Contes divers 1883

Chapitre 11Aux eaux, Journal du Marquis de Roseveyre

12 juin 1880. — À Loëche ! On veut que j’aille passer unmois à Loëche ! Miséricorde ! Un mois dans cette villequ’on dit être la plus triste, la plus morte, la plus ennuyeuse desvilles d’eaux ! Que dis-je, une ville ? C’est un trou, àpeine un village ! On me condamne à un mois de bagne,enfin !

13 juin. — J’ai songé toute la nuit à ce voyage qui m’épouvante.Une seule chose me reste à faire, je vais emmener une femme !Cela pourra me distraire, peut-être ? Et puis j’apprendrai,par cette épreuve, si je suis mûr pour le mariage.

Un mois de tête-à-tête, un mois de vie commune avec quelqu’un,de vie à deux complète, de causerie à toute heure du jour et de lanuit. Diable !

Prendre une femme pour un mois n’est pas si grave, il est vrai,que de la prendre pour la vie ; mais c’est déjà beaucoup plussérieux que de la prendre pour un soir. Je sais que je pourrai larenvoyer, avec quelques centaines de louis ; mais alors jeresterai seul à Loëche, ce qui n’est pas drôle !

Le choix sera difficile. Je ne veux ni une coquette ni unesotte. Il faut que je ne puisse être ni ridicule ni honteux d’elle.Je veux bien qu’on dise : « Le marquis de Roseveyre est en bonnefortune » ; mais je ne veux pas qu’on chuchote : « Ce pauvremarquis de Roseveyre ! » En somme, il faut que je demande à macompagne passagère toutes les qualités que j’exigerais de macompagne définitive. La seule différence à faire est celle quiexiste entre l’objet neuf et l’objet d’occasion. Baste ! onpeut trouver, j’y vais songer !

14 juin. — Berthe !… Voilà mon affaire. Vingt ans, jolie,sortant du Conservatoire, attendant un rôle, future étoile. De latenue, de la fierté, de l’esprit et de… l’amour. Objet d’occasionpouvant passer pour neuf.

15 juin. — Elle est libre. Sans engagement d’affaires ou decœur, elle accepte, j’ai commandé moi-même ses robes, pour qu’ellen’ait pas l’air d’une fille.

20 juin. — Bâle. Elle dort. Je vais commencer mes notes devoyage.

Elle est charmante tout à fait. Quand elle est venue au-devantde moi à la gare, je ne la reconnaissais pas, tant elle avait l’airfemme du monde. Certes elle a de l’avenir, cette enfant… authéâtre.

Elle me sembla changée de manières, de démarche, d’attitude, degestes, de sourire, de voix, de tout, irréprochable enfin. Etcoiffée ! oh ! coiffée d’une façon divine, d’une façoncharmante et simple, en femme qui n’a plus à attirer les yeux, quin’a plus à plaire à tous, dont le rôle n’est plus de séduire, dupremier coup, ceux qui la voient, niais qui veut plaire à un seul,discrètement, uniquement. Et cela se montrait en toute son allure.C’était indiqué si finement et si complètement, la métamorphose m’aparu si absolue et si savante, que je lui offris mon bras commej’aurais fait à ma femme. Elle le prit avec aisance comme si elleeût été ma femme.

En tête à tête dans le coupé, nous sommes restés d’abordimmobiles et muets. Puis elle releva sa voilette et sourit… Rien deplus. Un sourire de bon ton. Oh ! je craignais le baiser, lacomédie de la tendresse, l’éternel et banal jeu des filles ;mais non, elle s’est tenue. Elle est forte.

Puis nous avons causé un peu comme des jeunes époux, un peucomme des étrangers. C’était gentil. Elle souriait souvent en meregardant. C’est moi maintenant qui avais envie de l’embrasser.Mais je suis demeuré calme.

À la frontière, un fonctionnaire galonné ouvrit brusquement laportière et me demanda :

— Votre nom, monsieur ?

Je fus surpris. Je répondis :

— Marquis de Roseveyre.

— Vous allez ?

— Aux eaux de Loëche, dans le Valais.

Il écrivait sur un registre. Il reprit :

— Madame est votre femme ?

Que faire ? Que répondre ? je levai les yeux verselle, en hésitant. Elle était pâle et regardait au loin…

Je sentis que j’allais l’outrager bien gratuitement. Et puis,enfin, j’en faisais ma compagne, pour un mois.

Je prononçai :

— Oui, monsieur. je la vis soudain rougir. J’en fus heureux.

Mais à l’hôtel, ici, en arrivant, le propriétaire lui tendit leregistre. Elle me le passa tout aussitôt ; et je comprisqu’elle me regardait écrire. C’était notre premier soird’intimité !… Une fois la page tournée, qui donc le lirait, ceregistre ? Je traçai : « Marquis et marquise de Roseveyre, serendant à Loëche »

21 juin. — Six heures du matin. Bâle. Nous partons pour Berne.J’ai eu la main heureuse, décidément.

21 juin. — Dix heures du soir. Singulière journée. Je suis unpeu ému. C’est bête et drôle.

Pendant le trajet, nous avons peu parlé. Elle s’était levée unpeu tôt ; elle était fatiguée ; elle sommeillait.

Sitôt à Berne, nous avons voulu contempler ce panorama des Alpesque je ne connaissais point ; et nous voici partis à traversla ville, comme deux jeunes mariés.

Et soudain nous apercevons une plaine démesurée, et là-bas,là-bas, les glaciers. De loin, comme ça, ils ne semblaient pasimmenses, et cependant cette vue m’a fait passer un frisson dansles veines. Un radieux soleil couchant tombait sur nous ; lachaleur était terrible. Ils restaient froids et blancs, eux, lesmonts de glace. La Jungfrau, la Vierge, dominant ses frères,tendait son large flanc de neige, et tous, jusqu’à perte de vue, sedressaient autour d’elle, les géants à tête pâle, les éternelssommets gelés que le jour mourant faisait plus clairs, commeargentés sur l’azur foncé du soir.

Leur foule inerte et colossale donnait l’idée du commencementd’un monde surprenant et nouveau, d’une région escarpée, morte,figée mais attirante comme la mer, pleine d’un pouvoir de séductionmystérieuse. L’air qui avait caressé ces cimes toujours geléessemblait venir à nous par-dessus les campagnes étroites etfleuries, autre que l’air fécondant des plaines. Il avait quelquechose d’âpre et de fort, de stérile, comme une saveur des espacesinaccessibles.

Berthe, éperdue, regardait sans cesse sans pouvoir prononcer unmot.

Tout à coup elle me prit la main et la serra. J’avais moi-même àl’âme cette sorte de fièvre, cette exaltation qui nous saisitdevant certains spectacles inattendus. Je pris cette petite mainfrémissante et je la portai à mes lèvres ; et je la baisai, mafoi, avec amour.

J’en suis resté un peu troublé. Mais par qui ? Par elle, oupar les glaciers ?

24 juin. — Loëche, dix heures du soir.

Tout le voyage a été délicieux. Nous avons passé un demi-jour àThun, à regarder la rude frontière des montagnes que nous devionsfranchir le lendemain.

Au soleil levant, nous avons traversé le lac, le plus beau de laSuisse peut-être. Des mulets nous attendaient. Nous nous sommesassis sur leur dos et nous voici partis. Après avoir déjeuné dansune petite ville, nous avons commencé à gravir, entrant lentementdans la gorge qui monte, boisée, toujours dominée par de hautescimes. De place en place, sur les pentes qui semblent venir duciel, on distingue des points blancs, des chalets poussés là on nesait comment. Nous avons franchi des torrents, aperçu parfois,entre deux sommets élancés et couverts de sapins, une immensepyramide de neige qui semblait si proche qu’on aurait juré d’yparvenir en vingt minutes, mais qu’on aurait à peine atteinte envingt-quatre heures.

Parfois nous traversions des chaos de pierres, des plainesétroites jonchées de rocs éboulés comme si deux montagnes s’étaientheurtées dans cette lice, laissant sur le champ de bataille lesdébris de leurs membres de granit.

Berthe, exténuée, dormait sur sa bête, ouvrant parfois les yeuxpour voir encore. Elle finit par s’assoupir, et je la soutenaisd’une main, heureux de ce contact, de sentir à travers sa robe ladouce chaleur de son corps. La nuit vint, nous montions toujours.On s’arrêta devant la porte d’une petite auberge perdue dans lamontagne.

Nous avons dormi ! Oh ! dormi !

Au jour levant, je courus à la fenêtre, et je poussai un cri.Berthe arriva près de moi et demeura stupéfaite et ravie. Nousavions dormi dans les neiges.

Tout autour de nous, des monts énormes et stériles dont les osgris saillaient sous leur manteau blanc, des monts sans pins,mornes et glacés, s’élevaient si haut qu’ils semblaientinaccessibles.

Une heure après nous être remis en route, nous aperçûmes, aufond de cet entonnoir de granit et de neige, un lac noir, sombre,sans une ride, que nous avons longtemps suivi. Un guide nousapporta quelques edelweiss, les pâles fleurs des glaciers. Berthes’en fit un bouquet de corsage.

Soudain, la gorge de rochers s’ouvrit devant nous, découvrant unhorizon surprenant : toute la chaîne des Alpes piémontaises au-delàde la vallée du Rhône.

Les grands sommets, de place en place, dominaient la foule desmoindres cimes. C’étaient le mont Rose, grave et pesant ; leCervin, droite pyramide où tant d’hommes sont morts, laDent-du-Midi ; cent autres pointes blanches luisantes commedes têtes de diamants, sous le soleil.

Mais brusquement le sentier que nous suivions s’arrêta au bordd’un abîme, et dans le gouffre, dans le fond du trou noir creux dedeux mille mètres, enfermé entre quatre murailles de rochersdroits, bruns, farouches, sur une nappe de gazon, nous aperçûmesquelques points blancs assez semblables à des moutons dans un pré.C’étaient les maisons de Loëche.

Il fallut quitter les mulets, la route étant périlleuse. Lesentier descend le long du roc, serpente, tourne, va, revient,dominant toujours le précipice, et toujours aussi le village quigrandit à mesure qu’on approche. C’est là ce qu’on appelle lepassage de la Gemmi, un des plus beaux des Alpes, sinon le plusbeau.

Berthe s’appuyant sur moi, poussait des cris de joie et des crisd’effroi, heureuse et peureuse comme une enfant. Comme nous étionsà quelques pas des guides et cachés par une saillie de roche, ellem’embrassa. Je l’étreignis…

Je m’étais dit :

— À Loëche, j’aurai soin de faire comprendre que je ne suispoint avec ma femme.

Mais partout je l’avais traitée comme telle, partout je l’avaisfait passer pour la marquise de Roseveyre. Je ne pouvais guèremaintenant l’inscrire sous un autre nom. Et puis je l’auraisblessée au cœur, et vraiment elle était charmante.

Mais je lui dis :

— Ma chère amie, tu portes mon nom ; on me croit tonmari ; j’espère que tu te conduiras envers tout le monde avecune extrême prudence et une extrême discrétion. Pas deconnaissances, pas de causeries, pas de relations. Qu’on te croiefière, mais agis en sorte que je n’aie jamais à me reprocher ce quej’ai fait.

Elle répondit :

— N’aie pas peur, mon petit René.

26 juin. — Loëche n’est pas triste. Non. C’est sauvage, maistrès beau. Cette muraille de roches hautes de deux mille mètres,d’où glissent cent torrents pareils à des filets d’argent ; cebruit éternel de l’eau qui roule ; ce village enseveli dansles Alpes d’où l’on voit, comme du fond d’un puits, le soleillointain traverser le ciel ; le glacier voisin, tout blancdans l’échancrure de la montagne, et ce vallon plein de ruisseaux,plein d’arbres, plein de fraîcheur et de vie, qui descend vers leRhône et laisse voir à l’horizon les cimes neigeuses du Piémont :tout cela me séduit et m’enchante. Peut-être que… si Berthe n’étaitpas là ?…

Elle est parfaite, cette enfant, réservée et distinguée plus quepersonne. J’entends dire :

— Comme elle est jolie, cette petite marquise !…

27 juin. — Premier bain. On descend directement de la chambredans les piscines, où vingt baigneurs trempent, déjà vêtus delongues robes de laine, hommes et femmes ensemble. Les uns mangent,les autres lisent, les autres causent. On pousse devant soi depetites tables flottantes. Parfois on joue au furet, ce qui n’estpas toujours convenable. Vus des galeries qui entourent le bain,nous avons l’air de gros crapauds dans un baquet.

Berthe est venue s’asseoir dans cette galerie pour causer un peuavec moi. On l’a beaucoup regardée.

28 juin. — Deuxième bain. Quatre heures d’eau. J’en aurai huitheures dans huit jours. J’ai pour compagnons plongeurs le prince deVanoris (Italie), le comte Lovenberg (Autriche), le baron SamuelVernhe (Hongrie ou ailleurs), plus une quinzaine de personnages demoindre importance, mais tous nobles. Tout le monde est noble dansles villes d’eaux.

Ils me demandent, l’un après l’autre, à être présentés à Berthe.Je réponds : « Oui ! » et je me dérobe. On me croit jaloux,c’est bête !

29 juin. — Diable ! diable ! la princesse de Vanorisest venue elle-même me trouver, désirant faire la connaissance dema femme, au moment où nous rentrions à l’hôtel. J’ai présentéBerthe, mais je l’ai priée d’éviter avec soin de rencontrer cettedame.

2 juillet. — Le prince nous a pris au collet pour nous menerdans son appartement, où tous les baigneurs de marque prenaient lethé. Berthe était certes mieux que toutes les femmes ; maisque faire ?

3 juillet. — Ma foi, tant pis ! Parmi ces trentegentilshommes, n’en est-il pas au moins dix de fantaisie ?Parmi ces seize ou dix-sept femmes, en est-il plus de douzesérieusement mariées ; et, sur ces douze, en est-il plus desix irréprochables ? Tant pis pour elles, tant pis poureux ! Ils l’ont voulu !

10 juillet. — Berthe est la reine de Loëche ! Tout le mondeen est fou ; on la fête, on la gâte, on l’adore ! Elleest d’ailleurs superbe de grâce et de distinction. On m’envie.

La princesse de Vanoris m’a demandé :

— Ah ! çà, marquis, où donc avez-vous trouvé cetrésor-là ?

J’avais envie de répondre :

— Premier prix du Conservatoire, classe de comédie, engagée àl’Odéon, libre à partir du 5 août 1880 !

Quelle tête elle aurait fait, miséricorde !

20 juillet. — Berthe est vraiment surprenante. Pas une faute detact, pas une faute de goût ; une merveille !

10 août. — Paris. Fini. J’ai le cœur gros. La veille du départ,je crus que tout le monde allait pleurer.

On résolut d’aller voir lever le soleil sur le Torrenthorn, puisde redescendre pour l’heure de notre départ.

On se mit en route vers minuit, sur des mulets. Des guidesportaient des falots : et la longue caravane se déroulait dans leschemins tournants de la forêt de pins. Puis on traversa lespâturages où des troupeaux de vaches errent en liberté. Puis onatteignit la région des pierres, où l’herbe elle-mêmedisparaît.

Parfois, dans l’ombre, on distinguait, soit à droite, soit àgauche, une masse blanche, un amoncellement de neige dans un troude la montagne.

Le froid devenait mordant, piquait les yeux et la peau. Le ventdesséchant des sommets soufflait, brûlant les gorges, apportant leshaleines gelées de cent lieues de pics de glace.

Quand on parvint au faite, il faisait nuit encore. On déballatoutes les provisions pour boire le champagne au soleil levant.

Le ciel pâlissait sur nos têtes. Nous apercevions déjà ungouffre à nos pieds ; puis, à quelques centaines de mètres, unautre sommet.

L’horizon entier semblait livide, sans qu’on distinguât rienencore au loin.

Bientôt on découvrit, à gauche, une cime énorme, la Jungfrau,puis une autre, puis une autre. Elles apparaissaient peu à peucomme si elles se fussent levées dans le jour naissant. Et nousdemeurions stupéfaits de nous trouver ainsi au milieu de cescolosses, dans ce pays désolé de la neige éternelle. Soudain, enface, se déroula la chaîne démesurée du Piémont. D’autres cimesapparurent au nord. C’était bien l’immense pays des grands montsaux fronts glacés, depuis le Rhindenhorn, lourd comme son nom,jusqu’au fantôme à peine visible du patriarche des Alpes, le montBlanc.

Les uns étaient fiers et droits, d’autres accroupis, d’autresdifformes, mais tous pareillement blancs, comme si quelque Dieuavait jeté sur la terre bossue une nappe immaculée.

Les uns semblaient si près qu’on aurait pu sauter dessus ;les autres étaient si loin qu’on les distinguait à peine.

Le ciel devint rouge ; et tous rougirent. Les nuagessemblaient saigner sur eux. C’était superbe, presque effrayant.

Mais bientôt la nue enflammée pâlit, et toute l’armée des cimesinsensiblement devint rose, d’un rose doux et tendre comme desrobes de jeune fille.

Et le soleil parut au-dessus de la nappe des neiges. Alors, toutà coup, le peuple entier des glaciers fut blanc, d’un blancluisant, comme si l’horizon eût été plein d’une foule de dômesd’argent.

Les femmes, extasiées, regardaient cela.

Elles tressaillirent, un bouchon de champagne venait desauter ; et le prince de Vanoris, présentant un verre àBerthe, s’écria :

— Je bois à la marquise de Roseveyre !

Tous crièrent : « Je bois à la marquise de Roseveyre !»

Elle monta debout sur sa mule et répondit :

— Je bois à tous mes amis !

Trois heures plus tard, nous prenions le train pour Genève, dansla vallée du Rhône.

À peine fûmes-nous seuls que Berthe, si heureuse et si gaie toutà l’heure, se mit à sangloter, la figure dans ses mains.

Je m’élançai à ses genoux :

— Qu’as-tu ? qu’as-tu ? dis-moi, qu’as-tu ?

Elle balbutia à travers ses larmes :

— C’est… c’est… c’est donc fini d’être une honnêtefemme !

Certes, je fus à ce moment sur le point de faire une bêtise, unegrande bêtise !… Je ne la fis pas.

Je quittai Berthe en rentrant à Paris. J’aurais peut-être ététrop faible, plus tard.

(Le journal du marquis de Roseveyre n’offre aucun intérêtpendant les deux années qui suivirent. Nous retrouvons à la date du20 juillet 1883 les lignes suivantes.)

20 juillet 1883. — Florence. Triste souvenir tantôt. Je mepromenais aux Cassines quand une femme fit arrêter sa voiture etm’appela. C’était la princesse de Vanoris. Dès qu’elle me vit àportée de voix :

— Oh ! marquis, mon cher marquis, que je suis contente devous rencontrer ! Vite, vite, donnez-moi des nouvelles de lamarquise ; c’est bien la plus charmante femme que j’aie vue entoute ma vie.

Je restai surpris, ne sachant que dire et frappé au cœur d’uncoup violent. Je balbutiai :

— Ne me parlez jamais d’elle, princesse, voici trois ans que jel’ai perdue.

Elle me prit la main.

— Oh ! que je vous plains, mon ami.

Elle me quitta. Je suis rentré triste, mécontent, pensant àBerthe, comme si nous venions de nous séparer.

Le Destin bien souvent se trompe !

Combien de femmes honnêtes étaient nées pour être des filles, etle prouvent.

Pauvre Berthe ! Combien d’autres étaient nées pour être desfemmes honnêtes… Et celle-là… plus que toutes… peut-être… Enfin…n’y pensons plus.

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