L’ami du village – Maître Guillaume

Chapitre 26ÉPILOGUE

Rappelez-vous le commencement de ce récit, levillage où maître Guillaume arrivait.

Il n’est pas reconnaissable.

C’était jadis une cinquantaine de misérableschaumières. On y compte aujourd’hui près de deux cents maisons,soigneusement entretenues, des plus riantes.

Cet accroissement de population s’explique parles usines qui s’élèvent au bord de la rivière.

Il y a d’abord le vaste établissement du barond’Orgeval, grand industriel, grand agriculteur, député del’arrondissement.

Son fils, qui vient de se marier, marche surses traces.

Viennent ensuite les fabriques de MartinFayolle, de Martial Hardoin, de Philippe Mesnard.

Une ligne de chemin de fer, qui traverse lepays, contribue puissamment à sa prospérité.

L’industrie ne porte aucun préjudice àl’agriculture, bien au contraire. Tout est défriché, tout rapporte.On ne saurait voir des champs mieux cultivés, des cultivateurs plusintelligents. Au lieu de travailler comme des mercenaires, commedes rustres, ils se rendent compte de chaque améliorationnouvelle ; ils s’appliquent sans relâche à retirer de la terredes produits plus abondants, et le succès de leurs efforts lesencourage à pousser pour améliorer sans cesse. Ils raisonnent, ilslisent ; ils ont leur part de toutes les jouissancesintellectuelles ; ils sont heureux et fiers d’être despaysans.

Aussi ne les voit-on plus aspirer à devenirdes bourgeois, des messieurs de la ville, ou pour mieux dire dessaute-ruisseau, des commis. Leur état, leur village est devenuattrayant pour eux. Ils savent que le vrai bonheur est là.

Il est surtout à la grande ferme. Là segroupent, autour du vieux Martin Fayolle, trois francs amis :Martial, Philippe et Guillaume ; trois charmantes jeunesmères : Charlotte, Gratienne et Claudine ; un joyeuxessaim de beaux enfants qui tous l’appellent grand-papa Martin.C’est comme un tableau de Greuze.

Souvent on y rencontre le bon curé Denizet.Heureux de voir sa chère paroisse où tout le monde a reçu,non-seulement l’instruction, mais encore l’éducation ; oùrègnent les bonnes mœurs, le respect de Dieu et de la foi, le digneprêtre répète en montrant Guillaume :

« Tant vaut le maître, tant vautl’école ! tant vaut l’école, tant vaut levillage ! »

Il y a maintenant plusieurs sous-maîtres etsous-maîtresses ; mais Guillaume est toujours l’instituteur,Claudine toujours l’institutrice. Ils ont ce principe :

« Alors même que l’on n’a plus besoin detravailler pour soi, le devoir est de travailler pour lesautres. »

FIN.

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