suis votrefournisseur de pistolets. Faites un aussi joyeux usage de ceux-cique des autres, et je n’aurai rien à dire.

– Eh bien, cher ami, maintenant que tout estarrêté, je vais monter un de vos chevaux, ceindre le sabre d’un devos hommes, prendre la moitié de vos hussards, et monter par Foria,tandis que vous remonterez par largo del Castello, et, quand nousserons aux deux bouts de Tolède, et que minuit sonnera, nouschargerons chacun de notre côté, et soyez tranquille : labesogne ne nous manquera point.

– Je ne comprends pas très-bien ; maisn’importe, la chose doit être parfaitement arrangée puisqu’elle estarrangée par vous. Je sabre de confiance, c’est convenu.

Nicolino fit amener les deux chevaux ;Salvato prit le sabre d’un blessé, les deux jeunes gens se mirenten selle, et, comme il était convenu, avec chacun moitié deshussards, remontèrent vers Tolède, l’un par la strada Foria,l’autre par largo dei Castello.

Et maintenant, tandis que les deux amis vonttâcher de prendre les lazzaroni sanfédistes non-seulement entredeux feux, mais encore entre deux fers, nous allons franchir lepont de la Madeleine et entrer dans une petite maison d’aspectassez pittoresque, située entre le pont et les Graneli. Cettemaison que l’on montre encore aujourd’hui comme celle qui futhabitée, pendant le siège, par le cardinal Ruffo, était ou plutôt,– car elle existe encore aujourd’hui en état de parfaiteconservation, – est celle où il avait établi son quartiergénéral.

Placé dans cette maison, il n’était qu’à uneportée de fusil des avant-postes républicains ; mais il avaitune partie de l’armée sanfédiste campée tout près de lui, sur lepont de la Madeleine, et au largo del Peate. Ses avant-postesvenaient jusqu’à via della Gabella.

Ces avant-postes étaient composés deCalabrais.

Or, les Calabrais étaient furieux.

Dans cette grande lutte qu’ils avaient engagéedans la journée, et dont le principal épisode avait été l’explosiondu fort de Vigliana, les Calabrais n’avaient point été vaincus,c’est vrai, mais ne se regardaient point comme vainqueurs. Lesvainqueurs, c’étaient ceux qui étaient morts héroïquement ;les vaincus, c’étaient ceux qui étaient revenus quatre fois à lacharge sans pouvoir emporter le fort, qui avaient eu besoin, pourlui faire une brèche, des Russes et de leurs canons.

Aussi, ayant devant eux, à cent cinquante pasà peine le fort del Carmine, ils complotèrent tout bas de s’enemparer sans en demander l’autorisation à leurs chefs. Laproposition avait été acceptée avec un tel enthousiasme, que lesTurcs, qui campaient avec eux, leur avaient demandé de faire partiede l’expédition. L’offre avait été accueillie et l’on s’était ainsidistribué les rôles.

Les calabrais allaient s’emparer, les unesaprès les autres, de toutes les maisons qui séparaient la via dellaGabella de la rue qui longeait le château del Carmine. Les étagessupérieurs de la dernière maison donnant sur le château, ilsdominaient les murailles du fort et, par conséquent, voyaient sesdéfenseurs à découvert. Au fur et à mesure que ses défenseurss’approchaient de la muraille, ils les fusilleraient, et, pendantce temps, les Turcs, cimeterre aux dents, escaladeraient lesmurailles en montant sur les épaules les uns des autres.

À peine ce plan fut-il arrêté, que lesassaillants le mirent à exécution. La journée avait été rude, etles défenseurs de la ville, croyant les soldats du cardinal aussifatigués qu’eux, espéraient une nuit tranquille. Ceux quioccupaient les maisons les plus proches du fort, c’est-à-dire ceuxqui formaient les avant-postes républicains, furent surpris dansleur sommeil et égorgés, et, en moins d’un quart d’heure, unecinquantaine de Calabrais, choisis parmi les meilleurs tireurs, setrouvaient établis au second, au troisième étage et sur la terrassede la maison en avant de Fiumicello, c’est-à-dire à trente pas àpeine du fort del Carmine.

Dès les premiers cris, dès les premièresportes brisées, les sentinelles du fort avaient crié :« Alarme ! » et les patriotes étaient accourus surla plate-forme de la citadelle, se croyant à l’abri derrière leurscréneaux ; mais tout à coup un feu plongeant éclata, et unouragan de fer tomba sur eux.

Pendant ce temps, les Turcs étaient, enquelques bonds, arrivés au pied des murailles et avaient commencél’escalade. Les assiégés ne pouvaient s’opposer à leur ascensionqu’en se découvrant, et chaque homme qui se découvrait était unhomme mort.

Une pareille lutte ne pouvait durer longtemps.Les patriotes qui restaient debout, sur la plate-forme de laforteresse jonchée de cadavres, avisèrent une porte de derrièreouvrant sur la place del Mercato, et, par la rue de la Conciana,gagnèrent d’un côté le quai, de l’autre la rue San-Giovanni, et sedispersèrent dans la ville.

Le cardinal, au bruit de cette terriblefusillade faite par les Calabrais sur les défenseurs du fort, avaitcru à une attaque de républicains, avait fait battre la générale etse tenait prêt à tout événement, et il avait envoyé des coureurss’informer d’où venait tout ce bruit, lorsque, tout enivrés deleurs succès, Turcs et Calabrais vinrent lui annoncer qu’ilsétaient maîtres du fort.

C’était une grande nouvelle. Le cardinal nepouvait plus être attaqué ni par Marinella ni par le Vieux-Marché,les canons du fort commandant ces deux passages ; et, commefra Pacifico venait de rentrer, ayant promené toute la journée sabannière et laissant la ville en feu, le cardinal, en récompense deses bons services, l’envoya, avec ses douze capucins, dirigerl’artillerie du fort.

À peine avait-il donné cet ordre, qu’on luiannonça que l’on venait de prendre une barque qui, partie duChâteau-Neuf, paraissait se diriger vers le Granatello.

Celui qui paraissait le patron de la barqueétait porteur d’un billet dont on s’était emparé.

Le cardinal rentra chez lui et se fit amenerle patron de la barque capturée.

Mais, au premier mot que le cardinal luiadressa, il répondit par un mot d’ordre qui appartenait à lafamille Ruffo, à leurs domestiques et à leurs serviteurs engénéral, et qui était une espèce de sauf-conduit dans les occasionsdifficiles :

– La Malaga è siempre Malaga.

C’était déjà par ce mot de passe que l’anciencuisinier Corcia s’était fait reconnaître, lorsqu’on l’avait, aucamp des Russes, amené devant le cardinal.

En effet, au lieu de passer hors de vue, commeil lui était facile de le faire, le patron s’était approché durivage, de manière à être remarqué, et enfin, au lieu de se dirigervers le Granatello, où il eût pu arriver avant ceux qui lepoursuivaient, il avait poussé au large ; de sorte qu’il avaitété facile à la barque qui le poursuivait de le rejoindre, montéequ’elle était par six rameurs.

Quant à la lettre qu’il portait, rien ne luieût été plus facile, s’il n’eût pas été dans les intérêts ducardinal, ou de la déchirer où de la jeter à l’eau avec une ballede plomb qui l’eût entraînée au fond de la mer.

Au contraire, ce billet, il l’avait conservéet l’avait remis à l’officier sanfédiste, à la première requête quilui avait été faite.

Cet officier sanfédiste était justementScipion Lamarra, qui avait apporté la bannière de la reine aucardinal. Le cardinal le fit venir, et il confirma tout ce qu’avaitdit le patron, déjà sauvegardé, du reste, par le mot d’ordre qu’iltenait de la sœur du cardinal même, c’est-à-dire de la princesse deCampana.

Ce mot d’ordre, il l’avait transmis, au reste,à tous ceux de ses compagnons sur lesquels il croyait pouvoircompter et qui, comme lui, jouaient les patriotes jusqu’au momentde jeter le masque.

Seulement, il annonça au cardinal que, sansdoute par défiance de lui, le colonel Michele, qui l’avait envoyéau Granatello, avait placé dans sa barque un homme à lui quin’était autre que son lieutenant Pagliucella. Au moment où labarque avait été accostée par ceux qui la poursuivaient ; soitaccident, soit ruse pour ne point être pris, Pagliucella étaittombé ou s’était jeté à la mer et n’avait pas reparu.

Ceci parut au cardinal un détail d’unemédiocre importance, et il demanda la lettre dont le patron étaitporteur.

Scipion Lamarra la lui remit.

Le cardinal la décacheta. Elle contenait lesdispositions suivantes :

Le général Bassetti au général Schipani,au Granatello[15].

« Les destins de la République exigentque nous tentions un coup décisif et que nous détruisions en unseul combat cette masse de brigands agglomérés au pont de laMadeleine.

» En conséquence, demain, au signal quivous sera donné par trois coups de canon tirés au Château-Neuf,vous vous dirigerez sur Naples avec votre armée. Arrivé à Portici,vous forcerez la position et passerez au fil de l’épée tout ce quevous trouverez devant vous. Alors, les patriotes de San-Martinoferont une descente en même temps que ceux du château del Carmine,du Château-Neuf et du château de l’Œuf. Pendant que nous lesattaquerons de trois côtés différents et de front, vous tomberezsur les derrières de l’ennemi et les exterminerez. Toute notreespérance est en vous,

» Salut et fraternité.

» Bassetti. »

– Eh bien, demanda le patron de la barque envoyant que pour la seconde fois le cardinal relisait la lettre avecplus d’attention encore que la première, la Malaga est-elletoujours Malaga, Votre Éminence ?

– Oui, garçon, répondit le cardinal, et jevais te le prouver.

Se tournant alors vers le marquisMalaspina :

– Marquis, lui dit-il, faites donner à cegarçon cinquante ducats et un bon souper. Les nouvelles qu’il nousapporte valent bien cela.

Malaspina accomplit la partie de l’ordre quevenait de donner le cardinal, en ce qui le concernait, c’est-à-direremit les cinquante ducats au patron ; mais, quant à laseconde partie, c’est-à-dire au souper, il le confia aux soins deCarlo Cuccaro, valet de chambre de Son Éminence.

À peine Malaspina fut-il rentré, que lecardinal fit écrire à de Cesare, qui était à Portici, de ne pasperdre de vue l’armée de Schipani. En conservant toutes lesdispositions prises la veille, il lui envoyait un renfort de deuxou trois cents Calabrais et de cent Russes, et il ordonnait en mêmetemps à mille hommes des masses de se glisser sur les pentes duVésuve, depuis Reniso jusqu’à Torre-de-Annunziata.

Ces hommes étaient destinés à fusiller l’arméede Schipani derrière de petits bois, des scories de lave et desquartiers de rocher, dont abonde le versant occidental duVésuve.

De Cesare, en recevant la dépêche, ordonna, deson côté, au commandant des troupes de Portici de feindre dereculer devant Schipani et de l’attirer dans la ville. Une foisengouffré dans cette rue de trois lieues qui conduit de la Favoriteà Naples, il lui couperait la retraite sur les flancs, tandis queles insurgés de Sorrente, de Castellamare et de la Caval’attaqueraient par derrière et l’écraseraient.

Toutes ces mesures étaient prises pour le casoù la dépêche aurait été expédiée en double et où, le duplicataparvenant à Schipani, il exécuterait la manœuvre qui lui étaitordonnée.

Le cardinal ne prenait point une précautioninutile. La dépêche n’avait pas été expédiée en double ; maiselle allait l’être, et, pour son malheur, ce double, Schipanidevait le recevoir.

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