Scène quatrième
Les Mêmes, Armand
Armand, paraissant au fond. – Restez,monsieur Perrichon, le duel n’aura pas lieu.
Tous. – Comment?
Henriette, à part. – M. Armand!j’étais bien sûre de lui!
Madame Perrichon, à Armand. – Maisexpliquez-vous…
Armand. – C’est bien simple… je viens de fairemettre à Clichy le commandant Mathieu.
Tous. – A Clichy?
Daniel, à part. – Il est très actif,mon rival!
Armand. – Oui… cela avait été convenu depuis unmois entre le commandant et moi… et je ne pouvais trouver unemeilleure occasion de lui être agréable… (à Perrichon) etde vous en débarrasser!
Madame Perrichon, à Armand. – Ah!monsieur, que de reconnaissance!…
Henriette, bas. – Vous êtes notresauveur!
Perrichon, à part. – Eh bien, je suiscontrarié de ça… j’avais si bien arrangé ma petite affaire… A midimoins un quart, on nous mettait la main dessus.
Madame Perrichon, allant à son mari. -Remercie donc.
Perrichon. – Qui ça?
Madame Perrichon. – Eh bien, M. Armand.
Perrichon. – Ah! oui. (A Armand,sèchement.) Monsieur, je vous remercie.
Majorin, à part. – On dirait que çal’étrangle. (Haut.) Je vais toucher mon dividende. (ADaniel.) Croyez-vous que la caisse soit ouverte?
Daniel. – Oui, sans doute. J’ai une voiture, jevais vous conduire. Monsieur Perrichon, nous nous reverrons; vousavez une réponse à me donner.
Madame Perrichon, bas à Armand. -Restez. Perrichon a promis de se prononcer aujourd’hui: le momentest favorable, faites votre demande.
Armand. – Vous croyez?… C’est que…
Henriette, bas. – Courage, monsieurArmand!
Armand. – Vous? Oh! quel bonheur!
Majorin. – Adieu, Perrichon.
Daniel, saluant. – Madame…mademoiselle…
Henriette et madame Perrichon sortent par la droite; Majorinet Daniel par le fond, à gauche.