La Quittance de minuit – Tome I – L’héritière

VIII – LA GALERIE DU GÉANT

La plage redevint déserte. On n’entendit quele sifflement de la brise, glissant entre les rochers, et le fracaslointain de la mer. L’œil le plus exercé n’eût point découvert à labase du roc l’endroit par où l’Héritière avait disparu. Sonmystérieux interlocuteur demeurait également invisible.

Ce silence dura quelques minutes ; puis,un bruit de pas se fit entre les récifs ; le galet noir sonnasous la semelle de bois d’un soulier irlandais. La scène que nousavons rapportée se renouvela ; aux questions de la voixsouterraine le nouveau venu répondit comme Ellen et fut introduit.D’autres suivirent. Pendant une demi-heure environ, quelque ombresurgit toutes les trois ou quatre minutes entre les têtes pointuesdes écueils. Les mots prononcés restaient toujours les mêmes, et laformule d’admission ne variait guère. Le concierge de cettemystérieuse retraite, qui n’était autre que Patrick Mac-Duff, lehéros fanfaron du Grand Libérateur, savait sa leçon etn’en sortait point.

Au bout d’une demi-heure, le flot desarrivants se ralentit, et finit par manquer tout à fait. Un longsilence se fit. La lune avait tourné le cap et frôlait maintenantde ses rayons obliques les immenses colonnes de pierre. L’aspectavait complètement changé. Il y avait parmi ce paysage inouï unesorte de vie fantastique, à cette heure.

Les petits nuages qui couvraient le ciel, enpassant sur la lune voilaient un instant son disque etassombrissaient la pâle clarté de ses rayons. Tout rentrait dansl’ombre pour une seconde ; puis, sur la mer sombre quelquesdiamants scintillaient au loin. Ils approchaient ; ilsfoisonnaient : c’étaient des millions d’étincelles quidansaient sur le flanc à facettes des grandes vagues. Et la lumièremontait, éclairant et remuant pour ainsi dire les innombrables fûtsde la colonnade de Ranach.

L’œil, en suivant ces masses suspendues quisemblaient fuir tantôt et tantôt se rapprocher, arrivait jusqu’auxtours de Diarmid, qui se détachaient noires sur le ciel blanc.

Parfois, lorsque la lune se voilait sous unnuage plus opaque et que le vent plus vif soufflait une courterafale, un reflet rouge montait aux murailles sombres du vieuxchâteau. C’était le feu allumé au pied même des antiques tours. Deloin, il apparaissait comme la flamme d’un phare ; de près,c’était un vaste brasier dans lequel un homme, caché parmi lesruines, jetait à chaque instant des branches desséchées.

À peu près au moment où les nouveaux arrivantscessèrent de déboucher sur le galet, l’homme des ruines jeta undernier fagot dans le bûcher, et quitta son poste. Il fit le tourde l’enceinte, assez bien conservée, du château de Diarmid, et,coupant le parc de Montrath, il gagna la partie méridionale du cap,où la falaise s’ouvrait en un petit chemin à demi caché sous desbroussailles. C’était un sentier taillé presque à pic, quidescendait tortueusement le flanc de la falaise, et le long duquelde pauvres arbrisseaux, brûlés par le vent du large, enchevêtraientleurs branches rabougries.

On ne pouvait guère s’y tenir debout ; ilfallait s’accrocher tantôt aux rameaux des buissons, tantôt à ladent du rocher qui perçait le sol maigre à chaque instant. Cetteroute périlleuse aboutissait, après de longs détours, à la base ducap Ranach. À mi-chemin, entre le sommet de la montagne et laplage, elle côtoyait l’entrée d’un souterrain naturel, connu dansle pays sous le nom des Grottes de Muyr.

Ces grottes n’étaient visitées, à de longsintervalles, que par les hardis chasseurs de boucs sauvages ;elles servaient d’asile à ces oiseaux blancs qui pullulent sur lescôtes de l’Irlande, et qui apparaissent d’en bas comme des tachesde neige sur les flancs noirs des montagnes de granit.

Notre homme passa sans s’arrêter devant labouche des grottes de Muyr, et continua de descendre. Il gagnaainsi les récifs placés en face de ceux qu’Ellen avait traversés,et entra pour ainsi dire par une porte opposée dans la plagecirconscrite entre les deux lignes d’écueils, la haute muraille ducap Ranach et la mer. La voix souterraine se fit encoreentendre.

– C’est moi, mon fils Patrick, réponditnotre homme ; c’est moi, votre bon ami, qui ai le même patronque vous, mon cher gars.

– Et le feu ? demanda Mac-Duff.

– Il est minuit, mon fils ; le feuva s’éteindre tout doucement sans faire de mal à personne. Y a-t-ilbeaucoup de monde ?

– Une procession, Pat, répliquaMac-Duff.

Ce Pat, que nos lecteurs auraient eu peine àreconnaître sous son costume presque propre et amplement étoffé,était bien pourtant l’ancien valet de ferme de Luke Neale. Mais ilavait monté en grade, et l’agent Crackenwell, qui était l’intendantgénéral de lord George Montrath dans le Connaught, l’avait établidans les ruines de Diarmid.

Pat était chargé en ce lieu d’une missionbizarre, qui lui avait fait bon nombre d’ennemis, tout enaugmentant singulièrement son importance. Au su de tout le monde,sa besogne consistait à garder et à nourrir un animal féroce :un loup, disaient les uns, un tigre, disaient les autres, quifaisait sa demeure dans l’un des donjons du château.

La vertu du pauvre Pat n’était point ladiscrétion ; fier de ses bons habits et de sa positionnouvelle, il s’en était vanté à qui avait voulu l’entendre. Chacunsavait désormais que Pat, trois fois dans la journée, jetait lapâture au monstre, et recevait pour cela un salaire qui eût rendujaloux le plus actif travailleur du comté.

Et pourtant Pat, le pauvre bon garçon, nefaisait œuvre de ses dix doigts !

Il s’était arrangé un logement commode aurez-de-chaussée d’une des tours de Diarmid. Les ruines,admirablement conservées, offraient encore un suffisant abri contreles intempéries du ciel.

Assurément, Pat en sa vie n’avait jamais étéde moitié aussi bien logé.

Les Irlandais affiliés aux sociétés secrètesn’aiment point à voir les haillons de l’un d’eux se changer en unhabit sans trous. Ce n’est pas précisément jalousie ou méchantvouloir, c’est crainte. Il faut si peu de chose pour tenter lamisère ! Pat avait désormais contre lui des défiances ;on doutait de sa foi, parce que, sans travail, il avait del’aisance. On l’interrogeait, on le retournait dans tous lessens ; on voulait savoir ce qu’était ce monstre hébergé avectant de mystère. À tout cela, Pat ne pouvait rien répondre, sinonqu’il était le dévouement en personne, la fidélité incarnée, etqu’il se sentait prêt à incendier la douane de Galway avec lechâteau et le tribunal, pour prouver son inaltérable zèle. Pat, ilfaut bien le dire, avait grand’peur. Il sentait le côté faux de saposition. Son bien-être le satisfaisait sans l’éblouir. Ils’avouait que les soupçons de Molly-Maguire ne valaient guère mieuxpour lui qu’une maladie mortelle, et que, le cas échéant, son ampleprovision de pommes de terre, son whisky bien-aimé et son chaudcarrick seraient impuissants à le protéger.

Dans ses rêves, Pat se voyait souvent lancécomme un projectile du haut de Ranach-Head sur le galet noir. Ils’éveillait en sursaut ; ses sueurs inondaient les drapsgrossiers de sa couche.

Mais en définitive il ne pouvait point donnerde renseignements sur le monstre, puisqu’il ne l’avait jamais vu.Tout ce qu’il savait, c’est que la bête féroce avait une voix,mugissante, et que ses hurlements avaient fait dresser bien souventses cheveux roux sur son crâne chétif.

Évidemment on ne nourrissait pas pour rien ceterrible animal. L’avis de Pat, et Dieu sait que toutes les bonnesgens du comté le partageaient sincèrement, était que lord Montrathgardait ce monstre pour le lâcher quelque jour sur lescatholiques.

Ma bouchal ! lord GeorgeMontrath en était bien capable !

Si le pauvre Pat avait peur de ses frères, lemonstre, d’un autre côté, lui inspirait une invincible terreur. Lesgarçons du Galway avaient grand tort de croire que son office fûtune sinécure. Il ne faisait rien, c’est vrai, mais il tremblaitnuit et juin. La terreur était sa vie.

À de certaines heures, il se rendait à la tourbâtie sur l’extrême pointe du cap, et déposait dans un coffre unpain d’avoine, avec une cruche d’eau ; ce coffre étaitsuspendu à une corde que Pat mettait en mouvement à l’aide d’unepoulie. Pat ne s’était jamais acquitté de ce soin sans ouïrau-dessous de lui des bruits d’une nature manifestementdiabolique.

Il sortait de la tour, pâle, essoufflé,perdu ; il donnait son âme à Dieu, à la Vierge et à tous lessaints. Sa conviction intime était que le monstre se cramponneraitau coffre une bonne fois, remonterait avec la poulie, et ne feraitde lui, pauvre Pat, qu’une seule bouchée !

D’un côté cette mort, de l’autre l’effrayantemain de Molly-Maguire ! En vérité, il fallait être bienmalheureux ou bien jaloux pour envier le sort du pauvre Pat.

Il y avait déjà plusieurs mois qu’il habitaitle château de Diarmid ; ses cheveux s’étaient éclaircis, sonfront s’était ridé. Il regrettait presque son jeûne d’autrefois etses misérables haillons.

– Entrez, Pat, lui dit Mac-Duff ; sinous avons le même patron, nous n’avons que cela de communpeut-être. Entrez, mon homme. Si j’étais le maître, je ne sais tropsi je vous en dirais autant.

Pat se baissa et s’introduisit dans une sortede fissure, derrière laquelle son échine maigre disparut aussitôt.Mac-Duff le poussa en avant et le suivit.

– Il ne viendra plus personne,grommela-t-il. En tout cas, mon tour de faction est fini, et jeveux savoir un peu ce qui se remue là dedans.

Le bruit des pas de Mac-Duff et de soncompagnon, retentissant dans un couloir étroit et sonore, lesempêcha d’entendre un autre bruit qui se fit au dehors. C’était unpas léger qui s’avançait lentement du côté des récifs par où Ellenétait venue.

La lune éclairait en ce moment la plage. Oneût dit que la noble Héritière, sortant une seconde fois dupêle-mêle des roches entassées, revenait sur le galet. C’était unefemme encore, dont la robe blanche s’enveloppait d’une mante rougeet dont le visage disparaissait sous son capuce rabattu. Mais aulieu du pas ferme d’Ellen, c’était une démarche chancelante etpénible.

La nouvelle venue avançait en setraînant ; on entendait le souffle de sa poitrine oppressée.En marchant elle sanglotait.

Elle fut longtemps à traverser la plageétroite. Elle venait de bien loin sans doute, car la fatiguel’accablait ; le dur galet blessait ses pieds endoloris ;presqu’à chaque pas, elle s’arrêtait pour serrer sa poitrine à deuxmains, comme si elle eût senti son cœur défaillir.

Elle parvint enfin à toucher la base du roc,et s’appuya brisée contre la pierre.

Sa tête se renversa ; le capuce de samante retomba sur ses épaules, et les rayons de la lune éclairèrentle pâle visage de Kate Neale, dont les yeux immobiles n’avaientplus de larmes.

Durant quelques minutes elle demeura sansmouvement : le froid de la pierre la gagnait. Sa bouche,autour de laquelle errait un douloureux sourire, répétaitfaiblement le nom d’Owen.

En ce moment, le flux qui s’avançait apportaità la côte, avec l’écume éblouissante de ses vagues, des myriadesd’étincelles. L’escalier de Ranach détachait vivement sa grandecolonnade éclairée par la lune qui avait rejeté son voile devapeurs. Le vent dispersait les dernières flammèches du feu deRanach-Head, presque entièrement consumé.

Personne n’était venu remplacer PatrickMac-Duff à son poste. C’était au rebord même de la fissure que KateNeale était venue s’appuyer.

Après la fissure, il y avait un corridor baset humide qui s’avançait en tournant dans le flanc de la montagne.Après le corridor, il y avait une montée de dix ou douze pas.

Après encore, c’était quelque chose d’inouï,une immensité sombre et resplendissante à la fois, desmagnificences pareilles à celles qui entourent, au dire des poètes,le trône d’ébène de l’archange déchu, une nuit pleine de miracles,une de ces fantasmagories surhumaines qui grandissent sous le hardipinceau de Martins.

Cela n’avait point de forme ; l’œilplongeait partout dans le vide, et partout rencontrait l’infini.Aucune limite ! nulle paroi pour arrêter le regard, nullevoûte pour borner la vue. Des colonnes, qui brillaient comme sileurs fûts eussent été parsemés de paillettes, s’alignaient dans lanuit. Il y en avait deux, trois, quatre rangs qui fuyaient à pertede vue, et semblaient se rejoindre au loin comme les arbres d’unelongue avenue. À droite, à gauche, devant, derrière, des grappes decristaux scintillaient dans le vide. D’innombrables girandolespendaient à la voûte invisible et allumaient tour à tour leursfacettes étincelantes à la lueur rouge d’un feu debog-pine, qui brûlait sur une grille, à vingt pas del’entrée.

Il n’y avait point d’autre lumière que cellede ce brasier, dont la fumée montait épaisse et blanchâtre pourperdre ses spirales confuses dans les ténèbres de la voûte.

Tout autour du foyer, s’asseyaient des hommesdiversement vêtus. La plupart portaient d’uniformes haillons ;d’autres s’enveloppaient dans des carricks grossiers, quelques-unsenfin se drapaient dans ces mantes rouges, vêtement ordinaire desIrlandaises de l’Ouest. Un espace vide restait entre eux et lefeu.

Derrière le brasier, à droite par rapport àl’entrée, on voyait une sorte d’estrade, en avant de laquelle setenait un homme aux proportions gigantesques, vêtu et coiffé de lamante écarlate.

Sur le même plan se trouvaient une vingtainede personnages dont la figure disparaissait sous des carrés detoile.

Tout cela recevait en plein la lueur du feu.Le second et le troisième rang étaient encore assez vivementéclairés. Le quatrième disparaissait déjà, dans une pénombre vague.Les autres, et il y en avait beaucoup, demeuraient cachéscomplètement. Impossible d’évaluer, même approximativement, lenombre des assistants.

On entendait la foule bruire au loin, entreles colonnes diamantées, mais on ne la voyait point. Seulement,lorsqu’un nouveau tronc de pin de marais, jeté dans le brasier,soulevait en gerbe les étincelles, la nuit tressaillait en quelquesorte, l’ombre s’illuminait pour une seconde, et des centaines devisages, sortant tout à coup des ténèbres, peuplaient defantastiques profondeurs. En même temps les mille cristaux desvoûtes et de la colonnade s’allumaient. Un instant on distinguaitla forme des piliers symétriques et quelques hautes parois toutesparsemées d’étoiles. Puis tout s’éteignait. La nuit retombait.

Cette foule pressée semblait s’abîmer dans lesténèbres.

Cela s’appelait la galerie du Géant. Et l’ondisait que Ranach, Connor, Donnell, Diarmid et tous les géants dela mythologie irlandaise, y avaient fait souvent orgie, longtempsavant les jours où saint Patrick étendit sur le Connaught sespacifiques conquêtes.

Les gens rassemblés autour du feu étaient lespayeurs-de-minuit.

Pour faire descendre notre description deshauteurs poétiques à la réalité vivante, nous sommes forcésd’avouer que le meeting des Molly-Maguires n’était pointen rapport complet avec la féerique magnificence de la galerie duGéant. L’odeur âcre du tabac se mêlait à la fumée desbog-pines et formait un nuage lourd au-dessus des têtes.Ou sentait à plein nez, dès l’entrée, le subtil parfum du whisky,la « rosée des montagnes, » et les émanations acides dupoteen. De tous côtés, on entendait dans l’ombre le bruit desverres choquant les pots d’étain. Dieu sait que cette nocturneassemblée combattait vigoureusement l’humidité des voûtes et nepouvait être accusée de délibérer à jeun.

Il s’élevait peu de cris parmi la foule.C’était un murmure sourd et continu qui se prolongeait au loinentre les pilastres, rebondissant contre les parois invisibles etretombant multiplié par les échos des voûtes. Ce murmure était gaiplutôt que menaçant. Les premiers venus avaient trompé, en buvantde leur mieux, l’ennui de l’attente, et se trouvaient en cet étatjoyeux des premiers instants de l’ivresse. D’autres, en grandnombre, arrivaient de Galway. Ils étaient ivres depuis le matin,ayant passé la journée entière à boire au succès de William Derry,– leur bijou !

– Allons ! taisez-vous, mes jolisgarçons ! dit le grand Mahony, qui se tenait en avant del’estrade avec sa mante rouge à capuchon, et qui personnifiait,pour le moment, cet être fantastique, – Molly-Maguire, dont le nomseul remuait alors dix comtés de l’Irlande.

– Nous nous taisons, Molly, notre aimabletante. Arrah !nous sommes des neveuxsoumis !

– Nous buvons un petit coup à votresanté, digne Brûleur !

– Et à la santé de Leurs Honneurs qui secachent derrière vous et qui ne disent rien !

– Naboclish ! la belleassemblée ! cria une voix au fond de la galerie ; ondirait : un meeting d’O’Connell, que Dieu lebénisse ! Et nous ne craignons pas la pluie par-dessus lemarché !

– Chantons un lilliburo, mesfils, en l’honneur des bons gars de Kilkenny, de Clare, de Limericket de Leitrim, qui sont venus nous voir pour l’élection.

– Au diable l’élection ! dit la voixretentissante du Brûleur ; les bons garçons des comtés sontles bienvenus chez nous. Et O’Connell aussi, musha, lecher homme ! Mais Molly-Maguire avant tout, s’il vous plaît,mes neveux !

– Et Molly-Maguire, reprit un despersonnages masqués qui se tenaient derrière le géant, n’est pasplus cousine de William Derry que de James Sullivan !

La foule protesta bruyamment.

– Derry est un bon catholique !

– Sullivan, le misérable ! estparent de l’évêque protestant qui nous mange le meilleur de notresang !

– Il y a du Morris là-dessous, mabouchal ! Morris n’aime guère O’Connell !

Mais d’autres répliquèrent :

– Laissez Morris en repos, le bon jeunehomme !

– Hurrah pour Mac-Diarmid !

Il fallut la grosse voix du Brûleur pourapaiser le tumulte. Les gens qui se tenaient sur l’estrade,derrière Mahony, étaient tous vêtus de carricks. Il n’y avait pointde haillons parmi eux. Durant quelques secondes ils parurent seconsulter puis l’un d’eux, sans lever son masque de toile, s’avançaau-devant de l’estrade et prit place sur le siège que Mahony luicéda.

En même temps le géant se dépouilla de samante rouge, et la mit sur les épaules de son compagnon endisant :

– J’ai fini, mes garçons ; saluez lavraie Molly, votre tante.

Une acclamation générale retentit sous lavoûte. Mahony sauta auprès du foyer, dont la lueur rouge éclaira sahaute taille, et jeta dans le brasier une bûche debog-pine. La séance était ouverte.

– Le roi Lew voudrait parler, dit unevoix du côté de la porte.

– Hurrah pour le roi Lew ! qu’ilparle !

Le personnage qui venait d’endosser la manterouge de Molly-Maguire prononça quelques mots. Le silence se fitaussitôt.

En même temps la foule s’agita du côté de laporte. Un passage s’ouvrit, et un homme gros, court, trapu, membrécomme un athlètes et portant le costume des matelots de Claddagh,entra lourdement dans l’enceinte.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer