La Conspiration des milliardaires – Tome II – À coups de milliards

Chapitre 23Les hôtes de Hattison

À travers les gorges des montagnes Rocheuses,le train de William Boltyn filait à toute vapeur vers Mercury’sPark. Miss Aurora venait de se lever. Elle avait quitté sa chambreà coucher, une merveille de luxe et de confortable, pour aller, surla passerelle du train, respirer la brise matinale. Un légerbrouillard traînait encore, paresseusement, sur les crêtes desrochers gigantesques, se déchiquetait en lambeaux de mousseline,s’attardait dans les crevasses avant de disparaître tout àfait.

Accoudée à la balustrade de la plate-forme,miss Aurora suivait du regard les blancs flocons de fumée quifinissaient par s’évanouir dans l’atmosphère diaphane, que des boisde sapins parfumaient de senteurs résineuses. La jeune filleportait un costume très simple, mais d’une coupe irréprochable. Unpetit chapeau de feutre sous lequel ses cheveux dorés étaientmassés, dégageant la nuque. C’était, en voyage, la coiffureordinaire de la jeune fille, la plus pratique, celle qui luipermettait le mieux d’aller et de venir librement, de se livrer auxexercices violents auxquels elle était accoutumée.

Depuis qu’on était parti de Chicago, elles’était montrée d’une irritation extrême, s’énervant des moindresdétails qu’elle ne trouvait pas à son gré. Son père lui-mêmen’avait pas réussi à l’adoucir. Elle s’était plainte de la lenteurdu train.

– Nous n’arriverons jamais, avait-elledit avec un mouvement de colère.

Sur l’ordre de William Boltyn, les mécaniciensavaient dû augmenter encore la vitesse, déjà énorme. Les manomètresindiquant un maximum de pression. Ensuite elle avait déclaré nepouvoir dormir à cause de la trépidation, rendue pourtant presqueinsensible par des essieux à boggies. Il avait fallu que deuxemployés du train lui établissent son lit sur un tremplin qu’ilsavaient installé avec des supports de caoutchouc pneumatique.Malgré tout cela, Aurora ne s’était pas montrée plus satisfaite. Samauvaise humeur s’attaquait à tout, au grand désespoir de sonpère.

– Ce voyage ne te plaît pas ? luiavait-il demandé. Que désires-tu ?

– Rien, avait-elle répondu sèchement.

Aurora s’était fait servir ses repas chezelle, n’avait voulu voir personne, ne s’était même pas fait excuserauprès des milliardaires qui voyageaient en sa compagnie, dans letrain de William Boltyn, le président de leur société.

C’était la deuxième fois qu’Aurora se rendaità Mercury’s Park. Depuis sa première visite, elle n’avait jamaisvoulu y retourner. Cette fois encore il avait fallu, pour ladécider, les instances de son père, et aussi un peu sa curiositépour les grandes expériences auxquelles Hattison promettait defaire assister ses hôtes.

– Deux ans déjà, depuis mon premiervoyage, murmura-t-elle tout à coup. Comme le temps s’enfuitrapidement. Qui m’eût dit alors que j’aimerais un Européen, unFrançais ! Il était alors question de mon mariage avec NedHattison ; j’étais gaie, je ne connaissais pas la souffrance.Il me semblait que tout m’était possible. Hélas !continua-t-elle avec un soupir, j’ai dû apprendre que les millionsne donnent pas tout le bonheur… Mon père ne m’a jamaiscomprise…

Sur le front pur et lisse de la jeune fille,une ride légère se dessinait à mesure qu’elle évoquait cessouvenirs. Un sourire triste et comme désabusé arquait seslèvres.

– Que peut-il bien être devenu ?reprit-elle de plus en plus songeuse. Pourquoi me fuir de la sorte,moi qui l’aime tant, cet Olivier Coronal, moi qui braverais lacolère de mon père pour l’épouser, pour devenir sa compagne !…Je ne l’ai pas revu depuis ce bal où nous avons valsé ensemble… Ila quitté Chicago, sans doute pour retourner en France. Comme jel’aime, pourtant !

Aurora était sincère dans la confessionqu’elle se faisait à elle-même. Mais elle connaissait bien la haineimplacable de William Boltyn pour les Européens. Ce n’était pas àl’homme qui avait conçu le projet d’écraser le Vieux Monde, et quipouvait se croire à la veille du succès, qu’elle pouvait confierson amour.

La jeune fille entendit marcher derrièreelle.

C’était son père. Le milliardaire avaitl’allure réjouie d’un gentleman qui voit ses affaires prendre uneheureuse tournure.

– Bonjour, miss, s’écria-t-il. Déjàlevée ?

– Oh ! depuis longtemps, réponditAurora en s’efforçant de paraître calme. Ces bois de sapinsrépandent une odeur qui fait plaisir. Je respirais le bon parfum dela brise.

– C’est excellent pour la santé. Legoudron met en appétit. Lunches-tu avec nous, ce matin ? Nosamis nous attendent.

– Volontiers, père.

– Allons, fit Boltyn, je vois que tamauvaise humeur est disparue. Tant mieux.

Tous deux se rendirent dans la salle àmanger.

Autour d’une table massive, chargée decristaux et de porcelaines, les voyageurs du train avaient prisplace.

Les membres de la société des milliardairesétaient là, au grand complet, sauf toutefois Harry Madge, leprésident du club spirite de Chicago, qui avait déclinél’invitation de William Boltyn. Son absence faisait même le sujetde causerie des honorables gentlemen. Ils n’épargnaient pas lesrailleries à leur collègue absent.

– Il est mûr pour une maison de fous,s’écriait Fred Wikilson.

– C’est bien mon avis, disait le grosdistillateur Sips-Rothson. Que signifient toutes les histoiresqu’il débite sur les esprits ?

– Il est certain, appuyait à son tourWood-Waller, un petit homme rosé qui parlait avec une voix flûtée,que si nous avions suivi ses conseils, nous n’irions pointaujourd’hui assister aux expériences de notre honorable collègueHattison. Mais, Dieu soit loué nous n’en avons rien fait.

– Et puis ce chariot qu’il prétend n’êtremû que par la force psychique ! fit en riant aux éclatsPhilipps Adam, le marchand de forêts, celui qui avait cédé leterritoire sur lequel on avait édifié Mercury’s Park.

– Enfin, conclut William Boltyn, leprincipal c’est qu’il fournisse sa cotisation. Ses idéespersonnelles nous importent peu.

Tout le monde approuva la sagesse du pèred’Aurora, et son entente pratique des choses de la vie. Le lunchs’acheva gaiement.

On arrivait à Ottega. C’est là que la voies’embranchait sur la ligne de Mercury’s Park. Une heure après, onétait arrivé.

Hattison attendait à la gare. Son visagesoucieux, ses gestes saccadés, la fureur qu’il semblait réprimer àgrand-peine, n’échappèrent pas à ses hôtes. Il leur souhaitapourtant la bienvenue en termes chaleureux, et les conduisit à soncottage. Miss Aurora, surtout, fut l’objet de ses prévenances.

Il se garda bien de lui parler de saprécédente visite, ne voulant pas réveiller en elle des souvenirsfâcheux.

– Mon cher Hattison, s’écria, le premier,William Boltyn, je crois traduire les sentiments des honorablesgentlemen mes collègues, en vous disant que les termes évasifs devotre dépêche n’ont point satisfait notre légitime curiosité. Nousattendons tous avec impatience que vous nous dévoiliez ce secretqui, d’après votre dire, doit révolutionner complètement l’artstratégique, et fournir un appoint précieux à notre entreprise.

– Je ne suis plus le seul à le connaîtrece secret, répondit l’ingénieur d’une voix gutturale. Et je n’ycomprends rien ; je ne puis m’expliquer comment.

– Que voulez-vous dire ? s’écrièrentles milliardaires.

Hattison expliqua comment, la nuit précédente,un espion français avait réussi à s’introduire dans la troisièmeenceinte.

– Mes microphones, fit-il, m’ont apportéle bruit de ses pas, le son des paroles qu’il a prononcées, entreautres votre nom, miss…

– Mon nom ! s’exclama la jeunefille.

– Vous ne vous expliquez pas cela ?reprit Hattison. Moi non plus. Votre nom était le talisman quipermettait d’ouvrir une porte interdisant l’accès de l’enceinte,c’est-à-dire qu’il fallait l’écrire avec les aiguilles d’un cadranalphabétique, pour faire glisser cette porte.

« Mais cela n’est encore rien, continual’ingénieur. Que le hasard ou la divination aient servi l’espion,je l’admets à la rigueur. Ce que je n’admets pas, fit-il ens’animant, c’est qu’ayant moi-même refermé la porte sur lui, mieuxencore, l’ayant enserré dans un blocus électrique que cinquantehommes n’auraient pu rompre, je n’aie pas retrouvé sa trace cematin, bien que j’aie fait fouiller tous les bâtiments del’enceinte par une équipe d’hommes dévoués.

– Un Français ! Mon nom !murmurait-elle.

Un pressentiment la hanta pendant quelquessecondes. Elle fut sur le point de laisser échapper son secret.Elle se contint :

– Voyons, je déraisonne. C’est absolumentinvraisemblable.

– Et pourtant, s’écriait Hattison, àmoins qu’il ne se soit envolé comme un oiseau, l’homme qui, cettenuit, a pénétré par effraction dans la troisième enceinte, doit yêtre encore. Il n’a pu franchir le blocus électrique !L’eût-il essayé, que j’aurais retrouvé au moins son cadavre. Et jen’ai rien vu.

– C’est peut-être un de ces esprits dontparle Harry Madge, s’écria naïvement Philipps Adam.

En toute autre circonstance, cette repartieeût provoqué une hilarité générale. Mais la communicationd’Hattison était trop sérieuse pour qu’on songeât à railler lemarchand de forêts.

– Non, se contenta de répondre Hattison.J’ai relevé des traces bien matérielles du passage de l’espion. Mesdossiers secrets et mes plans ont été dérangés, ainsi que mesappareils. D’un autre côté encore, j’ai constaté un désordre qui nelaisse aucun doute sur l’analyse détaillée à laquelle il s’estlivré.

Hattison faisait allusion au hangar des hommesde fer. Mais il ne voulait pas dévoiler de suite le secret de soninvention. Il tenait à ménager ses effets.

– Logiquement, dites-vous, mon chersavant, reprit William Boltyn, l’espion doit être prisonnier dansla troisième enceinte. Donc, il y est. Nous l’y découvrirons.

En présence de la difficulté, le milliardaireredevenait l’homme volontaire, le lutteur audacieux que rien nedécourage.

– N’est-ce point l’avis de ces honorablesgentlemen ? demanda-t-il.

On approuva sans réserve. Il fallait à toutprix s’emparer de l’audacieux espion, et l’exécuter sommairement.C’était l’entreprise commune gravement compromise, s’il parvenait às’échapper, à faire usage des secrets tombés entre ses mains.Malgré sa conviction, établie par les infructueuses recherchesauxquelles il s’était livré le matin même, Hattison n’éleva pasd’objections.

– Tout ce qu’il est possible de faire, jele ferai, répondit-il. Il faut que ce Français soit retrouvé, quej’éclaircisse le mystère dont s’entoure sa disparition. La France,les États européens informés, ce serait la ruine de nos projetsgrandioses, l’évanouissement de nos légitimes espérances.

Pour dissiper un peu les préoccupations de seshôtes, le directeur du Mercury’s Park avait fait apporter par Joëquelques bouteilles de claret provenant de son domaine de ZingoPark.

L’unique salon du cottage, attenant au cabinetde travail de Hattison était décoré d’objets d’art de mauvais goût,d’un buste du président de l’Union, d’un portrait de Washington, etde plusieurs grandes toiles représentant des combats de la guerrede l’Indépendance. Des vues photographiques des usines étaientdisposées çà et là, encadrées d’aluminium, sur des guéridons delaque.

Cela ne rappelait en rien le luxe de l’hôtelBoltyn, à Chicago. Aucune fleur ne garnissait les vases d’un stylejaponais douteux. C’était triste, renfrogné, maussade.

On reconnaissait bien là l’influence de l’âmefroide et cruelle d’Hattison.

Lorsque Joë eut rempli les coupes, WilliamBoltyn leva la sienne.

– Je bois, s’écria-t-il, à la prompteréalisation de nos projets, à la prospérité de l’Union, à lasuprématie des Yankees sur tous les autres peuples. Avant qu’ilsoit longtemps, nous pourrons imposer notre volonté, la fairerespecter par une force militaire à laquelle l’Europe sera bienobligée de se soumettre sans conditions. Nous briserons toutes lesentraves que le Vieux Monde apporte à la marche du progrès. L’Unionpourra donner libre cours à son génie industriel et pratique.Victorieux, nous établirons les tarifs commerciaux qui nous serontle plus favorables. Nous changerons la face de l’univers.

Le milliardaire était dans son élémentfavori.

Sa voix se gonflait.

Son geste, d’ordinaire guindé, devenaitpresque théâtral.

Il rappela l’origine de leur société, lapremière réunion dans le grand salon de son hôtel de la SeptièmeAvenue, à la suite du vote de la Chambre des représentants.

Tous les assistants l’écoutaientreligieusement.

– Nous sommes les plus forts, conclut-il.N’ayons aucune crainte. L’avenir de l’humanité est entre nos mains,dépend de notre volonté. Quant à cet espion français, il ne pourranous échapper, soyez-en sûrs. Je le retrouverai, dussé-je mettresur pied un régiment de détectives.

Le discours de William Boltyn provoqua unenthousiasme général.

On vida les coupes en son honneur.

On poussa de retentissants hurrahs ! Cequi permit à Philipps Adam, le marchand de forêts, de faireapprécier son puissant organe vocal.

Sa voix de basse grondait comme un torrentdéchaîné, couvrant toutes les autres.

Lorsque l’exaltation des honorables gentlemense fut calmée un peu, Hattison en profita pour prendre la parole àson tour.

– Avant de vous faire assister auxexpériences que je vous ai annoncées, fit-il, je tiens, gentlemen,à vous rendre un compte exact de l’état des travaux que jepoursuis, ici, depuis plus de deux années.

« Lors de vos précédentes visites, vousavez pu constater les progrès effectués dans toutes les branches del’art militaire. Nos canons à dynamite ont transformé de fond encomble la balistique. L’électricité, cette alliée puissante, nous afourni nombre d’appareils puissants, et les plus puissants moteursque l’on connaisse. Vous avez apprécié nos forts roulants, nosmitrailleuses automatiques, nos sous-marins de grande dimension.Vous savez que d’ici peu j’aurai trouvé la solution du problème dela navigation aérienne. Du haut des airs, à l’abri des projectiles,nos aérostats foudroieront les troupes ennemies avec des obuschargés d’un explosif dont le principe n’appartiendra qu’à nousseuls, et avec des bombes asphyxiantes.

« Tout ce que la science a pu créer dansl’art de faire la guerre, attend ici l’heure propice. Mercury’sPark et Skytown n’ont leur équivalent dans aucun pays, je puis vousl’affirmer…

Sans un éclat de voix, froidement, comme s’ilavait récité la Bible, Hattison avait débité son petit speech.

Ses paroles tombaient une à une, avec unerégularité mathématique.

De temps en temps il s’interrompait pour jugerde l’effet produit sur ses auditeurs.

– Voilà donc où nous en sommes,reprit-il. Les mieux armés pour la lutte, les plus riches, les plusintelligents, nous pouvons envisager l’avenir sans crainte. Nousverrons si la Chambre des représentants hésitera encore à lancerl’Union dans la voie du progrès, lorsque nous aurons remisMercury’s Park et Skytown entre les mains du gouvernement.

– Elle ne pourra hésiter, s’écria WilliamBoltyn. Les journaux entraîneront avec eux l’opinion publique. Toutle peuple yankee voudra la guerre. Son sentiment à cet égard s’estbien manifesté, il y a quelques mois, lors de l’assassinat de cedétective anglais au service du Foreign Office. Des bandesparcouraient les rues en chantant le Yankee Doodle.

– C’était un nommé Bob Weld, je crois,fit Hattison, indifféremment.

Il savait fort bien la vérité, puisque ledétective avait travaillé pendant un mois à Mercury’s Park, sous unfaux nom.

Mais il n’avait jamais informé lesmilliardaires de ce détail, non plus que de ses efforts, inutilesdu reste, pour retrouver la trace du détective.

Qu’étaient devenus les plans trouvés sur lecadavre ?

Le gouvernement américain les avait faitdisparaître sans doute.

Pas plus que le père d’Aurora, Hattisonn’avait pu obtenir de renseignements précis à ce sujet.

– Cette disposition, plutôt belliqueusedu peuple, est un bon présage pour l’avenir, reprit Boltyn. Lessoldats, les volontaires, ne manquent pas.

Cette phrase venait à merveille.

L’ingénieur la saisit au vol.

– Des soldats ! fit-il d’un airentendu. Vous avez raison, mon cher Boltyn, ils ne nous feront pasdéfaut. Mais, que cette question ne vous préoccupe pas. Ayezseulement des chefs. Les soldats, je m’en charge ! Ilssortiront des usines, et n’auront jamais rien à craindre ni de lafaim, de la fièvre, comme cela s’est produit dans notre dernièreguerre coloniale.

L’effet fut merveilleux, dépassa ce qu’enespérait Hattison.

L’étonnement des milliardaires ne connaissaitplus de bornes.

Ils se regardaient entre eux avec des yeuxpleins d’admiration et de stupeur.

Aurora elle-même, songeuse depuis le début,releva la tête, et parut prendre intérêt à ce qui se passait autourd’elle.

On pressait Hattison de questions.

Mais il savourait son triomphe.

– Je comprends votre étonnement,prononça-t-il, du ton d’un pontife qui condescend à quitter sachaire. Vous me permettrez bien, cependant, de retarder encore unpeu les explications que je vous dois. Je vous les fournirai aussidétaillées qu’il vous plaira ; mais je tiens à vous faireassister aux expériences. Si vous le voulez, pénétrons dans latroisième enceinte. Malgré l’événement de cette nuit, tout estprêt.

– En avant ! s’écria Philipps Adam,faisant chorus de sa grosse voix, avec l’organe flûte deWood-Waller.

Tout le monde se leva.

– Viens-tu avec nous, Aurora ? luidemanda son père.

– Certainement, fit-elle. Les expériencesm’intéressent au plus haut point. Je suis aussi intriguée que vousde ce qu’on vient d’annoncer.

– Quant à cet espion français, s’écriaWilliam Boltyn en quittant le salon, ma conviction est qu’il estencore prisonnier. Il a dû découvrir une cachette, et guette lemoment favorable pour s’échapper.

On était sorti du cottage.

Les coupoles de verre et d’acier, les hautescheminées empanachées de fumée arrêtèrent les regards desmilliardaires.

Des trains passaient, chargés de minerai,qu’ils allaient déverser dans les hauts-fourneaux.

Une odeur d’huile et de charbon emplissaitl’atmosphère.

Un bruit sourd et continu montait desenceintes, décelait le labeur incessant des machines et desouvriers.

La même satisfaction orgueilleuse emplissaitle cœur de tous les Yankees, devant le spectacle de la colossalecité.

Ils étaient fiers de leur œuvre.

– La science et les dollars, fitHattison. Qui donc pourrait nous vaincre ?

Du geste, il indiquait la perspective desbâtiments et des usines, se continuant au loin par le parc auxaérostats et les champs de tir.

Suivis d’Aurora Boltyn, les membres de laSociété des milliardaires américains, Hattison en tête, sedirigèrent vers la troisième enceinte de Mercury’s Park.

La jeune fille ne parvenait pas à dissiper sespressentiments funestes.

Son cœur palpitait à grands coups, et toujoursle nom d’Olivier Coronal s’imposait à son esprit.

L’amour d’Aurora pour l’ingénieur françaiss’affirmait plus violent encore, depuis qu’une angoisse sourdel’avait envahie tout entière, à l’idée que l’espion de Mercury’sPark pouvait être celui qu’elle aimait.

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