La Conspiration des milliardaires – Tome II – À coups de milliards

Chapitre 4Un commanditaire inespéré

Huitjours après, une activité fiévreuse emplissait l’appartement del’hôtel Buisson, où nous avons vu s’installer nos amis.

On bouclait de nouveau les malles et lesvalises.

Des portefaix empilaient le tout dans un grandwagon électrique et capitonné qui stationnait dans la rue.

Le Bellevillois en personne conduisait cedéménagement, qui ne comportait pas de meubles, il est vrai,puisque M. Golbert et sa petite famille avaient loué toutmeublé l’appartement de la pension Buisson.

La brave femme avait pris ses locataires ensympathie.

Elle était désolée de les voir partir.

– Vous retournez à Paris ?avait-elle demandé à Ned, dont le visage avait repris la sérénitéd’autrefois.

– Mais, pas du tout, madame ; nousvenons de louer un cottage dans les environs, maintenant que noussommes certains de rester ici quelque temps.

– C’est qu’on n’en voit pas tous lesjours, des gens aussi aimables que vous, assura la patronne. Çafait de la peine quand ils s’en vont.

D’inquiétante et de sombre qu’elle était, lasituation était devenue gaie et rassurante.

Que s’était-il passé ?

M. Golbert, l’air heureux et rajeuni,causait avec Ned et Olivier.

Les regards des trois hommes n’avaient pluscette expression de lassitude et de découragement profond que leuravait donné peu auparavant l’insuccès de leur entreprise.

Tous trois, au contraire, se retrouvaientforts et pleins de volonté, d’audace et de persévérance.

Ils avaient enfin trouvé le commanditaire deleur locomotive sous-marine.

Et, c’était M. Michon, le banquierfrançais.

Comment cela s’était-il fait ?

Bien simplement.

En reconnaissance de son honnêteté,M. Jean-Baptiste Michon, nous l’avons vu, n’avait pas voululaisser partir Léon sans le récompenser.

Il avait son idée cachée.

Ce garçon lui plaisait.

Il voulait le prendre à son service.

Et c’était pour cela qu’il lui avait demandé àl’accompagner chez son maître.

Avec sa rondeur habituelle, il avait expliquécarrément le but de sa visite.

– Mais, cela dépend de lui seul, avaitrépondu Olivier Coronal.

Puis, la conversation avait changé deterrain.

On avait causé de la France, de Paris, dessciences, de la politique.

Ned et M. Golbert, à leur tour, avaientfait connaissance du banquier, dont la courtoisie et la rondeurleur avaient plu.

Finalement, on l’avait prié à dîner,amicalement, en compatriote.

– Mais, certainement, s’était écriéM. Michon, j’accepte. Ce n’est pas tous les jours qu’on peutcauser librement.

À la fin du repas, dont Lucienne avait faitles honneurs en maîtresse de maison affable et discrète,M. Michon était enchanté de ses nouveaux amis.

Il les connaissait, du reste, de réputationavant cette rencontre : Ned Hattison, parce qu’il portait unnom illustre ; Olivier Coronal et M. Golbert, par leursinventions, autour desquelles les journaux américains avaient faitgrand tapage.

Ce fut lui qui, le premier, parla de lalocomotive sous-marine.

– Et votre projet de subatlantique ?demanda-t-il à M. Golbert, que devient-il ?

Par délicatesse, personne n’avait jugé àpropos d’initier le banquier aux tourments dont tout le mondesouffrait.

Ce fut M. Golbert qui luirépondit :

– Les temps sont bien mauvais pourquiconque essaie de se rendre utile. Trop d’intérêts se coalisentdès qu’il s’agit d’une chose nouvelle. La routine, l’ignoranceaussi sont des ennemis pour l’inventeur. Si je suis venu à NewYork, c’est qu’en France le ministère a dédaigné mon invention.Hélas ! fit le vieux savant en réprimant un soupir ;depuis deux mois, nous ne sommes pas plus avancés qu’au premierjour. Tous les banquiers, tous les capitalistes auxquels nous noussommes adressés, n’ont pas daigné consacrer un dollar à notreentreprise.

– Ou bien, ajouta Ned – et c’est à croirequ’une entente existait entre eux – s’ils se sont montrésfavorables à nos projets, et prêts à nous commanditer lors de lapremière entrevue, ils ont toujours refusé sèchement à ladeuxième.

– En effet, fit M. Michon, celasemblerait indiquer une entente. Mais, qui peut avoir intérêt àcontrecarrer votre entreprise ? Qui peut avoir surtout lapuissance nécessaire ?… D’après ce que j’en ai lu dans lesrevues scientifiques, votre subatlantique a toutes les chances deréussite. C’est donc un excellent placement pour les capitauxaméricains. Pour que nulle part vous n’ayez trouvé decommanditaires, il faut, en effet, qu’une volonté s’y soit opposée,et que cette volonté soit, appuyée par une force colossale.

Ces paroles, dont la logique n’échappait àpersonne, rendirent Ned songeur.

– Mon père… William Boltyn… murmura lejeune homme.

– Eh ! oui, William Boltyn !s’écria le banquier. N’avez-vous point songé que sa haine pourraitvous poursuivre ?

Les yeux calmes de Ned s’étaient éclairés dereflets métalliques.

Ces paroles étaient pour lui unerévélation.

Un frisson de colère le traversa.

– Oui, vous avez raison, monsieur. Luiseul, comme vous l’avez dit tout à l’heure, peut avoir organisécontre nous cette coalition muette. Mais, ajouta-t-il en maîtrisantun geste de révolte, rien n’est perdu, maintenant que nousconnaissons l’ennemi.

– L’ennemie, rectifia Lucienne, enprenant pour la première fois part à la conversation. Plus encoreque son père, je soupçonne miss Aurora Boltyn d’être l’instigatricede ce complot.

– Et je crois que tu n’as pas tort, fitNed en lui souriant tendrement.

M. Golbert, lui, ne disait rien.

Il pensait qu’on ne pouvait lutter contre desmilliards.

– Et combien faudrait il pour votresubatlantique ? demanda brusquement M. Michon.

Sa question surprit tout le monde.

On ne pensait déjà plus qu’à la désolanteperspective des projets avortés, des espoirs évanouis.

– Combien ? fit le premier OlivierCoronal. Au bas mot, cent cinquante millions de dollars pour laconstruction de la ligne tout entière. Mais, pour le moment, unetrentaine de millions permettraient de mettre sur rails lalocomotive, et d’établir quelques kilomètres de voie sous-marine.Lorsque les expériences concluantes auraient été faites, lescapitaux, alors, ne manqueraient plus.

– Vous êtes certains que trente millionsvous suffiraient ? questionna de nouveau le banquier.

– Certainement oui.

– Eh bien, mais alors, rien de plussimple. Je vous ouvre un compte chez moi, jusqu’à concurrence decette somme.

– Vous ! s’écrièrent à la foisM. Golbert et Ned.

– Assurément, moi. C’est bien toutnaturel. On ne trouve pas tous les jours l’occasion d’un aussi bonplacement.

Mais rien que l’expression de ses yeux, bonset souriants, eût suffi pour prouver que, chez lui, ce calculn’existait pas.

– Puis, ajouta M. Michon, ce que jevais vous dire va vous surprendre ; mais je suis un peuphilosophe, moi aussi. Je sais bien que, pour un banquier, c’estdrôle ; mais, que voulez-vous, c’est ma marotte. Une tentativecomme la vôtre me plaît. Je ne saurais vous faire de belles phrasespour vous expliquer pourquoi ; mais, je la trouve conforme àmes idées. Le problème des voies de communication, ça n’a l’air derien. Pourtant, je crois, moi, qu’on a plus mérité de l’humanité etfavorisé son évolution, en lui donnant des routes et des chemins defer, que des canons ou des balles explosibles.

– Bravo, monsieur, fit M. Golbert enlui tendant la main dans un élan d’enthousiasme et dereconnaissance. Venant d’un homme tel que vous, j’accepte voscapitaux, comme le trait d’union de nos intelligences au service dela même œuvre humanitaire.

La soirée s’était achevée dans une allégressegénérale. Tous ces braves cœurs battaient à l’unisson.

Les épreuves semblaient terminées.

Une ère d’espérance s’était ouverte, dont onsentait l’influence bienfaisante dans tous les yeux rassérénés,dans toutes les voix, plus allègres et plus confiantes.

Léon lui aussi, avait pris part à cettecommune gaieté.

C’était grâce à son acte de probité, grâce àce portefeuille trouvé par lui le matin même, que les événementsavaient pris cette tournure heureuse.

Olivier Coronal lui-même le lui avait dit enle félicitant.

– Puisqu’il ne veut pas entrer chez moi,avait dit M. Michon, je le récompenserai d’une autrefaçon.

– Bah ! quoi que ça prouve, unerécompense ? avait fait le brave garçon. La mienne, c’estd’voir que M’sieur Olivier et tout l’monde est content par rapportqu’vous allez faire marcher c’te locomotive qu’on ira d’un pays àl’autre, en d’sous d’l’eau, aussi facilement que l’funiculaire ygrimpe le faubourg du Temple.

Cette repartie qui valait mieux, assurément,par le sentiment que par la forme, avait fait sourire tous lesassistants.

– C’est égal, avait fait le banquier,Léon ayant tourné les talons, je lui donnerai un petit souvenir. Laprobité est si rare dans notre siècle, que, bien que, comme il dit,la récompense ne prouve rien, je veux que le brave garçon sesouvienne de moi.

Sous ses dehors un peu rudes d’ancienmathurin, comme il disait lui-même, M. Michon cachait unegrande délicatesse.

Il avait esquivé tous les remerciements de ceshommes, à qui il venait de rendre le courage et la confiance eneux-mêmes.

Il avait prétexté des occupations urgentes, ets’était retiré.

– Venez donc me voir quand vous voudrez,avait-il dit en leur laissant sa carte. Vous me ferez plaisir enm’expliquant un peu vos plans, et la manière dont vous vaincrez lesdifficultés de votre entreprise. Car vous les vaincrez, j’en suissûr. Mais, quoi qu’il arrive, vous avez ma parole. Je vous ouvredès aujourd’hui un compte chez moi jusqu’à concurrence de trentemillions. Nous nous arrangerons plus tard quant aux conditions deremboursement.

Et voilà pourquoi la famille Golbert quittaitla pension Buisson, et s’installait chez elle, dans un vraicottage, propriété de M. Michon, qui avait exigé cedéménagement.

En peu de jours, toutes les affaires s’étaientconclues.

On pouvait dès à présent se mettre à l’œuvre,aussitôt que la nouvelle installation serait terminée.

Grâce à l’activité du Bellevillois, élevé auxfonctions d’intendant, tout fut prêt en moins d’une journée.

Ce n’était plus la petite villa de Paris,pleine de vieux meubles, de choses intimes et parfumées desouvenirs.

Là, tout était neuf, sortait d’un de cesimmenses magasins de New York qui occupent des bâtiments de vingtétages, où l’on trouve tout, où l’on peut tout acheter, aussi bienun éléphant qu’un ameublement complet ou une motte de beurre.

Ned, nature encore froide et concentrée, nesemblait pas porter d’attention à cette hostilité, cette raideurrébarbative du mobilier.

Il vivait beaucoup en lui-même.

Il n’en était pas de même de M. Golbertet d’Olivier Coronal.

Habitués à l’atmosphère accueillante desintérieurs de famille, ils étaient désorientés, intimidés par cechangement total dans leurs habitudes.

Mais, avec son tact de femme, Lucienne avaitsu atténuer la froideur du nouveau logis, mettre çà et là des notesmoins sévères, donner à chacun ses aises, et vaincre l’ennui par sagaieté.

Le cottage, à mi-chemin de la ville et de laplage, comprenait trois étages.

Chacun aurait donc le sien.

Le rez-de-chaussée, en faisant abattre unecloison, formerait un vaste cabinet de travail dont les fenêtresdonneraient sur l’inévitable parterre, au gazon ras, auxplates-bandes géométriques, qui entourait la maison.

À quelques centaines de mètres en avant,c’était l’Hudson, le fleuve aux eaux saumâtres, sans cesse sillonnépar les gigantesques ferry-boats [4] dont onentendait les sifflements prolongés.

Au loin, pareille à une immense chaudière enébullition, New York, la ville colossale, aux interminablesavenues, s’étendait sous un dôme de brouillard et de fumée.

Malgré son âge avancé et sa santé débile, levieux Golbert surprenait ses amis par son activité.

C’est qu’il tenait à la voir construite, salocomotive, et la joie de toucher au but lui communiquait uneardeur nouvelle.

Il avait tenu conseil avec Ned et Olivier enprésence de M. Michon.

– Le train lui-même ne m’inquiète pas,avait-il dit. Vous-même Ned, avez vaincu la dernière difficulté,c’est-à-dire le danger de l’oxydation par le contact de l’eau demer. Notre train sera donc enduit d’une forte couche de chromeainsi que les rails. Donc, plus de dangers à craindre, et peu dedépenses, puisque nous avons trouvé le moyen de fabriquer du chromeà bon compte. Je connais dès maintenant une fonderie que nouspourrons acheter. Nous y construirons nous-mêmes notre train. Laquestion de solidité ne nous inquiète pas davantage. Nos plaquesd’acier chromé sont des merveilles dont nous connaissons exactementla composition moléculaire, et que nous pourrons rendre encore plusrésistantes, capables de supporter l’énorme pression qui s’exerce àhuit cents mètres de profondeur, si nous étions obligés de pénétrerjusque-là.

– Mais, pardon, fit le banquier, commentferez-vous pour assurer aux voyageurs une quantité suffisante d’airrespirable ? Je sais bien que la plupart des objections qu’onvous a faites ne tiennent pas debout. On a dit, par exemple, quevous auriez à lutter contre les courants, contre les monstresmarins, ce qui est absurde, puisque tous les courants de l’Océan setiennent à la surface…

– Et que, grâce au puissant moteurélectrique dont nous disposerons, une simple pointe d’acier àl’avant du train pourrait foudroyer tout net les squalesimprudents.

– Parfaitement, fit Michon, tout cela estbien simple : mais ce qui me le paraît moins, c’est la façondont vous renouvellerez l’air.

– Ce n’est, cependant, guère compliqué,fit le savant. Voyons. L’air, au bout d’un certain temps, estvicié. La respiration humaine lui a pris son oxygène et l’aremplacé par de l’acide carbonique. L’azote, lui, est toujoursintact. Eh bien, par le simple moyen de pompes et de ventilateurs,j’établis un courant, et je fais passer cet air vicié dans unechambre de purification où, sur des claies, j’ai déposé de lapotasse caustique. Cette potasse absorbe avidement l’acidecarbonique. Je n’ai plus qu’à donner la liberté à l’oxygène quej’ai sous pression dans des bonbonnes d’acier. L’atmosphère estdevenue respirable.

– En effet, c’est sûrement le moyen leplus pratique, s’écria M. Michon.

– La difficulté n’est pas là, reprit NedHattison. Elle réside tout entière dans la pose des rails. Il nousfaut tout d’abord trouver, sur la côte américaine, un endroit oùnous soyons tout de suite en eau profonde, de manière à éviter destravaux de nivellement, et aussi l’influence des tempêtes et descourants de la surface. Nous pouvons, du reste protégerl’établissement des premiers rails par une digue provisoire enbois.

– Oui, mais interrompit encoreM. Michon, lorsque vous serez arrivés en plein Océan, commenteffectuerez-vous le transport et la pose des rails ?

– D’une manière très simple, réponditM. Golbert. Aussitôt les premiers rails posés, nous installonsdessus un simple bateau sous-marin à roues, qui chaque jouremportera avec lui les rails sur lesquels il roulera le lendemain.Par le moyen de sas à air comprimé, douze scaphandriers peuventsortir pour travailler. Autrefois, ils étaient simplement reliés aubateau par une corde sur laquelle ils frappaient d’après unalphabet connu. Nous avons remplacé ce moyen primitif par untéléphone dans l’intérieur du casque. Du reste, toutes lesconditions de sécurité seront prises. L’électricité éclairera lesbas-fonds. Vous voyez que tout cela n’a rien d’invraisemblable.

– Et je suis certain, s’écria OlivierCoronal, qu’en commençant immédiatement, il ne faudrait pas plus dedeux ans pour mener à bien notre entreprise.

– Bravo, mes amis, fit le banquier. Pourma part, je compte bien que c’est dans votre subatlantique que jeferai mon prochain voyage au vieux pays normand.

Sur cette parole joviale on se sépara cejour-là.

Tous les visages étaient souriants, tous lescœurs pleins d’espoir.

– Nous le construirons, notre train,s’écria le vieux savant. Ce sera, mon cher Ned, notre réponse àvotre père, à William Boltyn et à ses collègues. Qu’ils fondent descanons, qu’ils combinent des explosifs, qu’ils méditent etpréparent une guerre effroyable ! Ils ont édifié Mercury’sPark ; nous construirons l’express subatlantique. Notre œuvreest meilleure que la leur, et durera plus longtemps.

Ned ne répondit pas. Un nuage de tristessepassa sur son front volontaire.

Bien qu’il eut tout révélé à M. Golbertet à Coronal, les projets d’universelle conquête et l’allianceformée, sous la présidence de William Boltyn, par les milliardairesaméricains, Ned n’aimait pas qu’on rappelât à son souvenir l’œuvreambitieuse dont son père avait accepté la direction, pour laquelle,au milieu des montagnes Rocheuses, il avait bâti le formidablelaboratoire de guerre de Mercury’s Park.

Il se rappelait les paroles violentes de sonpère, et l’expression haineuse de son visage, lors de leur dernièreentrevue à Paris, dans la maison de la rue de Fleurus.

– S’il t’arrivait de dévoiler le secretque je t’ai confié, d’informer qui que ce soit de l’existence deMercury’s Park, tu ne vivrais pas vingt-quatre heures, lui avait-ildit.

Le jeune homme n’évoquait jamais, sans unfrisson d’involontaire terreur, le regard terrible et commemagnétique dont son père avait accompagné ces menaces.

Certes, il ne doutait pas de ses amis.

Il les savait incapables d’uneindiscrétion.

Cette certitude, pourtant, ne dissipait passes craintes.

C’était surtout pour sa femme, sa Lucienne,qu’il redoutait les événements.

Déjà, M. Michon le lui avait fait voir,la colère de Boltyn et de miss Aurora s’était exercée contrelui.

Le milliardaire avait, sans doute, employétous les moyens, usé de toute son influence pour le faire échouer,lui et ses amis, dans la réalisation de leur train sous-marin.S’arrêteraient-ils là ? Ne feraient-ils pas de nouvellestentatives, en apprenant que les inventeurs avaient trouvé descapitaux, que les travaux étaient commencés ?

Ned n’arrivait pas à se tranquilliser.

Mais il gardait, pour lui seul, ces douloureuxpressentiments.

Autour de lui, tout le monde étaitjoyeux ; et tandis que, dans sa mémoire, les figures haineusesdes Yankees, qui préparaient à coups de milliards l’avènement deleur domination universelle, défilaient comme de sinistresprésages, Olivier Coronal, Lucienne et son père souriaient aubonheur entrevu.

Ned ne voulut pas troubler cette joie par desparoles de doute.

L’avenir se chargerait assez tôt d’assombrirle ciel, clair aujourd’hui.

Il chassa de son cerveau l’obsédante pensée,pour se laisser bercer par l’espoir qui semblait de nouveauensoleiller son existence.

Dès le lendemain on se mettait à l’œuvre pourréaliser l’express transatlantique.

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