La Conspiration des milliardaires – Tome II – À coups de milliards

Chapitre 13Le secret de miss Aurora

Au nordde Chicago, protégé le long du lac par une jetée qui formepromenade, le Park Lincoln s’étend sur plus de trois cents acres desuperficie.

On y accède par des cars à câbles qui partentdu centre des affaires, à moins que, par le pont de la rue Rush, onn’y pénètre en suivant l’avenue du bord du lac.

Ce jour-là, dans une des allées de sycomores,deux cavaliers marchaient côte à côte.

Dans la fraîcheur matinale, les pelousesverdoyantes scintillaient aux rayons d’un soleil déjà chaud quifaisait s’évaporer les gouttelettes de rosée suspendues aux brinsd’herbe, ainsi que de petits diamants éclos pendant la nuit.

Le long des avenues, minutieusement ratissées,les massifs de mélèzes, d’acacias, d’ifs et de cyprès se succèdent,alternant avec des parterres fleuris, géométriquement dessinés, etdes tertres artificiels, des ponts rustiques et des piècesd’eau.

Mais là, tout manque de ce charme, de cetabandon gracieux, de cet imprévu qu’on ne rencontre que dans lanature.

Une vigilante armée de jardiniers a touttaillé, rogné, défiguré, gentlemanisé pourrait-on dire.

Disséminés un peu partout, des bustes, desstatues de généraux, de diplomates ou d’hommes d’État surgissentsur leurs stèles de marbre : Lincoln, le général Grant,Lasalle l’explorateur français du Mississippi… et d’autresencore.

Car nous ne sommes pas les seuls à êtreatteints de statuomanie.

Et si l’Amérique ne possède pas encore uneaussi importante collection de citoyens immortalisés par le bronze,ou la terre cuite, que nous-mêmes, c’est qu’elle est plusjeune.

Mais du train dont elle va, tout fait supposerqu’elle n’aura plus, dans quelques années, rien à nous envier sousce rapport.

À défaut de la quantité, l’Amérique détient aumoins le record de la grandeur.

La gigantesque Liberté qui éclaire lemonde, au moyen d’un phare électrique, et qui domine la radede New York, a de telles dimensions qu’à plusieurs reprisesl’intérieur de sa tête put être aménagé en salle de banquet, ce àquoi n’avait certes pas songé l’éminent sculpteur Bartholdi, à quile gouvernement français commanda cette colossale statue pourl’offrir aux États-Unis.

Tout en ne paraissant occupés qu’à maintenirau pas leurs montures, de superbes bêtes à la robe fauve, auxjarrets nerveux, les deux promeneurs s’observaient du coin del’œil, sans mot dire.

C’étaient William Boltyn et Miss Aurora, safille.

Quoique goûtant très peu ce sport, bon pourdes Européens, disait-il, le milliardaire consentait parfois àaccompagner la jeune fille dans sa promenade matinale.

Il ne savait rien lui refuser ; et commeelle prétendait que monter à cheval est le comble de ladistinction, du smart, comme on dit, il se résignait, trèsimposant dans sa redingote et avec son haut-de-forme à bords plats,à faire figure avec elle pendant une heure.

William Boltyn, l’homme le plus riche del’Union, l’Empereur des dollars, comme on l’avait surnommé, lepropriétaire des immenses abattoirs qui occupent tout un quartierde Chicago, et du somptueux hôtel de la Septième Avenue, pouvaitêtre fier de sa fille.

Sans avoir cette régularité, cette harmonie delignes des statues antiques, miss Aurora était cependant fortbelle, en ce moment où la fraîcheur du matin rosait un peu sesjoues, où la brise mettait des ondulations dans ses lourds cheveuxdorés, que par fantaisie elle portait dénoués sur le dos.

Même la dureté de sa bouche volontaire, lesangles de son menton un peu trop accusé, contrastant avec lalimpidité de ses yeux verdâtres donnaient à sa beauté quelque chosede sauvage et d’inquiétant, surtout lorsque, sous l’influence d’unsentiment intérieur, ses prunelles devenaient comme métalliques,son regard implacable.

Fort entendue aux affaires, éprise de tous lessports, lisant beaucoup mais surtout des revues scientifiques,Yankee dans l’âme, comme son père, Aurora n’avait aucune designorances, des timidités de la jeune fille française.

Elle savait fort bien se conduire seule dansla vie, ne demandant jamais autre chose à son père que de payerlorsqu’elle avait commandé. William Boltyn, qui la savait troporgueilleuse pour accepter des conseils, ne se mêlait jamais de luien donner.

À vrai dire, elle était l’idole dumilliardaire.

Son monstrueux égoïsme de capitaliste, sarigidité d’Américain, pour qui toutes les choses de la vie ne sontque des affaires, fléchissaient devant elle.

Il lui eût tout sacrifié, sa fortune, sarenommée, et jusqu’à son honneur de Yankee.

Mais, en dehors de sa fille, personne nepouvait se vanter d’avoir éveillé en lui l’ombre d’uneaffection.

Ils étaient arrivés au bord d’un vaste lacartificiel.

Toujours silencieusement, ils en firent letour.

À la dérobée, William Boltyn observait, sansen avoir l’air, le visage de l’amazone, qui ne semblait pass’apercevoir de sa présence.

Tout autour du lac, de petits chalets, d’unstyle baroque, mélange de style japonais et arabe, étaient bâtissous l’ombrage des arbres.

Autour de tables en bambous, des gentlemen,des misses étaient assis devant un verre de whisky ou de brandy andsoda, leurs montures tenues en laisse par des boys.

– Veux-tu que nous mettions pied à terre,miss ? fit tout à coup Boltyn. J’aperçois justement là-bas,sir John Stockman, qui sera enchanté de te serrer la main.

John Stockman était le fils d’un grandfabricant de cuirs, directeur de la maison Stockman and Co., lamarque la plus répandue dans les États de l’Union.

Il avait, peu de temps auparavant, demandé lamain d’Aurora ; et celle-ci la lui avait aussi cavalièrementrefusée qu’aux deux douzaines de prétendants qui avaient précédél’infortuné Stockman.

Aussi n’était-ce pas sans une intonationrailleuse que William Boltyn avait désigné le fils Stockman aumilieu d’un groupe de misses prétentieusement attifées.

– Vous vous moquez de moi, répondit lajeune fille. Non, rentrons.

Et, sans attendre de réponse, elle partit augalop, laissant en arrière son père qui, paisiblement, avait misson cheval au trot et la suivait de loin.

Habitué à ces mouvements de violence, ilespérait bien qu’elle se laisserait rejoindre, comme d’habitude,une fois sa mauvaise humeur passée.

Mais, cette fois, il n’arriva qu’après elle àl’hôtel de la Septième Avenue.

Tandis qu’au moyen de l’ascenseur électriqueson cheval regagnait les écuries au second étage, William Boltyn serendit dans son cabinet de travail.

Il y trouva la jeune fille encore vêtue de soncostume d’amazone, et plongée, en apparence, dans la lecture duNew York Herald.

– Bien gentil à toi, fillette, dem’emmener, sous le prétexte de te tenir compagnie, et de me laisserrevenir tout seul, dit-il sur un ton d’amical reproche…

Elle ne répondit pas.

– Tandis que j’aurais pu restertranquillement ici, à lire dans mon journal le compte rendu denotre fête d’hier soir, continua-t-il en affectant toujours d’êtrecontrarié.

– Oh ! les journaux, s’écria Aurora,cela ne signifie rien. Ils ont toujours un article préparé àl’avance pour chacune des fêtes que nous donnons. Quelques détailsde circonstance ajoutés à ce flot d’épithètes louangeuses, et letour est joué.

– Eh ! mais, c’est déjà quelquechose, fillette. Cela est lu dans toute l’Union, en Europe aussi.Et l’on sait que nous sommes les maîtres de l’or. Cela ne tesatisfait pas ?… Il est vrai, ajouta-t-il en retenant unsourire, que la fête a beaucoup perdu de son éclat. Il ymanquait…

– Ah ! qu’y manquait-il donc ?interrompit la jeune fille en feignant la surprise. La décoration,les fleurs, la musique étaient de première qualité.

– Oui, oui, oui, énumère. Tu ne le diraspas, ce qu’il y manquait. Parbleu ! la présence de celui pourqui tu l’avais donnée, cette fête ; car, sans reproche, je teferai remarquer que c’est toi qui l’as donnée.

Aurora ne répondit pas.

– Voyons, continua le milliardaire,pourquoi serais-tu de méchante humeur ce matin, au point dem’abandonner en plein Park pour rentrer précipitamment ! Sansaucun doute, parce que l’ingénieur Strauss est venu seul hier ausoir, tandis que tu comptais bien qu’il amènerait son protégé,cette sorte de beau parleur dont tu as fait la connaissance,l’autre jour, chez le banquier Worms. Tout en écoutant son père,Aurora s’était remise à lire le New York Herald.

Du bout de sa cravache, elle fouettaitnerveusement la pointe de ses bottines.

Elle ne put s’empêcher de rougir lorsque sonpère eut terminé sa phrase.

Mais elle reprit presque aussitôt une attitudenaturelle.

– Vraiment ! fit-elle en posant lejournal sur un guéridon. C’est de M. Olivier Coronal que vousvoulez parler, n’est-ce pas ?

– Dame, je suppose que ce n’est pas deJohn Stockman, à qui tu n’as même pas voulu serrer la main, cematin.

– Alors, tu supposes, car ce n’est qu’unesupposition, je pense, que l’absence de ce « monsieur »m’a contrariée. Je t’assure bien que tu fais erreur.

– J’en suis sûr, fit Boltyn. Voyons, tusais bien que je te connais par cœur, que la moindre de tes penséesne m’échappe jamais.

– Eh bien, quand cela serait ? Celaprouverait simplement que je suis du même avis que toi. Tu teréjouis à l’idée que les Européens liront dans le New YorkHerald le compte rendu plus qu’élogieux de notre fête. Moi, jetenais à ce que l’un d’eux y assistât.

– Comme tu es subtile, s’écria lemilliardaire en souriant. Mais je le suis autant que toi lorsque jeveux m’en donner la peine, tu sais !

Pendant quelques minutes, tous deux seturent.

L’horloge électrique sonna dix heures.

Boltyn repoussa son fauteuil, et feuilleta despapiers sur son bureau.

Puis il revint s’asseoir.

– Nous pourrions continuer sur ce tonpendant longtemps, fit-il, et nous ne serions guère plus avancés.Ce n’est pas une manière pratique de faire des affaires…Écoute-moi, reprit-il. Tu sais fort bien quelle est ma situationcommerciale et financière. Tu sais en outre, puisque je ne te cacherien, à la tête de quelle audacieuse coalition je me suis placé.Depuis tantôt deux ans, notre société de milliardaires yankees estfondée. Avec l’aide de l’ingénieur Hattison, nous avons créé lesdeux plus formidables arsenaux du monde entier : Mercury’sPark et Skytown. Personne encore ne le sait, car je suppose bienque nos agents ont dû faire disparaître ce détective anglais quiavait réussi à se faire embaucher comme électricien à Mercury’sPark.

« L’ingénieur Hattison nous promet desmerveilles qui réaliseront notre rêve commun, l’écrasement del’Europe. C’est, pour nous autres Américains, et pour moi enparticulier, la suprématie industrielle sur le monde entier.

« Nous aurons aboli, une fois pourtoutes, l’inutile fatras que traîne après soi la vieillecivilisation européenne.

« Notre génie commercial, notre ententepratique de la vie auront triomphé des formules arriérées.

« Je n’ai pas besoin d’insister pour quetu voies quelle situation unique j’occuperai, moi dont le nomsignifie déjà : puissance de l’or, domination indiscutée ducapital, lorsque l’œuvre de Mercury’s Park sera achevée, que lescanons à dynamite, les voiturettes mitrailleuses et les torpilleursauront réduit à néant la puissance militaire de l’Europe, avantqu’elle ait seulement eu le temps de se préparer à la défense.

« Je reviendrai donc à toi, au mariageque tu ne peux manquer de faire un jour ou l’autre.

« Sans vouloir te faire de reproches, tuas déjà refusé la moitié des jeunes gens qui pouvaient prétendre àt’épouser ; et ta conduite, que personne n’explique, n’est pasfaite pour encourager l’autre moitié.

– Ai-je refusé Ned Hattison ?s’écria Aurora.

– Non, je te le concède. Maismalheureusement, ce mariage, qui eût fait mon bonheur, ne s’est pasconclu.

– Oh ! je ne le regrette pas. Jesuis même heureuse que cet orgueilleux ait été châtié comme ilconvenait, après l’affront qu’il m’a infligé ; et que, venusici pour nous braver, lui et son beau-père Golbert, aient étéobligés de regagner l’Europe, ruinés et découragés, sans avoir puexécuter leurs projets de locomotive sous-marine. Je vous assureque je suis bien guérie de cet amour.

– Oui, sans doute. Mais pourquoi refusersystématiquement tous les partis qui se présentent ? Ainsi, ceJohn Stockman est un garçon intelligent, entendu aux affaires,et…

– Il ne me plaît pas, fit sèchement lajeune fille ; et je suis assez riche pour ne prendre qu’unmari qui m’agrée.

– Et alors ?

– Alors, j’attendrai que l’occasion seprésente. Du reste, je ne suis nullement pressée.

– D’autant plus que ton choix est presquefait. Cet ingénieur français, « Monsieur » OlivierCoronal, comme tu dis. Et, malheureusement, ce n’est pas un Yankee.Je croyais que l’éducation que je t’ai donnée porterait d’autresfruits.

– Mais je vous assure, mon père, fit-elleen rougissant de nouveau… Ce n’est qu’une curiosité sansconséquence. Cet ingénieur a été l’ami de Ned et l’est encore. Quepeut-il y avoir de commun entre nous, sinon, de mon côté, le désirde connaître les idées qui ont arraché Ned Hattison à sa patrie, àson père, et lui ont fait dédaigner la richesse et la réputationqui l’attendaient ici.

– Je te le souhaite, fit le milliardaireen jetant sur sa fille un regard plein d’angoisse. Un pareilmariage, ce serait mal couronner l’œuvre que j’ai entreprise. Jeveux espérer que tu n’épouseras jamais un de ces Européens quej’exècre.

Aurora ne répondit pas.

Songeuse, elle regardait maintenant, par lafenêtre entrouverte, l’immense fourmilière de Chicago, bruissantsous son dôme de fumée, la ville aride, géométrique etmonotone.

Elle sentait bien que son père disaitvrai.

La fête de la veille lui avait parutriste.

La joie des invités l’énervait.

Bien qu’elle l’en eût fait prier parl’ingénieur Strauss, Olivier Coronal n’était pas venu ; et ilavait chargé le vieillard de l’excuser.

Pressentant un orgueil aussi farouche que lesien, se rendant bien compte qu’Olivier Coronal était trop loind’elle, trop différent par la race et par les idées, pour pouvoirl’aimer, elle essayait de se faire illusion à elle-même, de sepersuader que, ce qu’elle éprouvait pour lui n’était pas del’amour, mais seulement, comme elle l’avait dit à son père, unecuriosité sans conséquence.

Elle ne pouvait parvenir à s’illusionner.

Son cœur saignait. Et elle demeurait debout,le regard fixe et vague, tandis que William Boltyn la contemplaiten silence.

Le milliardaire se leva brusquement, commes’il eût voulu réagir contre son irritation croissante.

– Au revoir, miss, fit-il. J’ai besoind’aller jusqu’aux usines.

Il fit trois pas vers la porte de son cabinetde travail.

– Au revoir, mon père, répondit Aurorad’une voix altérée.

William Boltyn se retourna, ému de cet étrangeaccent et de ces regards inquiets.

Tout de suite il fut auprès d’elle.

– Voyons, tu n’es pas malade ! Et jeparie que c’est moi, avec mes éternelles remontrances, qui t’aiencore contrariée.

C’était la faiblesse de ce Yankee ambitieux etégoïste, son seul point vulnérable, que l’amour sans bornes qu’ilportait à sa fille.

Tendrement, il l’embrassa.

– Tu sais bien que je t’aime. Mais j’aipeur de ce qu’il y a là-dedans, fit-il en posant ses gros doigtsvelus sur le front de la jeune fille. J’ai peur de te voir retomberdans un amour qui te fera souffrir. Je suis un peu égoïste. Il nefaut pas m’en vouloir.

Un soupir gonfla la poitrine d’Aurora.

Elle sentait si bien qu’en effet son cœur nelui appartenait plus, depuis qu’elle avait rencontré OlivierCoronal, que, pour ne pas mentir, elle se tut.

– Tu ne me réponds pas, reprit lemilliardaire… Vois comme j’ai raison. Déjà tes yeux ont perdu leurgaieté. Et je serai condamné à te voir souffrir de nouveau d’un malque je ne pourrai pas combattre, contre lequel mes milliards serontimpuissants.

– Mais, mon père, protesta faiblement lajeune fille.

Ses lèvres restèrent entrouvertes, sansqu’elle eût la force d’achever sa pensée.

– Enfin ! fit Boltyn en prenant sonchapeau et sa canne… que vas-tu faire, mon enfant ?

– Mais pas grand-chose. Je vais profiterde ton absence pour jeter un dernier coup d’œil sur la BostonReview, dont le dernier numéro contient une longue étuded’Harry Madge.

– Ah ! oui, ce vieux fou qui présidele Club spirite. Où en serions-nous, By God ! si nousavions écouté ses théories fantaisistes sur la puissance desesprits et l’inutilité de la matière !

« L’inutilité de la matière ! »Cette idée secoua le milliardaire d’un rire sonore… EtSkytown ? Et Mercury’s Park ?

– Que raconte-t-il de nouveau ?demanda-t-il.

– Il explique, je crois, lefonctionnement de ce chariot qu’il prétend n’être mû que par laforce psychique ; et il nous prédit, à bref délai, ladisparition des machines à vapeur et la déchéance de l’électricité.La volonté, qu’on emmagasinera comme toute autre force, deviendrale moteur universel.

– Eh bien, laissons-le faire. Enattendant, je ne donnerais pas un dollar de toutes sesthéories.

William Boltyn sortit.

Quelques minutes après, Aurora, retombée danssa rêverie, apercevait la silhouette de son père dans son cabélectrique.

Il s’éloignait dans la direction desabattoirs.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer