La Quittance de minuit – Tome I – L’héritière

XIV – LA TOMBE

« Que fîtes vous, Morris, pendant cettesoirée ? Moi je devins comme folle ; mes pauvres mains semeurtrissaient à vouloir renverser les murs de ma chambre ; jevoulais, ce qui était plus insensé peut-être, aller me jeter auxpieds de lord George et implorer sa pitié.

« Vers le milieu de la nuit, je tombai,brûlante de fièvre, épuisée de fatigue, sur mon lit. J’eus unrêve : vous étiez là, près de moi. Il semblait que ma mainétendue allait toucher vos vêtements. Mais ce n’était qu’unrêve.

« Malgré la menace de la servantesaxonne, milord ne s’occupa point encore de moi le lendemain. Jevous attendis tout le jour, Morris, derrière les rideaux de mafenêtre, et je vous attendis en vain.

« Mais le soir, oh ! que de joie etque d’espérance ! En bas de la colline, à l’endroit où je vousavais aperçu la veille, un groupe de voyageurs s’avançait : unvieillard aux longs cheveux blancs, huit jeunes hommes forts et unebelle fille qui portait haut sa tête fière.

« Des carricks, des shillelahs, une manterouge !

« L’Irlande ! !

« Noble et bon père ! saintvieillard ! Je reconnus son visage vénérable tandis qu’ilmontait la colline lentement. Je reconnus Mickey le fort, Natty,Sam le joyeux, Larry, Dan, toujours prêt à mettre au vent sonshillelah, Owen qui rêvait sans doute à Kate, sa jolie fiancée, etle blond Jermyn, pauvre enfant qui aime comme on respire et quin’ose point regarder au fond de son cœur. Je reconnus la nobleHéritière. Il me sembla qu’en elle quelque chose était changé. Unvoile de rêverie couvrait son hautain visage, et ses grands yeuxnoirs, où Dieu a mis les sombres reflets d’or, signe des racessouveraines, se baissaient plus tendres et plus doux.

« Vous étiez là, Morris, aimé entre tous,mon fiancé ! vous dont le souvenir me retient en lavie !

« À mi-coteau, le vieux Miles s’arrêta etappuya sur son long bâton ses mains ridées. Son regard, chargé detristesse, se leva vers la maison de lord George que votre gestelui désignait. Et tous nos frères firent comme le vieuxMiles : leurs bras s’étendirent vers moi, tandis que leursyeux brillaient de colère.

« Comment ne pas me croire sauvée ?Mac-Diarmid, le plus brave sang du Connaught, était tout près demoi ! Huit vaillants cœurs qui m’aimaient et qui avaienttraversé deux royaumes pour venir à mon secours ! Je remerciaiDieu. Il n’y avait plus en mon âme que joie et reconnaissance.

« Encore une nuit ! mais celle-là,j’en aurais fait serment, devait être la dernière.

« Morris, que Dieu vous donne un jour debonheur pour chacun de mes jours de souffrance ! Votre volonténe fut point de me ramener sous le toit de notre père.

« Ce qui eut lieu le lendemain matin, jene l’ai jamais su parfaitement. J’entendis un bruit de lutte dansla maison, puis le silence.

« Au bout d’une heure, lord George me fitappeler et me dit : « Dans huit jours, vous serez ladyMontrath. »

« Je voulus répliquer, il me ferma labouche d’un geste dur et me montra la porte. Mary-Wood, la servantesaxonne, m’entraîna. Elle me serrait le bras en riant un rireépais. « Voilà, une bonne plaisanterie !grommelait-elle ; vous avez du bonheur, sur ma parole, milady.Ce jeu-là va coûter cher à Montrath… mais qui sait ce quiarrivera ? »

« Ce fut cette femme qui m’expliqua, lesjours suivants, que vous aviez forcé la main de Milord, Morris, etque mon sort nouveau était votre ouvrage.

« Vous étiez mon maître ; vous aviezle droit de prononcer mon arrêt.

« Les huit jours s’écoulèrent. On me mitdes habits de soie sur le corps, des diamants au front, de l’or àla ceinture. Je m’agenouillai auprès de lord George, dans lachapelle protestante, Morris, j’entendais derrière moi le soufflede votre poitrine oppressée.

« Il était temps encore, mais vous neprononçâtes pas une parole, et votre muette présence, je la prispour un ordre.

« J’acceptai lord George pour époux.

« En montant dans la voiture, j’entendisvotre voix :

« – Qu’elle soit heureuse ! milord,disiez-vous comme une menace.

« Heureuse ! Morris, que Dieu vouspardonne ce mot, qui tomba sur mon cœur comme un poidsglacé !

« Vous partîtes, et je ne vous ai plusrevu. Le soir, lord George me dit :

« Vous êtes ma femme, je vous déteste etvous tuerai.

« Il partit pour Londres, me laissantseule à Montrath-House avec la servante saxonne.

« Des mois se passèrent. Je ne meplaignais point, Lord George m’avait promis qu’il me tuerait :j’attendais.

« Morris, avez-vous relu parfois meslettres, adressées à notre père, où votre nom n’était pointprononcé, mais que j’écrivais pour vous ? Les avez-vousrelues, seul, dans les sentiers où nous passions ensemble ?Avez-vous pleuré sur la pauvre Jessy ? avez-vous souri à monsouvenir ?

« Et quand les lettres vous ont manqué,lorsque les mois ont succédé aux mois sans apporter la missiveattendue, vous êtes parti pour Londres, n’est-ce pasMorris ?

« Malheur à lord George ! Je suispeut-être vengée.

« Vous êtes si brave et sifort !

« … Folle que je suis ! pourquoi mevenger ? Vous me croyez morte, morte dans mon lit, et vousvous êtes agenouillé au pied de la croix de pierre qui porte le nomde Jessy O’Brien dans le cimetière de Richmond.

« Morris, il n’y a rien sous cette croix,et plût au ciel que mon corps y fût couché ! Dieu pardonne àceux qui souffrent : mon âme serait avec Dieu.

« Je revis une fois George Montrath. Ilme dit :

« J’ai besoin d’être veuf pour épouser lafille d’un de mes pairs. Je n’ai pas le cœur de vous tuer. Regardezbien le soleil, vous ne le verrez plus.

« C’était par une nuit d’hiver ; jem’étais endormie à force de pleurer. Je m’éveillai en sursaut. Jen’étais plus dans mon lit ; je me sentais secouée par lesmouvements d’une voiture. J’ouvris les yeux : une nuitprofonde était autour de moi. Je portai mes mains à mon visage etmes mains rencontrèrent, au lieu de ma joue, un masque solide quiprenait la forme de mes traits.

« Un cri s’échappa de ma poitrine, etc’est à peine si j’entendis le son de ma propre voix, tant lemasque comprimait mes lèvres, à l’endroit où une fente étroite mepermettait de respirer.

« La voiture roula longtemps, mais il mesemblait qu’elle tournait sur elle-même et que les chevauxrevenaient sans cesse sur leurs pas. Ma main étendue avait sentiauprès de moi les plis d’une étoffe moelleuse. Il y avait une autrefemme dans la voiture. Cette femme ne rompit pas une seule fois lesilence. Mais je n’avais pas besoin d’entendre sa voix. C’étaitMary Wood ; l’épaisse atmosphère de la voiture fermée sechargeait d’une insupportable odeur de rhum et de gin.

« Le jour vint ; je le reconnus àune faible lueur qui passa entre le masqué et ma lèvre. Il n’yavait au masque aucune autre ouverture.

« La voiture allait toujours. Je croisque nous tournions autour de Londres, et je vous dirai plus tard lemotif de cette croyance que mes réflexions ont affermie. Cettelongue route était un simulacre de voyage. On voulait me dépayseret m’ôter tout moyen de connaître le lieu de ma retraite.

« Afin que je fusse bien morte et que, aucas même où l’appel de ma détresse parviendrait au dehors, cetappel entendu ne pût me profiter.

« Que faire pour un être qui crie ausecours, et qui ne sait point dire où le secours doit êtreporté ?

« Que faire ? Des yeux pourront lirema plainte signée du reste de mon sang ; mais ils regarderontautour d’eux et ne trouveront point la victime. Vous-même, Morris,si Dieu faisait tomber ce dernier cri de détresse en vos mains,vous me chercheriez en vain.

« jene sais pas où je suis.

« Un instinct confus me dit que Londresest autour de moi, mais ce n’est qu’un soupçon vague. Peut-êtresuis-je en France, en Allemagne, peut-être en un pays dont nous nesavons point le nom, nous autres pauvres gens du Connaught. Car cefut un long voyage ; bien des fois les lueurs qui pénétraientpar la fente de mon masque succédèrent aux ténèbres complètes. Jemis les pieds sur le pont d’un navire et j’y restai longtemps.

« Lord George est riche. Ce navire étaità lui tout entier sans doute, car je parvins quelquefois à faireentendre une voix suppliante, et nulle parole amie ne répondit à maprière. Il n’y avait point de passagers sur ce navire. Jen’entendais que les voix rauques des matelots mêlées à la voixtriste du vent qui se plaignait dans la voilure.

« Était-ce la Tamise ? Était-ce lamer ? La Tamise est large comme la mer. Il me sembla pourtantqu’au départ les vagues moins élevées donnaient au navire desbalancements plus doux, au départ et à l’arrivée. Je crois qu’aprèsavoir descendu la Tamise et vogué sur la haute mer, nous remontâmesle fleuve, je crois que je suis à Londres.

« Le navire aborda. Mon pied toucha lesol ferme. On me fit monter une rue ardue et difficile. J’entendiscrier des portes pesantes sur leurs gonds, puis mon masquetomba.

« J’étais dans une vaste salle voûtéedont les murs suintaient une humidité froide. Le jour, un joursombre et gris y pénétrait par une sorte de meurtrière percée debiais dans l’épaisseur du mur. Cette fente, trop étroite pour qu’ony puisse introduire la tête, s’ouvre sans doute sur l’air libre audehors, mais l’une de ses parois avance et masque la vue. Onn’aperçoit point le ciel.

« Je vis auprès de moi la servantesaxonne. Elle avait une riche toilette, des diamants aux doigts,des perles sur le front, et son visage, qui gardait les traces del’ivresse habituelle, souriait.

« – Milady, me dit-elle, vous aurez là unassez joli appartement. Personne n’y troublera vos plaisirsAh ! ah ! voyez-vous, les uns descendent, les autresmontent. Je pense que vous m’aurez porté bonheur.

« Elle me fit une révérence étudiée.

– Adieu, milady, reprit-elle ; jesuis l’humble servante de Votre Seigneurie.

« Mary Wood sortit. Je restai seule.

« Pendant que le premier accablement meclouait immobile à la même place, j’entendis un bruit sourd du côtéoù s’était éloignée la servante saxonne. Je restai longtemps avantde me demander d’où venait ce bruit. Ce fut seulement lorsqu’il eutcessé que je m’orientai dans l’ombre pour en découvrir lacause.

« À la place de la porte par où j’étaisentrée, il y avait des pierres liées par un ciment humide encore.Le bruit que j’avais entendu provenait des maçons, qui avaient muréla porte.

« C’était bien une tombe. Morris, je nevous reverrai jamais !

« De longs jours se sont écoulés depuisce jour terrible. Je suis seule, toujours seule ! Je n’ai plusentendu la voix d’un homme. Je n’ai plus revu de créature humaine.Ma tombe est vaste. J’ai un lit où me reposer, j’ai du pain, del’eau et du linge, que je lave moi-même. Je n’userai point, jel’espère, tous les vêtements qu’on m’a laissés.

« Morris, me reconnaîtriez-vous ? Jedois être bien changée ! j’ai tant pleuré ! Il y a desmois que mes yeux n’ont pu voir mon visage dans un miroir, mais jepuis tâter avec mes mains ma joue amaigrie et suivre ledépérissement de mon pauvre corps décharné. Hâtez-vous Morris,si vous voulez me retrouver vivante.

« La mort vient, et que je la bénirais sivous étiez auprès de ma couche !

« Mais je mourrai sans vous ! Quellemain généreuse vous porterait ma plainte ? Quelque chose medit, hélas ! que je suis loin de l’Irlande. L’air que jerespire, je ne le connais point ; ce n’est pas, je le sens,l’atmosphère amie de notre Connaught.

« Je mourrai loin de vous ; le douxvent de la patrie n’emportera point mon dernier soupir ; moncorps dormira dans cette terre inconnue.

« Mon Dieu ! que je voudrais percerce mur de pierre et voir, ne fût-ce que pour une seconde, leschoses qui m’entourent !

« Plus je réfléchis, plus je crois que jesuis à Londres. Pendant les quelques heures que j’ai passées dansla grande ville en arrivant du Galway, il se faisait partout autourde moi un bruit sourd et continu. Ce bruit, je l’entends, Morris,je l’entends nuit et jour ; la voix de l’immense cité monte,monte sans cesse jusqu’à mon oreille.

« Je ne puis me tromper ; c’est bience fracas voilé, ces mille cris confondus et qui jamais ne setaisent ; ce roulement lointain des voitures rapides, ce grandmurmure enfin que j’ouïs une seule fois et que je ne peux pasoublier.

« Et puis, quelle autre ville que la citésaxonne fût restée si longtemps sourde à ma plainte ?

« Chaque jour, j’en appelle à lacompassion des êtres qui vivent auprès de moi, et mon martyre nefinit point.

« Je garde mon linge blanc pour vousécrire, Morris, car l’espoir me reste que vous lirez un jour lerécit de ma peine, et c’est le dernier lien qui m’attache à la vie.Je ne voudrais pas perdre un seul lambeau de toile ; c’estpour vous pour vous seul ; – mais je pétris le pain de manourriture quotidienne, je l’étends en plaques minces, et, lorsqueces plaques sont séchées, j’y trace quelques mots avec un pinceaufait de mes cheveux.

« Et j’avance mon bras par l’ouvertureétroite et je jette la tablette au dehors.

« Où tombe-t-elle ? Il faut deshommes pour produire ce murmure incessant qui frappe monoreille.

Beaucoup parmi ces hommes doivent avoirentendu mon appel ; point de réponse. Oh ! ce sont desAnglais !

« Le matin, à midi et le soir, une petitetrappe située au centre de la voûte s’ouvre avec bruit ; manourriture descend dans un coffre qui remonte aussitôt après, et latrappe se referme. À part cela, je ne vois rien, je n’entends rien,si ce n’est ce murmure sourd, cette voix des riches et des heureuxqui voient le soleil, ce cri moqueur qui sort des poitrines libreset vient railler la pauvre prisonnière.

« Au commencement, chaque fois que latrappe s’ouvrait, je criais du toutes mes forces, demandant merciet pitié. Ma voix se répercutait entre les voûtes sonores etproduisait des sons étranges ; j’en demeurais moi-mêmeeffrayée.

« Maintenant je m’habitue à metaire ; mais parfois encore, à ce moment où je suis sûre qu’unêtre humain m’entend, ma bouche s’ouvre malgré moi, et un cris’échappe de ma poitrine. La voûte résonne, ma voix se prolongegrossie par l’écho, mais nul n’y répond.

« Nul n’y répondra jamais !

« Je suis faible ; depuis quelquesjours, j’ai de la peine à traverser la salle qui me sert deprison ; mon souffle, je le sens bien, est plus rare et pluspénible. C’est peut-être la mort qui vient.

« J’irai auprès de Dieu, Morris, gardervotre place dans le ciel. »

*

**

C’était une vaste chambre éclairée par un jourdouteux et faux. En y rentrant du dehors, on n’eût point pu mesurertout d’abord sa forme et son étendue. Mais l’œil se fût habituébien vite à cette clarté vague, et l’on eût aperçu de grandesmurailles noires, crevassées, humides, dont les quatre pans serejoignaient en voûte. Ces murailles étaient complètementnues ; on voyait seulement les débris mutilés d’un crucifix depierre qui faisait face à la fente par où venait le jour.

Dans un coin, il y avait un petit lit blanc.Auprès de la meurtrière, une table se dressait sur ses trois pieds.Devant la table, il y avait une jeune femme, assise sur unbillot.

C’était presque une enfant, une de ces figuresnaïves et douces qui semblent caresser et sont faites pour sourire.Elle était bien pâle, et la souffrance avait creusé cruellement sesgrands yeux bleus aux suaves regards. Mais sur cette joue amaigrie,sous ces paupières caves, et autour de cette bouche d’où le sangs’était retiré, il n’y avait nul signe d’amertume.

C’était une pauvre fleur qui se mourait, etqui, penchée sur sa tige, gardait de beaux parfums et de doucescouleurs.

Elle était grande ; sa taille amaigrien’avait point perdu sa grâce ; quelque chose de chaste et desaint était dans son attitude. Sur son front autour duquel tombaiten boucles épaisses une abondante chevelure brune, il y avait unesorte de douleur sereine une tristesse calme et tout imprégnée debelles résignations.

Elle avait dû être séduisante autant que peutl’être une jeune fille, et, malgré les ravages de la souffrance,son pâle visage avait encore un charme angélique.

Il y avait bien longtemps que le souriren’était descendu sur cette bouche blêmie, bien longtemps que cesyeux attristés avaient perdu les étincelles que la joie met sousles longs cils des jeunes filles. Mais que ces prunelles avaient dûbriller doucement naguère, et qu’ils devaient être beaux lessourires heureux de cette chère créature devant qui la colèresemblait impossible, et dont un seul regard devait désarmer lacruauté même.

Pauvre Jessy !

Une cruauté implacable et lâche pesaitcependant sur elle. Il s’était trouvé un bourreau pour la jetervivante en cette tombe : un homme appartenant à cette étrangenation qui pleura la première sur le sort des esclaves noirs, –mais dont les yeux n’ont plus de larmes dès qu’il s’agit de martyrsblancs.

Elle ne haïssait point cet homme. À son âmesainte l’excès du malheur n’avait pas pu apprendre lavengeance.

Devant elle, sur la table, il y avait delongues bandes de linge blanc, sur ce linge elle écrivait lentementet avec peine, à l’aide d’un petit pinceau formé de sescheveux.

Le jour tombait. Elle laissa une ligneinachevée et déposa son pinceau. Ses bras amaigris se croisèrentsur sa poitrine.

Un instant elle se reposa dans larêverie ; sa tête penchée ramenait en avant les boucles de seslongs cheveux. Ses yeux s’ouvraient à demi et se fixaient sur laligne commencée où était le nom de Morris.

Elle demeura ainsi longtemps immobile, puisdeux larmes roulèrent le long de sa joue.

C’était à son insu. Elle était si bienhabituée aux larmes !

Puis encore quelque souvenir venant à travers,son rêve, sa bouche se détendit en un suave sourire. Elle étaitbelle en ce moment comme autrefois, belle comme les doux anges duciel.

Et dans son sourire, ses lèvresremuèrent ; sa voix pure comme une caresse d’enfant, murmurale nom de Morris.

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