Une Française captive chez les Peaux Rouges – Chez les Sioux – Voyages, explorations, aventures -16

Une Française captive chez les Peaux Rouges – Chez les Sioux – Voyages, explorations, aventures -16

de Louis Noir

Je dédie ce livre à mon ami Yan d’Argent,très content d’être devenu son voisin.

Son tout dévoué,

Louis NOIR.

PRÉFACE

Pour voir des Peaux-Rouges, il faut se hâter,j’entends de vrais Peaux-Rouges, de ceux de l’Amérique du Nord queFenimoore Cooper a immortalisés.

Peaux-Rouges vivant de chasse et non desaumônes du gouvernement.

Peaux-Rouges en liberté.

Ils vont se réduisant sans cesse en nombre eten force.

C’est une race qui s’en va.

Il n’y en a pour ainsi dire plus auxÉtats-Unis, presque plus au Canada.

Si ceux du dernier pays durent encore, ils ledoivent à la rigueur du climat dans le Haut-Canada, où les froidsdescendent à trente et quarante degrés.

L’Indien, au milieu des forêts, avec bon feu àson foyer, brave dans son wigwam cette rigoureusetempérature ; dehors, couvert de peaux, avec un manteau enpeau ressemblant à une chape, il est en état de résister aux tempsles plus durs.

Ses mocassins de peau cuir en dehors, poil endedans, protègent ses pieds et ses jambes.

Nul n’a chaussure plus douce, plus souple,plus impénétrable à la pluie et à la gelée.

Le manteau emprisonne beaucoup d’air, etl’air, mauvais conducteur de la chaleur ou du froid, forme unmatelas protecteur.

Sans les mocassins, sans le manteau-chape,l’Indien ne saurait passer des hivers de sept mois par des geléeseffrayantes.

Mais il les supporte assez facilement et voilàpourquoi une partie de ce peuple réfugié dans le Haut-Canadasolitaire se survit à lui-même.

Mais si le Canada finit par se peupler, ledernier Peau-Rouge disparaîtra.

C’est fatal.

Toutes les fois que les Anglo-Saxons touchentun peuple sauvage, le contact, pour celui-ci, est mortel.

Jamais d’exception.

Les Anglais ont fait une loi divine, je l’aidéjà dit, de cette disparition des races inférieures.

« Le sauvage ne peut, disent-ils, vivre àcôté du civilisé. »

C’est un aphorisme pour les Anglais.

Mensonge évident !

Infâme mensonge !

Au Mexique, non seulement les Indienssurvivent, se sont transformés, civilisés, mais ils sontd’honorables citoyens jouissant de tous les droits civils etpolitiques des blancs.

Une nouvelle race s’est même formée, mêlantles sangs, race des métis.

Dans toutes les républiques de l’Amérique duSud il en est de même.

Voilà le démenti éclatant que donne la racelatine aux Anglo-Saxons.

Ils n’en continuent pas moins à soutenir quel’anéantissement des Peaux-Rouges est une loiprovidentielle.

La Providence qui tue les Indiens, c’est larace anglo-saxonne.

Dès qu’une tribu est signalée comme ne mourantpas assez vite de l’eau-de-feu, on lui envoie des marchandisesinfectées du virus de la petite vérole ; puis, pour aller plusvite, on lui cherche noise, elle se révolte, on l’extermine.

Cattelin a raconté cette sinistre histoire destribus que les États-Unis ont fait disparaître par ces moyensignobles.

Dès que le flot montant de l’émigrationapproche d’une réserve d’indiens, territoire assigné parle gouvernement à une tribu, si cette tribu ne fuit pas dans lessolitudes glacées du Nord, elle est perdue.

Parmi celles qui survivent parce qu’elles ontfui le contact des Anglo-Saxons, la plus belle, la plus nombreuseest celle des Sioux.

Elle compte encore environ vingt mille âmesdivisés en clans plus ou moins nombreux, une quarantaine, d’environcinq cents hommes chacun, un peu plus, un peu moins.

Le nom indien des Sioux est en réalitéDakotas.

Chaque bande nomme son chef et celui-ci faitpartie du Grand Conseil.

C’est le Sénat indien.

C’est le système représentatif.

Cette tribu, comme le dit Cattelin, est l’unedes plus belles, des plus puissantes de l’Amérique du Nord.

Elle compte six ou sept mille cavaliers bienmontés.

Elle est campée sous des tentes et elle estsans cesse en déplacement.

Nous allons voyager dans ce volume avec lesSioux.

Nous dirons leurs mœurs curieuses.

Le lecteur, en nous suivant, verra cette viebien pittoresque en migration.

Elle erre sans cesse.

Elle ressemble beaucoup aux tribus arabes duSaraha.

Mais elle n’est point pastorale.

Elle vit uniquement de chasse.

Il nous a paru intéressant, après queFenimoore Cooper a écrit le Dernier des Mohicans, dedécrire les derniers Sioux.

Ce peuple, pourtant, mériterait desurvivre ; mais aura-t-il cette bonne fortune ?

Hélas non, si c’est la Providenceanglo-saxonne qui règle ses destinées.

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