La San-Felice – Tome IV

CXXXVII – OÙ SIMON BACKER DEMANDE UNEFAVEUR

Dans un des cachots du Château-Neuf, dont lafenêtre grillée d’un triple barreau donnait sur la mer, deuxhommes, l’un de cinquante-cinq à soixante ans, l’autre devingt-cinq à trente, couchés tout habillés sur leur lit, écoutaientavec une attention plus qu’ordinaire cette mélopée lente etmonotone des pêcheurs napolitains, tandis que la sentinelle, placéeauprès de la muraille et dont la consigne était d’empêcher lesprisonniers de fuir, mais non les pêcheurs de chanter, se promenaitinsoucieusement sur l’étroite bande de terre qui empêche les toursaragonaises de plonger à pic dans la mer.

Certes, si mélomanes que fussent ces deuxhommes, ce n’était point l’harmonie du chant qui pouvait fixerainsi leur attention. Rien de moins poétique et surtout rien demoins harmonieux que le rhythme sur lequel le peuple napolitainmodule ses interminables improvisations.

Il y avait donc pour eux évidemment dans lesparoles un intérêt qu’il n’y avait pas dans le prélude ; car,au premier couplet, le plus jeune des deux prisonniers se dressasur son lit, saisit vigoureusement les barreaux de fer, se hissajusqu’à la fenêtre et plongea son regard ardent à travers lesténèbres pour tâcher de voir le chanteur à la pâle et vacillantelueur de la lune.

– J’avais reconnu sa voix, dit le plus jeunedes deux hommes, celui qui regardait et qui écoutait : c’estSpronio, notre premier garçon de banque.

– Écoutez ce qu’il dit, André, dit le plusvieux des deux hommes avec un accent allemand très-prononcé :vous comprenez mieux que moi le dialecte napolitain.

– Chut, mon père ! dit le jeune homme,car le voilà qui s’arrête en face de notre fenêtre comme pour jeterses filets. Sans doute a-t-il quelque bonne nouvelle à nousapprendre.

Les deux hommes se turent, et le faux pêcheurcommença de chanter.

Notre traduction rendra mal la simplicité durécit, mais elle en donnera au moins le sens.

Comme l’avait pensé le plus jeune des deuxprisonniers, c’étaient des nouvelles que leur apportait celuiqu’ils avaient désigné sous le nom de Spronio.

Voici quel était le premier couplet, simpleappel à l’attention de ceux pour lesquels la chanson étaitchantée :

Il est descendu sur la terre,

L’ange qui nous délivrera ;

Il a brisé comme du verre

La lance de son adversaire,

Et celui qui vivra verra !

– Il est question du cardinal Ruffo,dit le jeune homme à l’oreille duquel était parvenu le bruit del’expédition, mais qui ignorait complétement où en était cetteexpédition.

– Écoutez, André, dit le père,écoutez !

Le chant continua :

Rien ne résiste à sa puissance,

Après Cotrone, Altamura

Tombe, malgré sa résistance.

Vainqueur du démon, il s’avance,

Et celui qui vivra verra.

– Vous entendez, mon père, dit lejeune homme : le cardinal a pris Cotrone et Altamura.

Le chanteur poursuivit :

Pour punir la ville rebelle,

Hier, il partait de Nocera,

Et ce soir, dit-on, la nouvelle

Est qu’il couche à Noja la Belle.

Et celui qui vivra verra.

– Entendez-vous, père ? ditjoyeusement le jeune homme, il est à Nola.

– Oui, j’entends, j’entends, dit levieillard ; mais il y a bien plus loin de Nola à Naples,peut-être, que de Palerme à Nola.

Comme si elle répondait à cette inquiétude duvieillard, la voix continua :

Pour accomplir son entreprise,

Demain, sur Naples il marchera,

Et soit par force ou par surprise,

Naples dans trois jours sera prise,

Et celui qui vivra verra.

À peine le dernier vers avait-il grincé par lavoix du chanteur, que le jeune homme lâcha les barreaux et selaissa retomber sur son lit : on entendait des pas dans lecorridor et ces pas s’approchaient de la porte.

À la lueur de la triste lampe qui brûlaitsuspendue au plafond, le père et le fils n’eurent que le tempsd’échanger un regard.

Ce n’était pas l’heure où l’on descendait dansleur cachot, et tout bruit inaccoutumé est, on le sait, inquiétantpour des prisonniers.

La porte du cachot s’ouvrit. Les prisonniersvirent dans le corridor une dizaine de soldats armés, et une voiximpérative prononça ces mots :

– Levez-vous, habillez-vous etsuivez-nous.

– La moitié de la besogne est faite, ditgaiement le plus jeune des deux hommes ; nous aurons doncl’avantage de ne pas vous faire attendre.

Le vieillard se leva en silence. Choseétrange, c’était celui qui avait le plus vécu qui semblait le plustenir à la vie.

– Où nous conduisez-vous ? demanda-t-ild’une voix légèrement altérée.

– Au tribunal, répondit l’officier.

– Hum ! fit André, s’il en est ainsi,j’ai peur qu’il n’arrive trop tard.

– Qui ? demanda l’officier croyant quec’était à lui que l’observation était faite.

– Oh ! dit négligemment le jeune homme,quelqu’un que vous ne connaissez pas et dont nous parlions quandvous êtes entré.

Le tribunal devant lequel on conduisait lesdeux prévenus était le tribunal qui avait succédé à celui quipunissait les crimes de lèse-majesté ; seulement, ilpunissait, lui, les crimes de lèse-nation.

Il était présidé par un célèbre avocat, nomméVicenzo Lupo.

Il se composait de quatre membres et duprésident ; et, pour que l’on n’eût point à conduire lesprévenus à la Vicairie, ce qui pouvait exciter quelque émeute, ilsiégeait au Château-Neuf.

Les prisonniers montèrent deux étages etfurent introduits dans la salle du tribunal.

Les cinq membres du tribunal, l’accusateurpublic et le greffier étaient à leur place, ainsi que leshuissiers.

Deux sièges ou plutôt deux tabourets étaientpréparés pour les accusés.

Deux avocats nommés d’office étaient assis etattendaient dans deux fauteuils placés à la droite et à la gauchedes tabourets.

Ces deux avocats étaient les deux premiersjurisconsultes de Naples.

C’était Mario Pagano et FranciscoConforti.

Simon et André Backer saluèrent les deuxjurisconsultes avec la plus grande courtoisie. Quoique appartenantà une opinion entièrement opposée, ils reconnaissaient qu’on avaitchoisi pour les défendre deux princes du barreau.

– Citoyens Simon et André Backer, leur dit leprésident, vous avez une demi-heure pour conférer avec vosavocats.

André salua.

– Messieurs, dit-il, agréez tous mesremercîments, non-seulement pour nous avoir donné, à mon père et àmoi, des moyens de défense, mais encore pour avoir mis ces moyensde défense en des mains habiles. Toutefois, la manière dont jecompte diriger les débats rendra, je le crois, inutilel’intervention de toute parole étrangère ; ce qui ne diminueraen rien ma reconnaissance envers ces messieurs, qui ont bien vouluse charger de causes si désespérées. Maintenant, comme on est venunous chercher dans notre prison au moment où nous nous y attendionsle moins, nous n’avons pas pu, mon père et moi, arrêter un planquelconque de défense. Je vous demanderai donc, au lieu de conférerune demi-heure avec nos avocats, de pouvoir conférer cinq minutesavec mon père. Dans une chose aussi grave que celle qui va sepasser devant vous, c’est bien le moins que je prenne son avis.

– Faites, citoyen Backer.

Les deux avocats s’éloignèrent ; lesjuges se retournèrent et causèrent ; le greffier et leshuissiers sortirent.

Les deux accusés échangèrent quelques parolesà voix basse, puis, même avant le temps qu’ils avaient demandé, seretournèrent vers le tribunal.

– Monsieur le président, dit André, noussommes prêts.

La sonnette du président se fit entendre pourque chacun reprît sa place et pour faire rentrer les huissiers etle greffier absents.

Les défenseurs, de leur côté, se rapprochèrentdes accusés. Au bout de quelques secondes, chacun se retrouva à sonposte.

– Messieurs, dit Simon Backer avant de serasseoir, je suis originaire de Francfort, et, par conséquent, jeparle mal et difficilement l’italien. Je me tairai donc ; maismon fils, qui est né à Naples, plaidera ma cause en même temps quela sienne. Elles sont identiques : le jugement doit donc êtrele même pour lui et pour moi. Réunis par le crime, en supposantqu’il y ait crime à aimer son roi, nous ne devons pas être séparésdans le châtiment. Parle, André ; ce que tu diras sera biendit ; ce que tu feras sera bien fait.

Et le vieillard se rassit.

Le jeune homme se leva à son tour, et, avecune extrême simplicité :

– Mon père, dit-il, se nomme Jacques Simon, etmoi, je me nomme Jean-André Backer ; il a cinquante-neuf ans,et moi, j’en ai vingt-sept ; nous habitons rue Medina,n° 32 ; nous sommes banquiers de Sa Majesté Ferdinand.Instruit depuis mon enfance à honorer le roi et à vénérer laroyauté, je n’ai eu, comme mon père, une fois la royauté abolie etle roi parti, qu’un désir : rétablir la royauté, ramener leroi. Nous avons conspiré dans ce but, c’est-à-dire pour renverserla République. Nous savions très-bien que nous risquions notretête ; mais nous avons cru qu’il était de notre devoir de larisquer. Nous avons été dénoncés, arrêtés, conduits en prison. Cesoir, on nous a tirés de notre cachot et amenés devant vous pourêtre interrogés. Tout interrogatoire est inutile. J’ai dit lavérité.

Tandis que le jeune homme parlait, au milieude la stupéfaction du président, des juges, de l’accusateur public,du greffier, des huissiers et des avocats, le vieillard leregardait avec un certain orgueil et confirmait de la tête tout cequ’il disait.

– Mais, malheureux, lui dit Mario Pagano, vousrendez toute défense impossible.

– Quoique ce fût un grand honneur pour moid’être défendu par vous, monsieur Pagano, je ne veux pas êtredéfendu. Si la République a besoin d’exemples de dévouement, laroyauté a besoin d’exemples de fidélité. Les deux principes dudroit populaire et du droit divin entrent en lutte ; ils ontpeut-être encore des siècles à combattre l’un contre l’autre ;il faut qu’ils aient à citer leurs héros et leurs martyrs.

– Mais il est cependant impossible, citoyenAndré Backer, que vous n’ayez rien à dire pour votre défense,insista Mario.

– Rien, monsieur, rien absolument. Je suiscoupable dans toute l’étendue du mot, et je n’ai d’autre excuse àfaire valoir que celle-ci : le roi Ferdinand fut toujours bonpour mon père, et, mon père et moi, nous lui serons dévoués jusqu’àla mort.

– Jusqu’à la mort, répéta le vieux SimonBacker continuant d’approuver son fils de la tête et de lamain.

– Alors, citoyen André, dit le président, vousvenez à nous non-seulement avec la certitude d’être condamné, maisencore avec le désir de vous faire condamner ?

– Je viens à vous, citoyen président, comme unhomme qui sait qu’en venant à vous, il fait son premier pas versl’échafaud.

– C’est-à-dire avec la conviction qu’en notreâme et conscience, nous ne pouvons faire autrement que de vouscondamner ?

– Si notre conspiration avait réussi, nousvous avions condamné d’avance.

– Alors, c’était un massacre de patriotes quevous comptiez faire ?

– Cent cinquante au moins devaient périr.

– Mais vous n’étiez pas seuls pour accomplircette horrible action ?

– Tout ce qu’il y a de cœurs royalistes àNaples, et il y en a plus que vous ne croyez, se fût rallié ànous.

– Inutile, sans doute, de vous demander lesnoms de ces fidèles serviteurs de la royauté ?

– Vous avez trouvé des traîtres pour nousdénoncer ; trouvez-en pour dénoncer les autres. Quant à nous,nous avons fait le sacrifice de notre vie.

– Nous l’avons fait, répéta le vieillard.

– Alors, dit le président, il ne nous resteplus qu’à rendre le jugement.

– Pardon, répondit Mario Pagano, il vous resteà m’entendre.

André se retourna avec étonnement versl’illustre jurisconsulte.

– Et comment défendriez-vous un homme qui neveut pas être défendu et qui réclame comme un salaire la peinequ’il a méritée ? demanda le président.

– Ce n’est pas le coupable que je défendrai,répondit Mario Pagano, c’est la peine que j’attaquerai.

Et, à l’instant même, avec une merveilleuseéloquence, il établit la différence qui doit exister entre le coded’un roi absolu et la législation d’un peuple libre. Il donna,comme dernières raisons des tyrans, le canon et l’échafaud ;il donna, comme suprême but des peuples, la persuasion ; ilmontra les esclaves de la force en hostilité éternelle contre leursmaîtres ; il montra ceux du raisonnement, d’ennemis qu’ilsétaient, se faisant apôtres. Il invoqua tour à tour Filangieri etBeccaria, ces deux lumières qui venaient de s’éteindre et quiavaient appliqué la toute-puissance de leur génie à combattre lapeine de mort, peine inutile et barbare selon eux. Il rappelaRobespierre, nourri de la lecture des deux jurisconsultes italiens,disciple du philosophe de Genève, demandant à l’Assembléelégislative l’abolition de la peine de mort. Il en appela au cœurdes juges pour leur demander, au cas où la motion de Robespierreeût passé, si la révolution française eût été moins grande pouravoir été moins sanglante et si Robespierre n’eût pas laissé uneplus éclatante mémoire comme destructeur que comme applicateur dela peine de mort. Il déroula les quatre mois d’existence de larépublique parthénopéenne et la montra pure de sang versé, tandisqu’au contraire la réaction s’avançait contre elle par une routeencombrée de cadavres. Était-ce la peine d’attendre la dernièreheure de la liberté pour déshonorer son autel par un holocaustehumain ? Enfin, tout ce qu’une parole puissante et éruditepeut puiser d’inspiration dans un noble cœur et d’exemples dansl’histoire du monde entier, Pagano le donna, et, terminant sapéroraison par un élan fraternel, il ouvrit les bras à André en lepriant de lui donner le baiser de paix.

André pressa Pagano sur son cœur.

– Monsieur, lui dit-il, vous m’auriez malcompris si vous avez pu croire un instant que, mon père et moi,nous avons conspiré contre des individus : non, nous avonsconspiré pour un principe. Nous croyons que la royauté seule peutfaire la félicité des peuples ; vous croyez, vous, que leurbonheur est dans la république : assises un jour à côté l’unede l’autre, nos deux âmes regarderont de là-haut juger ce grandprocès, et, alors, j’espère que nous aurons oublié nous-mêmes queje suis israélite et vous chrétien, vous républicain et moiroyaliste.

Puis, s’adressant à son père et lui offrant lebras :

– Allons, mon père, dit-il, laissons délibérerces messieurs.

Et, se replaçant au milieu des gardes, ilsortit de la chambre du tribunal sans laisser à Francesco Confortile temps de rien ajouter au discours de son confrère MarioPagano.

La délibération ne pouvait être longue :le délit était patent et, on l’a vu, les coupables n’avaient pascherché à le dissimuler.

Cinq minutes après, on rappela lesprévenus ; ils étaient condamnés à mort.

Une légère pâleur couvrit les traits duvieillard lorsque les paroles fatales furent prononcées ; lejeune homme, au contraire, sourit à ses juges et les saluacourtoisement.

– Inutile, dit le président, puisque vous avezrefusé de vous défendre, inutile de vous demander, comme juges, sivous avez quelque chose à ajouter à votre défense ; mais,comme hommes, comme citoyens, comme compatriotes, désespérésd’avoir à porter un si terrible jugement contre vous, nous vousdemanderons si vous n’avez pas quelque désir à exprimer, quelquerecommandation à faire ?

– Mon père a, je crois, une faveur à vousdemander, messieurs, faveur que, sans vous compromettre, je crois,vous pouvez lui accorder.

– Citoyen Backer, dit le président, nous vousécoutons.

– Monsieur, répondit le vieillard, la maisonBacker et Ce existe depuis plus de cent cinquante ans,et c’est de sa pleine et entière volonté qu’elle a passé deFrancfort à Naples. Depuis le 5 mai 1652, jour où elle fut fondéepar mon trisaïeul Frédéric Backer, elle n’a jamais eu unediscussion avec ses correspondants ni un retard dans seséchéances ; or, voici déjà plus de deux mois que nous sommesprisonniers et que la maison marche hors de notre présence.

Le président fit signe qu’il écoutait avec laplus bienveillante attention, et, en effet, non-seulement leprésident, mais tout le tribunal avait les yeux fixés sur levieillard. Le jeune homme seul, qui savait probablement ce que sonpère avait à demander, regardait la terre, tout en fouettantdistraitement le bas de son pantalon avec une badine.

Le vieillard continua :

– La faveur que je demande est donccelle-ci.

– Nous écoutons, dit le président, qui avaithâte de connaître cette faveur.

– Dans le cas, reprit le vieillard, où l’onaurait dû nous exécuter demain, nous demanderions, mon fils et moi,que l’on ne nous exécutât qu’après-demain, afin que nous eussionsune journée pour faire notre inventaire et établir notre bilan. Sinous faisons ce travail nous-mêmes, je suis certain, malgré lesmauvais jours que nous venons de traverser, les services que nousavons rendus au roi et l’argent que nous avons dépensé pour lacause, de laisser la maison Backer de quatre millions au moinsau-dessus de ses affaires, et, comme elle fermera pour une causeindépendante de notre volonté, elle fermera honorablement. Puis,vous comprenez bien, monsieur le président, que, dans une maisoncomme la nôtre, qui fait pour cent millions d’affaires par an, il ya, malgré la confiance qu’on accorde à certains employés, bien deschoses dont les maîtres ont seuls le secret. Ainsi, par exemple, ily a peut-être plus de cinq cent mille francs de dépôts confiés ànotre honneur, dont les propriétaires n’ont pas même de reçu et nesont point portés sur nos registres. Vous comprenez, dans le cas oùvous me refuseriez notre demande, les risques auxquels seraitexposée notre réputation ; c’est pourquoi j’espère, monsieurle président, que vous voudrez bien nous faire reconduire demain àla maison, sous bonne garde, nous laisser toute la journée pourfaire notre liquidation et ne nous faire fusillerqu’après-demain.

Le vieillard prononça ces paroles avec tant desimplicité et de grandeur à la fois, que non-seulement le présidenten fut ému, mais tout le tribunal profondément touché. Conforti luisaisit la main, la serra avec un élan qui triomphait de ladifférence d’opinions, tandis que Mario Pagano ne se cachaitnullement pour essuyer une larme qui roulait de ses yeux.

Le président n’eut besoin que de consulter letribunal d’un regard ; puis, saluant le vieillard :

– Il sera fait comme vous désirez, citoyenBacker, et nous regrettons de ne pouvoir faire autre chose pourvous.

– Inutile ! répondit Simon, puisque nousne vous demandons pas autre chose.

Et, saluant le tribunal comme il eût faitd’une société d’amis qu’il quitterait, il prit le bras de son fils,alla avec lui se ranger au milieu des soldats, et tous deuxredescendirent vers leur cachot.

Le chant du faux pêcheur avait cessé. AndréBacker se souleva, à la pointe des poignets, jusqu’à lafenêtre.

La mer était non-seulement silencieuse, maisdéserte.

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