Acte quatrième
Scène première
Un jardin. – Bancs, chaises, table rustique; à droite, unpavillon praticable.
Daniel; puis Perrichon
Daniel, entrant par le fond à gauche.- Dix heures! le rendez-vous n’est que pour midi. (Ils’approche du pavillon et fait signe.) Psit! psit!
Perrichon, passant la tête à la porte dupavillon. – Ah! c’est vous… ne faites pas de bruit… dans uneminute je suis à vous.
Il rentre.
Daniel, seul. – Ce pauvre M.Perrichon! il a dû passer une bien mauvaise nuit… heureusement ceduel n’aura pas lieu.
Perrichon, sortant du pavillon avec ungrand manteau. – Me voici… je vous attendais…
Daniel. – Comment vous trouvez-vous?
Perrichon. – Calme comme le bronze!
Daniel. – J’ai des épées dans la voiture.
Perrichon, entr’ouvant son manteau. -Moi, j’en ai là.
Daniel. – Deux paires!
Perrichon. – Une peut casser… je ne veux pas metrouver dans l’embarras.
Daniel, à part. – Décidément, c’est unlion!… (Haut.) Le fiacre est à la porte… si vousvoulez.
Perrichon. – Un instant! Quelle heureest-il?
Daniel. – Dix-heures!
Perrichon. – Je ne veux pas arriver avant midi…ni après. (A part.) Ca ferait tout manquer.
Daniel. – Vous avez raison… pourvu qu’on soit àl’heure. (A part.) Ca ferait tout manquer.
Perrichon. – Arriver avant… c’est de lafanfaronnade… après, c’est de l’hésitation; d’ailleurs, j’attendsMajorin… je lui ai écrit hier soir un mot pressant.
Daniel. – Ah! le voici.